Les souvenirs, et en particulier les souvenirs d’enfance, ont ceci de particulier qu’ils ne sont pas toujours cohérents. Petits, une pièce d’un événement a pu nous échapper – nous étions trop jeunes pour le comprendre ou bien les adultes ont jugé bon de ne pas « tout » nous dire. Plus grands, sans parler de ses fameux « trous », il arrive que notre mémoire ait opéré son propre tri sélectif et ne nous donne pas accès à l’intégralité du puzzle.
Au moment de revenir sur son passé, face à des souvenirs parcellaires, on peut être tenté de savamment les reconstituer, d’enquêter pour les embrasser dans leur ensemble afin de leur rendre une logique parfaite.
Ou bien… on peut décider que l’incohérence n’a, en l’espèce, aucune importance parce qu’ainsi vont les souvenirs et que la brume du temps passé en fait toute la nébuleuse beauté.