Je ne m’attarde pas dans cette ville, et je file directement à la frontière. Encore une frontière très simple à passer. Le Belize me réclame 20$ pour sortir du pays. Le Guatemala me tamponne directement mon passeport. Ce visa est valide dans quatre pays : Salvador, Honduras, Nicaragua et Guatemala. J’ai la journée de libre, avant de prendre mon bus de nuit pour rejoindre la capitale. Et ça tombe bien, juste à côté de la frontière se trouve, un des plus beau site maya, celui de Tikal. Je prends un premier bus qui me laisse à un croissement. Je dois en prendre un autre, qui passe toutes les 15 minutes. Je l’attends désespérément une heure. Le bus est full de touristes, avec un guide. Je m’incruste au groupe pour écouter les informations du guide. Tikal est un lieu somptueux, de magnifiques ruines planquées au milieu de la jungle, avec plein d’animaux : singes hurleurs, toucans, ratons-laveur,… Je profite pleinement de la journée, jusqu’au coucher de soleil. Je rentre avec le même bus qui me dépose directement à Santa Helena, la gare routière. Je prends le billet le moins cher 130 quetzals, soit 15€. Il fait un froid de canard, avec cette maudite clim à fond. J’arrive à Guatemala City. Et forcement j’oublie mon chapeau dans le bus qui est déjà repartit. Il me faut aller au parking pour bus, je prends un taxi, je le retrouve assez facilement, puis le taxi me dépose à une autre gare routière pour rejoindre la ville d’Antigua. Guatemala City et plus généralement le pays entier, est assez dangereux. Et ca se voit au premier coup d’œil. Les flics ou bien même un simple vigile est équipé d’un fusil à pompe. Rien que ça. Et en écoutant les histoires de touriste, c’est un peu pile ou face, le séjour peut se passer à merveille ou il peut se passer avec un pistolet sur la tempe avec son portefeuille et téléphone en moins. Je prends donc un nouveau bus, encore un Chicken Bus. Je m’endors, la route est mauvaise, les suspensions du bus encore pire, je me cogne, j’ai mal à la tête. Je me trouve un hôtel sympa, enfin plutôt camping, car mon logement se trouve sur le toit de l’hôtel, où une dizaine de tente y ont été installées. J’ai rejoins cette ville, car il y a de magnifiques volcans aux alentours, on m’a notamment conseillé de grimper sur l’Acatenengo. Cette ville est très belle, très touristique et très peu dangereuse en comparaison avec le reste du pays. C’est une sorte de Disney pour touristes. Les maisons sont toutes colorées, il y a de charmantes petites places, de l’artisanat un peu partout, et des routes en pavé (faites en roche volcanique). J’ai ni le courage, ni l’envie de le grimper en solitaire. Je me fais donc le tour des agences de voyage proposant des tours. Tout le monde propose la même chose et sensiblement au même prix, 2 jours, 1 nuit, tout inclut, guide, tente et nourriture, pour moins de 30€. Je réserve depuis mon hôtel. J’ai peur que les rations de bouffe ne soit pas suffisantes, je fais quelques courses supplémentaire pour être sur de tenir le choc. Je me couche de bonne heure, car les choses sérieuses débutent demain aux aurores.
A 8h30 pétante, le mini bus vient me chercher à l’hôtel. Je viens de m’avaler un copieux petit déjeuner. On va chercher le reste du groupe. Je demande au chauffeur : « Combien est ce qu’on va être ? », « Dos » me répond-il. J’ai peur de ne pas avoir bien compris « Dos o Doce ?», deux ou douze, j’ai toujours du mal à distinguer les deux. On sera bien deux, c’est parfait. Claire, une française monte à bord du bus. Elle se pose la même question que moi. Il se peut qu’on l’on rejoigne un autre groupe sur place. On verra bien. On fait rapidement connaissance. On arrive au pied du volcan, à 2200 mètres d’altitude, on retrouve notre guide du nom du Prudencia, au moins on ne prend aucun risque avec lui. Il nous confirme bien que nous serons deux. A 10 heure nous débutons l’ascension. Celle-ci dure entre 3 et 6 heures en fonction de la forme du groupe. Les premiers mètres sont compliqués. On marche sur des petites pierres volcaniques, un terrain très meuble où chaque pas est difficile. On croise des groupes qui descendent. Ils tirent la gueule et nous souhaitent « Good luck ». Cela ne nous rassure pas. Mais cela ne nous empêche pas de monter avec un rythme bien soutenu, doucement mais surement. On double quelques groupes sur notre passage. A mi parcourt, on s’autorise un pause dej, d’un bon quart d’heure avant de repartir. Il vaut mieux ne pas s’arrêter trop longtemps, sinon la reprise est bien plus compliquée. Cette montée ce fait en trois étapes, de moins en moins compliqué : la pierre volocanique, une belle ascension en forme de zig zag dans la forêt, et pour terminer, le plus agréable, une ballade sur du plat avec vue sur toute la vallée pour rejoindre notre campement. Nous avons fait fort, 3h30 de marche. Notre guide est épaté. Mes jambes fatiguées. Nous sommes maintenant à 3300m. Il est aux alentours de 14 heure, et la vision est complètement nulle. Le volcan qui nous fait face est recouvert d’un épais nuage. Je décide de rejoindre ma tente. J’ai l’impression que ma tête va exploser. A mon réveil, on ne voit toujours rien. Ca commence à m’embêter. Car juste en face, il y a le volcan del fuego, qui est en activité. Malgré l’épaisse couche nuageuse, je l’entends rugir, je hâte que cela se découvre. D’après Prudencia, le volcan se dévoile pendant la nuit. Il commence à nous préparer notre repas, spaghettis aux légumes avec un succulent chocolat chaud pour nous réchauffer. C’est à se moment là, que la première couche de nuage commence à se disperser, et laisse entrevoir le volcan, sous un soleil cochant. Les couleurs et lumières sont magnifiques, les nuages dansent avec le volcan. C’est durant cette éclaircie, que le volcan se décide cracher sa lave, la terre tremble, la lave d’un rouge vif s’envole dans les airs, et retombe glissant le long du volcan sur plusieurs dizaine de mètres, puis il gronde d’un bruit assourdissant. L’un des plus beau spectacle de ma vie. J’en redemande. Mais les nuages recouvrent à nouveau le volcan. Il est 21h et il fait entièrement nuit. Les gens vont se coucher, tandis que je reste près du feu avec mon sac de couchage. J’ai envie de rester au plus près du volcan, il m’attire. Je somnole à moitié lorsque il refait son show. Je suis au premier poste. La nuit c’est encore plus impressionnant car on ne voit que la lave en effervescence. Je commence à avoir un peu froid. Je me réfugie dans ma tente, en laissant la porte ouverte qui donne directement sur le volcan. Je m’endors d’un sommeil très léger, et tous les quart d’heure je me fais réveiller par le grondement et observe les explosions de lave. C’est vraiment magique.
Il est 4 heure, est c’est l’heure de poursuivre l’ascension jusqu’au sommet, encore une heure de grimpette. Et une fois de plus nous arrivons les premiers là haut. Just on time pour le levé du soleil, du haut de l’Acatenengo, on arrive a distinguer 7 autres volcans. On récence 23 volcans sur le territoire Guatémaltèque. La vue est à couper le souffler, El Fuego refait des siennes et recommence à cracher ses entrailles. Dans ces circonstances il est fort compliqué de s’arrêter de prendre des photos. Une part ci. Une par là. Prudencia souhaite déjà que l’on redescende au campement, on arrive à gratter quelques précieux instants. Prudencia commence à courir dans la descente, je le suis de près. On court, on court, mais le plus compliqué c’est de s’arrêter. Dans ces moments là que j’aimerais avec mon snowboard pour dévaler la pente. On arrive rapidement au campement, on mange quelques gâteaux, et c’est reparti pour la descente, qu’on avale en 2h30. Je termine la descente au ralenti, à force de courir, je me suis broyé les genoux, c’est mon fameux syndrome des essuies glace qui revient, moi qui pensais m’être débarrasser de ce problème, que je traine depuis quelques années. Met qui n’est pas encore apparu au cours des cinq mois de ce voyage. J’arrive à l’hôtel épuisé, mais il me faut planifier mes derniers jours au Guatemala et surtout la suite de mon voyage. Après une longue période de doute, j’achète un vol pour Los Angeles car depuis les états unis les retours en Europe sont vraiment abordables. Je décide également de rester deux nuits de plus à Antigua pour me reposer, pour repartir de plus belle en vadrouille.