Petit coup de stress avant de passer la frontière russe, j’ai complètement oublié de m’enregistrer pendant mon séjour en Russie, étape qui est obligatoire. C’est Edmond qui me l’a rappelé il y a deux jours. Tant pis je ferai sans ! La douanière me regarde fixement dans les yeux, ces quelques secondes paraissent des heures, et me tamponne finalement mon passeport.
Après quelques heures de bus, j’arrive au petit matin dans la capitale mongole, Oulan Bator, 2ème pays de mon périple ! Et à peine sorti du bus, tous les voyageurs se font assaillir par des chauffeurs de taxi, comme dans la plupart des villes du monde. Sauf que ceux ci on la réputation de voler les touristes, il est donc hors de question que je monte dans l’un de ces taxis et puis de toute façon je n’ai pas un Tugrik en poche, la monnaie locale. Avec Angel, un bouriate russe, que j’ai rencontré dans les bus et accessoirement champion de MMA, nous décidons de nous diriger vers notre hotel à pied. C’est toujours agréable d’avoir une première impression d’une ville en la parcourant à pied. Il se situe à 6km. Mais au bout de quelques minutes, on se ravise car il fait vraiment froid, environ -25°. On prend donc le trolleybus pour retrouver notre auberge.
Je viens d’atteindre un nouveau pallier sur l’échelle du froid :
- 1er niveau : Dès mon arrivée sur le sol russe, à Mourmansk, il faisait -5°, à ma première inspiration, j’ai l’impression que mon corps gèle de l’intérieur
- 2ème niveau : A Novossibirsk, -18°, mes cloisons nasales congèlent, sensation très désagréable
- 3ème niveau, que je viens de passer, c’est au tour des mes yeux de prendre froid, mes larmes gèlent, je prends peur, je ne sais comment réagir et puis doucement mon corps s’adapte et s’habitue à cette étrange sensation.
On arrive à notre guest house, Golden Gobi, et nous sommes accueilli royalement avec un bon petit déjeuner, alors que nous n’avions même pas prévenu dans notre arrivée. Pere, diminitif de Pedro, vient nous saluer. C’est un espagnol de 22 ans que j’ai rencontré sur le site de Couchsurfing, et nous avons planifié de partir ensemble à la conquête de la Mongolie. N’étant pas sur place, je lui ai donné entièrement confiance pour organiser et négocier notre tour. Ce qu’il réalisé avec brio.
Je profite de cette journée dans la capitale pour y faire un tour, rien d’extraordinaire à voir, si ce n’est des immeubles modernes, des bouchons et beaucoup de pollution. La qualité de l’air est désastreuse, vivement que je sorte de cette ville.
Je suis enfin millionnaire ! Enfin pas pour longtemps. Je retire l’équivalent de 500€ pour payer notre tour, cela représente environ 1 500 000 Tugrik. Nous avons opté pour la formule All Inclusive : guide, chauffeur, pension complète, logement, eau, excursions,…
Il est 11h heures, lorsque notre guide Oogii vient nous chercher à l’hôtel, elle est accompagné de notre chauffeur Olgi, ca ne va pas être commode avec ces deux prénoms ! La dream team est donc composée de Pere, un vrai clown et de Wayan un globetrotter qui voyage depuis 14 mois. On découvre notre embarcation, il s’agit d’un mini van russe, de la marque YAZ, nous avons 2 banquettes face à face, un vrai salon ! Il est trop stylé ce van, je veux le même !
Merry Chrismas !
Amazing ! Encore une belle journée ! J’ai le sentiment que je vais me répéter tous les jours tant le paysage magnifique. En à peine 5 minutes en sortant d’Oulan Bator, on se retrouve à la campagne entouré par de belles montagnes enneigés. Nous sommes excité par ce voyage nous chantons, dansons. C’est l’heure de la pause déjeuner, on s’arrête dans un micro resto sur le bord de la route, menu unique, du cheval ! Pas vraiment le choix donc je me lance, et puis je risque d’en voir de toutes les couleurs durant ce périple. Ce n’est pas mauvais, viande un peu caoutchouteuse, mais je ne dirais pas que c’est bon.
La route change sans cesse, on passe des montagnes, à des grandes pleines sèches, puis on rentre dans le désert de Goby. On croise sur la route un nombre incalculable de troupeaux mais d’une taille gigantesque on les compte pas centaines ! Des Vaches, des moutons, des chèvres. Il traverse sous la route asphaltée, on est bloqué quelques minutes. On arrive après quelques heures de route, à notre campement du soir. Une belle yourte paumée dans une immense plaine entourée par des moutons. Oogii, notre guide, se transforme en cuisinière et nous prépare le repas du soir : « une soupe de légume » d’après ces dires, mais elle rajoute tout de même un peu d’agneau. Je me rends compte petit à petit, qu’un plat sans viande ici n’existe pas…
J’ai rapporté de France quelques cadeaux que j’offre sur la route. Et comme c’est Nöel, j’offre à notre hôte une petite tour Eiffel.
En plein milieu de la nuit la lumière s’allume, j’ouvre les yeux, je tombe sur Pere, transformé en Père Noël, la barbe toute blanche en train de vomir. J’explose de rire, impossible de m’arrêter. Il a fait une indigestion, certainement à cause du cheval et de la route qui secouait. En Mongolie, il faut avoir le cœur et l’estomac, bien accrochés !
On a officiellement quitté l’asphalte, pour rejoindre la piste. On s’enfonce dans le désert. Puis on s’arrête en plein milieu de nul part pour une pause déjeuner. Oogii, une vraie cuisto, nous à préparer un délicieux met, que nous dégustons dehors à l’air frais.
On reprend la route en direction d’un canyon, on commence à trouver sur la route des troupeaux de chameaux. Et oui, ils supportent sans problème les très faibles températures. La canyon est rouge orangé et le paysage lunaire.
On reprend la route vers notre nouvelle yourte, car tous les soirs nous dormiront chez des nomades. Ce couple est vraiment atypique et charismatique. Ils vivent dans une caravane. Il porte pour une longue tenue rouge avec des lunettes d’aviateur jaune et fume sa roulée. Elle porte un survet’ avec un gros bonnet sur la tète. Leur chien à une corde entre sa pate avant et sa gueule ainsi qu’une muselière afin d’éviter qu’il nous court dessus pour nous manger cru. Ils nous font gouter de la chèvre, que Olgi notre chauffeur découpe tel un boucher. On déguste également de l’intestin, on se sent obligé d’essayer, c’est très très gras ; qu’on fait passer avec quelques shot de vodka. Je fais un tour dehors, ils ont un énorme troupeau, environ 1000 animaux composés de moutons et chèvre. Je me sens dans mon milieu autour de mes bêtes, tel un de mes ancêtres qui devait fort probablement être berger, la signification de Kozloff étant chèvre en russe.
Oogii trace à font sur la piste, on est secoué dans tous les sens. On s’arrête dans une petite ville, pour une douche certainement la première et la dernière du séjour, les yourtes étant dépourvu de ce confort.
On reprend la route en direction de la vallée des vautours, une très haute montagne où coule une rivière gelée. A défaut, d’avoir pu marcher sur le lac Baïkal, on a pu bien s’amuser et se faire quelques frayeurs en crapahutant sur la glace.
Je dis à Pere, que pour marcher sur la glace : « It’s just a question of equilibry » et forcement c’est à ce moment que la glace rompt sous mes pieds. Quelques minutes plus tard, il me charrie en me disant : « Oogii asked me if you were single » et BOUM il glisse et se pète la gueule.
On imite le jeu japonais à la con, qui consiste à monter au sommet d’une pente glissante : on monte, se bouscule, glisse, tombe ; on recommence, remonte, reglisse, retombe, puis finalement j’arrive à m’extirper jusqu’au sommet. Une franche rigolade.
On reprend notre van, Olgi, s’amuse à faire quelques glissades. Pere dit : « Cada dia me gusta mas este van, i Oogii » Il flashe totalement sur elle. C’est vrai qu’elle a du charme.
Ce soir on crèche, chez « La Rihanna del Desierto », femme avec un léger embonpoint et un sacré déhanché. Elle a deux magnifiques chiots, qui ressemble à des gros nounours et à Milou, le chien de ma grand mère Natacha.
Oogii nous prépare, des noodles maison, très bon et pas si compliqué à faire.
Les nuits sont fraîches en Mongolie, avoisinant les -30°. Chaque yourte disposant d’un poil, et il faut particulièrement froid dans celle-ci. Pere : « Give us some shit, we don’t like cole, it’s F…..G cold in this ger ». Cette yourte est chauffée au charbon, ce qui nous paraît normal. Mais en Mongolie, tout ce réutilise notamment les excréments des animaux, qui servent de combustibles pour le poil. Chaque bouse à sa particularité, par exemple, la crotte de chèvre brule longtemps contrairement à celle du mouton qui est reconnu pour sa forte mais courte combustion.
Et surprise, ce soir, on a un LIT ! Car durant les premières nuits, nous couchions à même le sol avec un très fin tapis de sol. Bon, le lit est presque aussi dur que par terre, mais ca
fait un bien fou.
La libération, après quatre jours, j’arrive enfin à aller aux toilettes ! Le confort des WC est très sommaire, c’est un trou, et si on a de la chance on a quelques planches autour pour couper le vent. Donc le matin par -30°, ce n’est pas tous les jours évident…
Aujourd’hui on s’enfonce de plus en plus dans le désert, le panorama est de plus en plus aride. On commence à croiser des gazelles et antilopes, ceux dernières disposant de cornes. Elles gambadent toujours en troupeaux, elles courent et croisent notre retour à une vitesse impressionnante, ce spectacle est vraiment magnnifique. Plus j’observe ces gazelles et plus je retrouve des similitudes avec le trio d’attaque du PSG. Elles ont : le jeu de jambe de Neymar, la vitesse de Mbappe et s’envole dans les airs comme Cavani.
Cela fait quelques heures qu’on longe une longue dune de sable, elle fait 140 km de long sur 25 km de large et haute de plus de 200 mètres. Nous la traversons, à son endroit le plus bas, pour rejoindre notre prochaine activité, ballade à dos de chameaux. On croise sur la route deux motos avec quatre personnes et un bébé emballé dans une grande couverture en cachemire (laine de chameau). Pauvre petit bébé.
Nous retrouvons notre guide, Jacques, dans un petit village composé de quatre yourtes. Pendant qu’il prépare nos montures, nous sommes invité à une tournée de shot de vodka pour nous réchauffer, et la tradition d’en prendre au moins trois. L’ainé du village pousse la chansonnette et nous passe une petite bouteille remplie d’herbe à sniffer, ca débouche les narines ! Nos chameaux sont prêt et nous chaud comme la braise. Les rênes sont fixés avec un os dans les narines, ca n’a pas l’air très agréable pour la pauvre bête. C’est parti pour une heure, pour rejoindre le prochain campement. « Tchou Tchouuuu » et le chameau démarre au quart de tour. Ils comprennent même l’humour de Jamel Debouz « Huu Huu Canabis » et ils gallopent de plus belle. Le moins qu’on puisse dire, ce n’est vraiment pas très confortable, mais le paysage vaut le détour.
On arrive dans une nouvelle yourte, au pied d’une montagne, chez Altor et Jacques. Et ils n’ont ont réservé une belle surprise, puisque nous allons refêter Noël, car nous ne l’avions pas célébrer de façon convenable!
Woooow quelle soirée! Les souvenirs sont flous tant la vodka à couler à flot, entre 6 et 7 bouteilles… Pere a été officiellement désigné comme maître de cérémonie, c’est lui qui s’occupe d’étancher notre soif, et à distiller les shot. On enchaine un shot, avec une bouz (ravioli fourré à la viande). Et 19h on en est déjà à la 4ème bouteille, on est vraiment chaud, surtout Pere, qui va bientôt sauter sur Oogii. Les mongoles sont magiques, ils vivent avec rien et vous offrent tout. En retour, j’offre une nouvelle tour Eiffel à Mama. La vie est simple et pure ici.
On se met à danser et le cousin qui à les yeux qui louche, n’est plus très net, s’écroule littéralement sur le sol et en écrasant le reste du gâteau de Noel, on explose de rire et on a du mal à s’en remettre. Beaucoup de Mongol ont un œil qui dit merde à l’autre, et Pere émet une hypothèse, il pense qu’une partie des nomades sont consanguins, info à vérifier. Oogii aussi à du mal à se remettre de sa soirée, elle a légèrement trop bu, lorsque je sors pour assouvir mes besoins naturels, torse nu par -20°, je la retrouve à 4 quatre en train régurgiter. Comme le dit si bien Pere : « Santa Close is comming for every Christmas » référence à sa barbe blanche qui avait eu il y a quelques jours.
Pere me trouve mon nouveau surnom « Dora La Exploradora » en retour je le nomme « Cerdito Guapito » en référence à son rire « Rhon Rhon » ressemblant fortement au bruit du cochon.
A 22h on est plié, et on va se coucher, on prépare notre campement de fortune, qui consiste à mettre quelques très fons matelas et couvertures sur le sol. On s’installe à 7 les uns à côté des autres pour se tenir chaud, et surtout car il n’y a pas beaucoup de place dans cette petite yourte.
On part dans l’après-midi, en direction de la dune. Olgi nous dépose en bas de la dune, face au plus haut sommet, le vent souffle fort et il fait plutôt froid. Mais l’ascension d’un dénivelé de 200 mètres va rapidement nous réchauffer. La ballade se transforme vite en effort sportif, surtout sur les derniers mètres avec une impressionnante inclinaison, plus de 45°. La vue est surprenante du haut de la dune, en prime un vautour nous fait l’honneur de sa présence, en survolant la montagne de sable. C’est maintenant que commence la meilleure partie, la descente. On se lance chacun notre tour, on prend une vitesse folle et nos jambes n’arrivent pas à suivre, et forcement on s’écroule sur le sable qui est dur comme de la pierre. On descend la dune en moins de 3 minutes. La prochaine fois, c’est sûr, je reviens avec ma planche !
Nous avons passé cette journée essentiellement dans le Van, 3 heures le matin, on est tous de bonne humeur, on chante, on voit également des boucs au sommet d’un passage montagneux. Puis on s’arrête 2 heures dans un mini village, car la voiture a besoin de réparation, le pot d’échappement est mal en point. Nous reprenons la route, en direction des Flamming Cliffs, splendide canyon rouge. Cet endroit est réputé par les archéologues pour avoir découvert des fossiles et des ossements de dinosaures. Très belle excursion.
C’est reparti pour 30 minutes de voiture jusqu’à notre campement. On trouve la porte close. Ils nous demandent si ca ne nous dérange pas pour reprendre la route pour 150 km, à vrai dire on a pas trop le choix, puisque nous sommes perdus en plein milieu de la pampa. En regardant sur notre GPS, la route qu’on empreinte, on s’aperçoit que c’est la route que nous sommes censé faire demain…On décide donc d’en parler à Oogii lorsque nous arriverons.
Après 3 heures de route, nous débarquons dans une famille sympathique avec trois enfants dont un en très bas âge. J’espère qu’on va pouvoir se reposer convenablement car on est cassé après cette journée de voiture. Cadeau de bienvenu, le code du wifi, on en profite pour envoyer un message à nos familles pour souhaiter un Joyeux Noël.
Puis c’est l’heure, que les négociations commencent, je parle en tête à tête avec Oogii en lui expliquant la situation, nous ne souhaitons écourter notre séjour puisque nous venons de faire le parcours qui était initialement prévu pour le lendemain. Elle nous répond en disant, que ce n’est pas elle qui décide et qu’elle appellera demain l’agence « It’s none working hours » alors que l’hôtel est ouvert 24/7. Lorsque je lui demande le programme de demain, elle ose me répondre « Nothing ». Et pour couronner le tout, nous avons été privé d’eau de la journée…
Il est minuit ni Oogii et ni Olgi ne sont couché, alors qu’en règle générale à 21h tout le monde est couché. J’espère que cette journée ne va pas tout gâcher car jusqu’à présent l’expérience est magique. Let’s see whats happen tomorrow.
La tension est à son comble et tout le monde de mauvaise humeur. La journée commence par un nouveau mensonge, apparemment nous avons encore besoin d’essence, alors que nous avons fait le plein la veille. La station est soit disant fermée car nous sommes en période de fête donc nous ne pouvons pas partir maintenant. J’insiste pour y aller et étrangement elle est ouverte. On demande pour de l’eau et c’est encore un refus de leur part en prétextant la même excuse. On se retrouve avec 3 fonds de bouteille gelés, puisque qu’on les avait laissés dans le Van. 2ème jour sans eau. Heureusement, on avait prévu le coup, en buvant, chacun, un litre de thé, au petit dej. Pour éviter d’arriver à l’endroit souhaité, le chauffeur roule pendant 45 minutes à 30 à l’heure. Puis il s’arrête au milieu de nul part, sans dire un mot pendant un bon quart d’heure, certainement pour assouvir ses besoins naturels. Il se sent plus léger, et passe la 3ème, on est maintenant à 50km/h, alors que sur ce genre de terrain, nous roulons habituellement à 80.
Il est 9 10 et je tente de rentrer en communication avec Oogii pour comprendre pourquoi on roule si doucement. Elle ne me répond pas. Puis me rit au nez. Le chauffeur me parle agressivement en Mongole et me fais un signe de la main « Va chier ». On n’est pas dupe et on comprend très bien qu’ils font tout pour nous ralentir, pour ne pas qu’on puisse arriver jusqu’à Orklon.
On s’arrête pour le déjeuner, dans un endroit magnifique, et on commence doucement à retrouver de la neige, après 5 jours paumé dans le désert. Un gamin de 2 ans, se prend, pour un berger, il a un fort caractère et s’amuse déjà avec la moto de son père.
Sa mère s’occupe de préparer à manger pour ses vaches en mélangeant une sorte d’avoine avec de la bouse, étonnant !
Oogii, prépare notre repas, une bonne soupe, mais elle est toujours à la quête de gain de temps, et prend 1h30 pour cuisiner le repas du midi (alors qu’en règle générale elle cuisine en 30 minutes et prépare le repas le matin pour le midi).
La pause dure 3 heures.
On est résigné, Pere, pert patience et commence à s’énerver, je le calme. Et vise versa. Les latins ont les sangs chauds. Quand à Wayan, il fait le suisse, et ne se prononce pas, même s’il est totalement de notre avis.
Le suisse balance du son, « Don’t need to lie and cry, it’s wonderful world » On la reprend à tue-tête, en insistant sur « lie », Oogii nous sort un rire nerveux et on explose de rire. Les montagnes enneigés sont splendides, Olgi, notre driver, trace son chemin, car il n’y plus aucune route de visible, c’est fou comment il arrive à se diriger, il nous explique que c’est grâce aux montagnes qu’il connaît la route par cœur. On arrive finalement à la ville, c’est notre dernière étape avant 5 jours. On décide de faire le plein. Le nouvel an, approchant à grand pas. Vodka, bière, fruit, gâteaux, bonbons et « Magic Paper ». Les « Magic Paper », sont des lingettes pour bébés, qui nous permettent de conserver un minimum d’hygiène pendant notre périple.
Oogii, se décide enfin à nous acheter de l’eau après 2 jours de disette. Mais elle arrive avec un bidon de 5 litres pour 3.
Je lui dis : « That’s it for 5 days ? »
Elle rétorque : « You drink too much guys ! »
C’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase, et se plie de rire. Elle comprend qu’il vaut mieux pour elle retourne au magasin, ce qu’elle fait immédiatement. Par sécurité, on en prend encore un bidon.
Il est 18h, il commence à faire nuit et ils ont réussi leur mission, on n’arrivera pas à Orklon ce soir… Olgi passe enfin la 4ème, il est à 60km/h, sur une route plutôt dangereuse, c’est le monde à l’envers. Subitement, il fait demi-tour, et se met à poursuivre une moto en le klaxonnant et en faisant des appels de phare. Ca y est on est perdu. Il demande la route et en retrouve facilement notre chemin, on découvre un lieu magique. Hâte de le découvrir de jour.
La tension est légèrement retomber, ce matin. Car ils ont obtenu ce qu’il souhaitait. Nous ne gagnerons pas un jour, mais on n’a pas dit notre dernier mot.
Elle nous annonce, pour une fois une bonne nouvelle, nous avons avec le droit à une douche, 2ème en 9 neuf… Et en plus, nous allons dans une source thermale «Hot Springs water ». Mais on rend vite compte de la supercherie, ils nous emmènent simplement dans une douche publique, avec un léger filet d’eau à peine tiède. Ca fait un bien fou, sauf qu’après il nous faut remettre nos affaires propres de quelques jours…
On se dirige, finalement, à Orklon, une belle cascade gélée. La ballade est très belle. Je me fais un peu peur, on voulant escalader la cascade. Oogii est resté à la voiture, en haut de la cascade, pour nous préparer le repas, car il doit être 13h. Après une petite demi-heure, elle nous demande de remonter, on en a aucunement envie, et on reste profiter de cet endroit magique. Puis après quelques temps, on se décide à les rejoindre.
Elle nous demande : « Are you hungry guys ? » , bien sûr qu’on a la dalle. « Actually we forgot the tank of water, so I will cook, in your next place » Elle a décidément un vrai talent d’humoriste.