UN SECOND WEEK-END DANS LE VERCORS 

Gour fumant et Faux gour

Infos

Compte-rendu

Le WE s’annonce dense mais autant encore en ajouter…Après un RDV à la gare de Chambéry en début d’après-midi le GPS est dirigé vers Gour Fumant pour une mise en route et une initiation.

Gour Fumant fait partie des belles classiques de découverte, en plein cœur du Vercors, à proximité du site nordique d’Herbouilly à quelques minutes de marche sur le bord de la RD 22.

Connu pour « fumer » en hiver, cette cavité a la particularité d’avoir deux accès, permettant à deux équipes de progresser en même, temps. L’accès dit du faux Gour se situe au fond d’une grande doline. Le « vrai » Gour commence par un petit ressaut de deux mètre qui pourrait presque se descendre sans corde. Attention toutefois à prévoir la remontée : ça glisse…

La suite est une succession de petits puits faciles à équiper, idéaux pour une première expérience en la matière.

La Faux Gour débute par un puit de plus grande dimension, bien adapté pour une découverte des techniques sur corde, et lesquelles ! Avec une corde trop courte l’un des premiers exercices fut même un passage de nœud….

Nous aurions bien aimé nous retrouver à la jonction des accès, et surtout passer la fameuse « boite aux lettres » mais une heure limite (pour une fois respectée) avait été fixée afin d’arriver à des horaires convenables chez François, spéléologue averti, explorateur du réseau des Chuats et, surtout, propriétaire du gite « le séchoir à Noix » à St Laurent-en-Royans.

Gournier

Infos

Compte-rendu

Accrochée dans une falaise, à 600 m d’altitude, à la limite entre une couche de marne et la couche supérieure de Calcaire du plateau de Presles, la grotte de Gournier, avec un développement connu de 18 km (c’est ce qu’indique grottocenter, mais je ne sais pas trop où sont les 18 km) est réputée être l’une des plus belles rivières souterraines de France. Son réseau fossile, aux dimensions impressionnantes est également intéressant, tout comme sa particularité première (et seule difficulté) : l’entrée par un lac de 40m au bout du chemin touristique (et une petite vire glissante ensuite). L’autre particularité, à laquelle sont peu habitués les spéléologues : il s’agit d’une grotte…qui monte…En effet, on entre au niveau de l’exutoire de la rivière et progresse en la remontant, la cascade de 12m, objet de nombreuses convoitises, se situe à quelques +100m de l’entrée.

Tous les ingrédients pour ne pas passer inaperçu auprès des grottes touristiques de Choranches, ou devoir presque aménager un port au bout du lac les jours de grande fréquentation sont réunis.…L’avantage est qu’il n’est pas rare de profiter de l’équipement d’autres groupes.

L’objectif habituel de Gournier est la cascade de 12 m. D’un accès techniquement aisé, pas long sur la topo, toujours debout, il faut tout de même compter pas moins de 6-8 H l’aller-retour, dont 4 heures dans la rivière lorsqu’on en prend l’accès n°2. Et celle-ci est d’autant plus fraiche que quelques passages obligent à se mouiller complètement.

Pour benjamin, Hélène et Jérôme, il s’agit d’une seconde, en espérant, pour les uns enfin trouver la rivière pour d’autre atteindre la C12. Pour Jordan, c’est une « initiation »…sans néoprène : chapeau !

Passée la vire, la grandiose salle des fontaines, avec ses nombreux gours photogéniques, se dévoile au bout de 600m et 2 heures. Le 1er accès à la rivière se situe 100 m plus loin, dans un amas de bloc. Assez exposé, ce n’est pas le plus utilisé ni le plus facile à trouver.

Le deuxième accès se situe 300 m plus loin, dans le fond d’une sorte de doline, dans l’assez reconnaissable salle à manger. Reconnaissable car cette salle ressemble à un vaste entonnoir qu’il faut descendre de quelques dizaines de mètres. Entre deux, on aura passé la cascade rouge, avec une petite escalade facile (et une corde à nœud bouffée qui n’est plus en service).

L’accès à la rivière s’effectue en néoprène, sans combinaison (autant la garder sèche pour le retour). Un spit permet d’accrocher un sac ou tout autre repère pour le retour, tout comme un cairn concrétionné indique le chemin dans les quelques blocs qu’il faut remonter pour retrouver la galerie fossile. Une fois dans la rivière, après avoir remonté quelques marmites et cascadettes, on arrive à une série de mains courantes de via ferrata permettant de se tenir (à peu près) hors de l’eau, sauf au pied d’une cascade de 6 mètre où il n’y pas le choix : une brasse s’impose pour traverser et rejoindre des barreaux (très glissants, utilisation des longes indispensable) permettent de remonter une cascade de 6 mètres. Les derniers 3-4 mètres se remontent en opposition, plus impressionnante vue d’en bas que difficile ou exposée. Un rappel débrayable au retour sera tout de même plus que recommandé (de mémoire 2 broches en place).

Le grand chaos se passe grâce à une corde en fixe trouvant une petite vire rive droite avant de redescendre dans la dernière partie (très aquatique) avant la C12. Cette dernière s’annonce, de prime abord, peu réjouissante car longue, froide et profonde, voire à la nage (« ça va les mains moi chef ? »)… Seule la 1ère «marmite » est un peu délicate mais peut se passer sur le côté, avec de l’eau à la taille. Le reste donne de l’eau pas plus haut que les cuisses jusqu’au tonnerre assourdissant de la cascade de 12 m et son impressionnante échelle de barreaux de via ferrata pour la remonter.

Retour par le même itinéraire, sauf pour les plus engagés qui continueront vers de plus amples aventures…

Antre de venus

Infos

Compte-rendu

Le 30 octobre, nous avons prévu une plus petite sortie afin de pouvoir se reposer de la veille et se préparer au lendemain.

Après avoir pris notre temps le matin, rendez-vous est donné à 12h30 à Marion et Garry qui nous accompagnerons tout le long de la sortie. Nous nous retrouvons à l’heure prévue au parking de l’hôtel de la Prairie, au hameau des Giraud.

Le repas est avalé, puis direction l’Antre de Venus. La randonnée comporte un peu de dénivelé, +200m sur 1100m de distance. Nous mettrons quelques minutes à trouver l’entrée qui se situe sur la gauche, le petit chemin est identifié par un bâton peint en rouge ainsi qu'un cairn.

Tout le monde se prépare, Helene et Jerome s’engouffrent dans la cavité qui commence par un ramping de quelques mètres donnants sur un puit de 14m. Les points d’amarrages sont difficiles à trouver, Benjamin prend alors la première position de l’équipée pour équiper la tête de puit sur un spit et un amarrage naturel.Le puit est censé être fractionné, seulement la corde est trop courte, une bonne partie à été utilisée pour la main courante en amont et nous soupçonnons que le puit soit un peu plus profond que prévus. La décision est prise de le descendre en une fois, les pieds en avant pour éviter que la corde frotte. C’est la 1ere décente en rappel de Marion et elle se débrouille comme une cheffe.A partir de là, plus besoin de corde, nous nous baladons dans ce couloir très richement concrétionné en terme de quantité et de variété.Nous observons plusieurs puits descendants et remontants non topographiés et qui n’ont pas l’aire d’avoir déjà été équipés, ça donne des envies d’exploration !Nous passons ensuite par une série d’étroitures donnant sur l’avant dernière salle (avec quelques aragonites) où nous décidons de faire demi-tour au vu de l’heure qui avance. Marion, Garry et Jordan rebroussent chemin ; Jerome et Benjamin partent quelques minutes dans la dernière étroiture observer la dernière salle, la salle chevalier, pendant qu’Helene les attends.En avançant chacun à notre rythme, nous arrivons au final ensemble au pied du puit de sortie.Dans le sens de la remonter, la corde frotte, benjamin installe une déviation, son passage sera une première pour plusieurs d’entre nous, notamment pour Marion qui faisait également son baptême de remontée sur puit.

Après avoir déséquipé, nous faisons la randonnée dans l'autre sens, de nuit, avec près d’une heure de retard sur le programme prévu. Cela ne nous a pas empêchés de festoyer autour d’un bon repas préparé par nos hôtes à l’occasion de l’anniversaire d’Hélène !

Chuats 2 - Terminus Aladin

Infos

Compte-rendu

On retourne aux Chuats. Parce qu'on a beaucoup aimé notre sortie de la semaine précédente. Parce que le réseau est immense et qu'il y a beaucoup de belle spéléo a faire, parce que Steven et Zoé nous ont à nouveau guidé et on les en remercie. Cette fois-ci, on visitera l'extrême sud du réseau.

Nous arpentons le plateau de Font d'Urle sous les bourrasques fraîches matinales. Au bout d'une demi-heure de marche, nous arrivons au bord de l'entrée, protégée d'une tôle. Des choucas tournoient au-dessus de nos têtes. On comprend mieux l'origine du nom Chuats quand on sait qu'il désigne ces oiseaux tout de noir vêtus dans le patois local.

Ce petit trou ne paye pas de mine. Et pourtant, après une descente dans trémie protégée de multiples grillages, nous déboulons devant un puits de grande envergure, superbe. Plus de 70m de descente s'annonce, fractionnée et coupée d'une main courante aérienne. La team Steven-Zoé prodigue de super conseils aux nouveaux, j'y reviendrai à la fin. La grande verticale équipée en double, youpi! … Sauf quand tu te retrouves coincé car les deux cordes se sont entremêlées !

A la base de la voie royale, une belle surprise nous attend. Une jolie zone de sapins d'argile, de bonne constitution - près d'un mètre pour les plus grands - dont certains, les plus chics, arborent leurs rayures stratifiées.

Paléo-siphon ou shunt, chacun son choix. Je m'épargnerai la mare. On se retrouve tous au bivouac pour le dej. Comme à Mouch'tiques la semaine dernière, un bivouac proche de l'entrée. C'est la même histoire. Avant que la Voie Royale ne soit découverte et désobée, il fallait passer par je cite "l’infâme entrée historique que plus personne ne fera jamais", sauf à être maso peut-être.

On passe devant le Taureau qui boit dans son gour puis après quelques galeries plus modestes, le collecteur fossile de Quint. Wow, c'est archi-concrétionné. Longues fistuleuses, gours cristallisés, formations rocheuses dorées et caramel. Et ces aragonites qui aussi fragiles soient-elles se sont magnifiquement développées. Toutes ces merveilles sont bien protégées et on suit le balisage jusqu'au terminus Aladin. Personne n'a tenté de frotter la lampe pour ouvrir un passage. Si ça se trouve les trois souhaits ont déjà été formulés, on n'est pas du coin après tout.

On prend le temps de faire une photo de groupe, exercice difficile sans trépied - jugez-en par vous-même. On refait le trajet en sens inverse, tous par le shunt du paléo-siphon qui n'amuse plus grand monde la deuxième fois.

Retour express à la voiture poussés par les puissantes rafales de vent qui balayent le plateau. Seule une crevaison plombera un peu notre enthousiasme.

On retiendra que cette sortie est un must du réseau des Chuats et qu'il faut toucher son nez avec son mousqueton de longe pour ne pas faire de nœuds aux fracs :D