La Renaissance au siècle des lumières

On note une évolution sur le statut des personnes handicapées mentales ou psychiques par le biais de penseurs, humanistes et par l'évolution de la société.

  • Le philosophe Pascal (1623-1662) lui-même handicapé physique, et grand penseur, il n’a de cesse de redéfinir les contours de l’humanité en promulguant une attitude réflexive et en instaurant une hiérarchie Corps-Esprit-Charité. Le célèbre "Je pense donc je suis » devient un critère prépondérant de l’humanité de l’homme quand il s’exprime en en toute notre dignité consiste donc en la pensée" (1962, Pensées, œuvres complètes, La pléiade, p. 347). La logique de Pascal est que l’esprit prime et s’élève dans une expression de charité, attitude que lui-même mettra largement en œuvre dans sa vie.

  • Les penseurs commencent à s’intéresser à la langue des signes. Comme Montaigne qui écrit dans ses Essais en 1578 : "Nos muets disputent, argumentent et content des histoires par des signes. J’en ai vu de si souples et formés à cela, qu’à la vérité il ne leur manquait rien à la perfection de se savoir faire entendre".

  • La folie passe du surnaturel au rang de maladie : les médecins Jean Wier et Juan Luis Vives (des Humanistes) trouvent scandaleux la pratique du bûcher pour les fous : ils ont prouvé que les sorcières étaient des malades mentales. Ils pensent que ces derniers doivent être traités avec bienveillance et qu’il y a espoir de guérison.

  • Une évolution se fait au XVIe siècle avec le médecin Gerolamo Cardano (1501-1576) qui est le premier à reconnaître l’aptitude des sourds à la raison c’est-à-dire que une personne sourde peut raisonner par elle-même. En 1575, un juriste espagnol, Lasso, dit que les muets ont le droit à la parole et à avoir des enfants.

  • Pour les conditions de soins, il incombait la prise en charge des handicapés en premier lieu à la parenté et à elle de payer les frais quand ils étaient placés dans un hôpital . Si les parents ne pouvaient faire leur devoir, cette charge revenait aux communes, car il était de règle, à la fin du Moyen Âge déjà, qu'elles subviennent aux besoins des indigents (Assistance). Les prestations différaient de l'une à l'autre, mais se limitaient généralement à la distribution de repas , de vivres ou à l'attribution d'un lit dans un hôpital.

Étymologie du mot handicap au 16ième siècle

La dénomination "Handicap" vient de l'anglicisme "Hand in Cap", un jeu anglais du 16ième siècle consistant à échanger des biens à l'aveugle. Chacun plongeait alors la main, à l'aveugle, dans des chapeaux préalablement remplis par les objets de valeurs différentes, et sous le contrôle d'un arbitre, "The Handicapper", chargé d'assurer l'égalité des chances autant que des valeurs de biens. La chance ou la malchance faisait qu'on tirait alors un gain de grande ou moins grande valeur. Le sort avait ainsi un aspect déterminant sur un avenir plus ou moins heureux, en dépit de tout autre paramètre.

AU 16ième siècle

UN CHIRURGIEN ARTISAN

1529

Ambroise Paré (1510-1590) au rang de "père de la chirurgie moderne". Formule sans doute simplificatrice: La vie de ces hommes mutilés, livrés à leur sort, bouleverse Ambroise Paré. Il se demande comment les aider. Il va alors réaliser ce que personne avant lui n'avait imaginé : une prothèse articulée de la main. Dans ce domaine, il fait des merveilles. Aujourd'hui encore, on peut admirer l'ingéniosité du chirurgien artisan.

Avec des matériaux simples et beaucoup d'attention, Ambroise Paré aide le soldat de Damvillers à se remettre debout. Un premier pas hésitant, puis un deuxième tout seul… Le soldat marche !


exemple de prothèses

Ambroise Paré (1510-1590) au rang de "père de la chirurgie moderne". La vie de ces hommes mutilés, livrés à leur sort, bouleverse Ambroise Paré. Il se demande comment les aider. Il va alors réaliser ce que personne avant lui n'avait imaginé : une prothèse articulée de la main. Dans ce domaine, il fait des merveilles. Aujourd'hui encore, on peut admirer l'ingéniosité du chirurgien artisan.

Avec des matériaux simples et beaucoup d'attention, Ambroise Paré aide le soldat de Damvillers à se remettre debout. Un premier pas hésitant, puis un deuxième tout seul… Le soldat marche !

Il va encore plus loin. Lorsqu'un nez ou une oreille, bras, main a été tranché au combat, le chirurgien propose des prothèses pour le visage. En cuir, en corne, avec des courroies de maintien. Ambroise Paré restaure l'homme dans sa totalité.Pour que chaque mutilé bénéficie d une prothèse, le chirurgien partage ses secrets de fabrication. Dans ses ouvrages, ce fils de menuisier n'hésite pas à écrire dans un langage accessible à tous,non pas en latin, et comme le veut l'usage.

En 1554, deux ans après sa première ligature, Ambroise Paré devient chirurgien du roi Henri II. de ses trois successeurs sur le trône. Et dans les années qui suivent, il n'abandonnera jamais ses soldats, ni ses gueux comme il les appelait.

LIEU POUR LES PERSONNES SOUFFRANT DE TROUBLES PSYCHIATRIQUES

Période des premiers établissements pour insensés :

  • Manicome de Valence (1409)

  • Hospice St Jean de Dieu à Grenade (1537)

  • Monastère de Sainte Marie de Bethléem à Londres (1547)

Saint jean-de-Dieu

Saint jean-de-Dieu (1495-1550) mérite d'être cité pour son œuvre hospitalière en 1537, mais aussi parce qu'il est considéré comme le saint-patron des hôpitaux psychiatriques. Juan Ciudad est né à Montemor-o-Novo au Portugal. Orphelin de bonne heure, il est d’abord berger, puis soldat. Converti, il se fait propagandiste d’écrits édifiants, à Grenade. Un sermon de Saint Jean d’Avila le pousse à de telles manifestations de contrition qu’il est enfermé à l’hôpital en 1537. Découvrant ainsi la cruauté de certaines thérapeutiques, il conçoit de soigner les malades dans des conditions plus humaines. Cette même année 1537, il se met à Grenade au service des plus déshérités, rassemblant des malades dans des locaux à peine suffisants avant que des bienfaiteurs ne l’aident à réaliser un véritable hôpital, de conception assez avancée à l’époque. L’évêque de Tuy lui ayant imposé l’habit de religieux et le nom de frère Jean de Dieu, une petite communauté se forme autour de lui, sans vœux ni religion toutefois. En 1586, l'approbation définitive est donnée à cet ordre religieux laïque. Cherchant toujours à unir dévouement évangélique et souci du progrès thérapeutique, l’ordre compte aujourd’hui plus de cent cinquante maisons à travers le monde : hôpitaux, cliniques, léproseries, centres de rééducation... En France en 1602 à la demande de la reine Marie de Medicis qui avait été touchée par le témoignage de frères . Ils reçoivent pour Saint-Jean de Dieu mission de la part d'Henri IV, et de l'Evêque de Paris, d'y fonder un couvent-hôpital (l'Hôpital du Saint-Nom de Jésus) en 1653 pour soigner les pauvres malade.

1554

LE PREMIER PROTOTYPE

Le premier fauteuil roulant a été fabriqué en Europe à l’intention de Philippe II d’Espagne, en 1554. Il figure sur un croquis datant de 1595 dans une chaise avec des roues. La chaise avait de petites roues attachées à l'extrémité des jambes d'une chaise et elle comprenait une plate-forme pour les jambes de Phillip et un dossier réglable. Il ne pouvait pas être autopropulsé, mais le roi avait probablement toujours des serviteurs qui le transportaient.

Philippe II d'Espagne

Les Sourds et Muets

C'est en Europe que les sociétés ont commencées à s'intéresser aux sourds et à leur réalité du problème de leur linguistique. Certains humanistes et savants ont influencé par le retour des idées de Platon qui pensaient que ceux, qui n'entendaient pas, pouvaient communiquer leurs idées non seulement par gestes, mais aussi par l'écriture

Plusieurs hommes de cette époque ont tous contribué à mettre en avant cet handicap qui n'en n'étaient pas un du fait que ces hommes et ses femmes certes malentendantes ou sourdes et muettes pouvaient apprendre et de leur acquis le montrer par une manière différentes :

Gerolamo Cardano
Montaigne

Gerolamo Cardano (1501-1576), mathématicien philosophe italien, rappelle que le mot parlé et le mot écrit ont « la même valeur »qu'un sourd peut apprendre à lire et à écrire « Nous pouvons donc mettre un sourd et muet en état d'entendre en lisant, et de parler en écrivant. Il conçoit par la pensée que le mot « pain », par exemple, signifie cette chose que l'on mange et sa mémoire retient cette signification. Il contemple dans son espritles images des choses...l'écriture s'associe à la parole, et par la parole à la pensée mais elle peut exprimer aussi directement la pensée, sans l'intermédiaire de la parole ».(CARDAN10, Paralipomenon, dans PRESNEAU, 1989).

Michel Eyquem de Montaigne, seigneur de Montaigne (1533-1592), philosophe, humaniste... formule un avis comparable :« Nos muets disputent, argumentent, et content des histoires par signes. J'en ai vu de si souples et formés à cela qu'à la vérité, il ne leur manque rien à la perfection de se savoir entendre », et il ajoute « ils ont besoin des alphabets des doigts et grammaire en gestes ». (Essais,L.II,CH XII).

Pedro Ponce

Pedro PONCE (1520-1584) est un moine bénédictin espagnol, moine bénédictin du couvent de San Salvador à Ona, fut précepteur de deux frères et une sœur du Connétable de Castille et du fils du gouverneur d'Aragon. Il fut l'un des novateurs en 1545 de la démutisation (éducation de l'articulation orale) et de la pratique de l'enseignement. PONCE apprenait d'abord à écrire en montrant du doigt les objets signifiés par des caractères écrits, puis demandait à ses disciples d'oraliser en leur indiquant des mouvements précis de la langue. qui préconisaient de donner aux lèvres et à la langue des positions précises pour moduler les productions orales. Le larynx était comparé à un instrument à vent comme la flûte. Il a mis en place le premier alphabet manuel. PONCE eut beaucoup de succès auprès des humanistes de toute l'Europe. Malheureusement personnes après sa mort a repris ses expériences. IPedro Ponce a tout de même était mentionné par Joseph-Marie baron de Gérando dans son livre "l'éducation des sourds-muets de naissance, Volume 1", on peut lire dan la page 310 :

"Dans les archives de ce même couvent, on « trouve l'acte d'une fondation d'une chapelle, fait consigné par Pedro de Ponce, lequel atteste que « les sourds-muets ses élèves, parlaient, écrivaient, « calculaient, priaient à haute voix, servaient la messe, se confessaient, parlaient le grec, le latin, l'italien, et raisonnaient très bien sur la physique et l'astronomie. Quelques-uns sont même devenus d'habiles historiens. Ils se sont, dit quelque part Pedro Ponce, tellement distingués « dans les sciences, qu'ils eussent passé pour des « gens de talent aux yeux d'Aristote",

Léonard de Vinci

Léonard de Vinci peintre italien et un homme d'esprit universel

"Les figures des hommes ont des actions propres à leurs opérations de sorte qu'en les voyant, tu entends ce qu'ils pensent et ce qu'ils disent. Ceux-là seraient bien enseignés qui imiteraient les mouvements des muets qui parlent avec les mouvements de leurs mains et des yeux et des sourcils et de toute leur personne, dans leur volonté d'exprimer le concept de leur âme. (...) Les muets sont les maîtres en matière de mouvement : ils entendent de loin de quoi quelqu'un parle, quand celui-là accompagne ses paroles des mouvements de ses mains". Traité de la peinture, chapitre 15.