Lundi matin, je me concentre pour remettre à jour mon blog, ca fait presque un mois que je n’ai rien publié à cause de la censure chinoise. Puis je reçois des news de la part de Pere, qui arrive dans la journée à Hanoi. Il met plus de temps que prévu, mais nous avons le temps de nous partager plusieurs bières ensemble. Ce fait plaisir de revoir sa petite tête. On se raconte nos derniers jours de voyage. Il me faut déjà repartir, il insiste pour que je reste, mais je souhaite vraiment avancer vers une nouvelle destination. Je pars vers les 19h pour la gare routière, la bonne cette fois. Je trouve rapidement un bus départ 20h. Mais prends peur lorsque je vois mon bus. Il est loin de ressemble aux beaux bus couchette qu’on peut trouver au Vietnam. C’est un bus, qui à déjà beaucoup trop vécu, pour le moins qu’on puisse dire, je voyage local, très local…Je rentre dedans et le chauffeur me montre ma place, tout au fond à droit, à l’étage du haut. L’étage supérieur est composé d’une grande banquette divisée en cinq couchettes. J’appréhende le pire pour cette nuit, surtout que je me retrouve avec des gamins hurlant et sautant dans tous les sens. Le cauchemar. Il est 20 15, et le bus ne veut toujours pas décoller. Le vrai départ est à 21h… Le bus démarre, les enfants se couchent, je me retrouve seul sur la banquette. Je savoure ce court moment, car très rapidement quatre voisins viennent s’installer. Je suis littéralement dans une conserve de sardines, sauf que pieds sortent de la boite. Je trouve une position adéquate, et trouve le sommeil. J’ai plutôt bien dormi, mais je ne peux pas dire que je suis entièrement reposé. Le bus me jette en périphérie de Hue, je négocie une bécane pour me déposer à mon hébergement. Je pars ensuite découvrir la ville, elle ne m’inspire rien. J’ai un coup de moins bien aujourd’hui. Je n’arrive pas à voyager à ma façon au Vietnam. Je suis perpétuellement entouré de touristes, ce que j’essaie d’éviter au max. En Mongolie, j’avais mon van pour aller me perdre des les steppes ; en Chine j’ai pu sentir des sentiers battus en faisant de l’autostop. Mais, au Vietnam, je suis un peu frustré car je ne peux pas me déplacer à ma convenance. C’est un pays qu’il faut faire en moto. C’est le cas d’une grande partie des voyageurs que je rencontre. Mais les deux semaines que je me suis laissé, ne sont pas suffisantes pour avoir le temps d’en acheter une, puis de la revendre. Ca sera l’occasion d’un nouveau voyage avec le Laos et le Cambodge. Et puis en plus la météo n’est pas très belle. Certes j’ai gagné 20°, mais je veux du soleil, alors que jusqu’à présent un gros nuage blanc couvre le ciel. Et d’après la météo, il doit faire beau demain tous les jours depuis une semaine. Bref.
Saint Valentin ou Real/PSG ?
Pour profiter au max de mes derniers jours au Vietnam, j’ai décidé de voyager au maximum en moto pour rentrer en connection plus facilement avec les locaux. A commencer par aujourd’hui, où j’ai trouvé la bonne formule pour rejoindre Hoi An. Je vais louer un scoot, que je rendrai une fois arrivé sur place. Un français, JB, qui est dans le même hôtel a pris la même décision, on fera la route ensemble. Elle fait environ 150km, un peu plus en longeant la côte, ce qu’on fait. On fonce vers la première playa, il y a de gros rouleaux et pour la première fois au Vietnam, le soleil pointe le bout de son nez. On longe, des rizières et des cultures à perte de vue, des temples, des tombes colorés et une multitude de drapeaux vietnamiens, car il est bientôt l’heure de célébrer le nouvel an selon le calendrier lunaire. On se perd en suivant notre instinct sur des petits chemins, à la recherche d’une belle vue ou d’une belle rencontre. Et lors de l’une nos innombrables pauses photos. On se fait invité par une famille à boire une bière. Ils sont une petite dizaine en tailleur, sur le sol dans le salon donnant sur la mer. Avec au milieu de ce beau monde, un véritable festin ! Dont un poisson qui me fait déjà saliver…
Je leur souhaite la bonne année « Chuc mung nam moi » dans un vietnamien encore un peu hésitant. On trinque. Déguste ce magnifique poisson. On trinque à nouveau. Rerereretrinque. On est sur le point de partir lorsque, le boss nous ramène le karaoké. Je découvre enfin le vrai karaoké asiatique. On doit ouvrir le bal. « Tiens bon la barre et tiens bon le vent hisse et hoo » « Je viens te chanter, la ballade, la ballade, des gens heureux » « on va s’aimer à se bruler la peau » « les sirènes du port d’Alexandrie » Une franche rigolade. Puis les viet’ poussent la chansonnette. Je suis aux anges, j’adore faire des rencontres improbables sur la route, ce sont les souvenirs qui restent gravés pour toujours. Je serai bien resté une journée de plus, mais on a encore de la route. On longe un banc de sable d’une dizaine de kilomètre, un seul village en ruine et complètement vide, la plage est magnifique mais polluée de détritus apportés par la mer. On traverse une portion montagneuse, et de belles routes en lacets, pour retomber sur Da Nang. Une grosse ville qu’on traverse et qui n’a rien d’extraordinaire. On pénètre dans Hoi An, avec une magnifique couché de soleil sur les rizières. Hoi an, est le point de démarcation entre l’été et l’hiver, on sent vraiment une grande différence de température avec Hue. En quelques instants, je tombe déjà sous le charme. Le centre ville est ancien et charmant avec des lampions colorés et drapeaux vietnamiens dans les sens. Une rivière traverse la cité, on se croirait à Venise, avec des gondoles illuminées. Ce tour a moto m’a reboosté. Je me sens vraiment bien Hoi An.
Je mets mon réveil, à 3 heures du mat, pour pouvoir suivre le match en direct. Je me réveille mais, n’ouvre réellement l’œil à 5h, trop tard le match est déjà terminé… Tant pis, je le regarderai avec quelques heures de décalage en me levant, en faisant en sorte que personne me spoil le score. Tout se passe bien jusqu’au 10 dernières minutes de cette partie, encore un Cristiano chanceux, 1-3… Il faudrait faire la différence dans deux semaines, on y croit.
Je viens de retrouver Pere, pour une énième fois de ce voyage. Lorsque nous étions au fin fond de la Mongolie, à cheval, ne rêvions que d’une chose, le soleil et la mer. Ca y est nous y sommes. Et on profite à font. Au revoir, le bonnet et la doudoune. Bonjour, tong et maillot. On part à la playa, avec des potes hispanophone qui sont le même hôtel. Ca jacasse à tout va, on se boit quelques canettes, une bonne baignade, quelques rouleaux. Grâce à mon espagnol, j’arrive à me fondre dans la masse, on me prend même pour un spanish, avec un léger accent gitano. On y passe une bonne partie de la journée. On rentrant à l’hôtel, je suis rouge écrevisse, car forcement je n’ai pas mis de crème. Mais comme on dit, « demain je serai tout bronzé ».
On retourne en ville, elle est agité et excité. Plus que quelques heures avant le compte à rebours. Ce soir, c’est la fête du Tet, nouvel an lunaire. On flâne, on mange, on boit, on danse, on s’ambiance. On croise le célèbre dragon, qui s’agite dans tous les sens. Tous les bars crachent de la musique à fond. On est en mode festoch’. On négocie des bouteilles de bière aux revendeuses dans la rue. Et on traine dehors, pour sauter d’une scène à une autre. On se retrouve souvent au milieu de deux bars, à danser sur deux rythmes différents, à gauche Riyanna et à droite Despacito, de la très grande musique.
« 5 4 3 2 1 - Chuc mung nam moi » tout le monde se prend dans les bras et s’embrasse. Le feu d’artifice commence à quelques pas de toutes les discos, ce qui est relativement dangereux, car quelques fusées retombent vers la foule. Les viet’ voient les choses en grand, un peu trop grand, les fusées sont lancés à une cadences très élevé, ce qui fait qu’on arrive mal à les distinguer et surtout le spectacle est noyé dans un gigantesque nuage de fumée. On danse, se perd, se retrouve, se reperd, je tombe dans les bras de Stéphanie, une charmante anglaise. Rien de mieux pour débuter la nouvelle année !
Je me lève heureux, et prêt à attaquer pour de nouvelles aventures. Je me laisse à dernier jour pépère à Hoi An. Je profite d’avoir un vélo, gracieusement prêté par le boss de mon hôtel, pour faire un tour à la plage, et ainsi réchauffer mes coups de soleil de la veille. Je retourne ensuite dans le centre ville, à la quête d’un peu plus d’authenticité. Car Hoi An, c’est un peu Disneyland. Une ville conçue pour le tourisme. Je me perds de l’autre côté de l’île principale, au bord de la berge. Et je tombe sur l’envers du décor. Une famille est en train de préparer ses brochettes de porc, qu’elle ira vendre un peu plus tard au « Night market ». Tandis, qu’un peu plus loin, une femme lanterne à la main, traverse un ponton fait de quelques planches de bois, pour rejoindre sa gondole. Elle part en ville, chercher quelques billets qui lui permettront de nourrir sa famille.
Après une nuit bien reposante, je retrouve à Pere, on a décidé de se louer des scoots pour la journée, et de partir vadrouiller. Katherine, une belle Vénézuélienne se joint à nous. Elle monte derrière Pere, pour débuter. Au bout des quelques minutes, elle se ravise, après avoir frôlé la chute. Et heureusement pour elle, car un plus loin, le casse-cou espagnol nous fait une belle chute, et s’en sort avec quelques égratignures. Cette ballade est à se couper le souffle, on est loin de la masse de touriste et ça fait du bien. On traverse rizières, montagne, rivière, plages de sable, temple en ruine, le tout sous une chaleur à crever. On prend le chemin du retour, il faut que je me dépêche, j’ai un bus ce soir. Pere après sa chute roule au ralenti. Je dois le quitter. Je trace vers la ville, salue Katherine, et file vers mon hôtel. Le boss est en train de payer son apéro. J’accepte bien volontiers son shooter, ça ne me fera que mieux dormir dans le bus. Un scoot me dépose à la gare routière, et voilà que Pere, arrive avec son sac sur le dos. J’ai bien l’impression que nous allons partager ce voyage ensemble. On se commande quelques « Banh mi » sandwiches viet, à la surprise générale, il y a du fromage et du fromage français… de « La vache qui rit ». Je me sens obliqué de le gouter. Dans une baguette de pain, mélangé avec de la salade, de la menthe et de la sauce soja et du chili, c’est très bon. Je trouve qu’il y a une étrange ressemblance entre le « Banh mi » et le pain de mie. On sympathise avec le Boss et nous offre également de l’alcool de riz. Ca nous fera déciment mieux dormir. Car on a une bonne quinzaine d’heure de bus devant nous pour rejoindre Dalat. Je me retrouve à nouveau au fond du bus, serré comme pas possible, mais beaucoup moins cheap que mon précédent bus et à côté de mon poto.