"AU TEMPS DES ROIS"

LES SIÈCLES DE LA RAISON

Le XVIIe siècle

Ce siècle représente les notions de séparation sociale et d’enfermement. On parle de maladie mentale et d’incurabilité. Une ségrégation s’amorce entre l’Anormal (folie) et le non normal (infirme). Les développements de la physique orientent de façon déterminante la recherche médicale. Il existe environ deux cents médecins dans toute la France.

Durant XIVe siècle

De nombreux philosophes des Lumières s’intéressent au problème de la théorie de la connaissance, c’est-à-dire qu’ils font des écrits pour les personnes « normal » afin de les faire changer d’avis. Denis Diderot (1713-1784) a notamment écrits des lettres comme Lettre sur les sourds à l’intention de ceux qui entendent ou encore Lettre sur les aveugles à l’intention de ceux qui voient. Mais d’autres philosophes comme Newton, Descartes, Locke et Leibniz font des recherches et écrits scientifique et en partagent les résultats pour essayer d’écarter les préjugés. En parallèle a d'autres philosophes des Lumières tels que Voltaire, Montesquieu ou Rousseau ont définis le concept de l'égalité entre les hommes, c'est à dire que les hommes doivent se traiter avec le respect qu'il veulent recevoir peu importe les différences.

  • La première école pour sourds crée par Charles Michel, abbé de L’Épée en 1760,

  • La première école pour aveugles est inaugurée 1784, par Valentin Haüy, plus tard cela deviendra l'Institut national des jeunes aveugles.

  • Marie-Anne Cadoret, crée à Poitiers le centre Larnay, pour des jeunes sourds, muets ou aveugles, en 1884.

Le XVIIe siècle

INVENTION DU FAUTEUIL ROULANT

1610

Nicolas Grollier de Servières
Sa création du fauteuil roulant


Nicolas Grollier de Servières (1596-1689)

Ingénieur lyonnais et inventeur de machines fantastiques, a construit et a exposé dans son cabinet de curiosités un fauteuil roulant dont le dessin fut publié par son petit-fils. Il a montré le fruit de son travail dans un cabinet de curiosités, qu'il a ouvert au public et qui est devenu assez célèbre pour attirer les politiciens, chercheurs, artisans et autres inventeurs. Il a présenté les pompes à eau de modèle et les vis d'Archimède, des moteurs de siège , des conceptions de ponts flottants et les horloges réglementées par des billes de déplacement vers le bas des plans inclinés ou le long de pistes en spirale, les machines à tracer paysage et pour convertir les images en plan en perspective, odomètres avec la réduction des engrenages, des fauteuils roulants , beaucoup de pièces complexes de travail tour en ivoire et en bois, et une version améliorée de Agostino Ramelli de roue de lecture qui a permis à beaucoup de livres à lire au moyen d'une roue en rotation. Même Louis XIV a rendu visite à Grollier de Servière.

L'OUVRAGE POUR LES PERSONNES SOUFFRANT DE PROBLÈMES AUDITIFS 1620


L'Espagnol Juan de PABLO BONET (1579-1633)

Cet ecclésiastique, prêtre et linguiste critiquait vivement les méthodes brutales utilisées pour amener les sourds à parler. Il publie donc le premier ouvrage sur l'éducation des personnes souffrant de troubles auditifs. Il propose d'apprendre aux sourds à prononcer des mots dans un premier temps puis à construire progressivement des phrases sensées. Il baptise la première étape de ce procédé.


Son manuel

Abecedario Demonstravo (l'alphabet manuel)

Un système manuel qui consiste à utiliser la main droite pour former des signes représentant chaque lettre de l'alphabet. Cet alphabet, très similaire à la langue des signes moderne, est fondé sur la main guidonienne, un système de notation musicale créé au Moyen Âge par le moine italien Guido d'Arezzo, qui permettait aux chanteurs de lire à vue une note, une mélodie. La personne sourde apprenait donc à associer chaque lettre de l'alphabet à un son phonétique. L'approche de Bonet alliait l'oralisme, c'est à dire l'utilisation des sons pour communiquer, à la langue des signes.

HÔPITAL CHARLES FOIX

1634

Le site du 40, rue de Sèvres constitue une partie du lieu-dit du « Pré aux clercs ». Il a été fondé en 1634. La vocation de l’Hospice des Incurables était de recevoir les malades trop gravement atteints ou trop pauvres pour être accueillis ailleurs. L'hôpital des Incurables est voué au soin d'hommes et de femmes infirmes ou atteints d'affections chroniques et générales incurables. Sa fondation découle de la conjonction des idées et des donations de trois bienfaiteurs : le cardinal François de La Rochefoucauld, l'abbé François Joulet de Châtillon (ancien aumônier du roi Henri IV) et Marguerite Rouillé. Les lettres patentes de Louis XIII datées d'avril 1637 ratifient la construction de l'hôpital affecté au traitement des malades ne pouvant être secourus à l'Hôtel-Dieu. Gouverné par les administrateurs du bureau de l'Hôtel-Dieu mais sans aucune confusion entre les revenus des deux maisons, l'établissement gère en toute autonomie ses finances et son domaine. Il accueille ses premiers malades dès 1637 dans les 36 lits dont il dispose.

CRÉATION DE “L'HÔPITAL DU SAINT-NOM DE JÉSUS"

1653

Vincent de Paul ou Vincent Depaul V (1576 ou 1581-1660)

C'est un prêtre, fondateur de congrégations qui a reçu 100.000 livres d’un riche bourgeois à des fins de charité. Il décide alors de fonder un hospice à Paris "l'Hôpital du nom du saint-Nom de Jésus" . Cet établissement, installé dans deux habitations du faubourg Saint-Laurent, est une sorte de maison de repos pour de pauvres artisans qui continuent d’y travailler selon leurs spécialités. Les Filles de la Charité s’occupent de cette communauté composée de vingt hommes et autant de femmes, dont la direction spirituelle est confiée à un prêtre de la Mission. Par ailleurs, Vincent de Paul et les Dames de la Charité ont la volonté de fonder un « Hôpital général » qui accueillerait les mendiants de Paris. Mais lorsqu’en 1656 un édit. L’hôpital royal interdit la mendicité et regroupe les indigents dans un hôpital du même nom, Vincent de Paul, opposé au principe du «grand renfermement», refuse la participation spirituelle des Lazaristes à ce nouvel établissement.Les religieuses prirent le nom de hospitalières de Saint Julien et de Sainte Basilisse de l'ordre de Saint-Augustin. Il y avait dans cette maison 37 lits, dont une partie avait été fondée par des particuliers, qui avait le droit de les faire occuper gratuitement, les autres coûtaient 36 francs par mois. L'église des Hospitalières de la Miséricorde de Jésus était petite et bien entretenue

INVENTION D'UNE VOITURE MANUMOTRICE

1655

Stephan FARFFLER (1633-1689)

Il est un paraplégique et amputés horloger du 17e siècle , dont l'invention d'une voiture manumotive en 1655 est largement considéré comme ayant été le premier automoteur en fauteuil roulant . Le dispositif à trois roues est également soupçonné d'avoir été un précurseur du moderne tricycle et vélo. Stephan Farffler, qui était , a également créé un dispositif pour tourner un sablier à intervalles réguliers ets carillon ajouté à la tour de l'horloge de Altdorf bei Nürnberg.

CRÉATION D'UNE INSTITUTION

1656

Louis XIV signe un Édit royal portant sur la création d'une institution, appelée "hôpital général pour le renfermement des pauvres de Paris". Louis XIV confie à l'architecte Libéral Bruant la construction d'un hôpital à l'emplacement du petit arsenal, où l'on fabriquait la poudre pour les munitions, surnommé la "Salpêtrière" . L’hôpital général composée de gueux (clochard, indigent, mendiant, miséreux...) pauvres gens, d'infirmes et de pauvres d’esprit valides ou invalides, malades ou convalescents, curables ou incurables". Il s'agit d'accueillir, de se loger,de nourrir ceux qui se présentent d'eux-mêmes, ou ceux qui y sont envoyés d'autorité royale ou judiciaire. C'est à cause de cette peur vis à vis de ces personnes et non l'attitude charitable que cela aurait dû apporter cet établissement et qui conduit à la mise à l’écart, puis à l’enfermement de cette population.

CRÉATION DES HÔTELS DIEU

1662

Les "Hôtels -Dieu" sont créés pour accueillir les infirmes, les pauvres et les miséreux de la société. Pour histoire des hôpitaux parisiens commence au Moyen Âge. La pauvreté étant très importante à l’époque, elle devient une occasion de rédemption pour beaucoup de bourgeois et de nobles, qui voient en elle une façon de racheter leurs péchés en leur venant en aide. Les œuvres permettent alors de créer l’hôpital de la Charité, dont la structure lie piété et soins médicaux. L’Église est alors toute-puissante, tant d’un point de vue administratif que thérapeutique. La création de l’Hôtel-Dieu de Paris procède de cette tradition de charité, qui dure jusqu’au XIXe siècle, malgré une remise en cause régulière de l'établissement.

CONSTRUCTIONS DE L' HÔTEL DES INVALIDES

1670

LOUIS XIV ordonne cette construction, afin de loger, aider les militaires mutilés. Cette institution militaire et charitable adopte une architecture grandiose et monumentale, dominée par un dôme de 107 m de hauteur. les soldats qui étaient considérés comme étant invalides logeaient dans une maison à Paris. Les règlements recensaient les autorisations et interdictions faites à ces derniers. Bien que complétés et parfois modifiés aux cours des années, ils n'ont pas systématiquement été respectés ni exécutés. Néanmoins, ces différents règlements nous renseignent sur la vie de ces hommes de guerre lésés à l'Hôtel des Invalides et dans les compagnies détachées. Ces hommes considérés comme invalides vivaient une situation spécifique. Ils n'étaient plus aptes à continuer leur service militaire au sein de l'armée. Les blessures et/ou l'âge pouvaient être déterminants pour l'entrée à l'Hôtel de ces hommes. L'objectif était d'étudier les soldats (et tout autre grade militaire) mutilés de guerre aux Invalides entre 1670 et 1815.

Le XVIIIe siècle

Ce siècle prône la raison, la science et le respect de l'humanité.Les attitudes commencent à changer avec le « mouvement de libération des fous » en 1795 provoqué par Philippe Pinel (1745-1826) et également avec la mise en place de programmes éducatifs adaptés. Des textes fondamentaux se mettent en place tels que la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen (1789) qui s’adresse à l’humanité entière pour proclamer l’égalité de tous les hommes ou encore la Constitution de septembre 1791 qui accorde une attention réelle aux personnes handicapées :

« Il sera créé et organisé un établissement général de Secours public, pour élever les enfants abandonnés, soulager les pauvres infirmes et fournir du travail aux pauvres valides qui n’auraient pu s’en procurer » (extrait de la constitution du 03 septembre 1791)

Les avancées dans la reconnaissance des troubles auditifs

Premier professeur sourd

1720-1725

Étienne DE FAY (1670-1750)

Il est né sourd dans une famille noble, puis placé chez les moines, à l’Abbaye St Jean, à Amiens. Il étudie la mécanique et l’architecture. Devenu architecte, il est chargé de dessiner de nouveaux bâtiments. En 1720 à 1725, il est le 1er professeur sourd connu en France qui instruit les enfants sourds, avant l’Abbé de l’Épée.

Il enseignera en utilisant les gestes. Bill Moody (l'une des figures les plus marquantes de l'histoire des sourds en France, précurseur de la langue des signes, il favorise leur émancipation lors du "réveil sourd", dans les années 70) écrit : "Il devient donc évident, à la fin de cette période, vers 1760,qu'Aristote s'est trompé! Quelques sourds ont pu être éduqués avec succès. On a découvert qu'ils sont intelligents et qu'ils peuvent apprendre un langage pour exprimer leur pensée. Mais il n'est pas question que ce langage puisse être autre que la langue orale des enseignants qui les éduquent. On ne conçoit pas que les sourds aient le pouvoir de communiquer autrement qu'avec le langage parlé, et il ne vient à personne l'idée de leur demander leur avis".

Pierre DESLOGES (1747-1799)

Il est devenu sourd à l'âge de sept ans à la suite de la variole. Il est relieur de métier, tapissier, colleur de papier pour meuble, Il n’a jamais vécu avec des sourds-muets : il ne connaît pas les signes et pourtant il est l'un des premiers a enseigné cet art. Il ne sait ni lire, ni écrire. Il n' a pas fait parti des élèves de l'abbé de l'épée mais défend la méthode de l'abbé. Il est l'auteur, en 1779, du premier livre connu écrit et publié par un sourd-muet. Il y décrit la vie des sourds-muets parisiens et y précise que "L'abbé de l'Epée n'a pas inventé la langue des signes mais l'a apprise directement auprès des sourds-muets qu'il accueillait".

CRÉATION DE LA PREMIÈRE DE LA PREMIÈRE ÉCOLE POUR SOURDS

1756

Avant l’arrivée de l’Abbé c’est l’espagnol Pedro Ponce de Leon, moine bénédictin du XVIe siècle, qui fut le premier d’Europe à instruire de jeunes enfants sourds muets à la lecture et à l’écriture, habituellement oubliés par les sociétés que j'ai cité dans la page Moyen-Âge.

De nombreuses personnes se sont engagées dans l'écriture, l'apprentissage de la langue des signes comme :

EN ANGLETERRE

  • En 1661, John Wallis (1616-1703) a publié un traité d'instruction des sourds. Il a avancé la pensée suivante : "l'apprentissage des gestes des sourds et leur utilisation pourraient être utiles pour leur enseigner "notre langage" entreprend d'apprendre l'anglais à un sourd-muet. Pour lui le passage par la lecture et l’écriture était indispensable à la compréhension de ce que les sourds pouvaient articuler. Il se mit à développer la symbolique des mains et du reste du corps pour améliorer l’apprentissage des mathématiques entre autre, mais tous ne peuvent recevoir telle source de savoir à cette époque.

  • Thomas Braidwood (1717-1806) a crée la première école publique pour sourds et muets en Grande Bretagne en 1760, à Edimbourg, en recourant à la méthode de Wallis.

EN Pays-Bas

Jean-Conrad Amman (1669-1724) a été considéré par les adeptes de la méthode orale du XIXe siècle comme le véritable créateur de la méthode. Ce médecin, né en Suisse et installé à Amsterdam, a été un des premiers à souligner l’importance de la lecture labiale et à évoquer "la voix modifiée par le larynx". La parole était un bienfait de Dieu. Il fallait que le sourd reproduise la parole des entendants. Son ouvrage écrit en latin, Dissertatio de loquela surdorum et mutorum, paru en 1700, devint une référence pour les adeptes de la méthode orale. Il a été traduit au siècle suivant par un médecin d’Orléans, Beauvais de Préau.

EN Allemagne

L’instituteur Samuel Heinicke reste le plus connu pour avoir créé une institution publique pour l’apprentissage des sourds muets. La ”méthode allemande” allait à l’encontre des techniques habituelles misent en place dans le reste de l’Europe, en s’attelant sur l’importance de “l’articulation artificielle” et le pouvoir de la parole pour extériorisé la pensée intérieure, rabaissant l’alphabet mimétique à un moyen auxiliaire.

En France

Jean Massieu, premier enseignant sourd rémunéré par l’État en 1790 qui fut instruit par l’abbé Sicard et resta fidèle même dans les moments les plus durs de l'abée.

Quelques autres personnalités sourdes marquent l’histoire des Sourds :

  • Madeleine le Mansois, en 1776, obtenant du Parlement de Paris le droit de se marier avec l’époux de son choix,

  • Pierre Desloges qui écrit en 1779 un livre décrivant une communauté où existe une solidarité,

L'Abbé de l'Epéé (1712-1789)

C’est entre 1760 et 1762 que Charles-Michel de L’Épée fera la rencontre de deux sœurs communiquant justement par ce système de signes. Il étudiera avec elle cette langue, jusqu’à la posséder, et ouvrir sa maison à des élèves sourds. Son établissement, situé rue Thérèse à Paris deviendra le point de départ où sera mis au point un alphabet spécifique. Il accueillera jusqu’à une soixantaine d’élèves et 19. Ses disciples ouvriront des écoles dans toute la France où sera enseigné l’alphabet complet signé qu’il a élaboré. En 1791, l’Assemblée nationale reconnut deux ans plus tard son œuvre. Bill Moody (l'une des figures les plus marquantes de l'histoire des sourds en France, précurseur de la langue des signes a favorisé leur émancipation lors du «réveil sourd», dans les années 70). dit "Enfin, l'Abbé de l'Epée s'est battu et a réussi à imposer à l'opinion l'idée que les sourds sont des hommes comme les autres".

Information complémentaire

Louis XVI a eu l’intérêt de la langue des gestes. En 1778, il reconnut lui-même officiellement les bienfaits de l’école de l’abbé de l’Épée.

Le roi promulgua un arrêt de son Conseil :

"Étant instruit du zèle et du désintéressement avec lequel le sieur Abbé de Épée s’est dévoué depuis plusieurs années à l’instruction des Sourds et Muets et du succès presque incroyable de sa méthode "… Conseil décidait "d’étudier les moyens les plus propres pour former dans la ville de Paris un établissement d’éducation et d’enseignement pour les Sourds et Muets de naissance". Malheureusement la révolution n'a pu permettre au roi de localiser l’établissement dans le monastère des Célestins comme il l'avait espéré.

Il fallut attendre la Révolution pour que le souhait de Louis XVI se concrétise en 1791.

Claude Deschamps dit l’Abbé Deschamps (1745-1791)

Lorsqu'il a été chapelain de la cathédrale d’Orléans, rencontra par hasard un sourd-muet de naissance qui décida de sa vocation. Il fonda en 1775 une petite école pour quelques enfants sourds-muets pauvres afin qu’ils apprennent la parole et la lecture sur les lèvres. Auteur de "léducation des sourds et muets", il le publia en 1779. S’il ne suivait pas les préceptes de l’abbé de l’Épée, il recourait cependant pour son enseignement aux signes, à l’écriture et la lecture.

Il montrait beaucoup de respect pour l'abée dans des écrits :

"Par cette langue des signes, il a trouvé l'art de peindre toutes les idées, toutes les pensées, toutes les sensations... Les idées abstraites comme celles que nous formons par le secours des sens. Tout est du ressort de la langue des signes. Il était réservé à un génie aussi vaste que le sien d'inventer une langue des signes qui pût suppléer l'usage de la parole, être prompte dans son exécution, claire dans son principe. Voilà ce que l'abbé de l'Épée a exécuté avec l'applaudissement général et le plus mérité. Quelle belle que soit sa méthode, nous ne le suivons point, fondés sur ce que nous croyons nos principes moins compliqués, plus faciles à être saisis, beaucoup moins multipliés que ceux des signes, persuadés d'ailleurs que notre méthode, dans ses effets, produit au moins autant d'avantages".

Pour le langage des signes il nous laissera cette phrase :

"Les signes sont naturels à l’homme, personne n’en disconviendra ; mais aussi personne, sans doute, ne les regardera comme plus naturels que la parole ; autrement, pourquoi Dieu nous l’aurait-il donnée préférablement aux signes ? "

L’Abbé SICARD (1742–1822)

Prête et pédagogue, il est formé à l’école de l’Abbé de l’Épée à Paris et en devient le premier directeur à la mort du fondateur.A moment du procès du Roi (en 1793), il se proclame Royaliste. En conséquence, il sera écarté de la direction de l’institut. Son élève sourd, Jean MASSIEU, le suit pour devenir le second professeur sourd après Étienne DE FAY. Grâce à l’intervention de Jean MASSIEU et de ses élèves sourds, il fut sauvé de la guillotine.directeur de l’Ecole des sourds et muets de Bordeaux dès 1786. A la mort de Charles Michel de l’Epée, Sicard s’oppose à la nomination de l’abbé Masse pour lui succéder. Un concours est alors organisé, Sicard s’y rend avec son meilleur élève, Jean Massieu en 1790. Sicard est choisi et devient Premier Instituteur (directeur) de l’Institution de Paris le 4 avril 1790. il n’enseigne pas aux élèves. Monarchiste et réfractaire, Sicard est emprisonné et échappe de peu aux Massacres de Septembre 1792. Il est condamné à l’exil en 1797 par le Directoire. Durant cette période, c’est Massieu qui le seconde. Il obtiendra ce que l'Abbé de l'EPEE n'a jamais pu obtenir, la reconnaissance totale par le gouvernement des institutions scolaires pour les Sourds. En 1791, la convention décide de prendre en charge les institutions de Paris et de Bordeaux.

NAISSANCE DU TERME ORTHOPÉDIE

1741

Nicolas Andryde BOISREGARD (1658-1742)

C'est un médecin et homme de lettres français. Surnommé «"le père de la parasitologie" publie en 1741, à plus de 80 ans, l'orthopédie, ou l'art de prévenir et de corriger les enfants dans les difformités du corps. Il crée alors le terme orthopédie avec deux mots grecs (ortho : droit ; pais, paido : enfant).

L'importance d'Andry repose principalement sur le fait qu'il a reconnu l'utilité d'étudier les difformités du corps chez les enfants en tant que sujet spécial. Son livre l'orthopédie, publié à Paris en 1741, a donné naissance à un moyen de penser, à un mot nouveau très important, et aussi à un emblème frappant qui a été adopté mondialement, pour indiquer la spécialité moderne de la chirurgie orthopédique. Nicolas Andry analyse les malformations et comprend les principes biomécaniques du système ostéo-musculaire. Il est fervent partisan d'une thérapie par le mouvement (kinésithérapie). L'orthopédie demeure essentiellement médicale. Son orthopédie se rapproche d'une pédiatrie au sens moderne, en englobant le traitement des tics, de la chlorose (anémie), maladies de la peau et des phanères, troubles de la parole (zézaiement, bégaiement...), etc.

LE MOT HANDICAP

1754

Ce terme a dérivé, attaché aux courses hippiques, d'abord entre deux chevaux, puis dès 1786 à des courses de plus de deux chevaux. Il s'agissait d'égaliser les chances des concurrents en imposant aux meilleurs chevaux de porter un poids supplémentaires.

Dans son Manuel de l'amateur de courses (1827), Thomas Bryon écrit : « Une course à handicap est une course ouverte à des chevaux dont les chances de vaincre, naturellement inégales, sont, en principe, utilisées par l'obligation faite aux meilleurs de porter un poids plus grand. » Ainsi, on voit apparaître la notion d'égalité de chances.

LES GRANDES NOUVEAUTÉ EN PSYCHIATRIE

bien qu’identifiées en tant que telles, les maladies mentales ne sont pas séparées des autres maladies (physiques)• les traitements restent dans la ligne de la théorie des humeurs mais, néanmoins :– les soins hospitaliers se développent– des traitements « psychologiques » apparaissent– l’intérêt pour ces maladies particulières permet de proposer de nouveaux traitements.

Des thérapeutiques « innovantes »L’hydrothérapie (traitement cataractique Des thérapeutiques « innovantes »Un traitement des hallucinations

Développement de théories nouvelles•Franz Anton MESMER (1734-1815) : le magnétisme animal– influencera le développement de l ’hypnose.

Gall (1758-1828) et la phrénologie– le fonctionnement humain repose sur différentes facultés intellectuelles et morales– chacune de ces fonctions est précisément localisée à une région particulière du cerveau– la cranioscopie permet de localiser ces fonctions– certaines de ces idées se retrouveront dans la recherche des localisations cérébrales des fonctions nerveuses

Angleterre début du XVIII° siècle• William BATTIE (1703-1776), administrateur de Bedlam à Londres, constate l’état d’abandon des insensés• fonde le « St Luke’s hospital for the lunaticks »– chambre individuelle pour chaque malade– personnel qualifié

en France– 1785 : circulaire instaurant la prise en charge des insensé dans des « asiles qui leur sont destinés »– 1788 : rapport de TENON sur la réforme des hôpitaux– 1791 : Joseph DAQUIN « La philosophie de la folie »

A partir de 1780

Philippe Pinel

Philippe Pinel (1745-1826)

Il commença de soigner un de ses amis atteint de manie aiguë.Il invente la psychiatrie et des traitements doux pour remédier aux violences dont les personnes déséquilibrées étaient victimes. Philippe Pinel est resté dans la légende comme le libérateur des aliénés mentaux dans les asiles de la Révolution française. On reconnaît à Philippe Pinel un rôle précurseur dans l’élaboration de nouvelles pratiques thérapeutiques pour le traitement des "insensés". Il a opéré une véritable révolution dans le traitement des aliénés, substituant aux chaînes et aux brutalités un en régime de douceur et complétant d'humanité l'œuvre de charité chrétienne entreprise par Saint Vincent de Paul deux siècles plus tôt, et ouvrant une ère nouvelle dans les rapports des malades mentaux et de leur encadrement médical. En 1795, à l'hôpital de la Salpêtrière à Paris, les aliénés sont libérés de leurs chaînes sous les yeux de Philippe Pinel. Ce fondateur de la psychiatrie française croit en un traitement avec compassion et patience, plutôt qu'avec cruauté et violence.

BATH FAUTEUIL ROULANT

1783

John Dawson de Bath

Il est l'inventeur d' un fauteuil roulant et donna le nom de sa ville à son fauteuil. Le ''Bath Chair'' était un modèle soutenu par deux roues reliées un par essieu sous le siège,avec une petite roue pivotante devant le repose-pied de support. Le fauteuil roulant Bath avait deux grandes roues à l’arrière et une petite à l’avant. L’utilisateur dirigeait la chaise par une poignée rigide, mais tous les modèles de Bath devaient être poussés ou tirés par un âne ou un cheval ou par une personne, car ils étaient lourds. Le fauteuil roulant Bath s’est vendu plus cher que tous les autres modèles de fauteuils roulants pendant 40 ans.

À cette époque, la ville de Bath était une destination thermale populaire pour les malades et les handicapés de toute la Grande-Bretagne et d'Europe qui recherchaient le confort et la guérison des eaux minérales et de la thérapie physique qui y étaient proposées. Pour répondre à la demande créée par ces visiteurs immobiles désireux de se baigner, plusieurs fauteuils roulants ont été conçus et mis en location. Une belle apogée financière pour ce créateur à cette époque.

LES INSTITUTIONS NATIONALES

Un décret proposé à l'Assemblée Nationale le 21 juillet 1791 puis adopté le 29 juillet 1791.

L'Institution nationale des sourds-muets est née, elle était basée aux Célestins.

Les trois points essentiels de ce décret :

  1. La surveillance de l'établissement officiellement confiée au département de Paris.

  2. Le lieu officiellement désigné : les Célestins. L'institution fonctionnait sur le principe de l'internat pour les élèves.

  3. Il était nécessaire de réunir dans un même lieu les sourds et les aveugles.

Deux mois après la fondation officielle de l'Institution des sourds-muets créée l e 28 septembre 1791 celle des aveugles qui rejoignent les sourds aux Célestins. Cette cohabitation sera mouvementée car Sicard est un religieux, royaliste, Valentin HAÜY (premier instituteur des aveugles, 1745-1822) est un laïc, révolutionnaire. SICARD sera arrêté en août 1792 et échappera de justesse aux exécutions des 1 et 2 septembre 1792. Mais la rupture est consommée, les deux Institutions se séparent en mars 1794.

Les aveugles restent aux Célestins, et es sourds s'installent rue Saint-Jacques dans l'ancien séminaire Saint-Magloire (actuel INJS 15: Institut National des Jeunes Sourds)


CRÉATION DE L’INSTITUTION DES ENFANTS AVEUGLES

1791

VALENTIN Haüy (1745-1822)

Il a toujours été proche des aveugles et plusieurs événements, on montré sa détermination à entreprendre sur l'apprentissage à l'instruction aux aveugles on peut citer celui de mai 1784, sous le porche de l'église Saint-Germain-des-Présil rencontra un jeune mendiant aveugle. Il lui posa dans le creux de sa main une pièce d'un montant élevé. Le jeune homme lui fit remarquer qu'il avait dû se tromper en lui donnant une pièce de trop de grande valeur. Valentin Haüy comprit alors qu'à l'aide du seul toucher, le jeune aveugle avait été capable de "lire" sa pièce. Ce jeune homme fut aussi son premier élève.

Planche à composer - Machine à impression

Son école est devenue l'Institution des jeunes aveugles par décret de l'Assemblée Constituante en 1791. Elle a été la première école pour aveugles et a servi de modèle dans le monde entier. Il fut l'un des premiers à s'intéresser à l’inclusion sociale et culturelle des aveugles, il est le fondateur de l’actuel Institut National des Jeunes Aveugles (INJA). Homme de lettres pratiquant outre le latin, le grec et l’hébreu, une dizaine de langues vivantes, il fut professeur du Bureau Académique d'écriture et interprète du roi pour les langues espagnole,italienne et portugaise. Choqué par un spectacle donné par de jeunes aveugles à la Foire de Saint Ovide, où ces derniers sont largement moqués, décide de se mobiliser en faveur des personnes aveugles ou malvoyantes. C’est ainsi qu’il fonda à Paris en l'Institution des Enfants Aveugles (première école pour les enfants déficients visuels) qui existe toujours sous le nom d’INJA. La grande idée de Valentin Haüy était de permettre aux aveugles d’accéder à la lecture. méthode, il apprit à ses jeunes élèves aveugles à lire, à composer des phrases, à acquérir des rudiments d’orthographe et à faire du calcul.