CONQUES Abbaye Sainte Foy

L'abbaye Sainte-Foy de Conques est une église abbatiale située dans la commune de Conques, dans l'Aveyron.

L'édifice est commencé, entre 1041 et 1052, par l'abbé Odolric.

Le chevet fut certainement achevé avant son décès en 1065. Ensuite, les travaux traînèrent quelque peu et la nef ne fut terminée qu'au début du XIIe siècle.

Le portail occidental de l'abbatiale Sainte-Foy est surmonté d'un tympan décrivant le Jugement dernier.

Il est considéré comme l'une des œuvres fondamentales de la sculpture romane par ses qualités artistiques, son originalité et par ses dimensions.

Il représente le Jugement dernier.

Il comporte 124 personnages, l'ensemble est divisé en trois niveaux.

Tout en haut dans les angles on peut voir deux anges sonneurs de cor, au centre trône le Christ en majesté, avec les élus à sa droite, au Paradis, et les damnés à sa gauche, en Enfer.

Derrière lui les anges portent la Croix et le fer de lance évoquant la Passion.

Au niveau médian le cortège des élus est en marche vers le Christ, on peut reconnaître la Vierge Marie et Saint-Pierre (personnages nimbés), qui sont suivis par les personnages ayant marqué l'histoire de l'abbaye : l'abbé Dadon (son fondateur), Charlemagne (son bienfaiteur).

Dessous, Sainte-Foy sous la main de Dieu, à côté des menottes des prisonniers qu'elle a libérés.

De l'autre côté des anges-chevaliers repoussent les damnés essayant d'échapper à l'Enfer. On peut y voir de mauvais moines, un ivrogne pendu par les pieds.

Le troisième niveau est divisée en deux parties.

À gauche se trouve le Paradis présidé au centre par Abraham, à sa porte un ange fait entrer les élus.

La partie droite est consacrée à l'enfer où préside Satan, et où sont châtiés les péchés capitaux : l'orgueil, désarçonné d'un cheval, l'avarice pendue haut et court avec sa bourse, la médisance dont la langue est arrachée par un démon, l'adultère représenté par une femme, poitrine dénudée, liée par le cou avec son amant.

Sur le linteau on peut lire la phrase suivante : « Pécheurs, si vous ne réformez pas vos mœurs, sachez que vous subirez un jugement redoutable ».

Ces images de terreur sont relativisées par les personnages curieux répartis à la circonférence du portail.

L'intérieur de l'abbatiale est très sobre, la voûte est haute 22 m, le chœur est entouré d'un déambulatoire permettant aux fidèles de défiler autour des reliques de Foy d'Agen.

Il est orné de superbes grilles datant du XIIe siècle.

La sacristie est décorée de fresques du XVe siècle qui racontent le martyre de la sainte.

Les chapiteaux constituent un exemple parfait de l'art roman.

Le plus ancien de ceux-ci semble être celui de Saint Pierre crucifié la tête en bas.

Des chapiteaux à entrelacs sont également présents.

Il y a aussi des thèmes de combats entre cavaliers et hommes d'armes, peut-être liés aux croisades.

Au sud de l’abbatiale subsistent quelques vestiges du cloître, dont six baies géminées de la galerie occidentale.

Au centre le bassin claustral de serpentine verte.

Remontée et restaurée, cette grande fontaine, de 2,72 m de diamètre, est dépourvue de sa vasque centrale.

Sous la margelle, entre les colonnes décorées de motifs végétaux, animaux ou imaginaires, qui cernent le bassin, des atlantes ont été sculptés, des têtes encadrées par les bras et les mains qui soutiennent.

La construction du cloître par l'abbé Bégon III, à la charnière des XIe et XIIe siècles, entraîna à son tour une véritable floraison de chapiteaux.

Dix-neuf d'entre eux restent en place dans la galerie occidentale ouvrant sur l'ancien réfectoire.