Archives 26 novembre 2025
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Textes 26 novembre
Ça ne sert à rien de tourner autour du pot. Si nous sommes ici, à la messe, c’est parce que nous sommes plein de convictions – nous croyons. Et plein de questions – nous ne croyons pas complètement, pas parfaitement. On voudrait tout de même que les choses soient plus claires. Que Dieu intervienne massivement dans nos vies, et pas juste aux marges. Qu’il arrête avec sa discrétion qui nous laisse libres, et qu’il descende un bon coup. Vois, Seigneur, le pétrin dans lequel je me trouve, ou celui de mon voisin, vois le bazar qu’est le monde. Dieu le Père, descends de tes Cieux et viens, mouille-toi un peu dans ce monde contrasté.
C’est exactement ce qu’on dit au Christ : « Descends de la croix, sauve-toi toi-même ! » Pourquoi es-tu immobile là-haut à nous regarder dans ta souffrance ? La nôtre ne suffit-elle pas ? « Sauve-toi, et nous aussi ! » Quoi de plus naturel comme requête lorsque la mort nous guette, comme pour le larron en croix ! On se moque bien du fait que Jésus en ait sauvé d’autres. Les miracles de l’Évangile c’est bien, mais, soyons honnêtes, une petite voix nous souffle de l’intérieur : et moi ? Et nous ?
Comment croire que le Père, invisible, immobile là-haut « nous a arrachés au pouvoir des ténèbres ? Qu’il nous a mis dans le Royaume de son Fils ? » Il me semble que notre chemin de foi ne peut pas esquiver cette question. On ne peut pas passer sa vie de croyant en excusant Dieu pour sa discrétion, sa passivité. Il faut les regarder en face. Comme Marie, au pied de la croix, qui ne se dérobe pas face au scandale : c’est son fils qui souffre, la chair de sa chair. Elle le laisse partir, sans rien dire, mais sans le quitter des yeux. C’est qu’elle partage avec le bon larron cette intuition : Jésus n’a rien fait de mal. Il est le juste par excellence. Il faut le comprendre, aller au bout du scandale et ne pas l’esquiver. Jésus, c’est la mort du juste. Et le juste sans défense. Qui consent à ce que le pire lui soit réservé.
Il est passé par là avant nous. Pas en témoin, mais en acteur. Il a pris la place du juste persécuté. Et si l’on ne croit pas qu’il est passé à travers cette épreuve et qu’il est ressuscité, alors c’est absurde. Le scandale de la croix nous presse : sans résurrection, il n’a pas de sens. Mais le bon larron confesse : « Souviens-toi de moi quand tu seras entré dans ton Royaume ». C’est le saut de la foi, que l’on ne peut peut-être vraiment faire, ou du moins complètement vérifier, qu’au pied de la croix, lorsque l’espérance est à nu. Comme le crucifié.
Alors on comprend qu’« il a tout réconcilié par le sang de sa croix », et que, pendu au bois, le juste parmi les justes exorcise toute malédiction. Voilà sa royauté, magistrale. Elle nous pousse à croire sans nous y obliger. Dans un geste superbe de vraie autorité. Alors, oui, nous croyons face à la croix majestueuse qui nous intime de choisir notre camp : celui de l’espérance.
Frère Franck Dubois, d’après Luc 23, 35-43
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Ce que nous dit l’évangile sur la prière est parfois déroutant : Dieu serait-il donc sourd à nos prières au point qu’il nous faille insister ? Serait-il indifférent face aux difficultés de nos vies ? Il y a d’autres passages de l’Évangile où Jésus dit au contraire que chacun de nos cheveux est compté, que nous valons bien mieux que tous ces moineaux qui sont aussi ses créatures.
L’invitation à prier sans cesse n’est-elle pas plutôt une invitation à mettre Dieu au cœur même de nos vies, de ne pas nous contenter de le solliciter quand les choses tournent mal ? « Priez sans cesse », cela veut dire : priez quand vous êtes dans la joie ; priez quand vous avez du temps libre ; priez quand vous attendez quelqu’un qui est en retard ; priez dans le bus et dans le métro. Il ne s’agit pas de se lancer dans de grandes prières formelles, ou de montrer à tout le monde que nous sommes en prière. Non, prions gentiment, doucement, simplement. Mettons le Seigneur au cœur de nos journées.
Il s’agit seulement de penser à lui, comme à l’ami de cœur, avec qui on est bien, dont l’amour nous précède partout. Oui, Facebook n’est pas la seule manière de remplir les temps morts de nos existences. L’époux nous attend, comme les invités à la noce.
Frère Jean-Jacques Pérennès, d’après Luc 18, 1-8
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« Rappelez-vous la femme de Loth. » Curieux rappel de la part de Jésus… Curieux rappel, parce qu’il faut être honnête, il ne choisit pas le personnage le plus célèbre de l’Ancien Testament. Le Christ veut évoquer les jours du Fils de l’homme. Pour cela, il choisit les scènes les plus apocalyptiques de la Genèse : le déluge, la destruction de Sodome. Jusque-là, tout va bien : Noé est archi-connu, Loth, neveu d’Abraham, passe encore, mais on ne sait pratiquement rien de sa femme sinon qu’elle se retrouve changée en statue de sel. Après, c’est le silence radio sur elle et le seul autre passage de toute la Bible qui nous parle d’elle, ce sont ces paroles de Jésus : « Rappelez-vous la femme de Loth. »
Cette femme, dont on ne connaît pas même le nom, a-t-elle été transformée en bloc de sel parce que son cœur était resté tourné, comme son regard, vers une ville qu’elle devait abandonner ? Si c’est le cas, alors le Christ nous donne une leçon sévère ! Mais si Jésus nous parlait de la femme de Loth, non pas pour critiquer ses qualités morales, mais plutôt pour attirer notre attention sur tous ceux que l’on oublie trop facilement ? Tous ceux qui sont pour nous comme des statues de sel, non parce qu’ils ont détourné leur regard du chemin qu’ils devaient suivre, mais parce que c’est nous qui détournons nos regards d’eux quand nous les croisons !
Pour nous, la femme de Loth est peut-être quelqu’un qu’on voit chaque jour sans jamais la regarder. Si l’on veut préparer la venue du Royaume – si l’on veut préparer la venue des jours du Fils de l’homme – alors, on ne peut plus faire comme si de rien n’était. Il nous faut ouvrir les yeux. Que je voie, Seigneur, un reflet de ton visage sur tous ceux que je rencontre !
Frère Vincent Loning, d’après Luc 17, 26-37
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Le royaume n’est pas là où l’on prétend l’observer.
Jésus nous met en garde contre une identification trop rapide du Royaume avec des réalités tangibles. On peut confondre le Royaume avec des phénomènes extraordinaires qui provoquent l’engouement de certains chrétiens qui courent après les révélations de visionnaires, mais aussi avec une réalité très humaine, comme il arrive quand on l’identifie avec l’Église institutionnelle ou avec un régime politique qui prétendrait réaliser le Royaume de Dieu sur terre.
Jésus dit que le Royaume de Dieu n’est pas là où on l’annonce, il n’est pas où on voudrait le circonscrire. Ce n’est pas parce qu’il n’est pas localisable, observable et tangible qu’il n’existe pas. « Il est au milieu de vous », dit Jésus : il est donc bien déjà là, mais là où on ne l’attend pas. Il ne se programme ni ne se planifie. Il nous surprend au hasard d’une rencontre ou d’un événement et dans ces actes ordinaires dont parlent les paraboles, dans un geste gratuit et désintéressé de charité, dans un pardon donné ou reçu dans l’humilité du cœur, dans la vie donnée pour que les autres soient heureux, dans le service de l’autre.
Le Royaume est la présence de l’œuvre de Dieu dans son humble accomplissement dans le banal quotidien de l’existence.
Frère Philippe Toxé, d’après Luc 17, 20-25
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1 sur 10, c’est plutôt pas mal ! Je ne suis pas sûre que les hôtesses de caisse du supermarché aient droit à un tel taux de politesse de la part des clients pressés ! Remercier n’est d’ailleurs pas naturel, nous avons besoin d’apprendre à dire merci. Tous les parents se souviennent du nombre incalculable de fois où ils ont répété à leur enfant : « Qu’est-ce qu’on dit ? On dit… merci ! ».
Mais si nous prêtons attention au texte d’aujourd’hui, il n’est pas tout à fait question de dire merci. Il s’agit plus exactement de rendre gloire. Rendre Gloire, c’est reconnaître la grandeur de Dieu, lui rendre honneur en le louant et en l’adorant car lui seul en est digne. C’est ce que nous disons chaque dimanche dans le Gloria : « Nous te louons, nous te bénissons, nous t’adorons (…) car toi seul es saint, toi seul es Seigneur. »
Rendre Gloire n’est donc pas du même ordre que remercier. Il ne s’agit pas seulement de reconnaître que Dieu est la source de nombreux bienfaits et de nombreuses grâces. Il s’agit plutôt de reconnaître qu’il est le Tout-Autre et qu’à lui seul reviennent les honneurs, la louange et l’adoration, et que, par conséquent, lui seul mérite la première place dans nos vies.
C’est ce qu’a découvert le Samaritain. Au-delà du miracle, il a découvert la grandeur de son auteur et a voulu que par la foi, il prenne la première place dans sa vie. Bienheureux est-il !
Soeur Marie-Lys Nuville, d’après Luc 17, 11-19
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La Parole de Dieu est si riche qu’il ne faut jamais la prendre de manière isolée, mais la laisser résonner dans sa polyphonie, avec ses différentes harmoniques. Ainsi dans ce passage de l’évangile, où nous pourrions être étonnés par l’ordre de Jésus de nous considérer comme « de simples serviteurs » (certaines traductions disent même « serviteurs inutiles » ou même « esclaves bons à rien » !). Serait-ce une étrange apologie de la soumission ? Pas du tout, si nous nous souvenons qu’un peu plus tôt, il est dit que les serviteurs vigilants recevront leur récompense au retour de leur Maître et que lui-même prendra la tenue de service pour les nourrir (Lc 12, 35-37.43.44 ; Lc 19, 17).
Il faut donc considérer deux aspects : du « point de vue de Dieu », nous pouvons reconnaître qu’il est un Maître généreux, lui-même fidèle à sa promesse, capable de nous accorder la grâce et la joie après que nous aurons répondu à son appel. Du « point de vue humain », lorsque la fidélité à Dieu semble exigeante, nous devons être prêts à demeurer dans l’humilité, la patience et la persévérance, sans nous attacher exclusivement à une quelconque récompense, mais en étant confiants que la joie ne viendra pas d’un mérite personnel mais de la seule grâce du bon Dieu. Car en fin de compte, la révélation de l’évangile va plus loin encore : notre Dieu ne désire pas être un Maître qui commande à des esclaves, mais un ami qui conseille ses amis (Jn 15, 14.15), un Père qui fait grandir ses enfants dans l’amour (Rm 8, 14-21).
Frère Jean-Dominique Bruneel, d’après Luc 17, 7-10
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Qui vole un œuf vole un bœuf, dit le dicton. Mais dans le vice comme dans la vertu, il faut du temps pour devenir expert. On n’est pas tout de suite dans les grands coups ! Il nous faut commencer par des petites choses, et suivre l’enseignement d’un maître. L’enseignement de Jésus vient ici nous mettre en garde contre l’idée d’en prendre deux : l’un pour les petites choses, l’autre pour les grandes choses. Comme on commence toujours par les petites choses, c’est celui qui nous enseigne comment faire dans ces petites choses qui sera véritablement notre maître. Car ici-bas, il n’y a que des petites choses, semble nous dire le Christ.
L’argent ? Il faut qu’il serve aux demeures éternelles. L’argent ? Il faut qu’il serve à nous prouver dignes de confiance du bien véritable. L’argent ? Il faut qu’il serve à obtenir les grandes choses, et non pas qu’on le serve pour accomplir de grandes choses. Ces grandes choses seraient toujours trop petites. Dieu seul est assez grand pour qu’on le serve.
Frère Thomas Zimmerman, d’après Luc 16, 9-15
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La parabole de l'intendant infidèle est sans doute la parabole la plus ambiguë de Jésus, qui semble faire l’éloge de l’astuce malicieuse d’un gérant malhonnête cherchant à s’assurer la sympathie. L’interprétation classique est alors de dire que la parabole invite les disciples à user de moyens matériels de manière stratégique et astucieuse.
Je crois que cette parabole dit bien plus. Avant de parler de biens matériels, elle parle de spiritualité. Il n’y a pas de doute que l’homme riche soit Dieu. Les expressions « fils de ce monde » et « fils de la lumière » sont des distinctions religieuses, ce dernier terme étant le vocable par lequel la communauté de Qumrân se désignait. Les débiteurs sont en affaires avec Dieu et c’est leur tentative de conversion qui fait son éloge. Mais, dans la suite de l’évangile, le Christ développe un enseignement à deux niveaux. Certes, les biens matériels sont voués à disparaître, et ils apparaissent toujours corrompus. Et il est vrai que seule compte la finalité de leur emploi. Mais l’esprit d’honnêteté envers les biens matériels est ce qui prime, qui dénote une honnêteté spirituelle : « Vous ne pouvez pas servir à la fois Dieu et l’argent » (Lc 16, 13).
La parabole de l’intendant infidèle n’est donc pas une glorification du principe « la fin justifie les moyens », mais une relativisation de ce principe à l’aune du matérialisme qu’il pourrait engendrer.
Frère Laurent Mathelot, d’après Luc 16, 1-8
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Les 100, le carré parfait, 10 par 10, c’est la Nouvelle Création tout entière, tournée vers Dieu, elle qui reçoit de lui sa plénitude. Chacun de nous fait partie des 100. Et quand il manque un coin, tout est déséquilibré. Quand l’un de nous s’éloigne, c’est l’ensemble qui est déformé. Alors, quand une brebis quitte la danse, bien sûr que le berger s’en aperçoit. Le Sauveur part à sa recherche. Cela nous arrive à tous.
Parfois, on s’égare dans des choses sans importance. On perd le sens de Dieu, le goût des choses spirituelles. On se laisse entraîner par des distractions qui, souvent, sonnent creux. C’est alors que nous avons besoin d’aide. Besoin que quelqu’un vienne nous rejoindre là où nous en sommes. Qu’il voie le monde depuis notre point de vue. Qu’il partage nos difficultés, nos combats, nos fragilités. C’est ce que Dieu a fait. En prenant chair dans le sein de Marie, il habite notre humanité, jusque dans ses zones les plus obscures. Non pas pour s’y perdre, mais pour nous relever. Il est venu se perdre sur une croix, pour nous retrouver là où nous étions perdus, pour se mettre à nos côtés et prendre notre point de vue. Tout attaché qu’il soit, c’est pourtant depuis la croix qu’il nous porte. Les épaules du Christ en croix sont celles d’un berger qui porte une brebis pour préserver sa vie. Ce sont celles d’un ouvrier qui porte une pierre pour compléter la cité parfaite. Puis, quand il arrive au bercail, c’est la fête ! La fête des retrouvailles et la fête de la plénitude ! La joie du berger, c’est la joie de Dieu, la joie des anges, la joie du ciel tout entier, qui retrouvent celui qui manquait.
Frère Emmanuel Dumont, d’après Luc 15, 1-10
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Chacun d'entre nous a probablement pris plus d'une décision irréfléchie. De nombreux facteurs, voulus ou contraignants, nous engagent dans une voie ; mais après un moment, nous reculons et nous nous rendons compte que nous avons commis une erreur. La pression sociale, la peur du rejet ou de la perte, l'opinion, l'enthousiasme éphémère, la promesse d'un succès facile peuvent nous influencer. Ce même mécanisme ne guide-t-il pas souvent les choix liés à la foi et au fait d'être chrétien ?
Comme le constructeur qui n'a pas achevé la tour, il est possible de s'arrêter à mi-chemin ou de changer de voie si notre vie de foi n'est pour nous qu’un « héritage » culturel ou familial. On peut aussi être vaincu dans la bataille, comme ce roi imprudent qui, avec trop peu de soldats, se lance à l'assaut d'une armée plus forte que la sienne. C'est le cas lorsqu'un chrétien cesse de prier et de recevoir les sacrements ou lorsqu'il les prend en espérant juste un résultat immédiat. Il va alors tout perdre à la première grande épreuve de la foi.
Pour suivre Jésus, il faut continuer, en quelque sorte, « jusqu'au bout ». Il faut avoir confiance en Jésus dans tous les domaines de sa vie. Jésus, dans les sacrements, dans sa Parole et dans son Église, nous donne tous les moyens nécessaires. Vais-je m'y risquer ?
Frère Albert Bazyk, d’après Luc 14, 25-33
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Une pub pour un supermarché met en scène un mari qui ne peut pas partir pour le week-end avec sa femme parce qu’il y a de super promos dans la grande surface. Rien de nouveau sous le soleil. Notre cœur est attiré par des réalités qui font obstacle à ce qui est vraiment important : comme passer un moment de qualité avec son conjoint. La parabole de Jésus parle d’une réalité encore plus profonde.
Le banquet dont il s’agit est une image du Royaume de Dieu, de la communion avec le Christ et de la joie éternelle. Ainsi, les excuses des convives semblent superficielles. Elles montrent les réalités qui empêchent d’entendre l’invitation de Dieu à la communion et à l’alliance avec lui. Ceux qui refusent sont des riches qui ont une vie sociale épanouie. Celui-ci a un champ, celui-ci a des bœufs, celui-là se rend à un mariage.
Donc, Jésus insiste sur le nécessaire dépouillement que nous devons opérer pour entendre son appel. En effet, les convives officiels étant trop occupés par leurs soucis matériels, il faut aller chercher ceux qui n’ont rien et qui seront donc peut-être disponibles. Voilà la grande miséricorde de Dieu. Il appelle les pauvres. Ceux qui peuvent l’entendre. Ceux qui ne se rendent pas sourds par leurs préoccupations mondaines et par leur orgueil. Nous aussi, nous possédons des choses, des habitudes ou des urgences qui nous empêchent de l’entendre. Sachons les voir et nous en débarrasser !
Frère Olivier-Marie Corre, d’après Luc 14, 15-24
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Grandeur de la création, mystère de la rédemption : nous n’aurons jamais fini de contempler le don de Dieu. Où que nous allions, quoi que nous fassions, son amour nous attend. Il nous invite à partager sa vie. Nous nous sentons souvent bien pauvres et indignes d’un tel bonheur ! Pourtant, il ne se lasse jamais de nous redire son Amour sans condition. Nous savons que son désir de nous rencontrer est encore plus grand que le nôtre. Ce don gratuit qu’est l’amour de notre Père des cieux peut nous aider à regarder notre propre manière d’accueillir nos frères et sœurs. Accueillir, c’est inviter dans son cœur, créer un espace où l’autre se sente bien. S’il est aveugle, nous le guiderons, s’il marche difficilement, nous avancerons au même pas. Il ne faut pas attendre de remerciement : notre joie sera son bonheur de se savoir aimé. S’il n’a rien à donner, il se sentira accueilli, tout simplement, pour ce qu’il est.
Chassons de notre vie tout ce qui peut ressembler à du calcul ou de la recherche d’intérêt. Le Seigneur, qui voit le fond des cœurs, saura nous récompenser.
Soeur Marie-Laetitia Youchtchenko, d’après Luc 14, 12-14
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Dis-moi franchement que tu es peut-être orgueilleux, égoïste, inconstant, négligent... puis demande-Moi de te venir en aide dans le peu ou le grand nombre d’efforts que tu fais pour t’en sortir.
N’aie pas honte ! Au ciel, il y a beaucoup de justes, beaucoup de saints qui avaient exactement les mêmes défauts. Mais ils ont demandé humblement... et peu à peu, ils se sont vus libérés de leurs défauts. Et n’hésite pas à prier pour ta santé et pour une heureuse issue de tes travaux, de tes affaires ou de tes études. Tout cela, je peux te le donner et je te le donne. Je désire que tu me pries pour cela, si ce n’est pas préjudiciable à ta sanctification, mais la favorise et la soutient.
Et aujourd'hui même, de quoi as-tu besoin ? Que puis-je faire pour toi ?
Si tu savais combien Je désire ardemment t’aider.
Raconte-Moi dans tous les détails ce qui t’attriste, ce qui t’a offensé, ce qui t’a blessé dans ton amour propre, ce qui t’a humilié. Dis-moi tout et bientôt tu parviendras au point où tu me diras que tu pardonnes tout selon mon exemple, que tu oublies tout. En récompense, tu recevras ma consolante bénédiction.
Peut-être as-tu peur ? Sens-tu dans ton âme cette détresse indéfinissable qui n’est pas justifiée, mais qui ne cesse pourtant de te déchirer le cœur ? Jette-toi dans les bras de la Providence ! Je suis avec toi, à ton côté. Je vois tout. J’entends tout, et je ne t’abandonne pas un seul instant. Sens-tu l’abandon d’êtres qui auparavant t’aimaient bien mais qui maintenant t’ont oublié et s’éloignent de toi sans que tu en sois la cause ? Prie pour eux, et Je les ferai revenir à ton côté, s’ils ne sont pas un obstacle à ta sanctification.