Je viens d’atterrir en Malaisie, soit le cinquième pays visité durant ce voyage. Il est plus 23 heures et je suis à l’aéroport international de Kuala Lumpor, j’ai encore une heure de taxi pour rejoindre la ville, heureusement ca ne coute rien ici, à peine plus de 10 euros pour 70km. Je suis attendu, par Alex, mon pote d’école de commerce que je n’ai pas vu depuis la fin de nos études. Il m’a donné rendez-vous à Kiaraville, un peu en périphérie du centre. Le chauffeur de taxi me demande de confirmer l’adresse, car il n’a pas l’habitude de déposer des backpacker dans ce quartier. Vais-je dans le guetto ou au contraire dans le quartier huppé ? J’obtiens très rapidement ma réponse en arrivant à destination, je me retrouve face à un immeuble de 28 étages d’un très grand standing. Alex m’accueille, c’est comme si on s’était quitté la veille. Il est tard et Alex travaille dans quelques heures, on se racontera nos vies demain. Ce soir, j’ai ma propre chambre et salle de bain, le grand luxe.
Je m’octroie un jour off. Ecriture, farniente et piscine. Un programme que j’aimerai avoir un peu plus souvent. J’en profite également pour aller faire quelques courses. J’hallucine lorsque je rentre dans un supermarché, je n’y ai pas mis les pieds depuis la Mongolie. Sauf que dans celui la, j’y retrouve beaucoup plus de produits familiers. En revanche, l’alcool est hors de prix. 1€20 la canette de bière la plus cheap que je touchais à 30 centimes au Vietnam. J’ai peur de découvrir le prix de la bière dans un bar. En même temps, je suis déjà content d’en trouver facilement car je viens de débarquer dans un pays musulman. Je change radicalement de culture, un vrai melting pot : entre les malais, les indiens et les chinois. Je sens que je vais encore me régaler, d’un point de vue culinaire. La Malaisie est un pays très développé. Les routes sont parfaites, les immeubles toujours plus hauts les uns que les autres, les habitants ont un niveau d’anglais impeccable, les « Hello Sir » fusent.
Alex rentre en début de soirée et m’a préparé un pur apéro : charcuterie, vin rouge français, suivi d’un petit whisky et d’un cognac, il fait bien vivre en Malaisie. Il faut dire qu’il a plutôt bien réussi. Après ses études, il est parti avec sa bite et son couteau en Asie, il a galéré pendant un peu de temps avant de se faire débaucher par Henkel puis par Michelin, il se retrouve maintenant avec un bon poste et un bon petit salaire d’expat. Il est marié et a une fille mais il n’a pas changé, toujours le même, on rigole comme au bon vieux temps, à nous remémorer les 400 cents coups réalisés ensemble. On s’est bien chauffé, et on veut bouger, il me propose deux options : soit un bar d’expat ou soit un bar local. La réponse est claire, je veux du local, il me prévient que l’ambiance est un peu particulière. On rentre dans le bar, on est les seuls étrangers, et la parité hommes/femmes est plutôt bien respectée. On se commande une girafe de bière de 3 litres. Une femme s’incruste à notre table. On l’invite à boire. Puis une seconde arrive. On la convie également. En moins de quinze minutes on est à sec. Elles ont encore soif. Et nous aussi. Elles veulent absolument de la tequila. Alex se décide enfin à m’expliquer qu’elles ne sont pas la pour nous, mais juste pour nous faire boire. Je commençais à le deviner. Elles touchent une commission pour chaque commande. Elles sont raison de nous, je paye ma tournée, une girafe et 12 shots, 80 euros, la tequila est loin d’être donnée et en plus elle est coupée à l’eau. On s’amuse, se boit les shots, et tel un tour de magie, les deux femmes disparaissent sans un dire mot. Je suis sur le cul. Heureusement il nous reste encore la bière et de la musique nul à chier.
Le réveil n’est pas évident. On a réservé le terrain de tennis à 11 heure. Mais clairement, on n’est pas au top et on préfère se prélasser dans la piscine. Rien de mieux pour des lendemains difficiles. On se fait un gros déjeuner, suivi d’une sieste réparatrice. En fin de journée, on est un peu plus en forme et on décide d’aller taper la balle. Ca fait trois mois que je rêve de jouer au tennis. Je lorgne sur chaque court que je rencontre sur ma route. Ca y est c’est le moment de fouler le court central, on est en plein cagnard, on transpire à pleine goutte et forcement le beau jeu n’est pas au rendez-vous. Mais ca nous aura au moins permis l’éliminer toutes les conneries de la veille. Ce soir, on ne fait pas long feu, car on a une grosse journée demain. A commencer par une nouvelle partie de tennis, et avec un nouveau sparring partner, Rho, un coréen. Cette séance est plus énergique et à l’ombre. On commence à retrouver de bonnes sensations et envoyer quelques bonnes patates. Un plouf et à table. Aujourd’hui, je cuisine, ce qui ne m’est pas arrivé depuis deux mois… En Asie, il revient moins cher de manger dehors que de cuisiner, alors on n’hésite pas longtemps. Au menu, pomme de terre sautées et aiguillettes de poulet sauce crème fraiche, accompagné de sa salade composée. Un vrai plaisir ! Et pour prolonger, ce bon moment, on s’offre un massage Thai, un grand moment de relaxation, avant de s’attaquer au centre ville. On part à la découverte des fameuses tours jumelles, les Petronas Towers, hautes de 452 mètres pour 88 étages. Les rues sont quasiment désertes, personne n’ose s’aventurer dehors avec ces chaleurs. Tout le monde se réfugie soit dans sa voiture, soit dans les centres commerciaux. Il y en a partout, tous plus beau les uns que les autres, mais le plus important est que la clim y tourne à fond. Du coup, les malaisiens y passent leur vie. Même Alex me concède, qu’il y va tous les week end, car impossible de rester dehors avec cette température constante tout au long de l’année. J’halluciné lorsque je me retrouve dans un couloir climatisé qui relie un centre commercial à un autre… J’ai un avis très partagé sur Kuala Lampor, je pense que c’est une vielle parfaite pour un expat, qui cherche la simplicité, à ne pas être trop dépaysé car tout est à porté de main et surtout tout le monde à un excellent niveau d’anglais. En revanche, niveau culturel la ville de possède pas grand chose, si ce n’est rien…
La visite du centre terminée, nous retrouvons Rho, pour un « Koreen Barbecue ». Mon premier. C’est vraiment excellent, on commande de la viande, qui est grillé à la plancha devant nous par le chef, mais le must sont les « side dishes », une douzaine de petits plats que l’on peut commander à volonté. On accompagne le tout avec un l’alcool local mélangé à la bière « Putindjo ».