Archives 3 septembre 2025
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Textes 3 septembre
Lisbonne. JMJ 2023. Le Pape François martèle que l’Église est ouverte, qu’il y a de la place pour tous, tous, tous ! Il n’a rien inventé, c’est l’évangile : on viendra des quatre points cardinaux prendre place au festin. Pourtant, les obstacles ne manquent pas : il faut passer par une porte étroite, arriver avant l’heure de fermeture et se faire reconnaître. Mais quelle dureté du Seigneur ! Avoir écouté ses enseignements et partagé sa table ne garantit nullement qu’il nous reconnaisse si nous sommes en retard. Comment comprendre son attitude ? Le salut est-il ouvert à tous ou laisse-t-il des exclus derrière ?
En fait, le Seigneur le dit bien : ceux qu’il ne peut tolérer et reconnaître comme siens sont ceux qui commettent l’injustice. En arabe, un des mots pour dire l’ami signifie : le juste, et c’est aussi un attribut de Dieu dans la Bible. Dieu est l’ami juste, qui nous justifie, nous apprend à être ajustés dans nos relations à Lui et aux autres. Alors qu’importe d’être premier ou dernier, l’essentiel, c’est d’être à notre juste place.
Et si pour y arriver, nous nous faisions proches de Jésus qui se dirige vers Jérusalem, le lieu de sa Passion ? Alors, peu à peu, nous nous laisserons transformer par ses exigences qui nous rendent justes, pour passer avec lui par la porte étroite du don de soi : devant nous s’ouvrira le vaste espace du banquet éternel avec les patriarches, les prophètes, et tous les anonymes qui ont cherché Dieu et affluent des quatre coins du monde.
Soeur Christine Gautier, d’après Luc 13, 22-30
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L'évangile de la visite de Jésus à Marthe et Marie nous présente l'interaction et la conversation qui ont lieu au cours de cette visite ont une signification pour nos vies. Marthe a accueilli Jésus dans sa maison. Marie s'est assise aux pieds de Jésus et a écouté profondément ce qu'il enseignait. Pendant ce temps, sa sœur Marthe était préoccupée par les nombreuses tâches qu'elle accomplissait en tant qu'hôte, cherchant à ce que tout soit parfait pour la visite. Jésus répète gentiment le nom de Marthe à deux reprises et s'adresse à elle en disant : « Tu t'inquiètes et tu t'agites pour beaucoup de choses ». Jésus poursuit en disant « une seule chose est nécessaire » et Marie a « choisi la bonne part ».
Marthe, dans son désir de s'assurer que tout est préparé et prêt, oublie la priorité la plus importante : être présente à Jésus. Jésus affirme que le mieux est de « s'asseoir et d'écouter ». En tant que chrétiens, partout où nous rencontrons d'autres personnes, c'est notre écoute attentive et notre compassion qui sont importantes. Comme l'a exprimé avec éloquence la bienheureuse Rosalie Rendu. « Soyez gentils et aimez, car l'amour est votre premier cadeau aux pauvres. Ils apprécieront votre gentillesse et votre amour plus que tout ce que vous pouvez leur apporter ».
Tout comme Marthe, nous sommes confrontés à des distractions tout autour. Marie nous rappelle de ralentir, de mettre de côté ces distractions pour être vraiment présents à ceux que nous rencontrons. En réfléchissant aux conversations présentes dans cette belle histoire, nous sommes encouragés à évaluer nos priorités et à veiller à ce que nos occupations ne nous empêchent pas d'approfondir notre relation avec Dieu et avec les autres. Comme Marie, nous devons nous asseoir aux pieds de Jésus et nourrir notre relation avec Dieu. Lorsque nous nous rendons disponibles pour les autres et que nous restons proches de Dieu, nous sommes occupés à faire ce qui compte le plus, aimer et servir Dieu à travers nos bonnes œuvres. Nous pouvons apprendre de Marie et Marthe que nous n'avons pas besoin d'être parfaits; en gardant Dieu au centre de notre vie, nos priorités deviendront claires. Ces belles journées d'été nous invitent à profiter du soleil, à ralentir et à nous connecter avec la nature dans toute sa plénitude. L'été est un moment merveilleux pour apprendre de Marie à être vraiment présent au monde qui nous entoure et à tous ceux que nous rencontrons. Reposons-nous avec Dieu pendant ces jours d'été et soyons renouvelés et fortifiés par l'amour de Dieu.
Questions de réflexion
1. Que pouvez-vous apprendre des différentes réponses de Marie et de Marthe à la présence de Jésus ?
2. Comment pouvons-nous créer un équilibre entre notre travail et notre repos, qui nous permette d'être pleinement présents à Dieu et aux autres ?
Prions… Dieu d'amour, aide-nous à apprendre et à grandir à partir de ta rencontre avec Marie et Marthe. Avec le don de notre présence, aidez-nous à apporter un cœur à l'écoute, compatissant et compréhensif à ceux que nous servons. Fortifie-nous et guide-nous dans nos vies de vincentiens. En tant que pèlerins de l'espoir, marche avec nous cet été alors que nous nous efforçons de construire votre royaume. Amen.
Carolyn Boerboom, membre du comité de spiritualité national
Conférence St. Basil /Brant, Conseil particulier de l’Ontario
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Dans une lettre du pape François au cardinal Marc Ouellet en 2016, le pape disait ceci :
« Prendre soin du peuple de Dieu, c’est rappeler que nous sommes tous entrés dans l’Église en tant que laïcs. Le premier sacrement qui a scellé à jamais notre identité et dont nous devrions être fiers à jamais, est le baptême. Par lui et par l’onction du Saint-Esprit, les fidèles sont consacrés comme une maison spirituelle, comme un saint sacerdoce… Nul n’a été baptisé prêtre ou évêque. Nous avons été baptisés laïcs. C’est le signe indélébile que jamais personne ne peut effacer. Nous devons toujours nous rappeler que l’Église n’est pas une élite, mais que nous formons tous ensemble le Peuple saint des fidèles de Dieu. Oublier cela entraîne des risques et des déformations tant au niveau de notre vie personnelle que communautaire.
Le peuple de Dieu a donc la capacité de réfléchir, de penser, d’évaluer et de discerner. »
Pape François « Les Laïcs, messager de l’Évangile » p. 14-16
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Quand Jésus raconte une parabole, on peut s’identifier aux personnages mis en scène. Cela donne « corps » à l’histoire racontée. Mais on peut aussi voir les personnages d’une parabole comme autant d’attitudes que nous portons, chacun, en nous.
J’aime lire ainsi la parabole des ouvriers de la dernière heure. Il s’agit moins de savoir à quel ouvrier nous ressemblons que de se dire que chaque catégorie d’ouvriers dit quelque chose de nous.
De fait, il y a en nous une facilité à se mettre au service de Dieu dès qu’on entend son appel ; pour certains, ce sera une capacité à rendre service sans attendre, ou encore à se précipiter à l’église dès que la cloche sonne. Mais nous portons aussi en nous des ouvriers de la dernière heure. Ce sont ces attitudes que nous n’arrivons pas à convertir. Ces manières d’être qui restent inertes sur la place de notre vie, alors que nous aimerions qu’elles aussi se mettent au service du Seigneur.
Comprise ainsi, la parabole des ouvriers de la dernière heure est une bonne nouvelle : à la fin, le Seigneur parviendra à appeler tout ce qu’il y a en nous ! Ne désespérons pas des ouvriers de la dernière heure qui sommeillent en nous !
Frère Jacques-Benoît Rauscher, d’après Matthieu 20, 1-16
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Est-il si difficile d’être sauvé ? D’après ce que nous dit Jésus, pour les hommes, c’est impossible ! À vrai dire, la question du salut ne semble pas être la première préoccupation de nos contemporains. Pour désirer le salut, il faut d’abord être conscients que nous en avons besoin et faire l’expérience que nous ne pouvons pas être sauvés par nos propres forces. Le vieux cantique : « Je n'ai qu'une âme qu'il faut sauver ; de l'éternelle flamme, je veux la préserver. » a des relents de volontarisme. Comme si le salut de l’homme était son œuvre, comme si le salut dépendait de ses efforts. Il ne s’agit pas de tomber dans l’excès inverse, de croire que la grâce fait tout, sans que nous n’ayons besoin de mettre en œuvre notre volonté et de fournir des efforts. L’homme ne peut être sauvé sans la grâce de Dieu, encore faut-il qu’il s’ouvre à cette grâce et qu’il la laisse opérer. C’est là tout notre travail, nous ouvrir à la grâce : cela demande l’acquiescement de notre volonté et la mise en œuvre de notre liberté. La question est : « Veux-tu être sauvé ? »
Pour reprendre une image de sainte Thérèse de Lisieux : l’homme ne peut gravir le rude escalier qui mène à la sainteté, c’est au-delà de ses forces. La grâce, c’est l’ascenseur qui lui permet d’entrer dans le Royaume de Dieu. Néanmoins, pour atteindre l’ascenseur, il y a une marche à monter et il nous faut lever, ou au moins vouloir lever notre pied pour accueillir la grâce, l’ascenseur qui rendra possible notre sanctification.
Frère Patrick-Dominique Linck, d’après Matthieu 19, 23-30
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Lorsque nous étions élèves, il nous est peut-être arrivé de lire cette appréciation au bas de notre bulletin scolaire et de ressentir alors une certaine déception. Nous nous étions appliqués à apprendre nos leçons, les règles de grammaire ou la règle de trois, à faire tout ce qu’il fallait, nous en ressentions une certaine satisfaction, mais voilà : « Peut mieux faire ! » Nous lisions ces quelques mots comme le constat de notre insuffisance, sans hélas percevoir l’encouragement d’aller de l’avant. « Je suis un nul ! » était alors notre jugement.
Voyez ce jeune homme qui s’approche de Jésus. Il a coché toutes les cases de l’observance des commandements de la Loi. Mais il est insatisfait : « Que dois-je faire de bon pour avoir la vie éternelle ? Que me manque-t-il encore ? » Jésus accueille la demande, mais il l’oriente vers l’impératif de la sainteté évangélique : « Tu peux mieux faire et aller de l’avant ! Va, vends, donne et suis-moi ! »
Seule cette radicalité nous délivre de la soif de posséder, de la dictature de l’avoir et du faire au détriment de l’être. Être parfait, c’est être dans un manque radical qui fait de nous des mendiants pour accueillir le don de la vie éternelle. On ne fait pas son salut : « Pour les hommes, c’est impossible, mais pour Dieu tout est possible. » (Mt 19, 26)
Frère Jean-Didier Boudet, d’après Matthieu 19, 16-22
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En Isaïe, Dieu déclare : « Mes pensées ne sont pas vos pensées » (Is 55, 8). Tout au long de son évangile, saint Matthieu rend raison à cette parole du prophète. Il prend soin de manifester toujours un décalage entre les pensées de Jésus et celles de ses disciples. Ces hommes braves se révèlent sans cesse englués dans des pensées trop humaines. Ils s'étonnent d'apprendre qu'être riche est un obstacle pour entrer dans le Royaume de Dieu. Qui donc alors peut être sauvé ? Ils considèrent que si la femme est l'égale de l'homme, comme le dit Jésus à propos du mariage, alors il n'est pas avantageux pour un homme de se marier. Voilà qu'ils chassent ici les enfants s'approchant de Jésus, alors que celui-ci leur enseigne que son Royaume est à ceux qui leur ressemblent.
Les disciples sont vraiment de mauvais élèves à l'école de l'évangile. On peut se demander d'ailleurs si Matthieu ne force pas le trait pour des raisons pédagogiques. On peut également se demander si les désaveux répétés de Jésus à ses disciples, ses « hommes de peu de foi », et autres « esprits sans intelligence », ne sont pas là pour souligner combien les pensées de Dieu ne deviennent accessibles qu'à condition d'une conversion. Méditons inlassablement les Écritures et laissons-nous transformer par l’Esprit Saint !
Frère Pascal Marin, d’après Matthieu 19, 13-15
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« Tu es bénie entre toutes les femmes, et le fruit de tes entrailles est béni. »
Pouvez-vous estimer combien de fois vous avez prononcé cette phrase de l’Évangile ? Le nombre sera certainement immense ! Pour d’autres passages de l’Écriture, on ne se pose pas cette question et c’est un peu dommage d’ailleurs…
Cette belle parole d’Élisabeth fait partie de ces phrases qui structurent la mémoire chrétienne. Nous redisons si souvent ces mots évidents. Pour célébrer la grande fête de la glorification de la Mère de Dieu, nous n’avons pas de meilleure appui que cette magnifique bénédiction de la mère de Jean le Baptiste à sa cousine.
Le béni entre tous, c’est Jésus et sa bénédiction, sa gloire, inonde Marie elle-même, au point de lui donner cette place insigne dans la proximité de Dieu.
C’est bien ce que nous célébrons aujourd’hui. La maternité toute simple de Marie comme son espérance fidèle rayonnent à jamais sur le monde.
Frère Benoît-Marie Florant, d’après Luc 1, 39-56
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« Pardonne-nous nos offenses, comme nous pardonnons aussi… » Quand nous parvenons à penser à ce que nous disons dans la prière, quand le Notre Père n’est pas une simple récitation machinale, c’est souvent le moment gênant. Car si Dieu ne pardonne pas mieux que moi, j’ai du souci à me faire. Si le pardon de Dieu se marchande, si je dois le payer de mon propre pardon, je risque de manquer de liquidités. Parce que pour l’heure, côté pardon, je ne suis pas nécessairement très riche. Il y a bien des petites choses que j’arrive à pardonner, mais pour les grandes, ce n’est pas gagné. Je voudrais bien, d’ailleurs, mais c’est trop dur. J’aurais l’impression de nier ou de minimiser le mal qu’on m’a fait. Je voudrais bien pardonner, parce que je sens que ce mal qu’on m’a fait continue à me ronger. Je voudrais bien, mais c’est au-dessus de mes forces. Et à cause de cela, le Seigneur ne me pardonnera pas ? C’est un peu la double peine…
À moins que nous ne le comprenions à l’envers, ce passage du Notre Père, et c’est ce que laisse entendre la parabole. Car le roi, qui représente Dieu, ne pose pas de conditions pour remettre une dette pourtant impossible à jamais rembourser : soixante millions de pièces d’argent ! Son pardon de nos fautes, de tous nos manques d’amour, est gratuit : c’est un cadeau qui ne se mérite pas. Et quel cadeau ! Car non seulement nos fautes sont pardonnées, mais nous voilà capables à notre tour de pardonner là où le pardon semblait impossible : je pardonne parce que je me sais pardonné, parce que la joie du pardon est communicative, parce que je peux regarder mes frères avec le regard de Dieu. Pardonne-nous, Seigneur, nos soixante millions de fautes ; alors nous pourrons à notre tour essayer de pardonner, avec ton pardon à toi, avec ton cœur à toi.
Frère Adrien Candiard, d’après Matthieu 18, 21-35. 19, 1
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Jésus ne nous recommande pas d’être un enfant, mais bien d’être comme un petit enfant. Il ne fait pas allusion, bien sûr, à cette idée naïve et fausse que l’enfant serait innocent et « pur ». Jésus ne se situe jamais dans la morale ou le bon sentiment. Il s’agit comme toujours de relation avec un autre, d’échange avec le Père unique : celui du Fils et le nôtre. Les disciples interrogent pour savoir qui est le plus grand, voilà encore une attitude de gamins qui confrontent leurs attributs.
La réponse de Jésus est surprenante, comme à son habitude : le plus grand, c’est le plus petit. À l’inverse du monde, celui qui n’a rien, qui ne peut rien et qui ne sait rien, c’est lui qui est grand. Nous retrouvons ici les béatitudes : les valeurs qui authentifient dès aujourd’hui notre appartenance au Royaume sont contraires à tout ce que le monde promeut. Se savoir petit et tout attendre, tout recevoir du Père, est la juste posture pour ne pas être dans une pose infatuée. La parole de Jésus va loin, elle est radicale et sévère pour ceux qui méprisent et entraînent la chute ou le scandale d’un petit. Les arrogants et les présomptueux sont prévenus, les suffisants qui se suffisent et n’ont besoin des autres que pour s’en servir et les écraser sont avertis : le Bon Dieu les a à l’œil car il est toujours du côté de l’humilié.
Les petits parmi nous connaissent bien ces situations, qu’ils se souviennent que leur ange voit sans cesse la face du Père.
Frère Jean Pierre Brice Olivier, d’après Matthieu 18, 1-5. 10. 12-14
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Seigneur, tu m'as regardé, tu m'as aimé
et tu m'as dit : "Suis-moi."
Ta fidélité en amitié ne se dément pas,
même si elle est parfois discrète.
La mienne est ponctuée de tes pardons.
Tu connais ma bonne volonté.
Je veux marcher avec toi jusqu'au bout de ton chemin.
Par l'action de ton Esprit, fais ta place dans mon cœur.
Aide-moi à accueillir ta parole
que tu offres si généreusement à ton Église.
Aide-moi à entendre ce que tu me dis
dans mes demeures intérieures.
Aide-moi à saisir ton message
dans mes rencontres et dans les événements.
Dans la célébration de ton eucharistie,
partage avec moi ce que tu portes en toi :
le souci de celles et ceux qui manquent de pain,
d'amitié, d'attention, de respect et de liberté.
Nourris-moi de ton désir
que tous les enfants de ton Père soient sauvés,
même ceux et celles qui n'ont jamais entendu parler de toi
ou qui t'ont oublié.
Toi qui vis et règnes avec le Père et l'Esprit Saint,
Jésus Sauveur. Amen !
Mgr Robert Lebel