Dimanche 25 mars 2018 – 20 08
Progresso – Kitesurf Camp
Ca y est après plus de quarante heures de transport j’arrive finalement à destination Mexico City, j’y rejoins un pote, Tanguy, un ami très longue date, on a fait toutes les conneries possibles et imaginables ensemble. Son surnom, « Rojo hijo del diablo ». Je prends un Taxi pour le rejoindre chez lui, il habite au Mexique depuis 5 ans, et ca fait 5 ans que je lui dis « Oui oui je viens te rendre visite au plus vite ». Ca y est c’est fait, nos retrouvailles sont belles, je lui raconte mon voyage, tandis qu’il me parle de sa boite d’importation de vin français. L’été dernier on s’est organisé un magnifique voyage à travers la France pour y déguster les meilleurs vins de notre terroir. Il m’a préparé un petit apéro ; avec de la bière je n’en ai quasiment pas bu une goutte depuis un mois ; ainsi de la charcuterie et du fromage j’en rêve depuis mon départ. Délicieux. On va se boire un verre en ville, pour prendre le tempo de ce nouveau pays. Et encore que de changement, j’adore les pays latino, les gens aiment faire la fête, rigoler, danser et bien sûr picoler. Je suis naze, on rentre à l’appart. Il me faut une bonne nuit réparatrice, sauf qu’à 4 heure, je suis debout, impossible de me rendormir. Je prépare un bon petit déjeuner, Tanguy va au bureau, moi je monte sur un vélo. Je fais un bon tour du centre ville, je passe par le marché pour y déguster des spécialités. Ca fait plaisir de retrouver des produits tels que le jambon et le fromage, en revanche c’est étrange de ne plus manger un kilo de riz par jour. Je prolonge la ballade en ville dans un parc, j’y trouve un arbre avec ses fleurs violettes, il me fait penser au Jacarandier, un arbre que j’ai croisé à Madagascar avec Mamouch, ma grand mère. La particularité de cet arbre est qu’il te goutte de l’eau dessus, très rafraîchissant avec les hautes températures malgaches. L’ambiance de cette ville est calme, et j’y trouve beaucoup de street art sur des murs. Les immeubles sont grands, on reconnaît bien le style colonial importé de l’Europe. On croise également plein de vielles Beatles, j’adore ces voitures. Certainement après avoir visionné des centaines et centaines de fois, les folles aventures de la Coccinelle. Je retrouve péniblement Tanguy, à l’autre bout de la ville, pas évident sans internet. J’arrive finalement sur place lorsque je me rends compte, que je ne peux pas restituer mon « Velib » dans ce quartier de la ville, c’est reparti pour 2 km pour trouver une borne, suivi d’un footing pour le retrouver. On se pose dans un restaurant classe de la ville, j’y rencontre sa copine Cam, une charmante mexicaine, ainsi que son oncle et sa tante de Tanguy, son père s’étant remarié à une mexicaine. Je reprends doucement mes marques avec l’espagnol. Tanguy me parle du programme de ces prochains jours, il n’est pas bien compliqué, nous partons demain en direction de la côte, à Mérida, où nous rejoignons un Kitesurf Camp. Ca fait beaucoup trop longtemps que je souhaite apprendre ce sport qui mélange la mer, le vent et le surf. On termine la soirée chez Tanguy autour d’un verre de Mezcal.
On est vendredi, c’est le jour du départ, du moins pour moi. J’ai opté pour la solution la plus économique mais la plus longue. Tanguy, lui, va prendre un avion le lendemain pour rejoindre Mérida. C’est la semaine sainte au Mexique, pâques en France, les prix sont exorbitants et comme je réserve toujours au dernier moment, les prix sont encore plus cher. Je décide de voyager en bus, plus de 1400km de route, le voyage va durer une bonne vingtaine d’heure… Je commence à avoir l’habitude de ces longs trajets. Et puis j’ai le temps, le temps de prendre mon temps. Le proverbe « Le temps c’est de l’argent » n’a plus aucun sens pour moi. Je me fais une réserve de gâteau, et d’eau. Il est midi, et c’est parti. Je suis encore un peu Jetlag, je dors comme je le peux toute l’apres midi, et une partie de la nuit. Je me lève beaucoup trop tôt, impossible de fermer l’œil, il fait complètement nuit, je ne peux pas faire grand chose. Dès les premières lueurs de soleil, j’ouvre mon nouveau bouquin, le deuxième ouvrage de Mike Horn que je lis durant ce voyage. Vouloir toucher les étoiles. Ce mec est vraiment inspirant, simple, une véritable force de la nature. J’aimerai pouvoir réaliser ne serait ce que le quart de ces aventures. J’ai encore du pain sur la planche. En quelques heures, j’ai bouffé la moitié du bouquin. « Avoir les pieds sur terre et la tête dans les étoiles » cette phrase correspond énormément à ma philosophie du moment.
Après plus de 24 heures, j’arrive finalement à Mérida. Mon périple n’est pas encore terminé, puisqu’il faut que je rejoigne mon hôtel à plus de 50 km de la ville. Il me serait trop simple de prendre un taxi. Je tente de prendre les transports locaux, surtout que pour une fois je parle la langue. Je trouve la gare de bus et demande un bus pour Progresso la ville la plus proche de l’hôtel. 20 pesos, soit moins d’un euro. Puis je demande comment faire pour rejoindre le Tecno Hotel, la guichetière me répond qu’il y a un bus direct, c’est parfait ! En plus il est moins cher, 8 pesos, cela me semble étrange car il est beaucoup plus loin mais après tout je suis au Mexique, alors pourquoi pas. Le bus commence à faire des arrêts dans le centre, je commence à me poser des questions, je fais une recherches sur internet je me rends comte qu’il y a un autre Tecno Hotel, dans la bonne direction mais juste à 10 km de la ville. Tant pis j’y vais quand même, je ne vais pas prendre une heure pour faire demi tour. Je vais le plus loin possible avec ce bus qui est d’une lenteur pas possible. Je m’arrête au terminus, et commence à tendre le pouce, sur une sorte d’autoroute, il fait très chaud et les voitures tracent sans prêter attention. Je commence à d’espérer, c’est à ce moment qu’un mini bus s’arrete, il va à Progresso, je monte. Il me reste encore 25km à faire, je monte dans un nouveau mini bus, on en fait 5. Apparemment, d’ici je peux en trouver un autre qui me mène à l’hôtel. Je me renseigne, il passe dans 2 heures, j’en peux plus, je veux plonger dans l’eau, je me chope un taxi pour terminer la route. J’arrive finalement au Tecno Hotel. Le vent souffle fort, Tanguy va retourner à l’eau. Une dizaine de Kite volent dans les airs. Je fais un très rapide plouf dans l’eau avant de me prendre un kite sur la gueule. Je suis terriblement excité à l’idée de commencer cette folle semaine.
Lundi 26 mars 2018 - 22 00
Progresso – Kitesurf Camp
Dimanche réveil aux aurores, je n’ai qu’une envie, monter sur mon kitesurf. Un bon petit déjeuner avalé. Je me précipite sur la plage. Pas un pet de vent. Il se lève aux alentours de midi, ce qui me laisse le temps de profiter de la belle playa. Vers 11h Stephan, mon prof, se présente. Le beau gosse par excellence, la quarantaine, grand brun, les cheveux blondis par le sel et le soleil. Un suisse parlant parfaitement le français, ainsi que l’espagnol, l’anglais et l’italien. Le courant passe bien entre nous deux dès les premiers instants. Et d’après Tanguy, c’est le meilleur de prof. C’est parti j’enfile mon harnais, mon gilet et mon casque, ainsi qu’une bonne dose de crème solaire. Je gonfle mon kite, taille 8. J’attache la barre grâce à quatre ligne, la rouge et la bleu qui représente les backline, et les deux centrales les frontline. Cinq minutes de théorie et hop à l’eau. Le vent commence à souffler. On commence les premiers exercices, pour apprendre à gérer la voile. Le powerstroke, balancer sa voile de gauche à droite en contrôlant minutieusement le déplacement du kite. Le bodydrag, technique permettant de se déplacer dans l’eau, pour par exemple aller chercher sa board lorsqu’on l’a perdue. Il m’enseigne également le self resque, une manoeuvre qui permet de créer un petit radeau à voile grâce à son kite. Je commence à avoir mes première sensation, d’autant plus que Stephan m’apprend déjà à faire quelques sauts. Ca fait à peine deux heures que j’ai commencé que je suis déjà piqué par ce sport. C’est déjà la fin de la leçon. Je suis déjà impatience d’être demain pour recommencer. Tanguy enchaine les runs, il se fait 3 sessions de 1h30 par jour, où il enchaine les sauts vertigineux. J’ai rapidement envie d’être à son niveau, mais j’ai encore du boulot. Cette première journée nous a bien cassé, et à 21h30 ça ronflait déjà dans la chambre.
Il est 4 heures, impossible de me rendormir, bien trop chaud à l’idée de monter sur ma planche et de tirer un bord. Car hier, j’ai juste appris à maoeuvrer mon kite. Comme la veille, c’est pétole, pas de vent. Ca nous permet avec Tang de bosser un peu chacun de notre côté, surtout de commencer à préparer la suite de mon voyage. Midi, le vent se lève je rejoins Steph sur la plage. Il me montre ma board, je suis tout excité. Il me donne également un micro, pour qu’on reste en communication permanente. Je prépare le matos et à l’eau. Pour laisser champ libre aux kitesurfers confirmés, on marche quelques centaines de mètre pour être bien seul. Dix minutes d’exercice pour me réapproprier les gestes de la veille. C’est le grand moment et Steph me donne ma planche. Je me mets bien dos au vent, et commence doucement à jeter ma voilà vers la droite, en tirant légèrement sur la barre. Et hop je sors les fesses de l’eau. Après un nouveau quart d’heure, je me lève, puis me ramasse tel une crotte. Minutes après minutes, je comprends mieux le geste, je me lève et file au vent. Wooow gros kiff. Je prends de la vitesse, un peu trop et bim je me pète la gueule bien violement. Je tente me lever vers la gauche, pas de problème. J’arrive même à faire un aller retour. Que du plaisir. Même si à chaque fois, je chute fortement dans l’eau. Au micro j’entends « Tim ne t’approche pas trop de l’autre élève » Effectivement, ils se rapprochent doucement de moi, enfin plutôt le contraire. « Tire sur la ligne bleu, pour partir doucement vers la droite ». Ce que je fais, mais le kite réagi mal, et part vers la gauche, je ne suis plus qu’à quelques mètres. Le kite devient incontrôlable et il fait des vrilles tout seul dans les airs. Je panique. « Steph qu’est ce que je dois faire ? » A ce moment la, je vois que la ligne bleue à fait un tour autour de la barre. Ce qui la rend ingérable. Ce qui devait arriver, arriva. Et mon kite fonce droit, vers celui de l’élève, une gamine de 15 ans et s’emmêle comme pas possible ? Je lâche ma première sécurité. Et je vois ma barre s’envoler pour faire de nouveau nœuds. Je lâche ma seconde sécurité, et je vois la petite se faire éjecter sur plus de 10 mètres. Je ne sais plus où me mettre. On se dirige vers la plage. Je cherche ma board, elle est déjà loin. Steph impassible me calme au micro. C’est la merde toute les lignes sont emmêlées formant un plat de spaghetti géant. Je vais en avoir pour des heures. Et forcement, c’est à ce moment là que Tanguy s’est décidé à venir me prendre en photo, le meilleur moment. Alors que 10 minutes avant je ridais sur ma planche. Je commence à essayer de démêler le merdier. Steph me dit, on va prendre une nouvelle barre et on s’en occupera ce soir avec une bonne mousse. C’est une très bonne idée, car cette histoire vient de me faire perdre une heure de cours, soit plus 50€... Il fallait comme même le faire, la plage s’étend sur des kilomètres, il y a 3 kites dans l’eau et j’arrive à m’en choper un. Champion du monde. Je repars à l’assaut de la mer, un peu vener contre moi même, mais Steph me rassure, je ne suis pas le premier, et ni le dernier. Je ne veux pas terminer cette journée par cette note négative. Je cours à fond le long de la plage, tandis que Steph remonte au vent. Je fonce dans l’eau récupère mon kite. Je me lève directement. Je suis content. Ca commence à rentrer. Je vois tous les axes d’amélioration. Cette dernière heure passe trop rapidement, j’en veux encore, mais il va falloir être patient jusqu’à demain…