Archives 5 mars 2025
Archives 5 mars 2025
Textes 5 mars
« Nous vous en supplions, au nom du Christ, laissez-vous réconcilier avec Dieu. » (2 Corinthiens 5, 20)
Le carême commence avec le Mercredi des Cendres, soit le 5 mars prochain. Et quelle belle invitation de saint Paul ! La plupart du temps, c’est nous qui supplions Dieu pour différentes raisons. Mais aujourd’hui, avec la complexité de notre monde, c’est Dieu qui se fait suppliant. Ce qui est demandé avec tant d’insistance, comme on le fait pour les plus grandes faveurs, c’est finalement très simple : se laisser réconcilier avec Dieu. Nous n’avons rien à faire, aucun acte héroïque à accomplir, pas de prouesses, même spirituelles; ce qui nous est demandé, c’est seulement l’accueil d’une réconciliation qui ne cessera jamais de nous surprendre.
On a souvent l’impression que, s’il y a nécessité d’une réconciliation, c’est de notre faute, puisque Dieu est parfait. Or, le Christ est venu non pas pour nous accuser de tout le mal, mais pour porter avec nous la complexité de notre monde où l’on se blesse, ou la colère, la frustration et le sentiment d’injustice peuvent nous envahir. Dieu nous supplie de regarder Jésus qui a lui-même vécu tout cela. Il voudrait s’approcher de nous et nous murmurer : « Je comprends, je suis avec toi, laisse-moi être ta consolation, ton courage et ton espérance. »
Marie-Pierre Delorme, « Une espérance à cultiver »
Carnet du Carême 2025
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Avec le thème proposé pour ce Carême, Une espérance à cultiver, on peut se demander en quoi l’espérance, si abondamment traitée pendant cette année jubilaire, peut encore nous étonner. La bulle d’indiction du Jubilé 2025 formule une réflexion approfondie à ce sujet. Depuis sa publication, plusieurs articles, conférences et retraites ont exploré le sens de l’espérance. Mais dans notre monde, où inquiétudes et incertitudes abondent, il serait bien dommage de cesser d’espérer. « Qui sait ? », se demande le prophète Joël : nous pourrions être surpris.
Seules les personnes qui croient tout savoir n’espèrent plus. Or le chemin du Carême en est un d’espérance. Puisqu’il nous prépare à Pâques, il nous invite à nous laisser surprendre par la parole de Dieu. Celle-ci offre une occasion favorable de rencontrer le Seigneur, non comme nous croyons le connaître, mais tel qu’il se donne à nous, et de renouveler notre confiance en ses promesses. En ce sens, le chemin du Carême est un vibrant appel à la conversion et à l’espérance.
Vie liturgique, no. 472
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Une amie me disait récemment : « Finalement, quand on est droit et honnête, on ne peut que souffrir, alors que quand on est torve, on tire toujours son épingle du jeu ». Le contexte est celui d’un milieu professionnel hypocrite, où derrière de belles déclarations, se cachent beaucoup d’égoïsme et un mépris du bien commun.
Que ceux qui ont l’impression d’être toujours gagnants et de ne jamais rien sacrifier au bien commun se méfient : ils sont peut-être de ceux qui rient maintenant, mais qui pleureront quand, dans la lumière de Dieu, ils verront les injustices qui ont peuplé leur vie.
Que ceux qui pleurent ou s’émeuvent de la souffrance d’autrui se réjouissent car ils sont proches de Dieu et trouveront en lui la consolation et la joie, au plus tard quand ils le verront face à face.
J’entends encore mon amie me dire : « C’est bien beau tout ça mais ce n’est pas juste. Je n’ai pas envie de souffrir toute ma vie devant ce monde tordu, pendant que d’autres vivent leur petite vie tranquille ». Elle a raison : ce n’est pas juste ! D’ailleurs, il y a beaucoup de choses injustes : la guerre, la maladie, la violence, le harcèlement, la discrimination ...
Dieu seul est juste et quand, petit à petit, nous avançons pour lui ressembler, nous ne pouvons pas ne pas souffrir avec lui de tout ce qui est injuste. Celui qui ne s’émeut pas de ce qui est injuste est bien loin de Dieu. Celui qui accepte d’être touché et de pleurer avec ceux qui pleurent, a fait un pas de plus vers Dieu.
Dieu seul est juste et tant que nous ne sommes pas en lui, nous courons toujours le risque d’être l’auteur d’injustice pour autrui. Que le Seigneur nous fasse la grâce d’être vigilants !
Soeur Carine Michel, Luc 6, 17. 20-26
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Oui, j’étais belle. Mais pas seulement. J’ai su faire preuve de courage pour plaider la cause de mon peuple et le sauver. Cette audace fait de moi une héroïne. Face à la menace, j’ai bravé les interdits, je suis allée trouver le roi pour lui révéler mes origines et plaider la cause de mon peuple : « Si j’ai trouvé grâce à tes yeux, ô roi, et s’il plaît au roi, accorde-moi la vie – voilà ma demande. Accorde la vie à mon peuple – voilà ma requête. » Je savais que le Seigneur, dieu d’Israël, était à mes côtés. « Mon Seigneur, notre Roi, tu es l’Unique ; viens me secourir, car je suis seule, je n’ai pas d’autre secours que toi, et je vais risquer ma vie. » Telle fut ma prière.
Mon histoire est célébrée chaque année lors de la fête juive de Pourim. Ce jour-là, le peuple juif doit être fier de son identité. A Pourim on se rappelle que lorsqu’un moment de vérité se présente, nous devons parfois faire appel à notre force de cœur et agir de la bonne manière : humainement.
Qu’est-ce que Esther me fait découvrir sur moi-même ?
Premièrement : Esther prie avant d’agir. « Va, rassemble tous les Juifs qui se trouvent à Suse. Jeûnez pour moi, ne mangez pas, ne buvez pas pendant trois jours, nuit et jour. Moi, je jeûnerai aussi avec mes servantes. C’est alors que j’irai chez le roi, en dépit de la loi, et s’il faut périr, je périrai. » Son attitude nous indique un chemin de communion. Nous avons besoin les uns des autres. Pour prier ensemble et pour prier les uns pour les autres. Nous en avons besoin pour nous soutenir, nous encourager.
Deuxièmement : La prière d'Esther c'est la prière de tous ceux dont la vie est menacée par la répression, la violence, les injustices ou la persécution religieuse. Prière qui rejoint celle du Christ en croix et appelle le mystère pascal.
Troisièmement : La force d’Esther allie sa beauté, son intelligence et son courage. Elle s’émancipe, bravant tous les interdits. Elle avance sans arme. Elle nous rappelle la force d’un Dieu caché qui se manifeste dans les cœurs. Telle est la promesse de Dieu : « Nous le savons, quand les hommes aiment Dieu, lui-même fait tout contribuer à leur bien, puisqu'ils sont appelés selon le dessein de son amour. »
Soeur Anne-Claire Dangeard
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Je suis Marie, mère de Jésus. Jeune fille de Nazareth, ma vie a basculé avec l’irruption de l’ange Gabriel. Il m’annonce que je serais enceinte par la puissance de l’Esprit Saint. L’enfant sera appelé Fils du Dieu Très-Haut. Joseph, mon époux, et moi-même avons vécu tous ces événements dans l’étonnement et la confiance que rien n’est impossible à Dieu.
L’Église me célèbre comme Mère de Dieu. Les chants de louange m’attribuent aussi de nombreuses qualités : rayonnement de joie, annonciatrice du soleil levant, mère de la lumière sans déclin, allégresse de toutes les générations.
Je cumule les titres glorieux et pourtant les Évangiles sont peu diserts à mon sujet. Moi-même, je reste discrète. Je mets mon enfant au monde, je m’efface. Ce qu’il va faire ensuite m’étonnera. J’ai été témoin de paroles et d’événements extraordinaires. Aux noces de Cana, je suis présente pour l’encourager lorsque Jésus fait son premier miracle. Je l’ai suivi jusqu’à sa mort sur une croix à Jérusalem. Là, il m’a confiée au disciple qu’il aimait. Je me suis sentie mère de nouveau. Mère de toute l’humanité.
Tous ceux qui traversent des épreuves me prient pour trouver consolation et espérance. Ma foi est inébranlable et soyez sûrs que les prières que vous me confiez sont toutes présentées au Père.
Qu’est-ce que Marie me fait découvrir sur moi-même ?
Premièrement : Marie est une source d’inspiration pour tous les croyants. Sa foi est totale. Elle accueille l’annonce de l’ange Gabriel avec abandon et confiance. Son « Fiat » (que ta volonté soit faite) surpasse les incompréhensions de son entourage.
Deuxièmement : Marie se définit comme « la servante du Seigneur ». Elle témoigne d’une humilité profonde. Humble et cachée, loin des regards, elle suit Jésus. Elle a manifesté un amour immense pour son fils, elle a pris soin de lui tout au long de sa vie. Son attitude nous invite à cultiver la simplicité et à prendre soin du corps du Christ qui est l’Église.
Troisièmement : Présente au pied de la croix. Marie est aux côtés de Jésus jusqu’au bout. Elle témoigne d’une foi inébranlable même dans l’épreuve. Elle est souvent représentée en prière. Elle nous encourage à entretenir un dialogue permanent avec Dieu.
Soeur Anne-Claire Dangeard, d’après Luc 1, 38
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Évidemment, l’épisode de la multiplication des pains est une annonce de la Cène, une préfiguration de l’eucharistie.
Mais on peut comprendre ce signe de Jésus d’une autre manière. Dieu nourrit son peuple, comme il l’avait fait jadis par la manne dans le désert. Quand Dieu ouvre à son peuple la Terre promise, il n’y a plus de manne. Le livre de Josué nous raconte en insistant que c’est dorénavant la Terre promise qui doit nourrir le peuple.
Le signe qu’accomplit Jésus en multipliant les pains nous parle donc de la Terre promise. Il dit à son peuple : « Vous n’avez pas à manger ? C’est que la terre où vous marchez n’est plus la Terre promise. Si elle était encore la Terre promise, elle vous nourrirait. » Mais alors où est passée la Terre promise ?
Eh bien, la Terre promise, dorénavant, c’est notre cœur. C’est dans la tendre terre de notre cœur que le Verbe veut grandir. Le Royaume de Dieu sur la terre, la Terre promise, la terre bénie, ce n’est pas la minuscule pièce du puzzle de l’empire romain dont Hérode est le souverain pâlichon. Non ! Le royaume que Dieu veut conquérir, c’est notre cœur.
Irriguons notre cœur à la source de vie. Labourons notre cœur avec la parole de Dieu. Laissons grandir dans notre cœur la présence du Seigneur. Faisons de notre cœur une terre hospitalière. Offrons-nous un cœur vaste comme le monde, aux dimensions du Royaume de Dieu.
Frère Philippe Verdin, d’après Marc 8, 1-10
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C’est surtout dans les rapports humains que François révèle sa tendresse. Il voulait que le règne de l’union entre les grands et les petits, que savants et simples communient à la même fraternelle affection, que la puissance de l’amour rapproche ceux que séparait la distance. Lui-même se faisait appeler « le petit frère » … Il traitait tout le monde avec une suprême courtoisie, même les Sarrazins, les infidèles comme les brigands : Venez, frères brigands, nous sommes frères, et nous vous apportons du bon pain et du bon vin… Comme il était beau… dans sa charité pour ses frères… son esprit de concorde et de serviabilité… doux, calme, avenant, donnant des avis salutaires, gardant fidèlement les secrets qu’on lui avait confiés. (Chronique du frère Célano)
Léonardo Boff, François d’Assise, Edition du Cerf.
En prenant le temps de relire cet extrait de la vie de François, en désirant imiter sa vie toute imprégnée de sa relation au Christ, nous y trouvons un chemin vers Pâques, chemin qui nous permettra d’approfondir notre relation d’espérance à Jésus.
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Lorsqu’un jeune homme ou une jeune femme renonce mystérieusement à la tendresse d’un amour conjugal, à une vie de famille, à une réalisation professionnelle prometteuse, on ne peut parfois s’empêcher de penser : quel gâchis ! Mais Il suffit de traverser le miroir de cet appel mystérieux à une vie consacrée à la suite exclusive du Christ, pour savoir que cette vie perdue est une vie gagnée, que cette vie donnée - souvent bien timidement - est redonnée en abondance, ici et maintenant. En tous les cas, la joie profonde est le signe le plus sûr d’une vocation à la vie consacrée. Prendre le joug du Christ pour le suivre ne signifie pas renoncer au bonheur, mais accueillir la joie du Christ et la partager.
Comment ne pas entendre en effet en écho cette autre parole de Jésus : Venez à moi vous tous qui ployez sous le poids du fardeau, mon joug est aisé et mon fardeau léger (Mt 11, 29-30).
Comment ne pas entendre tout le bonheur qu’il y a dans des vies données parce qu’il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir, dans des vies perdues comme on se perd dans le regard de son amoureux, de son amoureuse, de son plus grand amour.
Frère Jean-Paul Vesco, d’après Marc 8,34-9,1
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Sixième dimanche
Sixième douleur : Le retour d’Égypte (Mt 2,22)
Sixième joie : La vie avec Jésus et Marie à Nazareth (Lc 2,39)
Une prière :
« Saint Joseph, au nom de votre douleur, quand, au retour d’Égypte, vous étiez plein d’inquiétude pour Jésus, et au nom de votre joie quand l’Ange vous dit d’aller à Nazareth, daignez intercéder pour nous. »
Septième dimanche
Septième douleur : La disparition de Jésus (Lc 2,45)
Septième joie : Jésus retrouvé dans le temple (Lc 2,46)
Une prière :
« Saint Joseph, au nom de votre douleur, pendant les trois jours d’absence de Jésus, et au nom de votre joie en le retrouvant dans le temple, daignez intercéder pour nous. »
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En tant que Président de la Conférence des évêques catholiques du Canada (CECC), je tiens à assurer les fidèles du Canada qu’en union avec mes frères évêques, je prie pour le rétablissement complet du Saint-Père, le pape François, afin qu’il continue de guider l’Église avec courage et générosité de cœur.
J’invite chaque individu, toutes les familles et les paroisses, ainsi que tous les mouvements et associations catholiques du Canada, à s’unir à leurs évêques locaux pour porter le pape François dans leurs prières et intentions.
Que le Seigneur, par l’intercession puissante de Notre-Dame, lui accorde force, santé et énergie renouvelées dans sa mission de servir l’Église comme successeur de Pierre et Vicaire du Christ sur la terre.
Message de Mgr William T. McGrattan