RANDO KARSTIQUE ET GROTTE DU BERGER 

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Compte Rendu

Nous avions prévu lors de notre séjour début août dans le Var une initiation pour notre ami Stéphane, de Marseille. N’ayant pas eu le temps de la faire on se rattrape lors de ce séjour dans le Vercors.

Mercredi après-midi, Stéphane nous rejoint vers 15h à la glacière de Font d’Urle. Nous lui montrons le matériel et lui expliquons la progression sur corde. Très attentif aux moindres détails, il nous pose beaucoup de questions et semble assez à l’aise. On passe 2h sur la falaise au niveau des voies d’escalade, puis on fait un petit tour dans la glacière pour se familiariser avec l’environnement souterrain.

Repas et nuit dans notre cabane du Lauset, le lendemain on prévoit de refaire le Scialet Michellier qui nous semble pas mal pour une initiation : un peu de corde mais rien de trop technique, possibilité de s’attendre aux fractionnés, pas d’étroitures, une belle galerie et la jolie salle Sophie qu’on n’a pas pu visiter.

Jeudi matin au petit-déjeuner, Stéphane nous annonce qu’il n’a pas bien dormi. Il appréhende la sortie, surtout les techniques de cordes. Il trouve prématuré de progresser seul dans les puits et nous demande une sortie moins ambitieuse et sans corde.

On se renseigne auprès de nos contacts locaux, et pour se changer les idées on part faire la balade karstique de Font d’Urle, qui nous permet de découvrir quelques particularités rocheuses : des scialets, des lapiaz, un ensemble rocheux ressemblant à des ruines, une belle faille… Notre ami est très observateur et nous explique mille choses sur les rapaces, les nuages… On rencontre des vaches, brebis, chevaux et même une marmotte !

Après le casse-croûte on se décide pour la grotte du Berger, petite cavité sans puits de 200m de développement. Elle n’est pas dans nos guides mais on a le point GPS. On demande l’info aux gardes du parc naturel, l’une des deux connaît le trou et nous indique le chemin pour y accéder.

Ce n’est pas loin mais on se trompe, il faut accéder au bas d’une falaise mais en descendant trop bas on ne peut plus remonter, un autre mur rocheux bloque le passage… Après quelques demi-tours, crapahutages et recherches sur internet sans trop de réseau, on finit par se repérer et par trouver la sente. Le chemin est très joli, on longe le bas d’une grande falaise et on surplombe la vallée. Il fait beau, on voit des traces d’animaux.

Après quelques centaines de mètres on arrive à un trou dans la falaise, et à la fin du chemin. On s’équipe et on entre dans la première galerie. Assez vite on voit quelques concrétions, de gros blocs rocheux par terre puis une salle dans laquelle une petite étendue d’eau continue dans une voûte mouillante assez étroite mais pas trop basse. Il y a des seaux pour écoper lorsque le niveau est trop haut pour passer mains aujourd’hui on sera mouillés seulement jusqu’aux genoux. Benjamin passe le premier, très aisément. Puis vient le tour de Stéphane. Il avance dans l’étroiture mais ne parvient pas à la traverser, il fait demi-tour. Benjamin revient sur ses pas et lui montre les mouvements, mais Stéphane n’est pas à l’aise. J’y vais à mon tour, pour voir. Je reviens et essaye de le rassurer et de lui expliquer comment vaincre cet obstacle. Rien n’y fait. Son manque de souplesse et ses problèmes de dos le handicapent. Il est bien plus grand que nous et pense que c’est pour ça qu’on passe et que lui ne passera pas. Nul ne saura répondre à cette question. Je lui montre plusieurs façons de progresser et je l’encourage mais rien n’y fait, il nous attendra ici.

Je rejoins Benjamin dans la salle suivante et on décide de ne pas continuer, la suite est un boyau toboggan dont on ne voit pas trop le bout et on ne veut pas laisser notre ami seul trop longtemps.

On fait donc demi-tour et on rejoint Stéphane (qui ne s’ennuie pas car il a trouvé une chauve-souris à observer) puis on ressort de la cavité. On aura passé 1h30 sous terre mais notre ami est satisfait de ce qu’il a vu et découvert, et c’est l’essentiel. Il n’est pas contre retenter des progressions sur cordes, après quelques entraînements supplémentaires.