J’ai chez moi un fascicule relié à la diable et intitulé « Mémoires d’une petite fille ». « Bonne Mic », mon arrière-grand-mère, l’a écrit juste avant de disparaître ; mon grand-père, mort aussi depuis, l’a préfacé. Ce livre de rien du tout est immensément précieux. Je l’ouvre, je le referme, je l’ouvre… De ses pages surgit à chaque fois tout un monde englouti. J’y croise des personnages drôles ou tragiques et… ce sont mes aïeux ; j’y rencontre des petits enfants que je n’ai connus que vieillards ; des ancêtres dont je n’aurais jamais entendu parler sans ces quelques pages s’animent soudain sous mes yeux. Un enchantement (peut-être même un sortilège).