INITIATION VILLEJUIF ALTITUDE A SAVONNIERES

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Compte Rendu

Un baptême spéléo à Savonnières-en-Perthois.

Une première voiture (Charles, Hélène et Françoise) est partie vendredi en début de soirée et rentrée samedi en fin de soirée.

Benjamin et les trois débutants sommes partis vendredi à 21h et rentrés dimanche après-midi.

Nous avons dormi au gîte de l’association locale de spéléo à L’Isle-en-Rigault. Petit-déjeuner sympathique permettant à tout le groupe de faire connaissance et départ un peu après 9h. Un spéléo local (et locace !) nous guide pour trouver l’accès à l’entrée du Paquis. Nous rentrons peu avant 11h et nous dirigeons vers le secteur de Cornuant (Nord-Est des carrières), l’orientation étant facilitée par une cartographie actualisée et des marcages réflecteurs nouvellement mis en place à l’occasion de la réouverture.

Tandis que Benjamin, Hélène et Françoise installent trois cordes de descente (dont un départ en vire et une descente fractionnée) dans le gouffre de Cornuant (P15), Charles a préparé une courte voie d’entraînement pour enseigner les techniques de montée et de descentes aux trois débutants. Après avoir acquis ces essentiels, Gilles se lance sur la descente directe et Nicolas sur la vire, suivis de Marcela sur la fractionnée. Tous font un deuxième aller-retour pour pratiquer l’ensemble des techniques.

Nous pique-niquons sur place puis nous tournons résolument vers l’Avenir. Enfin, pas si résolument que ça… Le daltonisme des profondeurs nous affecte et nous partons dans la direction de la Besace en suivant les flèches orange, alors que nous devrions être sur le tracé jaune ! Quelques dizaines de minutes et centaines de mètres de carrière plus tard, l’Avenir nous sourit enfin. Benjamin part en tête (littéralement) suivi de Gilles, Hélène, Marcela et Nicolas, tandis que Françoise ferme la marche et Charles monte la garde. Le parcours est composé d’une série de six puits et rappels de taille modeste (2 à 8m de haut), parcourus par une rivière souterraine - ça mouille donc ! Quelques passages sont assez vertigineux pour le débutant que je suis, un pied sur chaque corniche de part et d’autre du vide, ou encore le dos en appui sur une paroi et les pieds de l’autre côté du trou… L’enseignement des techniques prodigué par Charles et l’entraide des collègues m’aident à garder confiance et le pied ferme. Après un méandre d’une dizaine de mètres, nous débouchons dans un puits grandiose (28m). Hélène et Françoise rebroussent alors chemin pour rentrer sur Paris avec Charles. Benjamin et ses trois stagiaires continuent dans le méandre qui se poursuit sur plusieurs dizaines de mètres après le grand puits, souvent les pieds dans l’eau. Nous pouvons y observer de belles concrétions en forme de coussinets sphériques sculptées par le ruissellement de l’eau sur la paroi. Un rapide aller-retour pour récupérer un pantin perdu en route et puis nous remontons tranquillement vers la sortie, Benjamin se chargeant de désinstaller la voie (une Dyneema donnant un peu de fil à retordre).

Arrivés en haut (autour de 21h), les bougies et couvertures de survie sont bienvenues pour nous réchauffer, avant de partir à la recherche du bivouac indiqué par le spéléo local, bien abrité des courants d’air. Nous y déposons les sacs et allons chercher les affaires pour la nuit à la voiture, l’occasion aussi de se changer, de se réchauffer un peu plus et de donner des nouvelles au monde extérieur, avant de nous enfoncer de nouveau dans les ténèbres de la carrière pour une quinzaine d’heures supplémentaires. De retour au bivouac, nous pouvons nous installer, mettre nos affaires à sécher et mettre en route le dîner au réchaud, tout en sirotant une bière. Le sommeil nous gagne vite. La nuit est plutôt fraîche pour moi…

Lever 7h30 le lendemain pour essayer de profiter au mieux de la matinée, avec l’objectif de reprendre la voiture à midi. Après le petit déjeuner et avoir rangé la plupart des affaires, nous nous mettons en marche pour le gouffre de la Sonnette. Pas trop de difficultés pour le trouver grâce au marquage et à la carte détaillée (compter les piliers !). Nous repérons deux voire trois entrées du gouffre et optons pour le grand puits (P30) en descente directe, car plus rapide. Alors que Benjamin a installé la corde et se prépare à descendre, une chauve-souris fait quelques tours autour de nous puis s’éloigne. Et vient le moment de la descente… Une boule au ventre, on vérifie une fois de plus que les noeuds sont bien faits, et c’est parti. Les parois s’éloignent, je commence à tourner sur moi-même, j’y vais tranquillement, en freinant de la main droite sur la corde. Du fait de ces freinages et surtout de l’élasticité de la corde après quelques mètres de descente, je me sens osciller comme une marionnette suspendue à un ressort. La descente se poursuit malgré tout bien et je mets finalement les pieds sur terre. Assez à l’aise, Marcela et Gilles descendent pour leur part plutôt rapidement.

Benjamin reprend le chemin de la sortie du puits en “pompant” sur son pantin (jusqu’à ce que la corde principale soit tendue) puis finalement décolle du sol et remonte. C’est ensuite le tour de Marcela, puis le mien, je suis le conseil de Benjamin en essayant de profiter de l’élasticité de la corde pour pousser sur les jambes de manière synchronisée avec les oscillations de celle-ci. Cela fonctionne assez bien, mais un peu de repos est tout de même nécessaire sur la fin de la montée. C’est Gilles qui ferme la marche, et nous sommes accueillis en haut par un groupe de spéléos des Vosges (à qui nous tentons sans succès de subtiliser un sac de cordes !).

Nous ne retrouvons pas le raccourci pris à l’aller et errons quelques minutes dans le dédale de la carrière avant de retrouver notre bivouac. Les affaires sont vite rassemblées et nous nous acheminons vers la sortie. L’heure est passée vite et nous nous rendons compte que nous ne serons à Paris qu’à 17h. Et c’est sans compter le nettoyage des équipements, qui devra se faire en deux étapes au local, faute de temps et de rivière sur le trajet.

Voici qui vient clôturer un week-end fort en émotions, en tout cas pour les débutants du groupe, qui aurons été agréablement surpris par la beauté et le mystère du monde souterrain et pleins de gratitude à nos quatre initiateurs pour leur patience, leur pédagogie et leur gentillesse.