Section Pastorale
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Textes 25 juin
La fête de la Trinité est une des fêtes les plus enthousiasmantes de notre liturgie, même si, osons le dire, elle jette plus d’un fidèle et plus d’un pasteur - qui doit préparer son homélie - dans la perplexité. Car si je sais bien depuis que je fais le signe de croix qu’il y a un Père, un Fils et un Saint-Esprit, le comment de leur divine conversation m’échappe. Alors comment dire Dieu ? Le mieux, c’est de l’écouter.
Il est bon, pour commencer, d’accepter cette perplexité et de ne pas jouer tout de suite au grand théologien. Devant ce mystère d’un Dieu Père, Fils et Saint-Esprit, disons humblement : « Dieu, viens à mon aide ». Et il répondra. Car il y en a un dans les trois dont c’est la mission spéciale : l’Esprit Saint. « Il vous conduira dans la vérité tout entière ». C’est lui qui nous enverra ses lumières, quand il le voudra, par la manière qu’il le voudra, tout autant que nous acceptons sa conduite.
La fête de la Trinité est enthousiasmante : elle nous met à l’écoute de Dieu. Ignace d’Antioche, évêque et martyr du début du IIème siècle, écrivait : « Il n'y a plus en moi de feu pour aimer la matière, mais une eau vive qui murmure et dit en moi : “Viens vers le Père.” » Écoutons ce murmure : Dieu n’attend qu’une chose : nous rencontrer !
Frère Xavier Loppinet, d’après Jean 16, 12-15
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Dimanche le 29 juin, l’Église célèbre la fête des apôtres Pierre, premier pape, et de Paul, premier grand missionnaire des jeunes communautés des disciples du Christ. Pourquoi centrer l’événement autour de la foi ? En y pensant bien, ils ont été deux piliers de l’origine de la foi chrétienne et la source de la proclamation de la profession de foi de Nicée-Constantinople qui proclame « Je crois en un seul Dieu, le Père tout-puissant… en un seul Seigneur, Jésus-Christ… en l’Esprit Saint, qui est Seigneur et qui donne la vie… ». Depuis l’an 325, soit il y a 1700 ans cette année, les chrétiens ont proclamé leur attachement au Père, au Fils et à l’Esprit Saint, selon cette formule.
C’est sous l’angle des relations que notre foi y est proclamée. Celle-ci naît de la rencontre avec le Dieu vivant et elle prend racine en nous avec l’écoute de la Parole que nous retrouvons dans la Bible. Cependant, elle se développe en nous par notre réponse personnelle et communautaire. « Croire signifie s’en remettre à l’amour miséricordieux qui accueille toujours, pardonne, soutient et oriente l’existence » nous disait notre pape François.
Mais la foi n’est pas seulement personnelle : il est impossible de croire seul. C’est dans l’assemblée des chrétiens et chrétiennes réunis, que la profession de foi prend toute son importance quand nous disons « nous croyons ». Nous nous sentons faibles et surtout fragiles devant la pression de la culture québécoise qui agit comme éteignoir dans notre relation avec le divin. Notre plus grande force et notre soutien vient du fait qu’on est ensemble et que nous nous portons les uns les autres dans notre rencontre avec Dieu. Et si la foi est importante pour nous, il devient essentiel de la transmettre aux plus jeunes en commençant par le Baptême et la confirmation. C’est là notre mission.
Benoît Caron, prêtre
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Vol. 2, No 10, juin 2025
L’Aujourd’hui d’Élisabeth Turgeon nous invite, au terme du 150e anniversaire de fondation de la Congrégation, à une plongée dans l’action de grâce pour le chemin parcouru. L’appel discerné réclame la fidélité jusqu’à l’entrée dans le mystère de Dieu et cela varie au rythme de l’espérance de vie de chacune. Après six ans chez les Sœurs des Petites Écoles, la fondatrice avait assuré la pérennité de la Congrégation. Le jubilé que nous célébrons cette année en témoigne largement ! Sur cette route sérieusement balisée, nous comptons à ce jour 1006 femmes qui ont suivi ses traces dont 184 toujours à l’œuvre. Il y a quelques semaines, nous avons célébré dans la gratitude, six jubilaires qui fêtaient 75 ans de profession religieuse. Au fil de ces années de service généreux, nous pouvons à peine imaginer le legs offert dans la tendresse et la sollicitude à notre société … Parions que l’ouverture et l’accueil de tous ceux qui ont croisé leur route ont largement contribué à leur fidélité.
À vos agendas À l’occasion de la fête de la Bienheureuse Élisabeth Turgeon, nous accueillerons M. Pierre Lussier, artiste peintre de renommée internationale, qui nous présentera le tableau d’Élisabeth dont il est l’auteur et qui orne une alcôve de la basilique de Sainte-Anne de Beaupré depuis mai 2017. Nous vous attendons à l’ancienne chapelle, au 300 Allée du Rosaire, Rimouski, le 17 août, à 14 h. Vous pourrez contempler une reproduction de la fresque et des œuvres importantes de M. Lussier. Merci d’inviter au moins une autre personne.
Point de vigilance Portons dans notre prière, les enfants de Gaza meurtris par des souffrances indescriptibles. Que viennent des solutions humaines et que Dieu les enveloppe de sa tendresse!
Parole de sagesse Seigneur, faites connaître votre Voix aux Nations. (Sentence 167)
Réflexion de jeune Un petit garçon rencontre un prêtre qu’accompagne un de ses concitoyens. Il demande au jeune : Lequel des deux trouves-tu le plus beau ? Après une brève réflexion, le jeune répond sagement : « Je dirais que vous êtes le moins laid des deux ».
Vers la sainteté Intercédons avec instance auprès d’Élisabeth Turgeon pour la guérison de M. Alain Pigeon.
Chemin de prière Que la rosée céleste de la divine bénédiction du cœur de Jésus se répande sur vous; qu’elle vous éclaire, vous dirige, et vous conduise dans la voie qui doit vous conduire le plus délicieusement et le plus sûrement à Lui ! (Lettre 14 janvier 1880)
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Nous vivons en retard, submergés par les tâches ou les sollicitations, ou en avance, obsédés par l’avenir ou la planification. Rares sont ceux qui savent vivre à l’heure. De fait, il n’y a qu’un seul Maître des temps et de l’histoire. « Père, l’heure est venue. »
L’Évangile de Jean décrit le parcours, paradoxal, du Verbe éternel de Dieu dans le temps. Ce temps, nous l’utilisons. Nous le mesurons objectivement à l’aide d’une montre chiffrée et d’un calendrier solaire. Nous le mesurons subjectivement par rapport à notre travail et nos envies. Mais sa vraie mesure, c’est l’éternel plan de Dieu. Son utilité, c’est l’accomplissement de ce plan. Voilà ce que fait Jésus dans ce passage : mesurer le temps par rapport au plan de Dieu. Voilà ce que fait l’Église à travers la Liturgie des Heures : elle n’utilise pas le temps, elle le sanctifie. Dieu ? « Certains prétendent qu’il a du retard. Au contraire, il prend patience envers vous. » (2P 3,9)
Alors pour vous, quelle heure est-il ?
Frère Thomas Zimmerman, d’après Jean 17, 1-11a
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Dans nombre de films hollywoodiens, la résolution du conflit se résume à l’élimination par un héros d’un méchant violent, pervers et sanguinaire. Heureusement, dans le monde réel, nous cherchons d’autres méthodes pour surmonter nos conflits. C’est que, horreur ! leur origine s’enracine dans nos propres cœurs : irritation si les choses ne se passent pas comme prévu, susceptibilité face à un proche qui n’a pas dit merci ou bonjour ; ou plus grave, une antipathie bientôt mutée en haine qui me fait systématiquement adopter un avis contraire et monter dans les tours. Enfin, une avidité pour le pouvoir, l’argent, le plaisir transforme mon prochain en rival.
Fondamentalement, le conflit survient lorsque nous avons le sentiment d’une injustice, de ne pas avoir reçu un bien auquel nous aurions légitimement droit. Nous connaissons le remède : lâcher prise, accepter de ne pas voir notre projet, notre idée retenus, abandonner un bien matériel, prier pour son ennemi, oser demander pardon. Mais de tels choix semblent parfois trop difficiles.
Face à l’esprit du monde, où réussir signifie gagner plus, posséder plus et jouir, Jésus brise l’illusion. Il incarne et révèle la véritable beauté d’une vie réussie, celle orientée, aimantée vers la paix. Jésus accueille chacun d’entre nous dans son amour et nous intègre dans le grand projet de son Père qu’il appelle le Royaume des Cieux. Ce faisant, il répond à notre aspiration profonde et légitime à voir notre place reconnue, réservée. « Vous êtes membres de la famille de Dieu car vous avez été intégrés dans la construction qui a pour fondations les Apôtres et les prophètes », nous assure saint Paul. Que réclamer de plus ?
Désormais, il n’y a plus de citadelle à prendre ou à défendre, il ne reste qu’un jardin à cultiver, celui de notre relation au Christ, à Dieu et au prochain. Dans cette relation, Jésus nous communique son Esprit de paix, l’Esprit de celui qui se sait aimé sans condition. Jésus libère notre aspiration à la paix pour nous, dans le cœur de notre prochain et dans le monde. Attaché au seul bien véritable, le Christ nous rend capables d’abandonner un bien, de renoncer à une logique de rivalité, de demander pardon, bref de prendre le risque de nous abaisser pour réconcilier.
Viens, Esprit de paix, dans nos cœurs. Brise notre orgueil, réveille notre désir de communion. À l’image du Christ sauveur, transforme nos pauvres corps mortels en instruments glorieux de paix.
Frère Benoît Ente, d’après la lettre aux Éphésiens 2, 14. 17-18
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Au moment du dernier repas avec ses apôtres, Jésus leur livre son testament spirituel. Il veut encore leur dire tout ce qu’il avait à leur dire. Il leur parle, il leur parle, et eux, écoutent à perdre oreille. Puis, ayant achevé son discours et n’ayant perdu aucun de ceux que son Père lui avait donnés, il les Lui confie, et nous avec, en grande confiance mais pas sans inquiétude. Il connaît en effet les pièges du monde dans lequel il les envoie, dans lequel il nous envoie.
Nous sommes dans le monde parce que le monde est notre terre. Mais nous ne sommes pas du monde parce que le ciel est notre patrie. Des deux, il nous faut faire un. Comme Adam, nous sommes pétris de cette terre à laquelle nous sommes envoyés et qu’il nous faut aimer comme nous-mêmes. Et comme citoyens du ciel, nous sommes appelés à être le ciel de la terre.
Frère Jean-Paul Vesco, d’après Jean 17, 11b-19
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Saint Jean nous rapporte la grande prière de Jésus avant de passer de ce monde à son Père : « Que tous soient un ». Est-elle possible, cette unité tant désirée par le Christ ? Regardons en nous et autour de nous : malgré nos résolutions et notre bonne volonté, force est de voir que nous avons souvent du mal à nous entendre. Allons-nous pour autant baisser les bras, et accepter nos divisions comme inévitables ? Surtout pas ! Cela signifierait renoncer à témoigner de l’amour du Père, qui est la source de notre unité.
Si nos efforts n’ont pas le succès que nous voudrions, commençons donc par nous arrêter. Souvenons-nous que nous devenons ce que nous contemplons. Prenons du temps, tout simplement, pour écouter Jésus nous révéler son unité avec le Père. Entrons dans ce perpétuel échange d’amour qu’est la danse de la Trinité. Accueillons l’Esprit, qui « seul peut à la fois susciter la diversité et réaliser l’unité » (pape François, La joie de l’Évangile). Laissons-nous fasciner et transformer. Alors, un petit pas à la fois, un petit geste à la fois, nous nous découvrirons artisans d’unité.
Soeur Marie-Laetitia Youchtchenko, d’après Jean 17, 20-26
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Pêcheur de Galilée, Pierre fut arraché à ses filets par l’appel de Jésus. Il dut quitter les rives tranquilles de ce lac de Tibériade qu’il aimait tant, sa famille, ses proches. Quelques années après, Jésus Ressuscité lui pardonne son reniement et l’appelle de nouveau au bord de ce même lac. Il ne s’agit plus d’accompagner le Seigneur sur les routes de Terre sainte, mais de devenir le chef de l’Église, jusqu’à la mort, jusqu’au martyre. Pierre abandonne sa liberté, un autre lui mettra la ceinture, l’emmènera sur des routes qu’il n’a pas choisies.
Vous me direz que le cas de Pierre est unique, hors norme, et que ce n’est pas pour vous. Détrompez-vous ! Le Seigneur appelle chacun d’entre nous à le suivre sur une route inconnue. Il n’y a qu’une condition : aimer Jésus. J’aurais peut-être voulu donner un autre tour à ma vie, mais je découvre que cette voie que le Seigneur me propose, que ce soit dans le mariage, le célibat – peut-être non choisi –, la vie religieuse, est une route de joie. Il y a des difficultés sur cette route, mais le Seigneur me porte. Dans la maladie même, dans un cancer qui s’abat brutalement, il y a la place pour cette liberté. Cette dépendance me rappelle, dans sa brutalité, qu’il n’y a que dans le Christ que je peux me confier. Nous sommes entre les mains de Dieu. Nous pouvons accepter cette vie donnée ou même nous révolter, lancer vers Dieu un cri qui peut être le début d’une prière personnelle, cette prière dont certains psaumes témoignent admirablement : « Seigneur, pourquoi m’as-tu abandonné ? »
Que le Seigneur nous aide à accepter cette vie qui nous est proposée ! Que nous acceptions de marcher dans ses voies pour lui rendre gloire et trouver le bonheur, tout simplement…
Frère Olivier Catel, d’après Jean 21, 15-19
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Dans ces derniers mots de l’Évangile de Jean, Pierre discute avec Jésus et voit derrière eux « le disciple que Jésus aimait ». Cette dernière expression peut choquer. Cela ne veut pas dire que Jésus n’aimait pas les autres disciples, ni même qu’il les aimait moins. On n’aime jamais moins, mais toujours autrement et différemment.
Cette manière de le désigner veut dire que Jean a perçu le nœud de sa relation avec Jésus comme étant exprimé par cette amitié. Jésus a eu d’autres amis, Lazare par exemple, mais lui, Jean, en a fait le tout de sa vie. Avoir été l’ami de Jésus a été décisif pour lui parce qu’il ne s’agissait pas seulement d’une appréciation subjective, mais d’une révélation. Cette amitié a constitué le fondement de sa vie et de sa mission. Il a tout compris en posant sa tête sur la poitrine de Jésus au cours de la dernière Cène. Par son amitié avec Jésus, Jean est le théologien qui nous a conduits plus loin que personne d’autre au monde dans la connaissance intime du mystère de Dieu.
Devenons son ami, il saura nous aider à entrer dans le mystère du Verbe fait chair.
Frère Yves Habert, d’après Jean 21, 20-25
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JUILLET
Pour la formation au discernement. Prions pour que nous apprenions à être toujours plus en mesure de discerner, pour choisir des chemins de vie et rejeter tout ce qui nous éloigne du Christ et de l’Évangile.
AOÛT
Pour une cohabitation pacifique. Prions pour que les sociétés où la cohabitation est difficile ne succombent pas à la tentation de l’affrontement pour des motifs ethniques, politiques, religieux ou idéologiques.
SEPTEMBRE
Pour notre relation avec toute la Création. Prions pour que, inspirés par saint François, nous fassions l’expérience de notre interdépendance avec toutes les créatures, aimées de Dieu et dignes d’amour et de respect.