Il arrive fréquemment que l’on fasse appel à moi alors qu’un livre a déjà été bien entamé. Mon rôle alors tient plus du conseil que de l’écriture à proprement parler.
Quand on se raconte, avoir besoin d’un œil extérieur n’a rien d’exceptionnel. Il y a tant de sujets sur lesquels on risque, à un moment ou à un autre de manquer de recul :
• Le sens et la cohérence : écrire ses souvenirs, c’est être en terrain archi-connu. Les ellipses s’invitent vite dans le récit (vous qui racontez, vous savez reconstituer ce qui manque, mais pas toujours votre lecteur), des explications s’imposent pour d’autres générations que la vôtre, les informations ne sont pas toujours données dans le bon ordre…
• Le style : il peut avoir besoin d’être enrichi ou harmonisé, des dialogues peuvent tomber à plat…
• La construction : il n’est pas toujours évident d’architecturer un récit, de le découper en chapitres sans le déséquilibrer, d’ordonnancer le récit en suivant une ligne (chronologique ou thématique ou impressionniste…).
Sur tous ces sujets, un biographe peut apporter son soutien, suggérer des modifications, aider à trancher en cas de doutes. Quand je fais des interventions de ce genre, plus « légères » que l’écriture d’un livre à partir de rien, c’est toujours un moment d’échange qui me plaît beaucoup.