Au réveil, la météo n’est pas si bonne que prévue, et un léger crachin s’abat sur l’île. Moi qui voulais chiller sur la plage, ca sera pour une prochaine. Je vais donc en profiter pour faire un tour en scooter de l’île. J’en fais le tour assez rapidement, en 3 heures c’est bouclé. Cette île est magnifique, quelques très grandes plages, le centre de l’île est un grand parc naturel. C’est dommage qu’un énorme voile blanc s’étend sur le ciel, car avec une vue dégagée, le spectacle ne doit pas être similaire. Pour retrouver Hanoi, j’opte pour une nouvelle solution qui est censé être un peu plus rapide mais un poil plus cher : speedboat, jusqu’au centre ville de Hai Phong puis train. Manque de chance, je viens de louper mon train, le suivant est dans une heure. Je me pose en dehors de la gare, j’aperçois que le parking, un terrain de badminton est installé. Je vais bien évidemment m’asseoir à côté. Ils jouent en double, et toutes générations sont représentées sur le terrain, un jeune d’une bonne dizaine d’année, un mec de 30 piges, un papa et un papi. Ca joue très bien. Ils me proposent rapidement de jouer le prochain match, ce que j’accepte avec plaisir. La période de décrassage est compliquée, ca fait longtemps que je n’ai pas pratiqué ce sport, mais j’ai encore quelques bons restes. Je remporte sur le fil , la première partie, ce qui ne sera pas le cas des suivantes. J’entends le train s’approcher, et je cours vers celui-ci. Le train est plutôt old school, mais il y le Wifi à l’intérieur. J’ai deux bonnes heures pour rejoindre la capitale, je trouve le train très lent, très lent. Surtout que je suis attendu pour la soirée par Marie et Binh, des potes francophones de Jerem. Ils sont au Ray Quan et c’est parfait pour moi, cet endroit est collé à la gare. Le train pénètre dans le centre-ville et se fraie un chemin à travers l’agitation de la ville. J’envoie un message à Marie pour la prévenir de mon arrivée et elle me répond « Je sais, j’ai vu ton train passer ». Je suis dubitatif et me demande ou se trouve ce bar ? Ce lieu est vraiment atypique et ne paie pas de mine, qui est littéralement au bord des rails. On y sert de très bonnes mais surtout très fortes bouteilles de d’alcool de riz avec divers parfums, « Ru De ». On s’en prend une, puis deux, puis trois, puis je ne compte plus… Le clou du spectacle est lorsque le train passe, tout le monde se tait (pas trop le choix, il est vraiment très bruyant) et l’observe pénétrer en gare. On commence à être un peu excité, Marie, ne tient pas en place et décide m’amener au Kobala, une boite éléctro. Binh nous abandonne lâchement. Marie me fait monter sur sa bécane sans casque avec mon gros sac à dos, qu’on va rapidement déposer à mon hôtel. On est légèrement attaqué mais elle gère bien la situation, on trace sur la route, elle me fait passer par ses « raccourcis » qui ressemblent plutôt au contraire. On se retrouve bloqué, à minuit, dans un bouchon, coincé entre plusieurs poids lourd et dans l’impossibilité de nous déplacer. Au bout d’une bonne quarante de minutes, on arrive au Kobala. Je pars commander deux Gin To au bar, tandis que Marie part aux toilettes. Durant un instant, je me retrouve seul, ce qui me laisse le temps de jeter un œil à ce lieu. Tout le monde est complètement allumé. Déchiré. Enivré. Un très drôle phénomène se déroule ici, qui m’est encore incompréhensible. Tout le monde se promène avec un ballon de baudruche à la main. Hélium? Non ca n’aucun sens. Ca ne défonce pas. Je demande au patron ce qui sert à ses clients, par chance il est français. « C’est de la merde qui te défonce la gueule, mais ça rend les gens addicts » Pas besoin de lui pour m’en rendre compte. On fait la teuf quelques heures, je n’ai pas le choix, il faut que je teste, ca ressemble à peu à l’effet du popers avec un effet immédiat qui te monte vite à la tête. Parfois un peu trop vite, car plusieurs personnes s’effondre au sol. Je suis exposé de fatigue et d’alcool, je rentre tant bien que mal à mon hôtel, en endormant à moitié sur ma moto taxi.
La journée du lendemain est compliquée, je me retrouve à errer dans le centre ville, à la recherche de « je ne sais quoi », peut être un jean, ou peut être un sac à dos, mais surtout à la recherche d’énergie et de nourriture. Alors toutes les 10 minutes, je me trouve un nouveau plat à la bouche : crêpes aux crevettes, nems, brochette, milk shake. Finalement je décide de ne pas acheter de connerie avant de me débarrasser de toutes mes affaires d’hiver en envoyant un colis pour la France. Je m’amuse à m’arrêter quelques instants à un carrefour et observer ce flux constant de deux roues qui orchestre de façon magistrale. C’est impressionnant. Traverser la rue, ressemble à un parcours du combattant, il ne pas avoir peur car personne ne s’arrêtera pour vous laisser passer. Il faut se lancer dans le grand bain, et slalomer entre les véhicules.
Je souhaite maintenant quitter le bruit Hanoi, j’en ai fait le tour. Je me rends à la gare, il ne reste qu’une place mais à plus de 50€, je ne la prends pas, et me dirige vers la gare routière. Il est plus de 20h, j’arrive trop tard et la gare est fermée…Et en plus, ce n’est pas la bonne gare… Je suis cassé et me trouve rapidement un nouvel hébergement. Je reste donc une nuit de plus à Hanoi, et partirai suffisamment tôt demain pour quitter la ville.