LE MOYENGE

A. Les pauvres les infirmes ainsi que les voyageurs sont reçus des abbayes

Toutefois, cette règle de l'hospitalité se limite dans le temps et le voyageur mendiant ou marchand repart vers l'errance ou la fortune. Les malades ou infirmes qui ne sont pas en condition de voyager peuvent eux, espérer une plus grande charité. De toute façon, l'état des connaissances médicales, de l'hygiène et de l'alimentation des pauvres réduit leur espérance de vie.

B. L'église et sa doctrine de l'aumône attribuait aux mendiants handicapés une place dans la société en tant qu'objets de la charité chrétienne

S'ils étaient bourgeois ou au moins habitants de la ville et si la cause de leur infirmité ne résultait pas de mutilation en guise de châtiment, (peine infligée surtout à la fin du Moyen Âge), ils pouvaient obtenir une modeste rente.

C. Certaines formes de handicap étaient parfois perçu au diable ou d'autres puissantes surnaturelles mais aussi comme une épreuve divine pour ceux ou celles qui en souffraient.

Les infirmes ne cessaient d'étonner leur entourage par les capacités dont ils faisaient preuve malgré leur handicap ou peut-être grâce à lui: écrivains sans bras, musiciens aveugles ou peintres sourds-muets. L'infirme est donc au moyen-âge à la fois admiré car il est proche Christ (il souffre pour le péché des hommes) et détesté pour l'angoisse obscure que suscite sa souffrance.

D. La maladie mentale pour les personnes qui en souffraient étaient perpétuellement victimes de l'Inquisition.

Lorsqu'ils présentaient des comportements qu'ils considéraient comme bizarres comme, par exemple, lors de crises d'épilepsie. Ainsi possédées, ces personnes se retrouvaient au bûcher. Une autre alternative était de les emprisonner ou de les conduire aux frontières de la société dans les léproseries.

E. La répartition du travail dans les villes et dans les campagnes

Elle permettait généralement aux infirmes, aux impotents de gagner leur vie en pratiquant certaines professions artisanales pourtant la majorité des personnes en situation de handicap restaient à la charge de la collectivité. Les plus nombreux étaient des mendiants itinérants, marginaux voués à un sort indigne et misérable. Pour survivre, ils s'exhibent dans les foires, divertissaient les cours comme fous du roi, recourent à toutes sortes de ruses ou suscitent la pitié en montrant leurs infirmités devant les églises. Seuls les sourds ont eu des conditions un peu meilleurs.

F. Les handicapés avaient un droit officiellement reconnu à l'aumône, parfois concrétisé par une "lettre de mendicité".

G. Les conditions de vie à travers les siècles

  • La période entre le 11ème siècle et le 13ème siècle est caractérisée par une grande amélioration des conditions de vie ainsi que l'accroissement de la population. Cependant, arrive à un stade ou le nombre de terre est insuffisant pour nourrir toute la population qui conduit au 13ème siècle à modifier l'approche faite jusque là à cette population différente.

  • Au 14ème siècle c'est la période de revirement en lien avec une recrudescence de l'insécurité (vagabondages, pestes, truanderie). La situation s'aggrave par des famines, des guerres et par la peste. Les truands et misérables deviennent « inutile au monde » et « d'inutile à invisible il n'y a qu'un pas ». Les handicapés sont assimilés dans la catégorie des indigents, soit la même que celle des pauvres et des voleurs. C'est-à-dire que l'on pense au moyen-âge qu'ils n'ont rien, qu'il leur manquent les choses nécessaires à la vie. Ils sont aussi ceux dont on a peur voire même que l'on méprise. Ceux-ci représentent un risque pour la sûreté car ils peuvent attaquer les citoyens n'importe quand, et peut-être sont-ils contagieux ?

  • Le 15ème siècle est le siècle de résurgence, de la colère divine (maladies, famine, guerres) qui va conduire l'infirmité à se rattacher à nouveau au péché. Les handicapés sont vus comme étant dans un autre monde « Mendiants, voleurs, ces infirmes, ces malades ». Ils sont donc les coupables potentiels, sur lesquels peut se détourner l'agressivité collective.

ACCUEIL

Hospice des Quinze-Vingts en 1260

Louis IX (1)*, dit le Prudhomme et plus communément appelé Saint Louis, est un roi de France capétien né le 25 avril 1214 à Poissy et mort le 25 août 1270 aurait fait bâtir cette maison pour porter secours aux chevaliers français auxquels les infidèles d’Egypte auraient crevé les yeux pendant la septième croisade (1248-1254). Pourtant, aucune source de l’époque ne l’atteste . Il s’agirait d’une légende apparue au XVIe siècle.

En réalité,l'hospice des Quinze-Vingts a bien existé mais pour y accueillir les pauvres aveugles de Paris, femmes et hommes, abandonnés de tous, et vivant on ne sait comment. Le nom des Quinze-Vingts veut dire trois cents (15 × 20 = 300) dans le système de numération vicésimal utilisant la base vingt, qui correspond au nombre de doigts et d’orteils que possède l’être humain. Les Aveugles du roi y vivaient comme des moines. Ils s'administrent eux-mêmes, sous l’autorité d’un maître, par l’intermédiaire de leurs délégués. L’enclos des Quinze-Vingts était franc, c’est-à-dire que les artisans pouvaient s’y établir et ouvrir des boutiques et ateliers ouverts, où on pouvait acheter des marchandises. L’enclos était un sort débits et ses cantines. L’hospice des Quinze-Vingts a conduit de cité, avec ses directement (à la fondation d’autres maisons d’aveugles, cette fois à l’initiative de bourgeois de la ville, comme l’hospice des Six -Vingts de Chartres ou celle de l’hôpital Jean-Rose de Meaux.

Louis IX

Hospice

ÉVOLUTION DES CONDITIONS DE VIE DES AVEUGLES

L’Hospice royal des aveugles de Châtres en 1291

En, un bourgeois de Chartres du nom de Sire Renaud Barbou , Renaud le Vieux Barbou, Prévôt de Paris, bailli de Rouen, bailli de Caen, sire, familier du Roi et bourgeois, obtient de Philippe Le Bel l’accord pour la fondation d’un hospice royal pour aveugles chartrain. Cet établissement est une copie de la congrégation parisienne. Il s’établit dans les faubourgs de la ville, non loin de l’actuelle place

Jean Rose

Fondation d'un hôpital pour les non voyants en 1356

Sous le règne de Jean, fils de Philippe de Valois, la ville de Meaux Jean Rose un bourgeois (1)* et un bienfaiteur de la ville de Meaux fonde en effet à Meaux l’hôpital de la Passion dont la destination première est l’accueil de vingt-cinq aveugles des deux sexes. Il y ajoute une école pour dix pauvres enfants et douze lits pour de passants nécessiteux sous la direction de deux religieux de Saint-Augustin.

Il arrive parfois que la richesse d’un homme l’aide à dépasser la mémoire écrite pour une mémoire de la pierre se dessinant dans le paysage urbain. Ainsi, Jean Rose, bourgeois de Meaux (Seine-et-Marne) mort en 1364, est devenu à travers les siècles le héros de toute une ville. A la mort de son père, Jean Rose hérite de la plus grande fortune de Meaux. Au XIIIe siècle, ses ancêtres étaient des drapiers et c’est sans doute dans cette activité qu’il

faut en chercher l’origine. Cette richesse, apparemment largement supérieure à celles de ses concitoyens, permet à Jean Rose de faire de nombreuses fondations pieuses. Surtout, elle va faire de lui un bâtisseur.Son épouse Jeanne meurt en 1328. A partir de cette date, il accumule des biens en vue de fonder une chapelle dans la cathédrale. Alors que dans la plupart des villes, les bourgeois fondent l’office de la chapelle ou/et financent les ornements ou les vitraux, Jean Rose donne l’argent nécessaire à sa construction. En 1331, la nouvelle chapelle collatérale de la cathédrale est achevée et on y installe l’autel du Saint-Sacrement. Cette installation n’est sans doute pas anodine dans la construction d’une mémoire si on prend en considération l’importance de la dévotion des fidèles au Saint-Sacrement. Jean Rose fait de cette chapelle « sa » chapelle. Dans un premier temps il y place la sépulture de son épouse décédée et y prévoit la sienne. A cette fin, on réalise la pierre tombale du couple, toujours conservée dans la cathédrale actuelle.

Les Sourds et sourds-Muets au Moyen-Âge

Les Sourds étaient isolés dans les communautés villageoises en participant pas pleinement aux échanges essentiellement oraux. La France rurale basée sur l'agriculture, les Sourds pouvaient participer aux travaux des champs. les Sourds participaient à la vie économique dans la société médiévale davantage que les autres « personnes ayant d'autres handicaps.

Au 10ème siècle

Des communautés telles que l'abbaye bénédictine d'Ossiach en Autriche ou Bouxières-aux-Dames en Lorraine, certains sourds ont eu le droit de bénéficier d’une instruction religieuse.

Les difficultés des droits

les Sourds qui sont déchus de leurs droits civiques, spoliés de leurs héritages, interdits de mariage (jusqu'au 13ème siècle). Une décrétale ( définition : une consultation de discipline ou d'administration) du pape INNOCENT III ce législateur qui pourtant n'avait pas reçu de formation juridique, autorisa le mariage des Sourds. Il s'agissait toutefois que le mariage devait être mixte entre Sourds et Entendants. Jusqu'alors pour qu'un mariage soit reconnu il fallait que les futurs époux expriment leur consentement par un "oui" oralement exprimé.