L'abbaye Saint-Pierre de Montmajour est une abbaye bénédictine fondée en 948 à environ quatre kilomètres d'Arles dans le département des Bouches-du-Rhône.
L'abbaye devient au XIe siècle nécropole des comtes de Provence.
Construite sur un rocher entouré de marais par des moines bénédictins, la petite abbaye Saint-Pierre étend rapidement son influence à Arles et en Provence grâce à un vaste réseau de prieurés. Le cimetière des moines désaffecté est étonnant.
L’église Notre-Dame est en cours de construction en 1016.
L'ermitage Saint Pierre est constitué pour l'essentiel d'une chapelle semi-troglodyte, installée sur le flanc sud de la colline de Montmajour entre 1030 et 1050, et représente le plus ancien témoin architectural du site.
La chapelle, précédée d'un vestibule utilisé pour des inhumations rupestres, comprend deux vaisseaux parallèles dont celui du fond, le plus ancien, est intégralement taillé dans la roche; c'est un mode de construction traditionnel en Provence calcaire où un élément bâti en appentis contre la paroi naturelle s'ajoute à la partie troglodytique de l'édifice.
Même s'il est de faibles dimensions, le vaisseau méridional, couvert d'une voûte en berceau, est une véritable église avec nef, travée de chœur et abside semi-circulaire.
Le mur sud présente des arcatures appareillées retombant sur des colonnes à chapiteaux encadrant, pour chaque travée, une fenêtre ouvrant sur le jardin.
D'une manière générale, le décor sculpté est remarquable par la persistance d'éléments stylistiques carolingiens associés à des motifs, tels les rosaces et palmettes, proches de l'art roman.
Cas unique en Provence, la crypte Saint Benoit présente un plan concentrique avec un transept, muni de deux absidioles orientées, ouvrant sur une rotonde centrale entourée d'un déambulatoire desservant cinq chapelles rayonnantes, un des chefs-d'œuvre architecturaux de Montmajour.
Le transept de l'église haute, relativement court et étroit, comporte sur chacun des ses croisillons une absidiole orientée, semi-circulaire voûtée en cul-de-four.
Au sud trois portes donnaient accès au logis abbatial aujourd'hui ruiné et au cimetière rupestre, à l'escalier à vis menant au clocher, et à la salle capitulaire, seul passage encore en service.
Le cloître se trouve pratiquement terminé en 1182. Sur le plan stylistique son décor s'apparente beaucoup à celui du cloître Saint-Trophime d'Arles, avec la même ambiance antiquisante, typique du XIIe siècle arlésien.
Vue remarquable du haut de la Tour dite de Pons de l'Orme.