Archives 16 avril 2025
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Textes 16 avril
« “Es-tu le Messie le fils de Dieu ?” Jésus répondit : “Oui, je le suis” […] Alors le grand prêtre déchira ses vêtements et dit : “Nous n’avons plus besoin de témoins. Vous avez entendu cette insulte faite à Dieu, qu’en pensez-vous ?” Tous déclarèrent qu’il était coupable et qu’il méritait la mort ».
Nous entrons dans ces jours de combat décisif entre la Vie et la Mort, entre le Messie qui est « le chemin, la vérité et la vie » et l’Adversaire, le Prince des ténèbres, qui inspire l’aveuglement des prêtres, la trahison de Judas, la soumission des juges, la complicité de la foule.
Rangeons-nous résolument du côté du Christ, avec les petits, les exclus et les doux. Ne restons pas spectateurs de ce drame et de toutes les injustices qui se répètent aujourd’hui.
Nous allons rencontrer au cœur de ce procès l’amour absolu qui lie Jésus à son Père, un amour fort comme la mort. Le partage du dernier repas scellera à jamais sa présence, sa communion avec l’humanité. Nous trouverons le Mal à l’œuvre dans le monde avec la trahison, la croix, l’échec. Nous allons plonger dans une fraternité, un pardon aux bourreaux, une non-violence universelle, celle du Sauveur pour les bons et les méchants de ce drame. Nous entendrons Jésus prier avec les psaumes, et faire résonner en son agonie le cri du pauvre qui appelle.
Les dernières paroles de Jésus seront notre fil conducteur des prochains jours. Relisons aujourd’hui un récit de la Passion du Seigneur. Comment cette lecture éclaire-t-elle nos choix ? C’est le moment ou jamais de prendre du temps aux côtés de Jésus pour le contempler, méditer, prier.
Frère Jean-Pierre Mérimée, d’après Marc 14, 41
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Au matin de Pâques, il faisait sombre dans le cœur de Marie Madeleine et dans le cœur des apôtres. Pendant trois ans, ils avaient suivi Jésus et avaient mis en lui toute leur foi, toute leur confiance et tout leur amour. Ils pensaient qu’avec lui, une ère nouvelle était née, une ère de liberté, de justice et de bonheur. Mais voilà que depuis deux jours tout est fini. Jésus est mort sur la croix le vendredi soir et c’est la fin d’une belle aventure. Il fait souvent bien sombre aussi dans notre cœur. Dans notre vie, il y a parfois des échecs, des épreuves, des souffrances. Pour certains c’est le chômage, pour d’autres l’accident, la longue maladie, le découragement. Quand tout va mal, on se dit que ça ne sert à rien de continuer et on a envie de tout abandonner.
Mais voilà qu’en ce jour de Pâques, quelque chose de nouveau est en train de se passer. Jésus n’est plus dans son tombeau. Le linceul est toujours là, soigneusement plié. Il n’y a pas de trace d’un désordre qui aurait pu être provoqué par des violeurs de sépulture. Alors Jean croit en ce signe avant même d’avoir vu. Puis ce sont les onze apôtres qui voient Jésus leur apparaître, puis les disciples d’Emmaüs, Marie-Madeleine et d’autres encore…Alors c’est la fête, c’est l’espérance qui renaît ; c’est la joie qui éclate. Non, la mort de Jésus n’est pas une fin mais un passage. La grande aventure va reprendre de plus belle et rien ne pourra l’arrêter. Tout le livre des Actes des Apôtres est là pour en témoigner. Pour nous, aujourd’hui, c’est une bonne nouvelle. Cet événement de Pâques nous dit que nous ne devons jamais nous avouer vaincus. Les échecs, les contrariétés, les difficultés ne doivent pas nous bloquer. Ils sont pour nous l’occasion de repartir d’une autre manière.
Oui, un nouveau départ est toujours possible. Les apôtres ont connu cela. Pierre qui avait renié Jésus par trois fois aurait pu se dire : "Maintenant, c’est fini, je ne suis plus bon à rien ; personne ne voudra me faire confiance…" Or voilà que Jésus lui-même va venir à lui et il va lui redonner toute sa confiance. Il lui confiera la responsabilité de son Eglise. C’est ainsi que Pierre va devenir un homme nouveau (renouvelé). Pour s’en rendre compte, il suffit de lire son discours tiré des Actes des Apôtres. De même, les autres apôtres qui avaient abandonné Jésus au moment où il avait le plus besoin d’eux pensaient bien que tout était fini. Eux aussi, Jésus va les rejoindre, non pour leur faire des reproches mais pour leur donner sa paix. Eux aussi vont devenir des hommes nouveaux et ressuscités. Par la suite, ils partiront proclamer la Bonne Nouvelle. Ils ne reculeront ni devant les persécutions, ni devant la mort pour remplir la mission que Jésus leur a confiée.
Croire en Jésus ressuscité, c’est croire en des rebondissements possibles, c’est croire en ce nouveau départ de Pâques. Cela veut dire que nous sommes invités à regarder notre vie, nos échecs, nos souffrances à la lumière des événements de Pâques. Le Christ ressuscité veut nous entraîner tous dans sa victoire. Désormais, rien ne peut nous séparer de son amour. Pour lui, il n’y a jamais de situation désespérée. Vivre en ressuscité, c’est faire confiance en Dieu ; c’est être assuré que le monde ne va pas vers la mort mais qu’il est appelé à la vie. C’est être persuadé qu’à tout instant, je peux, devant Dieu, me relever. Nous sommes tous aimés de Dieu, tels que nous sommes, malgré nos torpeurs, nos désabusements, malgré nos péchés et nos reniements. Vivre en ressuscité c’est aller dire aux autres qu’ils peuvent aussi se relever et marcher vers la lumière. Ils sont tous enfants de Dieu au même titre que chacun de nous. Les uns et les autres sont dignes de Dieu. Lui-même les veut près de lui pour toujours.
En ce dimanche, de nombreux baptêmes sont célébrés dans la plupart des églises du monde entier. Des enfants, des jeunes, des adultes entrent dans la grande famille des chrétiens. Pour eux aussi c’est un nouveau départ. Toutes ces personnes qui sont baptisées en ce jour s’engagent sur la même route que nous ; sur cette route, ce n’est pas toujours facile ; comme nous, ils connaîtront le doute, le découragement. Les multiples activités font qu’on ne prend pas toujours le temps de s’arrêter, de prendre du temps pour retrouver le Seigneur. Mais aujourd’hui, nous sommes interpellés : tous les enfants qui vont être baptisés ont besoin de notre témoignage ; ils ont besoin de sentir que Jésus ressuscité est quelqu’un d’important pour nous, qu’il est vraiment la lumière de notre vie. Si nous voulons que nos communautés chrétiennes soient vivantes, il faut qu’elles soient vraiment missionnaires. Un chrétien qui n’aurait pas le souci de témoigner de sa foi ne serait plus un disciple de Jésus Christ. La foi ne se développe que si elle est transmise à d’autres. Pour rassembler son peuple dispersé et lui redonner l’espérance, Dieu a besoin de nous. Il ne nous appelle pas seuls mais avec les autres car il compte sur nous pour le faire savoir. Le Christ compte sur notre témoignage à la place qui est la nôtre. Il désire que nous soyons porteurs de cette bonne nouvelle auprès de tous ceux qui nous entourent.
Revue Dimanche prochain
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En tant qu’aumônier d’étudiants, je reçois souvent des questions du type : « Si quelqu’un fait ceci ou cela..., est-ce que c’est un péché ? ». Alors j’ai l’impression de devoir faire de la casuistique, c'est-à-dire de porter un jugement moral sur un cas particulier théorique, parce que les étudiants sont très forts pour envisager toutes les situations possibles. Ils veulent des réponses claires du type « si... alors... » et ont souvent beaucoup de mal à intégrer la part de conscience personnelle dans l’équation.
D’une certaine façon, Jésus rencontre la même difficulté face aux pharisiens et aux scribes. Ils connaissent bien la loi et la loi dit ce qui est mal et ce qui est bien. Il suffit de la suivre. Mais aucune loi, ni aucune casuistique, ne fait place à la conscience, à l’intériorité du vécu personnel. Pourtant, c’est de ce lieu-là de la conscience personnelle que vient le retournement qui peut conduire à Dieu. Le fils cadet de la parabole le montre bien, quand, rentrant en lui-même, il a ce colloque intérieur qui aboutit à la décision de rentrer chez son père et de reconnaître sa faute. Le fils aîné n’a pas pris le temps de ce colloque intérieur et son ressentiment jaillit de sa bouche, révélant ainsi aux autres ce qu’il n’a pas su voir en lui-même. Comment se laissera-t-il rejoindre par la miséricorde du Père, s’il n’accueille pas lui-même ce qu’il vit ?
Nous sommes des PPP, de Pauvres Pécheurs Pardonnés, mais nous ne pouvons le reconnaître que si nous sommes à l’écoute de notre conscience, éclairée par la lumière de la justice de Dieu.
Soeur Carine Michel, d’après Luc 15, 1-3. 11-32
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Le carême se poursuit… Qu’allez-vous faire aujourd’hui, en ce temps si particulier qui nous mène vers Pâques ?
Devant nous, s’étend comme un désert, ou une épreuve, un temps inévitable ou plutôt une durée nécessaire ! Depuis déjà quelques semaines… et ce n’est pas fini. Oui, il nous en faut, du souffle ! Il nous faudra, surtout, celui de Dieu. Bien sûr, des choses importantes peuvent être faites en un seul jour ! Au temps de la Création, à la demande du Seigneur, Adam avait ainsi nommé les bêtes des champs et les oiseaux du ciel.
Mais aujourd’hui, nous n’avons plus la même grâce, nous l’avons perdue. Les circonstances et surtout la familiarité originelle avec Dieu nous échappent. Alors le Seigneur prend son bâton de pèlerin : il nous cherche, il nous retrouve, il nous renomme. Sa parole nous saisit, nous relève comme une présence forte, un air d’unique intensité ; mais aussi, il s’impose comme une brise, « un murmure de fin silence » qui insuffle à nouveau en chacun le goût du Seigneur !
La durée du carême, c’est notre parcours avec le souffle de Dieu. Qu’il en faut du temps pour que le Seigneur recrée notre cœur ! Mais justement, le carême est là pour ça : déployer en nous ce goût de le connaître, découvrir ce nom par lequel Dieu nous appelle ! Alors aujourd’hui, prenons avec lui ce temps ! Car du souffle de Dieu naît notre nom !
Frère Hugues-François Rovarino, d’après 1 Rois 19, 12
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Avant de monter au ciel, Jésus nous promet que l’Esprit descendra pour nous accompagner dans la mission. Ce soutien annoncé devrait nous rassurer et nous donner un élan, de l’audace. Mais nous oublions souvent cette promesse ou nous n’y croyons pas vraiment. Combien de fois me suis-je dit : « je n’ai pas les compétences, je suis trop timide, je ne peux pas » ? C’est parce que je ne regardais que mes propres forces et faiblesses. J’oubliais soigneusement la promesse du Christ que l’Esprit m’accompagnera et me précédera.
Une fois, pourtant, je me suis lancé en oubliant mes faiblesses. J’ai accepté de présenter la jeunesse dominicaine pendant les JMJ de Lisbonne. Sans que je m’en rende pleinement compte, le souffle de Dieu était en moi pendant cette mission et a balayé ma timidité… qui est revenue une fois la mission accomplie. Plus tard, en relisant cet épisode, j’ai compris, émerveillé : la promesse de Jésus était donc vraie ! Lorsque Dieu nous envoie en mission, il nous accompagne et nous donne la force qui nous manque et dont nous avons besoin. L’Esprit nous porte et nous donne l’audace de dépasser nos faiblesses pour déployer nos talents. J’ai vu les fruits que la mission a portés : à la rentrée, j’ai retrouvé dans la jeunesse dominicaine certains jeunes que j’avais rencontrés et notre groupe s’est développé à Paris.
Quand Dieu nous envoie en mission, l’Esprit nous porte et porte du fruit. Que notre carême soit un témoignage que l’Esprit Saint vient au secours de notre faiblesse.
Jean-Pierre, d’après Actes des Apôtres 1, 8
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Avons-nous déjà été surpris par Dieu ? Pour le fils prodigue de la parabole, la réponse est oui, mille fois oui. Dans cette histoire que nous connaissons par cœur, avons-nous perçu l’audace du père ? Il accourt vers son fils. Il le revêt d’un beau vêtement pour lui rendre sa dignité. Il lui fait passer un anneau au doigt qui le restaure dans sa filiation. Quelle surprise pour ce fils ! Mais aussi quelle audace surprenante, radicale de la part du père ! C’est l’audace qui naît de son amour, de son pardon, de la confiance qu’il place malgré tout dans son fils bien-aimé ! On imagine, une fois sa surprise passée, l’immense joie du fils devant l’amour de son père. On imagine également la profonde transformation de son cœur.
J’ai eu la grâce de faire cette expérience. Je m’étais confessé d’un épisode douloureux de ma vie, mais, au fond de moi, j’avais du mal à accepter le pardon de Dieu. Je continuais de me confesser fréquemment, sans mentionner ce doute intérieur… Je fus surpris d’entendre presque tous mes confesseurs me parler de cette parabole ! Ils insistaient sur le pardon plein et entier du Père, qui ne demande pas même à son fils : « Qu’as-tu fait de mon argent ? » J’ai compris que Dieu avait l’audace de me faire une totale confiance, qu’il voulait aussi me revêtir du plus beau vêtement et me passer un anneau au doigt. Un profond changement s’est alors opéré dans mon cœur ! Après cette découverte, curieusement, je n’entendis plus parler de cette parabole en confession.
Dieu nous accueille inlassablement comme ses fils et filles bien aimés. Il connaît nos faiblesses, mais il connaît aussi nos désirs de suivre le Christ, de l’aimer et d’aimer. L’audace de Dieu, c’est de faire le pari de l’homme. J’ai compris que Dieu ne m’abandonne jamais, qu’avec lui, tout est possible dans ma vie. À chacun de nous, Dieu fait confiance. Que l’Esprit nous donne l’audace d’y croire.
Gonzague, d’après Luc 15, 22
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Le mariage est un défi ! Comment prendre un engagement pour la vie sans savoir ce qui nous attend ? C’est avec beaucoup de joie que nous nous lançons dans cette aventure. Il y a deux ans, lors de notre préparation au mariage, frère Bernard nous a fait réfléchir à l’engagement. Engagement vers un inconnu dont on rêve… Hélas, il y a beaucoup de couples qui ne vivent pas ce qu’ils espéraient. Et pourtant ce sont aussi ces « irrégularités de parcours » qui, lorsqu’elles sont présentées et offertes à Dieu, peuvent devenir un chemin vers la sainteté.
C’est vrai pour nous tous, couples ou célibataires. Un exemple nous a marqués : l’histoire du frère dominicain Serge de Beaurecueil. Spécialiste de la mystique musulmane, il est accueilli à Kaboul pour occuper une chaire universitaire. En fait, assez vite, il s’est consacré à recueillir des enfants des rues. Rien n’est écrit d’avance, surtout quand « la charité nous presse », comme dit saint Paul (2 Co 5, 14).
Pour les couples, Joseph et Marie sont un autre bel exemple de confiance face à l’inattendu. Pas simple de croire l’ange Gabriel pour Marie, pas simple pour Joseph de se marier avec une femme enceinte. Pas simple pour ces parents de chercher leur fils de douze ans à Jérusalem pendant trois jours. Le souffle de Dieu souffle où il veut et il convainc. Savons-nous l’entendre pour nous laisser guider en toute confiance ?
Que Dieu nous donne la sagesse d’être sensible à sa voix. Apprenons à nous laisser déplacer. Soyons prêts à modifier ce que nous avions prévu pour nous laisser porter par le souffle.
Hugo et Camille, d’après Jean 3, 8
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Avez-vous récemment entendu ou reçu une parole bouleversante, stimulante ? Venue de Dieu, jaillie de l’Évangile ou dans l’évidence de votre cœur ? J’espère que vous aurez entendu un propos monté du fond de l’âme ! Prenons le temps d’y revenir aujourd’hui. Parfois, ce souffle porte un appel à le suivre, ou quelque chose de simple, de personnalisé ; mais en tout cas un appel fort qui change une vie.
L’entendre nous arrache parfois à la routine de notre quotidien. Ainsi, Matthieu, à Capharnaüm, quitte son bureau des taxes ; ou Simon, le patron de pêche, laisse son filet. Marie Madeleine aussi, le matin de Pâques, nommée d’une voix qu’elle reconnaîtrait entre mille ! Quels que soient leur métier, leur situation personnelle, Jésus les appelle. D’un souffle unique, pour une vie nouvelle !
Cette parole est pour tous : le Seigneur n’est pas seulement dans l’extraordinaire. Zachée, à Jéricho, est cueilli sur son arbre de la curiosité. La Parole de Jésus ne lui fait pas quitter son quotidien, au contraire : il y est désormais autrement, selon la charité. Un souffle l’a atteint, celui de la confiance divine. Le ton du Seigneur a élargi son cœur. Comme Zachée, guettons le Seigneur qui passe ! Que l’appel du Seigneur nous atteigne d’une Parole taillée pour nous ! Que chacun ait la grâce de reconnaître le souffle de Dieu et, avec lui, de devenir soi-même !
Frère Hugues-François Rovarino, d’après Luc 19, 5
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J’étais fatiguée, mais impatiente d’arriver. L’été dernier, je grimpais avec deux de mes sœurs pour contempler les Pyrénées depuis un des plus hauts sommets. Après un passage délicat à flanc de falaise, je comptais poursuivre l’ascension sans attendre, un peu comme lorsqu’on est pressé d’en finir, avec une hâte obstinée.
Mais j’entends ma sœur aînée me suggérer, au risque d’essuyer ma mauvaise humeur : « Tu devrais attendre notre sœur, elle est loin derrière. » Comme un appel à resserrer notre fraternité. Je bénis son audace, car avoir le souci de ma sœur a redonné sens à mon effort vers l’objectif que nous nous étions fixé : arriver ensemble au sommet. Quand on marche vers le Royaume de Dieu, c’est comme sur un glacier. Ce n’est pas du chacun pour soi, on s’encorde, et avec l’aide de l’Esprit saint, la force des uns soutient la fragilité des autres.
Mais dans sa remarque, j’ai senti qu’il y avait plus. C’est aussi à moi qu’elle pensait. On ne fait pas de la montagne en hâte, surtout fatiguée, surtout sur un chemin escarpé : on risque un accident. Dans nos vies, il y a aussi ces ascensions difficiles à flanc de falaise. Qu’elle est alors précieuse la bienveillance d’un frère nous prévenant des dangers qui nous guettent, et qui nous aide à sortir du gouffre si nous trébuchons ! Et moi, saurais-je aussi me faire la sœur de mon prochain, gagner sa confiance, et avoir cette audace de l’aimer en vérité pour l’aider et l’encourager ?
Clotilde, d’après Psaume 140, 5
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Pour connaître le Christ, Zachée ose se mêler à la foule, qui ne l’aime pas, lui, le chef des collecteurs d’impôts. Il grimpe même dans un arbre pour avoir une chance de voir Jésus. On y voit un homme qui laisse derrière lui sa condition sociale pour voir qui est le Christ.
Se convertir, c’est avoir l’audace de se mettre en marche vers Dieu. C’est répondre à un mystérieux appel qui nous met en mouvement, corps et âme. Et qui nous fait oublier le reste.
Jeune professionnel, j’avais des congés et peu d'activités en dehors des vacances en famille. Chrétien depuis ma naissance, mais sans vie de foi depuis des années, j’ai décidé de marcher avec d’autres jeunes et trois frères dominicains pendant huit jours. Je ne connaissais personne, ni la spiritualité de l’ordre des frères prêcheurs. Nous dormions à la belle étoile, à même le sol, avec seulement une bâche pour nous abriter en cas d’intempéries. Il a fallu quitter un certain confort, se démunir et se décentrer pour rencontrer Dieu et retrouver l’essentiel. J’étais parti pour une semaine de randonnée… je suis revenu avec beaucoup plus, plein de Dieu, plein de vie.
Zachée reçoit chez lui Jésus, un homme qu’il ne connaissait pas, un étranger… alors qu’il ne cherchait qu’à le voir. Il ne cherchait qu’à le voir et il a reçu beaucoup plus ! Tout est affaire d’audace et de disponibilité. Le suis-je assez pour laisser Dieu agir dans ma vie ?
Henri, d’après Luc 19, 5
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Ô Saint Joseph, Patron de l’Église
toi qui, à côté du Verbe Incarné,
travaillas chaque jour pour gagner le pain
tirant de lui la force de vivre et de peiner;
toi qui éprouvas l’angoisse des lendemains,
l’amertume de la pauvreté, la précarité du travail :
toi qui fais briller aujourd’hui l’exemple de ta personne,
humble devant les hommes mais très grande devant Dieu,
protège les travailleurs dans leur dure existence quotidienne
empêche-les de tomber dans le découragement,
la révolte négative, comme dans les tentations du plaisir;
et maintiens la paix dans le monde,
cette paix qui seule peut garantir le développement des peuples. Amen.