INSTINCTOTHÉRAPIE : SUR UNE MÉTHODE ALIMENTAIRE RÉVOLUTIONNAIRE
Avant de lire cette page, lancez un œil à un reportage du CICNS (Centre d'Information et de Conseil des Nouvelles Spiritualités) sur la chasse aux sectes spécifique à la France.
L'instinctothérapie n'est bien sûr pas une spiritualité, elle repose sur une question et non sur un dogme. Elle donne lieu à une expérience et non à une pratique rituelle. Mais vous découvrirez dans ce reportage le fonctionnement réel des médias, des associations comme l'UNADFI ou Preventsectes, des commissions parlementaires, des politiques, et même de l'institution judiciaire lorsqu'il s'agit de pourfendre des mouvements dûment ou indûment qualifiés de sectes. Nous sommes hélas bien loin d'un fonctionnement démocratique et très près de procédés courants dans les états totalitaires.
Voici les trois liens qui vous permettront d'accéder aux trois parties de cette intéressante vidéo :
120 minutes pour la liberté spirituelle, partie 1
120 minutes pour la liberté spirituelle, partie 2
120 minutes pour la liberté spirituelle, partie 3
Vous voilà maintenant mieux paré pour vous faire une opinion objective des textes "officiels' qui ont incriminé l'instinctothérapie :
1°) RAPPORT FAIT AU NOM DE LA COMMISSION D'ENQUÊTE sur les SECTES
Président M. Jean-Pierre BRARD, Rapporteur M. Jacques GUYARD
Enregistré à la Présidence de l'Assemblée nationale le 22 décembre 1995.
Extrait exhaustif :
Fédération internationale pour le développement de l'alimentation instinctive (FIDALI)
- La dominante " guérisseuse " envahit, à l'instar du " nouvel âge " la plupart des courants sectaires.
Avec la composante " Nouvel Age " , les pseudo-thérapies d'origine divine ou " naturelle " façonnent maintenant pour une large part le paysage sectaire. Confinée jusqu'à ces dernières années dans la sphère religieuse orientale (Mahikari, HUE...) ou chrétienne (IVI, groupes évangéliques...), la dominante " guérisseuse " se greffe aussi aujourd'hui sur la plupart des autres grands courants sectaires (occultiste, syncrétique, psychanalytique).... quand elle ne se suffit pas à elle-même en tant qu'unique objet de la secte (Fédération internationale pour le développement de l'alimentation instinctive)
Cette première inscription concerne donc non pas l'instinctothérapie ni l'ensemble des adeptes de la méthode ni les responsables du Centre de Montramé, mais une association "dissidente", fondée en 1989 (alors que le Centre date de 1983).
On note aussi que la Commission parlementaire confond l'objet réel de la démarche, c'est-à-dire la recherche fondamentale effectuée autour de l'hypothèse de l'inadaptation génétique à l'alimentation traditionnelle, avec une simple activité thérapeutique. Elle range délibérément l'instinctothérapie dans "les pseudo-thérapies", sans aucune vérification des résultats réellement obtenus sur la santé. Ce faisant, elle présuppose qu'une méthode thérapeutique non reconnue par la médecine serait forcément inefficace, alors que l'alimentation conventionnelle est reconnue pour être source de toutes sortes de pathologies. Une rédaction pareillement contradictoire et mal fondée ne s'explique que par le contexte médiatique exacerbé de l'époque, sachant la fragilité des politiques face aux médias et à leur impact sur l'électorat. Plus une angoisse viscérale face à toute forme de dissidence, qui n'est pas sans rappeler certains états totalitaires.
2°) RAPPORT FAIT AU NOM DE LA COMMISSION D'ENQUÊTE sur la SITUATION FINANCIERE, PATRIMONIALE et FISCALE des SECTES, ainsi que sur leurs ACTIVITES ECONOMIQUES et leurs RELATIONS avec les MILIEUX ECONOMIQUES et FINANCIERS,
Président M. Jacques GUYARD, Rapporteur M. Jean-Pierre BRARD,
Enregistré à la Présidence de l'Assemblée nationale le 10 juin 1999.
Extrait exhaustif :
L'Instinctothérapie.
Créé par M. Guy Claude Burger, ce mouvement guérisseur diffusé par différentes structures prône une méthode alimentaire spécifique : manger cru, végétalien et seulement ce dont on a envie. Cette secte a accueilli dans son centre de Montramé plusieurs personnes souffrant d'affections graves et notamment de la sclérose en plaques.
M. Burger a été condamné, par un arrêt de la Cour d'appel de Paris en date du 21 janvier 1997, à 3 mois de prison avec sursis pour escroquerie et exercice illégal de la médecine. Son recours en cassation a été rejeté le 30 avril 1998.
Les rapporteurs s’appuient non seulement sur une prémisse fausse en faisant état d’une condamnation pour escroquerie qui n’a jamais existé, mais confondent l’instinctothérapie avec le végétalisme. Ils partent du rapport précédent qui ramène la démarche à une "pseudo-thérapie".
Si ces trois critères sont mentionnés dans un rapport de commission parlementaire, c'est qu'ils ont servi de base, ou largement contribué à la décision d'inscrire l’instinctothérapie à la liste des sectes. S'il y avait eu d'autres motifs, les rapporteurs n'auraient pas manqué de les citer.
En d'autres termes, l'inscription de l'instinctothérapie à la liste des sectes est fondée sur du vent.
On peut alors se demander d'où a soufflé ce vent ? La réponse est vite trouvée : dans les années précédentes, les médias ont mené une violente campagne contre l'instincto et contre son fondateur, qualifiant à l'échelon national la première de secte et le second de gourou (voir le pseudo-scoop d'Anne-Marie Casteret dans L'événement du jeudi de 1989).
Or, dès que les médias lancent ce genre de fausse nouvelle, les politiques sont obligés de suivre : se mettre en travers de la rumeur, ne pas dénoncer ce qui pourrait être une secte, leur coûterait des voix. Les impératifs de la démocratie les contraignent à emboîter le pas. Que diraient le public et la presse d'un politicien qui prendrait parti pour un mouvement dont tout le monde "sait", grâce aux médias, qu'il constitue une secte ? Il le paierait d'une cuisante défaite aux prochaines élections, de sorte que tous les politiciens qui assistent à une campagne de presse de ce type sont obligés de hurler avec les loups.
En 2005, suite aux scrupules du gouvernement Rafarin, une circulaire du premier ministre remplaçait la MILS (Mission Interminsitérielle de vigilance et de Lutte contre les Sectes) par la MIVILUDES (Mission Interministérielle de Vigilance et de Lutte contre les Dérives Sectaires), marquant la volonté du gouvernement de rétablir la liberté associative et condamnant toute discrimination faite au nom d’une qualification quelconque de secte. Il remplaçait ainsi le délit présumé de secte par la prise en compte des dérives sectaires, délits tombant de toute façon sous le coup de la loi. Cette décision résultait aussi de l’incapacité des spécialistes à définir clairement le concept de secte.
Les critères auxquels ont recours les associations et organisations investies dans la lutte contre les sectes sont énumérés dans une circulaire de la MIVILUDES :
"Respectueux de toutes les croyances et fidèle au principe de laïcité, le législateur s’est toujours refusé à définir les religions. Pour les mêmes raisons, il n’existe aucune définition des notions de "secte" ou de "dérive sectaire".
Face à l’impossibilité de définir ces notions, la commission d’enquête parlementaire de 1995 a retenu les critères suivants pour les appréhender et les caractériser :
On constate d’emblée que l’ensemble des personnes pratiquant l’instinctothérapie n'entre pas dans ces critères :
Pour une réfutation détaillée des critères parlementaires, voir la page "Critères parlementaires de dérive sectaire".
J’ai personnellement toujours lutté pour que les personnes pratiquant cette alimentation la conçoivent et la présentent à leur tour comme une expérience, que chacun se sente libre de la tenter et de l’interrompre à volonté et ne cherche pas à imposer son point de vue personnel aux autres. Témoigner de résultats lors que des tiers posent des questions, pourquoi pas, mais toujours être ouvert à la discussion critique. Que des politiques assimilent sans preuve une action de ce type à une activité sectaire relève de l’amalgame, de la désinformation ou du dénigrement délibéré.
La question est alors de savoir pourquoi un tel acharnement des médias, de la justice, et des organisations gouvernementales ?
Il y a d'abord une mauvaise compréhension de la démarche, assimilée a priori à une régime dangereux, à une idéologie, à une pseudoscience. Même lorsque cette réaction épidermique est dépassée, il reste que l'hypothèse de départ soulève la question de l'adéquation de l'alimentation quotidienne aux données génétiques de l'organisme. A la clé, toutes les maladies de civilisation, le doute quant aux bienfaits de la bonne cuisine de grand-maman, la crainte de devoir changer ses propres habitudes de table, et la remise en cause du système scientifique, médical, économique... Voir ou savoir quelqu'un manger sans cuisson ni préparation paraît non seulement bizarre, mais angoissant, car le fondement même des raisonnements diététiques et de tout un ensemble d'habitudes et de croyances s'effondre, emportant avec lui le système de sécurisation dans lequel notre société a cherché refuge. Le confinement de la démarche dans une image sectaire est un moyen radical pour occulter les questions cruciales dont elle pourrait faire prendre conscience.
Les premières attaques sont parties du corpus médical, toujours très jaloux de ses prérogatives. Un certain docteur Gouffier de l'hôpital de Provins constatait que des malades arrivaient du Centre de Montramé et mangeaint cru dans son service. Il s'agissait en fait de personnes arrivées dans des états catastrophiques pour lesquelles le médecin attitré du Centre estimait des soins hospitaliers nécessaires. Pour le docteur Gouffier, ces états d'urgence provenaient au contraire de mauvais traitements subis à Montramé, de sorte qu'il alertait la Ddass, sans s'être même renseigné sur ce que pouvait être l'instinctothérapie.
Cela à une époque où les médecines naturelles étaient en plein développement. A la fin des années 80, le New age gagnait plus que jamais du terrain dans l'esprit des foules. Il était urgent de freiner l'ensemble du mouvement et de rendre à la science institutionnelle sa suprématie séculaire. Tous les mouvements dissidents, pour la plupart pseudo-scientifiques, ont alors été balayés par une campagne médiatico-gouvernementale dont la France a le secret. De nombreux gourous et gouroues ont fini dans les geôles de la République. Les responsables d'une première mission interministérielle, bien qu'incapables de donner une définition claire de la notion de secte, et sans même s'informer sérieusement, ont alors emboîté le pas aux médias et jeté l'anathème sur l'instinctothérapie.
Il faut dire qu'à l'époque, le mouvement prenait une ampleur telle que les représentants de l'ordre ont pu s'inquiéter : elle se pratiquait dans des pays de plus en plus nombreux, notamment la France avec plusieurs milliers d'adeptes, la Suisse, la Belgique, l'Allemagne, l'Autriche, l'Espagne et même outre-mer en Thaïlande, en Indonésie, en Martinique, à Hawaï, au Bélize, en Californie. Il fallait faire quelque chose pour éviter le tsunami d'un retour trop draconien au naturel et conjurer les risques que ce régime pouvait représenter pour de nombreux intérêts. Brandir l'épouvantail de la secte et du gourou était l'arme fatale.
Il est permis d'espérer, avec l'essor pris par l'écologie dans la dernière décennie, que la situation pourra changer. L'instinctonutrition, pratiquée en autarcie, est en effet l'alimentation écologique par excellence, la moins polluante, la plus économe en énergie, la plus favorable au respect de l'environnement à commencer par la prise de conscience des merveilles de la nature qu'elle induit à chaque repas. La plus riche en plaisir également. La réhabilitation de l'instinct alimentaire réveille intrinsèquement l'amour de la nature qui sommeille en chacun, car il enlumine de jouissances et de satisfactions quotidiennes les liens complexes qui relient l'individu à l'environnement naturel, et la génétique humaine à l'histoire de la vie sur terre.