ChatGPT (ou d’autres robots dopés à l’Intelligence Artificielle) peut-il écrire le livre de votre vie ? La question se pose, bien sûr, vu les prouesses dont on sait le système capable.
Pour y répondre, le mieux c’est encore d’essayer.
Partons du résumé, succinct, d’une existence fictive :
« Je m'appelle Marguerite. Je suis née en 1944 à Dijon, mes parents étaient professeurs. J'ai eu trois frères et sœurs. J'ai fait carrière à la Poste. Je me suis mariée en 1968 et j'ai eu trois enfants. ChatGPT, pouvez-vous écrire l'histoire de ma vie ? »
Le robot peut, à l’évidence.
Mes trois lignes de départ se transforment en vingt lignes. Le récit se tient, le style est un peu plat (avec pas mal de répétitions) mais ce n’est pas si mal. À ceci près que le robot fait preuve d’une imagination débridée : j’apprends, entre autres choses, que ma Marguerite « était une enfant curieuse et avide de connaissances », qu’elle « aimait apprendre de nouvelles choses et était très studieuse », qu’à La Poste, elle a « rapidement gravi les échelons et est devenue une employée de haut niveau dans l'entreprise », son travail l’amenant « à voyager à travers la France et à rencontrer de nombreuses personnes intéressantes. »
Bref. Ce n’est pas convainquant. Je recommence donc, avec la même requête assortie de la demande de s’en tenir aux faits. Je suis (un peu) entendue : le texte proposé est plus court. Mais le naturel du robot est revenu au galop. Marguerite est entrée à La Poste « après ses études secondaires » (ah bon ?) ; aujourd’hui, elle « est à la retraite et profite de ses années dorées en compagnie de sa famille et de ses amis » (je suis ravie pour elle).
Un robot très bavard
Rien à faire. ChatGPT est un brodeur invétéré ! Alors tant qu’à faire, je formule un nouveau souhait : qu’il me raconte la vie de Marguerite sans se restreindre et à la manière de Victor Hugo. Le résultat, écrit en trois secondes, est un poème (un vrai). Pour le plaisir, en voici la première strophe (sur cinq) :