Date : 13/02/2024 au 14/02/2024
Participants : Benjamin, Hélène, Jérôme
Activité : Sortie spéléo
Cavité : Grotte du Neuvon
Lieu : Plombières-lès-Dijon, Côte-d'Or
Texte : Jérôme
Le Neuvon est un fleuron de la spéléologie « proche » de Paris, avec son total de 23 km de réseau et son point le plus éloigné, le « terminus 1983 », à près de 7 km de la base des puits.
Encore une fois, merci à Ben et à tous les spéléologues qui ont œuvré si dur pour percer la Porte des Etoiles et rendre cette cavité accessible aux non plongeurs.
Le Neuvon fait partie des grottes où les plus actifs du club aiment aller, retourner, aller toujours un peu plus loin.
Il faut bien avouer que si, jusqu’à la salle du Putsch, voire au réseau de la Porcelaine, le cheminement est assez évident, la suite peut vite devenir paumatoire…
Il faut bien avouer aussi que si, techniquement, il n’y a rien de méchant - à part le pendule et la vire après le pont de singe qui sont un peu pénibles - et que, une fois en bas de la cathédrale, il n’y a presque plus de cordes (lesquelles sont en fixe) ; il s’agit tout-de-même d’une cavité engagée, par sa longueur, sa durée. Et par durée, ne pas entendre que la résistance physique : quand on est à plus de 10h de l’entrée, il faut ne faut pas perdre de vue que la première équipe de secours n’arrivera pas avant presque 24h…
Si, l’année dernière, une traversée du Verneau avait été envisagée sans trouver sa place dans le calendrier, que le -1000 du Berger avait été (presque) atteint par deux combattants des ténèbres, il n’y a, pour l’instant, pas de très grosse sortie de prévue et celle-ci restera peut-être comme la plus grosse de l’année.
Quand on est dans la Galerie des Charognards, après le Fakir et le Y, les traces de passage deviennent légères et on a la belle sensation d’avoir dépassé le stade de la « classique », comme quand, en montagne, on dépasse les chemins balisés et qu’on y retrouve la solitude.
Pour résumer en chiffres : 15+7+11 = 33 heures TPST…
L’aller…
15 heures de spéléo le samedi : Hélène s’améliorant en permanence à l’équipement, un petit deux heures pour descendre. A partir de là : 1h30 pour aller jusqu’à la salle du Putsch ; Fakir atteint après 4h20 ; Y atteint après un peu moins de 7h, terminus atteint environ 3h30 plus tard.
Terminus ? Vraiment ? Pas une certitude. A priori, il n’était pas loin. Avec de l’eau à la taille, nous nous sommes arrêtés à une voute qui obligeait à mouiller le ventre pour passer.
Pour une arrivée à la cabane vers 9h, ça fait la pause bivouac à……minuit, une fois revenu du Y. En prenant le temps de manger, mais sans fioritures, et sans se perdre…
Bivouaquer
Alors même que la topo semble indiquer de belles galeries larges, le nombre de spots de bivouac est plus que limité : • La Cathédrale : « tente » en couvertures de survie et possibilité de plusieurs matelas. Mais humide et boueux ; • Le Fakir : aménagé avec une tente (3 places), une bâche tendue pour éviter les gouttes ; possibilité d’un ou deux matelas hors de la tente. Ne pas toucher à la 1ère tente, qui est la tente du club, pour les gars qui continuent l’explo ; • Le Y : terrasse surélevée par rapport à la rivière – une niche à peu près plate pour 2-3 personne, possibilité d’éloigner de quelque mètres un ronfleur ou un dormeur supplémentaire solitaire. Malgré la rivière à proximité, le coin est « relativement » confortable ; • Pour le reste…Pas grand-chose ! tout n’est qu’amas de blocs ou rivière. Pour un bivouac au retour, il faut revenir jusqu’aux galeries sèches avant la salle du Putsch…D’où l’intérêt de limiter les groupes.
Revenir…
Après 15h de marche, souvent dans de l’eau jusqu’aux genoux, à contre-courant, une trop courte nuit (5h30), le retour est plus laborieux. Dans les galeries sèches après la salle du Putsch, les cuisses commençaient vraiment à dire « non » et il faudra une bonne heure de plus (qu’à l’aller) pour rallier la Cathédrale puis - durée censurée ! - pour remonter et déséquiper pour Jérôme, pour lequel, si ce n’était pas un baptême du feu, ce dût être le bizutage d’un large panel de c…lles qui peuvent arriver (à commencer par une pédale qui n’était plus bien réglée).
Juste un petit conseil : si à la base d’un puits il y a une pierre sur la corde pour la « tendre » et faciliter la remontée, que celui qui déséquipe pense…à enlever la pierre pour pouvoir ravaler sa corde….Oups…
Que d’eau, que d’eau….ou pas…
Cette fin d’hiver 2024 est très pluvieuse. Heureusement, une absence de pluie dans la semaine précédente avait fait baisser les cours d’eau. A Plombières-les-Dijon, le débit de l’Ouche était celui d’un mois de février moyen. https://www.hydro.eaufrance.fr/sitehydro/U1324010/fiche L’échelle de la Combe aux prêtres affichait de l’ordre de 30 cm.
Concernant le Neuvon, l’échelle de relevé (au niveau de la galerie ????), indiquait 43 cm mais, ailleurs, le niveau ne semblait pas significativement haut (peut-être au niveau de la galerie de la Porcelaine).
De fortes précipitations étaient attendues le dimanche matin. Et ce sont bien 13 mm de pluie qui sont tombés à la station météo d’Ancay entre minuit et 11h30, https://www.infoclimat.fr/observations-meteo/temps-reel/ancey/000LM.html , nous inquiétant pour passer le Fakir, réputé comme pouvant siphonner. Obstacle passé à 11h30 sans que le niveau d’eau ce soit élevé. Un nouveau relevé à l’échelle, vers 15h30, a même montré une légère baisse du niveau depuis la veille.
Le bon plan (du Routard)
Pour le terminus 1983, le bivouac au Y semble la meilleure option. Pour la veille, nous hésitions entre : • descendre le vendredi soir à la Cathédrale et y dormir, quitte à ce que les Complies soient chantées à une heure très avancée de la nuit, • bivouac dans la cabane, à la surface : peut-être bien en été, mais pas optimum début février, • finalement le choix s’est porté sur un agréable, charmant et très bien équipé AirBnB à Pouilly-en-Auxois, à quelques encablures de la sortie d’autoroute : la Maisonnette de Mamie.
Le choix de s’assurer une nuit confortable avant l’effort a été judicieux.