Archives 9 juillet 2025
Archives 9 juillet 2025
Textes 9 juillet
On peut les compter sur les doigts d'une main ceux dont la naissance est annoncée par un ange comme Gabriel. Saint Jean-Baptiste, dont nous fêtons la naissance, est de ceux-là. Il aura une destinée exceptionnelle, comme son nom le laisse présager : « le Seigneur fait grâce » ; tout un programme. En relisant notre vie, nous sommes pleins de gratitude pour ceux et celles qui nous ont ouvert la porte sur Dieu. Par saint Jean-Baptiste, le Seigneur fait grâce parce qu'il annonce que le Royaume de Dieu est tout proche.
Nous appartenons à un peuple qui n'a pas encore atteint la terre promise. Certains pensent qu'ils sont dans le désert et qu’ils y resteront toujours. Ils n'ont plus d'espérance. Ils n’avancent plus. D'autres s’opiniâtrent à chercher cette terre promise. Ils ont marqué d’une pierre blanche les oasis de leur vie et ils avancent d'oasis en oasis. Par saint Jean-Baptiste, le Seigneur arrache les femmes et les hommes à leurs paralysies et les remet en marche.
Frère Jean-Laurent Valois, d’après Luc 1, 55-66. 80
&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&
C’était toujours la première réaction du Maître de l’Ordre des dominicains, frère Timothy Radcliffe, lorsque nous devions nous pencher sur un cas personnel difficile lors des visites des communautés. Au lieu de voir d’abord les problèmes que pose tel ou tel, son caractère difficile ou ses trahisons, commençons par voir le côté positif de la personne, car chacun a aussi ses dons, ses talents, sa forme de générosité. Dire d’emblée : « Je l’aime bien », c’est une façon d’essayer de découvrir ses qualités, qui sont cachées, obscurcies par un abord abrupt, une écorce rugueuse, une difficulté à faire confiance aux autres.
Que de fois, nous pouvons vérifier cette image de la paille et de la poutre dans l’œil d’autrui et dans le mien ! Une manière de s’en sortir ? Se demander d’abord quand nous sommes en présence d’un comportement qui nous choque si nous sommes nous-mêmes totalement exempts d’un tel travers. Les défauts d’autrui deviennent alors une bonne manière de regarder lucidement mes propres comportements, là où nous n’aimons pas être jugés par autrui.
Mais Jésus va plus loin : il ne s’agit pas seulement de ne pas juger, il s’agit d’aimer. Aimer l’autre comme il est, comme nous aimons être nous-mêmes aimés, avec nos qualités et nos défauts. À ce moment-là, quand nous décidons d’aimer, la grâce de Dieu ne nous fait pas défaut.
Frère Jean-Jacques Pérennès, d’après Matthieu 7, 1-5
&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&
Le dimanche du Saint Sacrement est le moment favorable pour faire une petite révision de vie sur notre rapport au sacrement de l’Eucharistie. Et ce récit de la multiplication des pains qui est donné à notre méditation place la barre très haut : dans cette nourriture que Dieu me donne, est-ce que je trouve une nourriture pour mon âme ?
Mais reprenons dans l’ordre : quand je vais à une célébration ou à une adoration eucharistique, est-ce que j'ai faim et soif de quelque chose ? Si oui, de quoi ai-je faim et soif ? Est-ce que je prends le temps de présenter ma faim, ma soif et toute ma vie au Seigneur ?
Présenter au Seigneur ce qui fait ma vie, dans les joies et les difficultés, est un moyen de me rendre plus disponible au travail de la grâce que Dieu me donne, notamment dans le Saint Sacrement. Ensuite, lors de la révision de vie, on peut voir, a posteriori, ce qui a changé, par la bonne disposition de notre volonté et par grâce.
Le Saint Sacrement est une nourriture pour notre âme, mais le sacrement a besoin de notre adhésion pour porter pleinement du fruit. Alors, est-ce que je communie par habitude ou en ayant, bien présent au cœur, toute la grandeur du don de Dieu ? Est-ce que j’accepte de me laisser déplacer, transformer, par sa Parole et par sa grâce, même si c’est parfois douloureux ?
Seigneur, apprends-nous à accueillir ce sacrement comme une nourriture pour notre âme, comme un ferment de transformation de nos vies, pour que nous grandissions dans ta ressemblance, jour après jour.
Soeur Carine Michel, d’après Luc 9, 11b-17
&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&
Mon trésor ne peut être une renommée, une maison, un compte en banque. Je vaux bien plus que ça ! Mon avenir ne se limite pas à des biens au cours aléatoires dans lesquels j’aurais investi mon talent, mon énergie, mon temps… bref, tout mon cœur. Qu’est-ce que ça vaut tout ça aux yeux de Dieu ? La seule chose qui compte, nous le savons bien, c’est l’amour et ses formes concrètes : la fidélité, la générosité, la bienveillance et la joie. Je suis riche de ce que j’ai donné. L’amour me garantit un capital solide et éternel à la banque du ciel !
Le Seigneur nous met en garde contre les fausses garanties. Voilà encore une parole de Jésus qui décape ! Oui, ce qui compte, c’est ce que Dieu voit, les priorité mon cœur : mon Père voit ce que je fais de bien dans le secret, il me le revaudra !
Frère Philippe Verdin, d’après Matthieu 6, 19-23
&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&
Ce passage de l’évangile, le Notre Père, est le plus célèbre de toute la Bible. Cette prière est la plus précieuse de toutes : elle est enseignée par Jésus lui-même. Mais à force de la dire, elle peut devenir machinale et nous risquons de ne plus en percevoir la saveur.
Pourtant, dès les premiers mots – notre Père qui es aux cieux – il se passe quelque chose d’extraordinaire. Cette parole que nous sommes invités à faire nôtre répond à une difficulté jusque-là insurmontable : Dieu paraît bien loin. Le Dieu auquel nous nous adressons dans la prière, c’est le Dieu tout-puissant, le « Dieu de la gloire qui déchaîne le tonnerre » (Ps 28, 3), le Dieu qu’on ne peut pas voir tant il est saint. On le croit parfois silencieux, on a du mal à le trouver, il semble bien loin dans son ciel. Et voici que ce Dieu immensément grand, Jésus nous invite à le reconnaître comme notre Père. Or, quoi de plus proche qu’un père pour son enfant ? Jésus nous révèle que la grandeur infinie et la sainteté absolue du Seigneur de l’univers ne sont pas incompatibles avec sa proximité. Celui qui trône dans les cieux, c’est quelqu’un avec qui nous avons une relation directe, intime, familiale.
Nous nous égarons parfois en pensant que Dieu est trop loin, qu’il ne nous entend pas, qu’il nous a oubliés. Ou bien, au contraire, nous nous fabriquons un petit dieu – une idole – tout à notre convenance, mais dénué de grandeur et de puissance. Le Dieu de Jésus-Christ, c’est ce Dieu à la fois si grand et si proche.
Frère Cyrille-Marie Richard, d’après Matthieu 6, 7-15
&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&
Hypocrisie est un mot qui apparaît trois fois dans cette portion l'évangile. Il vient juste après les mots prière, jeûne et aumône, qui désignent les trois attitudes recommandées par l'Église notamment au début du carême, dans la liturgie de chaque mercredi des cendres.
Mais aujourd'hui, au seuil de ce temps estival, Jésus avec ces trois balises nous trace le chemin vers le salut. Mais il nous met aussi en garde contre l'hypocrisie, qui peut se cacher merveilleusement derrière nos pieuses attitudes de prière, de jeûne et d'aumône.
Notre prière, notre jeûne et notre aumône, sont-ils pour Dieu ou pour la galerie ? Pour mieux comprendre, j’ai regardé la définition de « hypocrisie » : « Fait de déguiser son véritable caractère, d'exprimer des opinions, des sentiments qu'on n'a pas ».
Ne sommes-nous pas tous un peu comme ça ? Nous avons tous nos masques, nous nous cachons derrière une image que nous nous fabriquons mais qui n’est pas tout à fait vraie. Pourquoi ? Tout simplement, nous avons peur de nous dévoiler devant les autres. De dévoiler notre vrai visage, pas suffisamment avantageux.
Demandons au Seigneur que nos bonnes et pieuses actions reflètent la sincérité de notre cœur et notre volonté de servir.
Frère Albert Bazyk, d’après Matthieu 6, 1-6. 16-18
&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&
Nous voici sur la montagne avec Matthieu. Jésus enseigne ses disciples. Au sujet du vrai bonheur, de la loi, de l’adultère, du divorce, des serments… Sur l’amour pour les ennemis. La morale de l’histoire, c’est que la mesure de l’amour c’est la démesure. Un peu comme celle du chevalier à l’armure rouillée du livre de Robert Fisher.
Il y a très longtemps, un vaillant chevalier combattait les méchants, tuait les dragons et sauvait les demoiselles en détresse. Il y mettait tant d’empressement qu’il ne quittait plus son armure même pour dormir. Seulement, un beau jour, en voulant l’enlever, il se retrouva coincé. Il lui faudra suivre tout un chemin initiatique pour redevenir lui-même.
La bonté ne se force pas, elle est au cœur de chacun. Pour Dieu, la démesure de l’amour est la seule mesure. L’homme, lui, risque de se perdre dans la démesure. Dieu est le Dieu de tous, les bons comme les méchants. Il nous apprend qu’aimer son ennemi c’est le reconnaître, lui aussi, créé et aimé de Dieu. Facile à dire, difficile à vivre, toujours à remettre sur l’ouvrage : « Aimez vos ennemis, priez pour ceux qui vous persécutent. » Des noms, des situations, nous en avons tous à l’esprit. Elles nous minent, elles nous rongent de l’intérieur, nous empêchent de l’extérieur.
Aujourd’hui, à ma mesure, je choisis de faire un geste d’amour et de bonté. Je prends le parti de la bienveillance. Elle ouvre des possibles, débloque toutes les impasses. Finalement, la bonté c’est quoi ? C’est une belle histoire, une bonne action à l’abri de tout soupçon.
Soeur Anne-Claire Dangeard, d’après Matthieu 5, 43-46
&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&
Mais jusqu’où ira-t-il ? Où veut-il nous mener ? Pour bien comprendre ce passage, il faut l’éclairer à la lumière du verset plus haut : « Ne pensez pas que je sois venu abolir la Loi ou les prophètes : je ne suis pas venu abolir, mais accomplir » (Mt 5, 17). Accomplir, c’est-à-dire porter à son plein accomplissement, dépasser, parfaire, parachever, réussir, aboutir, finaliser…
Jésus ne nous demande pas seulement de dépasser la loi du Talion pour briser le cercle de la violence et de la vengeance en ne répondant pas au mal par le mal. Il nous pousse plus loin, à nous dépasser, à aller au-delà, non pas de nos forces mais de nos réactions, de nos sentiments, de nos réflexes premiers. Là où l’on peut le rejoindre, là où il se révèle : dans l’amour et non dans la vengeance.
Jésus nous tire vers le haut, nous éduque à l’amour, à la paix, à la douceur, à la bonté, à la bienveillance… ces fruits de l’Esprit que, déjà, nous pouvons goûter.
Où veut-il nous mener encore ? Il nous invite à ne pas tourner le dos à nos frères et à aimer nos ennemis et prier pour ceux qui nous persécutent, condition pour être parfaits comme le Père céleste est parfait.
Accomplir, dépasser, parfaire… Voilà donc le chemin des enfants de Dieu pour être parfaits comme le Père céleste.
Frère Philippe Jeannin, d’après Matthieu 5, 38-42
&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&
Lorsque Jésus commande de s’abstenir de prêter serment, ce n’est pas pour priver notre parole du poids dont elle a besoin aux moments importants de notre vie : à l’heure d’un procès, au jour d’une promesse. S’il nous demande de « ne pas jurer du tout », c’est pour que nous évitions de croire qu’en dehors des moments de solennité, nous pouvons dire n’importe quoi.
En toutes circonstances, notre parole a de la densité, une vraie gravité : en toutes circonstances, elle nous engage. Le chrétien ne va pas chercher seulement dans les prétoires et les églises le lieu digne d’une parole vraie : Dieu est partout, tout vient de lui et tout est pour lui. La terre, le ciel : voilà son marchepied, voilà son trône. Où que nous soyons, quel que soit notre interlocuteur, nous sommes dans la maison de Dieu.
La légende rapporte que saint Dominique « ne parlait que de Dieu ou avec Dieu ». Je ne peux pas en dire autant : je goûte les conversations quotidiennes, légères, ces discussions amicales qui sont nécessaires car elles nous rendent complices les uns des autres. Mais, aussi légère que soit une conversation, elle prend place sur un fond de vérité ou de mensonge. Jésus nous invite à parler simple et vrai, à « faire le bien » (Ac 10, 38).
Frère Lionel Gentric, d’après Matthieu 5, 33-37
&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&
Le 27 juin 2025, une ordination presbytérale a eu lieu à Rimouski, pour notre diocèse. Nawell Dieuvens Péronvil fut ordonné par Mgr Denis Grondin à la cathédrale, à l’occasion de la fête du Sacré-Cœur de Jésus. C’était la première fois depuis 25 ans, que notre Église pouvait vivre un tel moment de grâce, Jacques-Daniel Boucher étant le dernier prêtre ordonné pour notre diocèse.
Nawell a fait ses premiers stages à Haïti, étudié la théologie au Grand-Séminaire de Québec et a été reçu diacre durant son deuxième stage à Matane. Lors du rassemblement, un grand nombre de confrères haïtiens se sont déplacés pour la célébration durant laquelle Mgr Grondin lui assignait sa nouvelle tâche à Amqui. Nawell remercia toutes les personnes qui l’ont soutenu dans cette préparation qui a duré 10 ans. Prions le Seigneur afin qu’il soit un fidèle serviteur au sein de notre Église.
&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&
Imaginez que nous osions mettre en pratique le conseil de Jésus à ses disciples ! Arrivant à la porte de l’église, nous sommes nombreux à nous souvenir de telle ou telle difficulté avec un membre de notre famille, avec un collègue, avec un ami. C’est bien l’heure de la messe, mais voilà, voilà que tous font demi-tour, en commençant par les plus âgés, qui disent : « Attendez-nous, nous revenons bientôt, mais il y a urgence. Urgence de réconciliation ! »
Nous ne voulons plus faire comme si de rien n’était. Comme si telle dispute n’avait pas existé, comme si le malentendu qui divise des amis pouvait être oublié, comme si des jugements injustes n’avaient pas été portés, comme si des paroles assassines n’avaient pas été prononcées. Il est urgent d’oser la réconciliation ! Il est temps d’écouter les positions de l’autre, de chercher le chemin que l’on peut parcourir ensemble, de s’adresser des paroles de paix et de bénédiction. Au fur et à mesure, notre cœur s’apaise, une joie profonde s’empare de nous, un souffle de vie inespéré nous porte dans l’unité avec nos différences.
Nous voilà vivants, renouvelés ! Heureux de revenir à l’église pour célébrer le Christ qui nous rassemble et ouvre pour nous le chemin vers le Père de miséricorde. À quelle heure est la messe ? À l’heure de la réconciliation et de la gratitude ! La messe, c’est la célébration de la réconciliation des hommes entre eux et des hommes avec Dieu.
Frère Bruno Cadoré, d’après Matthieu 5, 20-26
&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&
Père céleste, La foi que tu nous as donnée
En ton Fils Jésus Christ, notre frère et la flamme de la charité
répandue dans nos cœurs par l’Esprit Saint
réveillent en nous la bienheureuse espérance
de l’avènement de ton Royaume.
Que ta grâce nous transforme en cultivateurs des semences de l’Évangile
qui féconderont l’humanité et le monde, dans l’attente confiante
des cieux nouveaux et de la terre nouvelle,
lorsque les puissances du mal seront vaincues
ta gloire sera manifestée pour toujours.
Que la grâce du Jubilé ravive en nous, Pèlerins de l’espérance,
l’aspiration aux biens célestes et répande sur le monde entier
la joie et la paix de notre Rédempteur.
À toi, Dieu béni dans l’éternité
la louange et la gloire pour les siècles des siècles.
Amen.
Pape François