Archives 20 août 2025
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Textes 20 août
La solennité de l'Assomption de la Bienheureuse Vierge Marie est fixée au 15 août dès le Ve siècle, avec le sens de "Naissance au ciel" ou, dans la tradition byzantine, de "Dormition". À Rome, la fête est célébrée depuis le milieu du VIIe siècle, mais il faut attendre le 1er novembre 1950, avec Pie XII, pour la proclamation du dogme consacré à l'assomption de Marie, âme et corps, au ciel.
Dans le Credo apostolique, nous professons notre foi en la "résurrection de la chair" et en la "vie éternelle", but et sens ultimes du parcours de la vie. Cette promesse de la foi est déjà réalisée en Marie, comme "signe de consolation et d'espérance sûre" (Préface). Le privilège de Marie est étroitement lié au fait qu'elle est la Mère de Jésus : étant donné que la mort et la corruption du corps humain sont une conséquence du péché, il ne convenait pas que la Vierge Marie - exempte de péché - soit affectée par cette loi humaine. D'où le mystère de la "Dormition" ou "Assomption au Ciel".
Le fait que Marie ait déjà été assumée au ciel est pour nous un motif de joie, d'allégresse, d'espérance : "Déjà et pas encore". Une créature de Dieu - Marie - est déjà au ciel : avec et comme elle, nous aussi, créatures de Dieu, y serons un jour. Le destin de Marie, unie au corps transfiguré et glorieux de Jésus, sera donc le destin de tous ceux qui sont unis au Seigneur Jésus dans la foi et l'amour.
Il est intéressant de noter que la liturgie - à travers les textes bibliques tirés de l'Apocalypse et de Luc, avec le chant du Magnificat - vise à nous faire non pas tant réfléchir que prier : l'Évangile nous suggère en effet de lire le mystère de Marie à la lumière de sa prière, le Magnificat : l'amour gratuit qui s'étend de génération en génération, la prédilection pour les plus petits et les pauvres trouve en Marie son meilleur fruit, on pourrait dire son chef-d'œuvre, un miroir dans lequel tout le peuple de Dieu peut refléter ses propres traits. La solennité de l'Assomption de la Bienheureuse Vierge Marie, corps et âme, est le signe éloquent de la confirmation que non seulement "l'âme" mais aussi "la corporéité" est une "chose très belle" (Gn 1,31), au point que, comme en la Vierge Marie, "notre chair" sera assumée au ciel. Cela ne nous dispense pas de nous engager dans l'histoire ; au contraire, C’est précisément le regard fixé vers le but, vers le Ciel, notre patrie, qui nous pousse à nous engager dans la vie présente selon les lignes du Magnificat : heureux de la miséricorde de Dieu, attentifs à tous les frères et sœurs que nous rencontrons au long du chemin, en commençant par les plus faibles et les plus fragiles.
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Il m’est arrivé d’entendre et de me faire aussi cette réflexion : « Je pense, du moins je l’espère, que le Seigneur m’accueillera dans son royaume, qu’il saura me pardonner mes fautes et mes manques d’amour et de cohérence entre ma pensée et mes actions. »
Dans la lecture évangélique de ce dimanche, quelqu’un aborde Jésus sur la route et lui pose une question avec une touche d’inquiétude : « Seigneur, n’y a-t-il que peu de gens qui soient sauvés ? » Le Christ lui répond en évoquant « la porte étroite » qu’il faudra franchir pour accéder au festin du Royaume. Étroite, peut-être, cette porte est néanmoins grande ouverte, puisque Jésus veut rassembler toutes les nations en un seul peuple !
Loin de bloquer l’accès à qui que ce soit, Jésus presse son auditoire à redoubler d’efforts pour pratiquer la justice auprès des pauvres et s’attacher plus profondément à sa personne. Que l’on soit les premiers ou les derniers à nous approcher du Seigneur, il nous encourage à prendre soin des moins nantis et à quitter notre confort pour nous mettre sur la route qui conduit vers son banquet.
Louis-André Naud, Prions en Église du 24 août 2025
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Le Royaume de Dieu est une fête, une noce. Tout le monde est invité et la fête sera grandiose ! Toutefois, comme nous le rappellent ces paraboles, la joie que l'on retire de cette invitation dépend entièrement du rôle que l'on y joue !
« Soyez prêts ! », dit Jésus. C'est en effet l'idée maîtresse de ces histoires, qui se concentrent moins sur l’évènement joyeux en tant que tel que sur le concept même d'être prêt.
Parabole surprenante de ce maître qui rentre de noces au milieu de la nuit. Voyant ses serviteurs qui ont veillé jusqu’à son retour, il décide de prolonger la fête avec eux, en renversant les rôles : le maître devient le serviteur. Simple effet de l’ivresse ? Peut-être, mais pour le Christ, cette ivresse, c’est l’amour. Cet amour débordant pour nous.
« Le Fils de l’homme n’est pas venu pour être servi, mais pour servir » : voilà ce qui nous a été annoncé. Oui, le Christ a bien donné sa vie en rançon pour la multitude. Mais si tous sont conviés au festin des noces, seuls ceux qui auront revêtu le vêtement de celles-ci et qui auront veillé dans l’attente du retour du Sauveur, pourront y participer.
Cette veille n’est pas une veille passive, elle nous mobilise tout entiers. C’est dans cette tension, cet ajustement entre le Royaume de Dieu qui nous a été révélé et l’aujourd’hui de nos vies, que s’exerce notre vigilance active qui nous fera reconnaître le retour du Maître. Alors, nous, petit troupeau, nous pourrons recevoir le Royaume que le Père a trouvé bon de nous donner.
Frère Gilles Lherbier, d’après Luc 12, 35-40
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Pierre est à la fête. Jésus l'avait appelé pour qu’il accomplisse à ses côtés de grandes œuvres. Maintenant, il le comble de joie. Jésus est nimbé d'une lumière éblouissante, Dieu donne de la voix dans une nuée. Pierre n'a plus sommeil. Il est émerveillé. Jésus ne s'était pas moqué de lui : il est le messie attendu, envoyé par Dieu pour sceller une nouvelle alliance avec Israël et toute l'humanité.
Jésus est le premier homme à entrer dans cette alliance. Ou plus précisément il est le premier maillon d'une chaîne qui relie les hommes à Dieu. Il veut que nous devenions les autres maillons en nous unissant à sa personne. Si, comme Pierre, nous reconnaissons Jésus comme Seigneur et devenons ses disciples, la lumière de son visage se reflétera sur nos visages. Nous serons avec lui transfigurés. Ce qui est merveilleux en nous, en chaque être humain, apparaîtra au grand jour.
Jésus a vécu la Transfiguration comme un accomplissement : son humanité est sublimée par Dieu. On aurait pu imaginer que devant son Père, Jésus se transforme en un pur esprit, qui se sépare de son corps mortel. Mais c'est tout le contraire : en l'accueillant dans sa gloire, Dieu fait resplendir le corps de son Fils.
C'est en puisant au fond de nos existences, de nos expériences et de nos relations avec les autres que nous forgeons notre humanité, notre personnalité. Et lorsque nous prions, nous offrons ce que nous sommes à Dieu, qui nous accueille dans son Royaume et nous transfigure.
Frère Benoît Delhaie, d’après Luc 9, 28b-36
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Il faudrait laisser Jésus nous poser cette grande question, et se laisser surprendre par nos maigres réponses, souvent un peu trop courtes, toujours un peu trop justes. Jésus est bien plus qu’un prophète aux paroles de sagesse, bien plus qu’un grand homme qu’il faudrait suivre en l’admirant. Il est Dieu, Fils de Dieu. C’est sur cette foi que l’Église est bâtie, c’est sur notre foi, sans cesse à interroger, sans cesse à renouveler. Sans notre foi, ses pierres s’effritent et peu à peu chancelle l’édifice, tout se délite parce que tout se délie. Réduire et le Christ et son Église, sagement, à notre petite mesure, c’est certes plus simple. Faire du mystère une fable, c’est bien plus commode. Mais c’est s’en aller, à pas feutrés loin de la Vie. L’Église, certes, se maintiendra toujours, mais faute de foi, son trésor inouï pourrait à jamais nous demeurer cacher. L’Église est une mère exigeante qui exige la foi pour livrer ses bienfaits.
Croire, assurément, n’est pas chose facile. « Pour toi, qui suis-je ? » Ma chair ni mon sang ne le savent. Mon esprit est trop borné, et mon cœur trop étroit. C’est trop risqué de croire vraiment, trop exigeant. Alors c’est vers Dieu qu’il faut se tourner pour réclamer la foi comme un don : « Que je croie Seigneur, puisse ton Père me redire qui tu es, et je serai sauvé ! »
Frère Franck Dubois, d’après Matthieu 16, 13-23
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Connaissez-vous les sens des Écritures ? Saint Thomas d’Aquin distingue le sens littéral où les choses sont signifiées par des paroles. Et le sens spirituel : les choses sont des figures d’autres choses. Petit exercice pratique avec cet évangile.
Au sens littéral, ce qu’il faut lire donc. Nous observons la puissance de Jésus qui marche sur les eaux et maîtrise les éléments. Mais aussi le fait que Jésus donne à saint Pierre son pouvoir de marcher sur les eaux !
Au sens spirituel allégorique, ce qu’il faut croire. Nous contemplons Jésus, tel un nouveau Moïse, descendre de la montagne et traverser la mer, royaume de la mort, pour sauver son peuple. Mais Jésus est plus que Moïse, plus qu’un prophète. Il prononce pour lui le nom divin : « c’est moi », « je suis ». Il révèle alors qui il est : le Fils de Dieu.
Au sens spirituel moral, ce qui est à faire. Nous sommes invités à imiter Pierre qui, au cœur de la tempête, continue de s’adresser au Christ et ne veut jamais être séparé de lui. Mais soyons humbles car même le premier des apôtres peut être un homme de peu de foi.
Au sens spirituel eschatologique, ce qui est à espérer. Nous sommes réconfortés par l’intervention de Jésus qui ne laisse pas la barque des apôtres couler et les conduit à bon port. Mais l’espérance est plus ambitieuse qu’un simple retour au calme après la tempête. Jésus a promis que les puissances de la mort ne l’emporteraient jamais sur son Église. N’ayons donc pas peur des tempêtes !
Frère Nicolas Burle, d’après Matthieu 14, 22-36
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Quand le petit Paul apprit que son grand frère ne serait pas là pour le repas du dimanche en famille, il se dit : « Génial ! J’aurai une plus grande part de gâteau ! » Dans nos logiques humaines, partager, c’est toujours diviser. Moins on est, plus on aura à manger…sauf si c’est Dieu lui-même qui se donne en nourriture : avec lui, plus on est, plus chacun recevra ! En effet, l’amour que Dieu est ne se partage pas comme on partage un gâteau : son amour ne se partage pas en se divisant, mais au contraire, en se démultipliant, car il en est de l’amour de Dieu comme de celui d’une mère pour ses enfants, selon la belle expression de Victor Hugo : « Chacun en a sa part et tous l’ont tout entier ».
Si Dieu me donne tout son amour, alors, à chacun, je peux donner en partage tout le mien sans craindre qu’il ne m’en reste plus rien. Le petit peu d’amour que je suis capable de donner ne m’est en rien retiré. Offert, Dieu va bien vite le démultiplier dans le cœur de celui avec lequel il est partagé. En amour, plus je donne, plus je reçois. Avec les cinq pains et les deux petits poissons, mon petit peu d’amour, plus rien ne me retient de le mettre au commun. Dieu saura le partager, sans jamais le diviser. Pour tous, il sera démultiplié.
Frère François-Dominique Forquin, d’après Matthieu 14, 13-21
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Comme c’est difficile de parler vrai ! Jean le Baptiste est un de ces hommes qui aiment dire les choses simplement comme elles sont : tu n’as pas le droit de vivre avec la femme de ton frère. Il aurait pu avoir peur d’Hérode, ce prince de Galilée qui était réputé violent. Il aurait pu timidement faire des allusions à cette situation inacceptable, mais sans froisser le puissant auquel il s’adressait. Nous faisons souvent ainsi nous-mêmes ; nous prétendons parfois agir par miséricorde, alors que nous manquons tout simplement de courage pour rétablir la justice. Alors, nous courons le risque d’oublier les victimes et de leur faire encore davantage violence. Jean le baptiste n’est pas adepte des paroles tièdes qui se détournent de la vérité et de la justice.
Au contraire de lui, dans ce repas princier, les paroles se font manipulation. Ce sont de tels mensonges qui préparent les pires drames. La jeune danseuse, par exemple, se retrouve complice et meurtrière. Hérode - qui pourtant osait parler de la résurrection des morts - cède à la manipulation de Salomé et devient le juge qui livre Jean à la mort. Les convives, pris en otage des jeux et séductions de la cour, deviennent complices de ce crime, sans même s’en rendre compte. Le mensonge conduit l’humain à déserter son humanité, lorsqu’il croit se grandir et se sauver alors qu’il piétine la justice et le respect de l’égale dignité qui rassemble l’humanité.
Parler vrai ! Au commencement était le Verbe, et le Verbe était tourné vers Dieu. C’est cette Parole de vérité qu’annonçait Jean le Baptiste, au risque de sa vie.Méditation enregistrée dans les studios du Jour du Seigneur.
Frère Bruno Cadoré, d’après Matthieu 14, 1-12
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On dit que Jésus parle avec sagesse et fait des miracles. Mais les habitants de Nazareth ne sont pas nés de la dernière pluie. lls ne perdent pas leur bon sens. A Jésus, ils opposent leur incrédulité et leur mépris. Mettez-vous à leur place : Jésus, ils le connaissent par cœur. Ses origines ne font pas de mystère. Ils savent qui est son père et sa mère. Ils pourraient établir tout son arbre généalogique. Ils savent tout de sa famille, de son métier. Ils connaissent encore une multitude de détails permettant de l'épingler comme un papillon... Ils se trompent !
Ils ne veulent pas admettre que cet homme qui vit avec eux a une origine divine. Il est vrai que Jésus brouille les cartes. On attendait « le Très-Haut », et comme l’écrit Christian Bobin, c'est le « Très-Bas » qui est venu. Jésus est le fils d’un artisan, il ne fait pas d’études et ne s’établit pas comme un grand rabbi à Jérusalem. Il parcourt la Galilée à pied. A cause de leur manque de foi, les habitants de Nazareth n'ont pas accueilli Jésus et ils n'ont rien reçu. Quant à nous, même s'il se manifeste de façon déconcertante et inédite, si c'est en Dieu-le-très-bas que nous mettons notre confiance, nous serons sauvés.
Frère Jean-Laurent Valois, d’après Matthieu 13, 54-58
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Je suis tout de même un drôle de poisson. Souvent, je me dis que le Pêcheur suprême, qui depuis là-haut tire la ligne où j’ai mordu à l’hameçon, doit s’amuser avec moi. Tantôt, je ne désire rien d’autre que d’être pris, que de me jeter dans son épuisette, et je m’impatiente qu’il mette tant de temps à me faire remonter à la surface ; puis l’instant d’après, voilà que je résiste, que je ruse, que je ne me laisse pas conduire, et il lui faut tout son savoir-faire de pêcheur pour m’emmener où il veut sans casser sa ligne.
« Seigneur, je t’aime plus que tout, je veux te donner toute ma vie, mais pas les cinq minutes qui viennent où j’ai tellement envie de flemmarder un peu… » Peut-être s’agace-t-il de mes contradictions incessantes. Peut-être voit-il cela avec indulgence, et sourit-il quand il doit patiemment me remettre sur la bonne route. Je ne sais pas exactement ce qu’il pense. Mais au moins, en voyant les efforts qu’il déploie pour m’attraper, je sais qu’il s’intéresse à moi. S’il trouvait que je ne vaux rien, il ne se donnerait pas tant de mal avec moi.
Y a-t-il vraiment, aux yeux du Dieu de Jésus-Christ, des poissons qui ne valent rien et dont il peut se débarrasser sans regret ? Nous savons en tout cas comment est pesé le poisson dans le Royaume : à la balance de l’amour. Le poisson dans lequel on ne trouve pas ne serait-ce que quelques milligrammes d’amour n’est pas sauvé, parce qu’il n’y a rien en lui qui ouvre sur l’éternité, il n’y a pas le moindre bout d’écaille par lequel le Seigneur puisse l’attraper. Puisse-t-il être rare, au jour du Jugement, ce poisson plus plat qu’une raie, qui n’aura pas aimé. Et au cours de cette partie de pêche qui se poursuit, remplis-moi, Seigneur, de cet amour grâce auquel, dès ici-bas, la vie éternelle est déjà commencée.
Frère Adrien Candiard, d’après Matthieu 13, 47-53
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Oh, nous comprenons bien ce cri de Marthe : « Si toi, ô Christ, tu avais été là auprès de Lazare, tu aurais maintenu ce souffle en lui en faisant un miracle de guérison. Tu aurais maintenu l’énergie en lui et mon frère aurait été guéri. » Après la poursuite de l’échange, le Christ lui affirme de façon solennelle : « Moi, je suis la résurrection et la Vie. » Je suis la vie en plénitude : non pas simplement la vie biologique, mais la communion éternelle avec Dieu. Marthe voit la face de la mort que nous connaissons trop bien : la terrible séparation. En faisant revenir Lazare à la vie, Jésus lui montre la face cachée : ce qui se passera après.
Le Christ retire d’abord la pierre, symbole du péché et de la mort, qui le sépare encore de son ami. Il lui dit ensuite « Viens dehors ! et sois libre en ma présence ». En ressuscitant son ami, le Christ a simplement voulu nous montrer ce qui se passera au jour de notre mort. Il viendra vers nous et nous dévoilera le sens ultime et plénier de notre vie : être en pleine communion avec lui.
Frère Yves Habert, d’après Jean 11, 19-27
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Quel contraste entre la graine de moutarde, considérée comme la plus petite de toutes les graines, et la grandeur de l’arbre ! Qui aurait pu deviner une telle croissance ? Et pourtant, de la graine à l’arbre, malgré les apparences, il y a une parfaite continuité : c’est toujours la même plante. La génétique nous l’affirme : l’arbre était déjà programmé dans la graine, comme s’il y était déjà entièrement contenu.
Jésus veut convaincre ses disciples que tout le Royaume des Cieux est déjà présent, depuis le jour où Jésus a commencé à répandre sa parole. Certes, il n’est sans doute pas encore visible partout – mais la difficulté à le voir ne vient-elle pas de nous ? Il demande encore à croître, mais il est déjà dans le monde.
De même que la graine n’est pas seulement une annonce de la plante à venir, mais qu’elle contient déjà en elle cette plante qui n’a plus qu’à grandir, la Parole de Dieu n’est pas seulement une annonce du Royaume : elle en est déjà, discrètement, la réalisation. Partout où la Parole de Dieu est lue, méditée, annoncée, le Royaume des Cieux est présent. Quand quelques chrétiens prennent au sérieux l’Évangile et décident de la vivre, alors cette communauté qu’ils forment, ce lieu où se vit l’amour de Dieu et du prochain, réalise déjà ce que sera le Royaume. La vie évangélique peut sembler encore modeste, discrète, presqu’invisible parfois ; elle renferme pourtant cette puissance que rien ne peut arrêter, ce pouvoir de transformation de nos cœurs et du monde.
Frère Cyrille-Marie Richard, d’après Matthieu 13, 31-35
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Saint Joseph, père dans la tendresse,
apprends-nous à accepter d’être aimés précisément dans ce qui, en nous, est plus faible. Accorde-nous de ne placer aucun obstacle entre notre pauvreté et la grandeur de l’amour de Dieu.
Suscite en nous le désir de nous approcher de la réconciliation, pour être pardonnés et aussi rendus capables d’aimer avec tendresse nos frères et sœurs dans leur pauvreté.
Sois proche de ceux qui ont fait le mal et qui en paient le prix ; aide-les à trouver ensemble avec la justice également la tendresse pour pouvoir recommencer. Et apprends-leur que le premier moyen pour recommencer est de demander sincèrement pardon, pour sentir la caresse du Père.