Archives 11 décembre 2024
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Textes 11 décembre
Nous avons parfois tendance à considérer que Dieu a tout organisé d’avance et que, de toute façon, nous n’ajouterons pas grand-chose de notre cru. Sans doute nous faut-il comprendre cette parabole propre à Luc comme une exhortation à la mission. Le roi salue l’engagement, même imparfait, des deux premiers serviteurs et pointe ce recroquevillement prudentiel du dernier qui traduit, par son inertie, un manque de foi. Certes, nous ne sommes que des fourmis par rapport à l’immensité de Dieu. Dieu a confiance en nous et ne nous considère pas de cette manière-là.
À travers la terrible ambiguïté de l’image de ce despote qui réclame ce qu’il n’a pas donné, il y a l’estime que Dieu a pour l’homme. L’homme est donc capable d’apporter quelque chose qui vient de lui ! Dans la parabole, il s’agit des fameux intérêts qu’aurait dû rapporter l’argent. Nous ne sommes pas des marionnettes, mais capables d’apporter à l’œuvre de Dieu quelque chose d’unique, qui sort de nous, et que ni Dieu ni les autres ne feront à notre place.
Frère Yves Habert, d’après Luc 19, 11-28
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Rien n’est dit dans les évangiles à propos de la Présentation de la Vierge Marie au temple de Jérusalem. Pour avoir des informations sur la Nativité de Marie (8 septembre), sur ses parents Anne et Joachim (26 juillet), et sur sa présentation au Temple, il faut consulter le Protévangile de Jacques, un ouvrage attribué au frère du Seigneur, qui date du milieu du 2e siècle et qui fut très populaire au Moyen Age. Il défend à la fois l’humanité et la divinité de Jésus, en soulignant bien sûr le caractère exceptionnel de Marie. Présentée au Temple à l’âge de 3 ans, elle y passa toute son enfance
L’évangile d’aujourd’hui nous invite à méditer sur les liens de parenté de Jésus. En effet, alors qu’il est en train de parler aux foules, des gens lui annoncent que sa mère et ses frères le cherchent et veulent lui parler. Sa réaction est surprenante ; il ne sort pas dehors à leur rencontre. Il montre plutôt ses disciples et dit : « Voici ma mère et mes frères. Celui qui fait la volonté de mon Père qui est aux cieux, celui-là est pour moi un frère, une sœur, une mère. » Ces mots ont dû être difficiles à entendre, surtout pour Marie sa mère. Jésus est sorti de sa ville de Nazareth. Il est clair qu’il veut desserrer les liens trop étroits de la famille humaine. Sa mission est de les ouvrir à une dimension universelle.
Puisque Jésus veut se faire le frère de tous, il donne à tous sa propre mère. Du haut de la croix, ne dira-t-il pas au disciple bien-aimé : « Voici ta mère » et à sa mère : « Voici ton fils » ?
Frère François-Dominique Charles, d’après Matthieu 12, 46-50
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But de pèlerinage et maison de prière : à l’époque de Jésus, le Temple de Jérusalem était le lieu privilégié de la rencontre avec Dieu. Depuis, il a été détruit ; et les baptisés du monde entier savent que c’est au plus profond de leur cœur que Dieu établit sa demeure. « Vous êtes les temples de l’Esprit » nous dit saint Paul. À quoi ressemble notre cœur ? À une caverne de bandits, sûrement pas, mais peut-être à un lieu de marchandage ? Ne nous arrive-t-il pas de troquer un sacrifice contre une grâce, une demande contre une promesse ? Jésus expulse les vendeurs du temple pour nous rappeler que la maison de son Père est un lieu de gratuité, un espace d’amour. Bien sûr, la prière est intercession, et Jésus lui-même nous dit ce que nous devons demander. Mais elle est aussi un temps d’écoute, d’accueil.
La prière, c’est brûler du temps pour Dieu, dans la seule joie de sa présence. Le louer, rendre grâce pour sa création, sa miséricorde, sa fidélité. Contempler son œuvre en nous et autour de nous. Sous l’action de l’Esprit, devenons de vrais adorateurs !
Soeur Marie-Laetitia Youchtchenko, d’après Luc 19, 45-48
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C’est littéralement l’Apocalypse que décrit Jésus pour son retour, en convoquant toute la Création. Comme le raconte saint Jean dans le livre de l’Apocalypse, nous sommes après l’ouverture, par l’Agneau, du sixième sceau du livre en forme de rouleau : les acteurs du début de la Genèse sont tous mobilisés pour le grand final. Avec ce dernier bouleversement cosmique viennent le retour du Christ, le triomphe définitif de Dieu et le jugement dernier.
Les évènements annoncés sont terrifiants : certains mourront de peur. Jésus invite ses disciples à ne pas se terrer, mais plutôt à se redresser et à relever la tête, car, enfin, le moment que des générations de chrétiens auront attendu arrivera : le retour dans la gloire du Christ. Qui voudrait manquer ça ?
Alors, oui : le Christ jugera avec la puissance qu’il s’est acquise comme Rédempteur du monde, venu pour sauver les hommes. Les secrets des cœurs seront dévoilés, ainsi que la conduite de chacun envers Dieu et envers son prochain. Tout homme recevra la vie ou sera condamné pour l’éternité selon ses œuvres.
Cette annonce du jugement peut, elle aussi, être angoissante. Mais nous ne sommes pas seuls ! Le Christ glorieux demeure en attendant mystérieusement sur la terre, où son Royaume est déjà présent en germe et en commencement dans l’Église. Nous ne connaissons ni le jour ni l’heure de son retour et c’est pourquoi nous sommes invités à veiller dans la prière et dans les sacrements. Et, surmontant notre peur, nous demandons : « Viens, Seigneur Jésus ».
Père Gilles Lherbier, d’après Luc 21, 25-38. 34-36
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Veuve, indigente, que possède-t-elle en propre ? Rien de rien, elle n’a rien, ne compte pour rien, hier comme aujourd’hui, on s’en écarte et pourtant, elle est ! Jésus ne l’identifie pas à un groupe comme « les gens riches », mais elle est « cette pauvre veuve ». Cette main tendue qui sait encore s’ouvrir lui donne toute sa dignité et sa beauté, elle devient manifestation de son être le plus profond : fille du Père.
Cette main se tend dans nos rues, lasse, honteuse, désabusée, mais voici qu’ici elle s’offre à son tour. Notre veuve ne lâche pas sa piécette, d’un pas rapide, sans un regard, soulageant sa conscience comme nous savons le faire, tels les gens riches dans le temple. Elle est tout entière présente dans cette obole, le cœur sur la main elle dépose son offrande, elle offre sa vie à cœur ouvert sans rien retenir. Le tout de sa vie est dans ce « rien ». Ce « rien », qui pourrait bien nous être enlevé (Mt 13, 12) si nous ne le vivons pas en ouverture à un don plus grand, ce « rien » devient son Tout ! Cette folle audace de tout donner sans rien retenir pour elle-même, sans la sage prudence de ceux qui ont en abondance, manifeste cette confiance absolue, ce saut dans le vide, sûre d’être étreinte par l’Amour qui n’abandonne aucun de ses enfants
Ne nous y trompons pas, c’est bien ce mouvement du cœur dont il s’agit et non de compte en banque ou de poches percées. Chacun de nous, riche ou pauvre a dans son cœur un « rien » qui s’avère pourtant être un « tout » à ouvrir à la confiance pour recevoir la vie en abondance. Il y a des touts et des riens qui bouchent et obstruent la vie en nous. Des riens à donner tout entier, pour que jaillisse la vie en soleil levant !
Soeur Marie-Théo Manaud, d’après Luc 21, 1-4
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Les grands édifices, les belles églises, cela fascine, et à juste titre. Parce que c’est beau. Parce que ça dure. Les signes apocalyptiques, les nouvelles désastreuses aussi, ça fascine. Parce que ça fait peur. Parce que ça fait trembler, mais pas les pierres ; les cœurs cette fois. La panique en conduit plus d’un à cette fascination pour la destruction, à prédire que la fin est proche. Et peut-être sommes-nous aussi tentés de recenser les guerres, les épidémies… À chaque époque, son lot de catastrophes. Le Christ veut que nous soyons lucides, mais ici, il veut surtout que nous restions calmes.
Ceux qui ont l’habitude d’intervenir dans des situations d’urgence savent combien c’est important pour ne pas faire empirer le mal. Ici, le mal serait de perdre ses esprits en étant fasciné par la fin des temps. Oui, il y aura une fin des temps : ça, c’est être lucide. Mais non, elle ne sera pas la fin de tout. Ce qui est vraiment édifiant, c’est le calme de ceux que fascine la résurrection.
Frère Thomas Zimmerman, d’après Luc 21, 5-11
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Lorsqu’on lit ces évangiles relatifs à la fin du monde, on peut se laisser aller à des spéculations : quand cela va-t-il arriver ? A-t-on atteint le moment décrit par Jésus ? De fait, un certain nombre de sectes ou de prédicateurs soucieux de leur succès populaire cherchent à agiter les peurs et aiment à proclamer que la fin est arrivée. Ce type de propos ont toujours existé et certains phénomènes historiques, voire météorologiques, ont suscité des annonces catastrophistes au nom de ces passages d’évangile.
Mais on peut faire une autre lecture des paroles de Jésus sur les « fins dernières ». Au lieu de les voir uniquement comme parlant de l’ultime venue du Christ, on peut les regarder comme nous parlant d’aujourd’hui, des grands moments de notre vie.
En effet, dans nos histoires personnelles, nous sommes confrontés à des situations où les « puissances des cieux sont ébranlées », où nos puissances des cieux sont ébranlées. Si tout changement implique une remise en cause, certaines mutations peuvent faire vaciller nos fondations. La perte d’un proche, une confiance trahie, l’abandon d’un cadre de vie habituel, l’annonce d’une maladie grave… Autant de situations humaines où la fin de notre monde semble alors sonner.
Dans ces moments, le Christ nous le redit : il vient à notre rencontre, « avec grande puissance et grande gloire ». Alors, relevons la tête. Nous ne sommes pas seuls dans l’épreuve.
Frère Jacques-Benoît Rauscher, d’après Luc 21, 20-28
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J’avoue aimer les dimanches de novembre, qui marquent la fin de l’année liturgique. On sort du quotidien - qui a toute sa valeur - pour entendre les discours ou paraboles dans lesquels le Christ nous parle de la fin du monde. Ces textes réveillent ! Ils nous font lever le nez de notre guidon, si je peux me permettre cette image.
A vrai dire, est-il question seulement de la fin du monde ? Non, mais avant tout du retour du Christ, et cela, c’est une excellente nouvelle. Nous l’entendons régulièrement à la messe, après la prière du Notre Père où le prêtre parle en notre nom de « nous qui attendons la bienheureuse espérance : l’avènement de Jésus Christ, notre Sauveur ».
Ce retour aura des allures de grands chambardements, au ciel et sur la terre. Mais aussi des allures de grand rassemblement des élus des quatre coins du monde. Derrière ces grands bouleversements, que, en situation de crise, le chrétien peut souhaiter - le grand chambardement prend alors le nom de « jugement dernier » -, se cache une réalité théologique extrêmement consolante : « Le ciel et la terre passeront, mes paroles ne passeront pas ». Oui, les paroles de Jésus ont saveur d’éternité. Ce sont elles qui donnent goût à notre quotidien.
Alors, quelle parole du Christ est gravée pour moi dans mon cœur au point que, oui, je veux la vivre maintenant et pour l’éternité ?
Frère Xavier Loppinet, d’après Marc 13, 24-32
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Pour beaucoup de gens autour de nous, la vie se résume malheureusement au terne triptyque : « métro-boulot-dodo ». Une vie où l’on angoisse à la fin du mois en se demandant s’il y en aura assez pour tenir jusqu’à la prochaine paye. Ajoutons à ces soucis habituels le stress des achats de Noël, et on a un cocktail propice à l’insomnie et la culpabilité.
C’est ce que nos disciples ont dû ressentir quand Jésus leur a demandé de nourrir cette foule nombreuse qui les avait rejoints. La remarque de l’apôtre Philippe n’est pas sotte : « deux cents deniers de pain ne suffisent pas pour que chacun en reçoive un petit morceau ». André, dont les Évangiles ne nous racontent que peu de choses si ce n’est qu’il était le frère de Simon-Pierre, qu’il était disciple de Jean le Baptiste et que c’est en l’entendant prêcher au bord du Jourdain qu’il le quittera pour s’attacher à Jésus et qu’il finira même par introduire son frère dans la compagnie du rabbi.
Saint André est un observateur et un auditeur. Deux qualités qui sont la marque de ce temps de l’avent. C’est lui qui remarque qu’il y a dans la foule un jeune gars « qui a cinq pains d’orges et deux poissons ». Pas grand-chose, au vu de la foule, mais déjà tellement aux yeux de Dieu.
Lève les yeux, regarde, écoute. Voilà l’invitation qui nous est faite en ce début d’avent. Levons les yeux et redécouvrons comme saint André ces petites richesses qui nous entourent, ces humbles trésors secrets. Ils semblent insignifiants mais Dieu est capable de les utiliser pour le bien de tous. Apprenons à les voir, rendons grâce pour ces minuscules gestes généreux et tendres, pour ces mots de paix, pour ces sourires qui sauvent le monde !
Frère Pierre-André Mauduit, d’après Jean 6, 5-9
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Une religieuse défunte apparut à sa supérieure qui priait pour elle et lui dit " Je suis allée au Ciel directement parce qu'ayant récité tous les soirs cette prière, j'ai payé toutes mes dettes et j'ai été libérée du Purgatoire." :
Père Eternel, par les mains de la Vierge des Douleurs, je Vous offre le Coeur Sacré de Jésus avec tout son amour, toutes ses souffrances et tous ses mérites :
pour expier tous les péchés que j'ai commis aujourd'hui et pendant toute ma vie. Gloire au Père, au Fils et au Saint-Esprit, maintenant et pour les siècles.
pour purifier le bien que j'ai mal fait aujourd'hui et pendant toute ma vie. Gloire au Père, au Fils et au Saint-Esprit, maintenant et pour les siècles.
pour suppléer au bien que j'ai négligé de faire aujourd'hui et pendant toute ma vie. Gloire au Père, au Fils et au Saint-Esprit, maintenant et pour les siècles.