Archives 22 janvier 2025
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Textes 22 janvier
Les noces de Cana ! Voilà un récit qui sent bon la Bonne Nouvelle ! Il nous fait courir au milieu des garçons et des filles d’honneur aux habits de couleur ! Oui, le récit des noces de Cana nous jette dans l’ivresse d’une parole qui veut nous faire vivre aujourd’hui.
Le texte commence par : « Le troisième jour » : déjà, notre esprit s’envole pour rejoindre les disciples après la mort de Jésus, au matin de la résurrection. À Cana, ses disciples crurent en lui ; il leur a fallu trois jours après sa mort pour arriver à comprendre que leur ami Jésus était vivant à jamais. Et toi, ami lecteur ou auditeur, combien de jours te faudra-t-il pour reconnaître Jésus vivant dans ta vie ? Il fallut aux disciples trois jours pour comprendre que sur la croix, dans le don de sa vie, Jésus scellait à jamais les noces entre Dieu et l’humanité. Et toi, mon ami, combien de jours te faudra-t-il pour comprendre l’alliance que Dieu veut nouer avec toi ?
Ce qui coule à Cana, n’est-ce pas déjà le vin de la nouvelle alliance ? Jésus dit à sa mère « que son heure n’est pas venue ». À l’heure de la croix, cette heure sera venue. L’heure de donner la vie, Sa vie, au monde. L’heure de faire du neuf. Finis les rites anciens, elles ne serviront plus aux ablutions rituelles, ces jarres de pierre. Elles contiennent désormais le vin de la nouvelle alliance. Es-tu prêt, mon ami, à laisser Jésus faire du neuf dans ta vie ? Alors choisis la vie et fais la fête ! La fête des noces de Cana !
Frère Jean-Luc-Marie Foerster, d’après Jean 2, 1-11
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Les uns cherchent un roi tandis que les autres ont peur qu’un nouveau roi se lève. Face à la question du pouvoir, il y a ceux qui ont tout à perdre et ceux qui n’ont rien à perdre.
Soyons un peu honnêtes envers nous-mêmes : en cas de changement politique, sommes-nous de ceux qui pourraient y perdre ou bien de ceux qui n’ont rien à perdre ? Si nous avons peur de ce que nous pourrions perdre, arrêtons de penser spontanément que nous serions du côté des mages ou des bergers, et acceptons de voir qu’il y a une part de nous qui ressemble à Hérode. Personne n’a envie de ressembler à Hérode, parce que, grâce au catéchisme, nous avons bien compris que c’était lui le méchant de l’histoire. Mais reconnaître qu’il y a une part de nous qui ressemble à Hérode, cela peut nous aider à avoir un autre regard sur lui : Hérode est pétri de peur, parce qu’il sait qu’il ne manque de rien tandis que son peuple est en souffrance, et qu’il ne fait pas grand-chose pour que ça change. Il a mauvaise conscience. Et il est face à un choix : aller se prosterner devant l’humilité de Dieu ou bien éliminer ce qui le gêne. Nous savons le choix que Hérode a fait.
Et pour nous, le choix est toujours à refaire. Quand j'ai mauvaise conscience, est-ce que je chasse de mon esprit ou de ma vue ce qui me gêne ? Est-ce que je remets ma gêne devant le Seigneur pour qu’il m’aide à prendre de justes décisions ? La mauvaise conscience est parfois un aiguillon qu’il faut savoir accueillir, quitte à en souffrir, pour grandir en justice devant Dieu.
Soeur Carine Michel, d’après Matthieu 2, 1-12
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Où demeures-tu ? Quelle étrange question posent les deux disciples de Jean ! Il ne s'agit pas de déterminer un lieu géographique. La demande renvoie plutôt à la première question que Dieu pose à Adam : Où es-tu ? Jésus retrouve la juste place perdue par le premier homme. La suite du récit réserve une surprise plus grande encore. Les disciples « virent où il demeurait » mais rien n'est dit de ce qu'ils virent ! Nous savons juste qu'ils en ont été marqués au point d'amener chacun leur frère respectif à Jésus. Pourtant, ce qu'ils virent, nous le devinons dans une phrase que Jésus prononce au cours de son dernier repas : « Demeurez dans mon amour ».
Les disciples ont fait l'expérience d'un amour pur, humble et sans jugement, sans violence, sans tentative d'instrumentalisation, sans volonté de domination, dans le plein respect de leur liberté. Un accueil, une présence et une amitié offerte gratuitement, sans contrepartie. Ils ont vu que Jésus demeurait dans l'Amour du Père. Ils ont savouré la douceur et la paix que procure cet amour divin et ils en ont été comblés au point de reconnaître en Jésus le messie et d'en parler à leurs frères. Ainsi, ils sont devenus missionnaires. La mission n'est donc pas d'abord l'affaire de stratégies ou de moyens, elle est le résultat d'une expérience, celle de l'échange d'un regard entre Dieu et l'homme, celui de Jésus sur Pierre ou celui d'un nouveau-né sur nous.
Frère Benoît Ente, d’après Jean 1, 35-42
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Jean le Baptiste invite ses disciples à un baptême de conversion. Ils sont nombreux à venir faire avec lui ce plongeon dans le fleuve. Ils reconnaissent ainsi leur conduite peu conforme à leur désir de conversion, ils savent qu’ils sont inconstants dans leur foi, ils font l’expérience dont parle l’apôtre Paul : le bien que je veux faire, je ne le fais pas… Peut-être même sont-ils découragés tant ils savent que, sans cesse, la faute les reprend. Jean-Baptiste les soutient dans cette étape de conversion.
Mais voilà que Jean proclame quelque chose d’inouï : derrière moi vient un homme qui est bien plus que moi. Il vient renouveler votre vie au point de vous désaliéner de cette propension à la faute. Ce que fait le Dieu invoqué par le psalmiste : « Il rejette loin de nous nos péchés ». Comme le Dieu des prophètes, celui qui vient répand l’Esprit à nouveau créateur. Il vient parmi nous enseigner le mystère de sa vie : son union avec le Père, dans l’Esprit. Il est ainsi l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde.
L’Agneau de Dieu… Sur les bords du Jourdain, bien que le ministère de Jésus ne soit pas encore commencé, déjà s’annonce l’agneau pascal. Pour que cet homme, désigné par Jean le Baptiste, affronte au milieu de nous tout ce qui nous sépare de Dieu, il lui faudra engager toutes les forces et tout l’élan de sa vie jusqu’à prendre le risque de cette vie. Jusqu’à donner sa vie pour que nous ayons la vie en plénitude.
Frère Bruno Cadoré, d’après Jean 1, 29-34
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« Qui est le plus grand ? » (Mt 18, 1) Si les disciples se sont posé cette question, Jésus a répondu en affirmant que c’est son cousin Jean-Baptiste qui est « bien plus qu’un prophète », « le plus grand parmi ceux qui sont nés d’une femme » (Mt 11, 9.11.14). En s’incarnant, le Fils de Dieu veut nous redonner nos lettres de noblesse, nous glorifier, nous rétablir dans notre stature d’enfants de Dieu ! Jésus rend son disciple participant de sa condition de Fils, et de sa dignité de Prêtre, de Prophète et de Roi.
Pourtant Jésus dit encore que « le plus petit dans le royaume des Cieux est plus grand que Jean-Baptiste » (Mt 11, 11). Ce mystère s’éclaircit lorsqu’on découvre par la foi que le plus petit, c’est Jésus lui-même : lui qui était le plus grand, puisqu’il est Dieu, s’est humilié au plus bas. Il s’est identifié aux plus petits, dans la crèche, puis dans sa vie cachée à Nazareth, dans sa mission auprès des pauvres, des malades et des exclus, et enfin, dans sa mort sur la croix. Sa manière de nous élever, c’est de montrer son amour en s’abaissant, pour se faire le serviteur de tous, jusqu’à laver les pieds de ses disciples (Jn 13, 5). Imitons cet exemple que Jésus nous a donné, comme Jean-Baptiste qui n’a cherché à s’attribuer aucune gloire. À la manière des enfants, entrons dans ce grand jeu de l’humilité, où chacun ne cherche que l’honneur de l’autre en s’abaissant devant lui.
Frère Jean-Dominique Bruneel, d’après Jean 1, 19-28
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Les homélies les plus courtes sont souvent les meilleures. Difficile de faire plus court que Jésus dans la synagogue de Nazareth : « Aujourd’hui s’accomplit à vos oreilles, ce passage de l’écriture ». Ses auditeurs ne s’y sont pas trompés, son homélie est fracassante, elle réalise ce qu’elle dit. Le problème c’est que ses anciens voisins, ceux qui l’ont vu grandir, ne peuvent pas imaginer que puisse se réaliser aujourd’hui, dans leur quotidien de Nazareth, la prophétie d’Isaïe.
Aujourd’hui ! Toute notre vie se joue aujourd’hui. Pas hier, c’est trop tard ! Pas demain, c’est trop tôt ! Aujourd’hui ! Aujourd’hui, il nous faut, par toute notre vie, porter la bonne nouvelle aux pauvres, annoncer aux captifs la libération, aux aveugles le retour à la vie, renvoyer en liberté les opprimés et proclamer la grâce du Seigneur. Aujourd’hui il nous faut entendre la question que le Seigneur posera à chacune et à chacun de nous au soir de notre vie : Qu’as-tu fait de ton aujourd’hui ?
Frère Jean-Paul Vesco, d’après Luc 4. 14-22a
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« Si tu le veux, s’il te plait » : voilà une prière simple et respectueuse faite par un homme intouchable, impur du fait de sa lèpre. « Si tu le veux, s’il te plait. »
Mais quelle est la volonté, quel est le plaisir de celui qui, par la parole et par le geste, va rejoindre le lépreux qui a franchi l’espace interdit par la prescription rituelle : « Sa demeure sera hors du camp. » (Lv 13,46) ?
L’homme est là, devant Jésus, écrasé par la maladie et l’exclusion. « Voyant Jésus, il tomba face contre terre et le supplia : « Seigneur, si tu le veux, tu peux me purifier. » Jésus se laisse toucher par la confiance de l’intouchable, car « le Seigneur se plaît avec ceux qui le craignent, avec ceux qui espèrent son amour. » (Ps 146, 11)
Le désir de l’homme rejoint le désir de Dieu, car il plait à Dieu qu’aucun de ses enfants ne se perde (Mt 18,14). Le geste et la parole de Jésus manifestent cette volonté qui est relèvement et restauration de la dignité de tout homme mis au banc de la société.
Là se trouve le plaisir de Dieu comme un père au milieu de « ses fils réunis autour de la table, comme des plants d’olivier. » (Ps 127, 3) Là se trouve la joie des hommes réunis en une fraternité animée par l’Esprit de Dieu.
Ne nous lassons pas de demander à Celui qui donne et ne se lasse pas de donner : « Si tu veux, s’il te plait », de simples mots pour notre prière… sans oublier « Merci ! »
Frère Jean-Didier Boudet, d’après Luc 5, 12-18
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Par son exemple d'obéissance et de fidélité silencieuse, saint Joseph est une figure essentielle du christianisme. Au fil des siècles, différentes dévotions lui furent consacrées, dont celle des sept dimanches.
La dévotion méconnue des sept dimanches de saint Joseph trouve ses origines dans l’histoire de deux moines franciscains. Naufragés pendant trois jours et trois nuits au milieu d’une mer démontée, la tradition rapporte qu’ils invoquèrent la protection de saint Joseph. Celui-leur apparut alors, les ramena au rivage et leur recommanda la dévotion à ses sept allégresses et à ses sept douleurs, promettant sa protection à ceux qui embrasseraient cette pratique.
S’inspirant de cette coutume, l’Église instaura une dévotion particulière à saint Joseph en consacrant les sept dimanches précédant sa fête — le 19 mars — à la méditation de ses souffrances et de ses joies. Chaque dimanche, sont donc méditées une joie et une peine de saint Joseph, associées chacune à un passage des Écritures. Ces méditations peuvent être l’occasion de faire l’expérience de la lectio divina, cette lecture priante de la Parole, au cours de laquelle on peut essayer d’imaginer ce qu’ont ressenti les protagonistes (en l’occurrence saint Joseph) et faire le parallèle avec des situations de notre propre vie.
Au cours de ces sept dimanches, il est possible de faire appel au grand pouvoir d’intercession de saint Joseph et de lui adresser des intentions particulières en disant par exemple ces courtes prières.
Premier dimanche
Première douleur : Le doute (Mt 1,19)
Première joie : Le message de l’Ange (Mt 1,20)
Une prière :
« Saint Joseph, au nom de votre douleur, quand par un sentiment de respect vous pensiez à vous éloigner de Marie, et au nom de votre joie quand l’ange vous dit de la garder pour votre épouse et vous annonça qu’elle serait la Mère du Sauveur, daignez intercéder pour nous. »
À suivre…