Je fête aujourd’hui mes 3 mois de voyage ! Et je conserve la même énergie qu’au début. Pourvu que ca dure !
Andrew n’a pas de cours, il me propose donc d’aller en ville, on passe la matinée, chez sa famille, et comme d’hab, on me gave comme une oie avec plein de bonnes choses. On est posé sur la terrasse, et la famille, est très curieuse sur ma présence ici, à Médai. Une ville où l’on ne croise que très rarement des étrangers. L’arrière grand-mère est posé en tailleur au sol, elle perd un peu la mémoire, mais a encore la forme. Elle sort de son sac à main, son paquet de tabac à rouler, et fume sa première clope de la journée. Et pas la dernière, puisque, à peine terminée, elle roule un nouveau Bob. Elle enchaine les clopes à une vitesse très élevé, j’hallucine totalement. C’est surement à cause du tabac qu’il lui manque les deux dents du haut. C’est quasiment la seule femme que j’ai vu fumé de tout le fvoyage. C’est un luxe réservé aux hommes, ainsi que de boire de l’alcool. Ca fait une heure que nous sommes attablé, elle a fumé au moins cinq cigarettes. La veille, j’ai fait part à Andrew de l’un de mes rêves, voir un arbre à cacahuète. Il me dit que c’est possible d’en trouver mais il ne sait pas où. Il profite d’être avec des anciens pour demander s’ils ne connaissent pas un lieu, et par chance grand mère sait où en trouver. On part donc à la recherche de cet arbre magique, du moins pour moi, grand amateur d’arachide. On monte dans la camionnette familiale à la recherche de mon trésor. Malheureusement, plus de cacahuète au lieu indiqué par grand mère, sa culture a été remplacée par celle du maïs, qui est plus prolifique et rentable. On se renseigne auprès des agriculteurs, il se peut qu’on en trouve un peu plus loin, mais rien n’est sûr. Au pire, j’en trouverai plus au nord de l’île. On repart, slalome entre les différents champs, piments, blés, riz, maïs, cocotiers et palmiers. Ces derniers produisent la fameuse huile de palme. L’huile est récoltée dans le noyau du fruit du palmier, des boules rassemblées en régiment, un peu comme les bananes. L’île de Sumatra est connue, pour sa culture et pour les déforestations massives. Ce que je n’ai pas encore aperçu. La camionnette s’arrête. Andrew a repéré quelque chose, on sort, et on s’arrête devant un mini buisson. Il me dit que c’est cela qui produit mes chères cacahuètes « kacang sihobuk ». Je suis stupéfait, je m’attendais un grand arbre avec des gousses dans tout les sens. Je me demande donc où peuvent bien être cachées ces gousses. Andrew arrache un pied, et il s’avère que les cacahuètes sont la racine de la plante. Que de découvertes, c’est fou, il ne passe pas un jour sans apprendre quelque chose de nouveau. On rentre à la maison, il est l’heure pour moi de plier bagage, et de poursuivre ma route. J’ai à peine terminé mon sac, que Andrew m’annonce que je suis en retard pour prendre le bus, il me dépose à la gare. Je prends peur en voyant la gueule du mini-bus, je vais encore passer une douce nuit. Il est 17 heure, et j’ai 400 km à faire, soit environ une dizaines d’heures. Je salue et remercie fortement Andrew. Encore une très belle rencontre. Le bus est vraiment inconfortable, ca fait à peine quelques kilomètres et j’ai déjà les fesses broyées. Pas d’espèce pour mes jambes, un mec veut absolument que je lui file un dollar, l’autre ma casquette, et un autre veut échanger ses tongs contre ma paires de baskets. Heureusement l’ambiance est détendue. Ils se demandent vraiment ce que je peux bien faire avec eux dans ce bus. L’un des chauffeurs baragouine trois mots en anglais, heureusement. Le route est pleine de trous, du coup, il conduit la moitié du temps sur la mauvaise file. Ce qui file la trouille plus d’une fois, mais le conducteur gère, je déconseille vivement de conduire sur ces routes. La nuit commence à tomber, toutes les heures, on fait une pause d’une demi heure. Interminable. Le bus se vide un peu, et j’arrive à m’allonger, et dormir deux bonnes heures. Le soleil se lève et moi également, le chauffeur me demande mon adresse d’arrivée, j’en ai aucune idée, puisque je ne sais pas vraiment où est ce que je vais, si ce n’est le nom de la ville. Andrew m’a invité chez sa belle famille, à Tarutung, au nord de l’île de Sumatra, et cette région est peuplée par les Batak. Je le contacte, pour qu’il donne plus de précision à mon conducteur. Mais il est tôt et il peine à répondre au téléphone. J’ai peur que le chauffeur m’abandonne au milieu de nul part. Ce qui n’est heureusement pas le cas. Je ne sais comment, on me dépose à bon port. Yasmine, la belle mère, m’attend sur le bord de la route. J’arrive dans cette nouvelle maison, et elle me présente au s reste de la famille. Ils me parlent en indonésien comme si j’étais l’un des leurs. Je lève les épaules, hoche de la tête, fait mine de comprendre, mais je ne capte pas un mot. Je réponds en anglais et c’est à leur tour de rien piger. La situation est drôle. Mary, l’une des filles arrive et parle cinq mots d’anglais, ce qui permet un minimum d’échange, mais doit s’en aller puisqu’elle travaille. L’un des fils de la famille, me propose de sortir « Jalan Jalan », on va dans une maison voisine. Il y a un petit potager, une oie et deux cochons. On vient nourrir les bêtes et on fait de la bouilli pour les petits cochons pour un, pour deux et pour deux, ils n’en ont pas plus. Au fond du jardin se trouve également, ses cultures de riz, il vérifie que son système d’irrigation fonctionne bien. On rentre pour déjeuner du riz et je m’écroule de fatigue. Depuis que j’ai quitté la Mongolie, je mange du riz, du riz et encore du riz, mais je ne m’en lasse toujours pas. J’adore ça. Naomi et Notiva, rentrent de l’école, qui se termine à midi en Indonésie. Elles ont peur de moi lorsqu’elles m’aperçoivent, mais avec le temps on devient meilleurs amis. Je propose de « Jalan Jalan » car il commence à faire chaud sous la tôle de la maison. Leur mère nous accompagne en ville, comme d’habitude les gens ne sont pas habitués de croiser un étranger, je les salue en Batak « Horas horas ». Sur le chemin on s’arrête dans le magasin de Mary, elle est opticienne, du moins elle vend des lunettes. Je suis content, je vais pouvoir parler un peu, car la discussion était plutôt monotone jusqu’à présent. Elle m’invite pour un nouveau bol de riz et par la suite à des sources d’eau chaude. Un grand plaisir de faire une brasse dans de l’eau à 30°. En rentrant à la maison, je décide de donner un cours d’anglais aux enfants, ce qui me permet de découvrir quelques nouveaux mots en Indonésien et en Batak.
La nuit a été fortement reposante, même si je me suis fait réveiller à plusieurs reprises par des déluges de pluie tombant sur le toit de la maison. Vers les 6 heures du matin, le soleil peine à s’élever, les coqs commencent à chanter, et les Batak débutent leur journée. J’ai envie de voir les environs, je fais un cadeau à la famille en louant camionnette avec chauffeur pour se promener. Dès que la pluie s’arrête, on en profite pour larguer les amarres en direction de la montagne avoisinante, d’où une grande croix surplombe la ville. Les batak sont chrétiens et extrêmement croyant. On traverse une grande pinède pour y accéder. Un fort brouillard tombe sur nous ce qui rend la visibilité quasiment nulle. Certains prennent des photos, d’autres prient, les enfants courent, criant « Amazing » l’un des seuls mots qu’ils ont retenus de la leçon de la veille. On s’arrête ensuite boire un thé, dans une nouvelle source d’eau chaude. Il y a en a un peu partout autour de Tarutung car nous sommes dans une région volcanique. On reprend la route en direction pour aller visiter la famille, un peu en dehors de la ville. On se rend chez la dernière des filles de Yasmine, elle a trois filles et trois garçons. On y arrive et étrangement on me propose à nouveau de manger…du riz accompagné de pommes de terre et de poulet. On part se promener dans les alentours, ce coin est vraiment magnifique. On y croise plein de cultures : aubergine, haricots vert, chili, café, orange, mangue, avocat, mais et cacahuète un vrai petit paradis sur terre. Jefriando, souhaite me présenter à son petit village. On marche, dans les ruelles, les gens sont stupéfaits mais ont un large sourire. Je salue la centaine d’habitant « Horas, Horas, Horas ». Les habitants sont heureux, les enfants jouent dans la rue, les femmes discutent entre elles et les hommes enchaînent les clopes parient de l’argent aux cartes. En rentrant, les hommes de la maison me proposent de boire le « Makuk », alcool de coco, c’est pas bon mais j’ai pas le choix, il faut bien que je respecte mes origines. Après quelques verres, on y va, car le compteur de la camionnette tourne, une journée pour 20 euros, je m’en sors bien. Je salue la famille, en disant que j’aime leur pays « Aku Cinta Indonesia »