Après 3 jours, de détente et de relaxation, il est temps pour moi de reprendre la route. Alex part en business trip très tôt le matin, j’en fais de même. Je recommence à voyager local, je pars à la recherche du métro, 3km à pied. J’arrive difficilement à trouver la station. Je chope mon billet pour 3 ringgit, soit 50 centimes. Et a ma stupéfaction, le prochain métro est dans 30 minutes, heureusement que je ne suis pas pressé. Enfin je vais bientôt l’être, le métro est bondé, je pousse les gens pour rentrer, car il est hors de question que j’attende le suivant. J’ai un changement à faire, et rebelote 30 minutes à poiroter. J’ai repéré un panneau annonçant le Monorail. Du coup, je profite de ce temps pour sortir rapidement de la station pour y jeter un œil. C’est le fameux métro aérien qui silionne le centre de la ville. Puis je reviens attendre mon métro. Lorsque je rentre dans le métro, on m’observe étrangement, je suis dans le wagon réservé aux femmes, je m’empresse de retrouver compartiment mixte. J’arrive enfin à la gare routière, après presque deux heures de route. Je déconseille vivement le métro, il vaut mieux prendre un Grab ou Uber pour se déplacer dans cette ville, c’est vraiment bon marché. Ma prochaine destination est Melacca, une ville située au sud du pays. En moins de deux heures je me retrouve dans le centre ville à la recherche de mon hôtel, que je trouve assez rapidement. Je pose mon sac, je prends une douche, et c’est parti pour quelques kilomètres à travers la ville. Premier arrêt, un restaurant indien, j’ai vraiment envie de découvrir cette culture. Je leur demande le meilleur plat à la carte. On m’amène, sur une feuille de bananier, du riz, du poulet tout rouge et avec plein de sauces trop bonnes dont je ne sais absolument pas la consistance. Et comme je fais tout local, lorsqu’on me propose une cuillère, je la refuse, je vais manger pour la première fois avec mes doigts, sans qu’on puisse me faire de remarques. Un grand kiff et tous les serveurs sont trop cool et tape la tchatche. Ca me donne envie, d’aller voir d’un peu plus près ce qu’il se passe dans ce pays. Ca fera certainement l’occasion d’un nouveau voyage dans les mois, années à venir. Cette ville est charmante, il y a de la couleur et de la vie, « exit » les grands immeubles, « welcome » les maisons mignonnes. Un canal borde la ville, et sur les rives une multitude de maisons, cafés et bars cosy avec des peintures sur les murs. On se croirait à Valparaiso au Chili. Je marche, tombe sur la plus ancienne église de l’Asie du sud. Ca fait vraiment bizarre de rentrer à nouveau dans une élise, après avoir visité moult et moult temples, c’est terne et ca manque cruellement de vie. De temps en temps je vais me réfugier dans des centres commerciaux pour trouver un peu de fraicheur. Puis je me dirige doucement vers la côte pour y trouver un peu d’air. La Malaisie est en train de reproduire le schéma de Dubai, avec la construction d’avancée sur la mer, des îles avec des hôtels gigantesques. Un pont relie le centre historique à cette première ile, d’énormes travaux sont en cours et les habitations existantes sont complètement vides. Cela me désole. Je me dirige jusqu’au point de vue, pour le couché de soleil. Une très belle mosquée a été construite il y a moins de 10 ans, elle a la particularité d’avoir été bâti sur des pilotis au dessus de la mer. Impressionnant. Et le spectacle est encore plus beau lorsque le soleil disparaît. La mosquée s’enlumine, et se reflète dans la mer. Les couleurs sont magnifiques. Je retourne doucement vers mon hôtel, je tombe dans la rue sur un vendeur de naan, pains indiens fourrés. Je ne peux pas y résister, et j’en commande un, fromage/ail. J’hallucine totalement sur la quantité d’ail qu’il met dedans, une gousse entière. Ce n’est pas ce soir que je vais pécho. N’empêche que c’est très bon.
Au réveil, je rencontre Parise, une belle chinoise, on décide de passer la journée ensemble. On commence par aller déjeuner, je lui propose un peu d’exotisme avec un resto indien, mais elle n’aime pas trop le risque et préfère manger chinois, par peur d’être malade. On se ballade, je me transforme en photographe de mode, et elle en modèle, elle prend des poses pas possible, ce qui me fait vraiment rire. On se fait le musée de la marine, il n’y a vraiment rien d’extra, sauf la clim’ qui nous rafraichit bien. Elle veut absolument qu’on fasse un tour de riksho, les tuktuk indien, tricycle crachant de la musique à fond et décoré en Pikachu, Hello Kitty,… L’attrape touriste par excellence. Les seules à se faire balader dans la rue dans cette embarcation sont les… chinois. Un rikscho s’arrete prêt de nous. Il y hors de question que je monte la dedans. Il devine immédiatement que je suis français, comme quoi, on doit tous avoir les mêmes réactions. On s’arrête pour boire un jus pressé sur le bord de la rivière, il fait trop chaud, et tous les moyens sont bon pour se rafraichir. Puis on se dirige vers le parc, qui surplombe la ville, ambiance particulière puisque s’y mêlent les joggers et des tombes. On retourne sur l’île, observer le coucher de soleil sur la mosquée avec en prime la prière. Il est tard, et j’ai du pain sur la planche. Car je souhaite quitter le pays demain matin. Voyager en Malaisie c’est bien, mais c’est trop simple pour moi. J’ai repéré un ferry, qui fait la liaison entre la Malaisie et l’Indonésie. Après m’être renseigné, il y a un départ tout les jours à 10 heure du matin, la traversée dure 2h et coute moins de 30 euros. Je me dis que c’est un parfait moyen de rallier ce nouveau pays. Sauf qu’il me faut à nouveau un billet de sortie de territoire indonésien, je ne me ferai pas avoir deux fois. Il me faut trouver ma prochaine destination et un billet bon marché. Je trouve le assez rapidement, je vais pour finaliser ma commande, et ma carte bleue m’abandonne. C’est la deuxième fois qu’elle me fait ça… Il est 2 heures du mat, et je suis épuisé, mais je veux absolument partir demain matin. La seule solution que je trouve est de demander à quelqu’un en France, j’envoie quelques messages, et ca mord. César, est disponible sur facebook. Je lui demande s’il peut m’aider financièrement et me répond d’une façon très étrange. « Quel était le nom de notre prof de gestion ? » Je ne comprends pas du tout, mais je réponds tout de même « Mme Courtiol » Il valide ma réponse. Il avait peur qu’un pirate de l’internet, tente de lui voler son blé. Quelques minutes après, j’ai mon billet en poche, je le remercie énormément, et pars me coucher car le réveil sonne dans quelques heures. Préparer mon voyage à l’avance requiert de l’impossible, je travaille toujours dans l’urgence, c’est ma marque de fabrique et à l’évidence ça fonctionne à l’excellence.
Je me retrouve à bord de l’Indomal. En direction de l’inconnu… C’est ma façon de voyager, ma marque de fabrique. Une phrase résume bien la situation « I go anywhere, but I go ».