INSTINCTOTHÉRAPIE : SUR UNE MÉTHODE ALIMENTAIRE RÉVOLUTIONNAIRE
La grande question, c'est de savoir s'il est naturel de mettre des graisses à toutes les entournures ou non. Et, subsidiairement, de savoir si cet enrobage provient de la seule surcharge calorique, comme l'enseigne la diététique, ou de l'absorption de substances impropres à la métabolisation. En d'autres termes : le problème est-il quantitatif, ou qualitatif ?Comme il n'est pas aisé de suivre à la trace les différentes molécules ingérées, c'est une fois de plus l'expérience empirique qui permettra de trancher. Que se passe-t-il avec les animaux domestiques, comme les chiens, les chats, les cochons ? Lorsqu'on leur donne des aliments cuisinés, par exemple des restes de tables, on les voit grossir de façon spectaculaire, et rejoindre rapidement le niveau de surpoids de leurs maîtres. J'ai fait dans les années soixante l'expérience suivante : dans une cage de souris blanches, j'ai donné chaque jour les restes de table de la voisine d'en dessous. Elle me les apportait tous les soirs, et s'arrêtait un instant pour admirer la bonne forme des souris. Mais voilà qu'au bout de quelques semaines, les souris avaient pour certaines grossi au point de ressembler plus à des omelettes étalées sur le fond de la cage qu'à des muridés dignes de ce nom. La mère de la voisine d'en dessous était elle aussi atteinte d'obésite au point de ne plus pouvoir se traîner. La comparaison était trop flagrante, le voisine décida du coup d'interromre l'expérience. Deux mois plus tard, sa mère mourait d'un infarctus. La fille décida du quitter l'appartement que nous lui laissions pourtant à bien plaire, pour aller s'engager comme serveuse au restaurant du coin. Les psychanalystes parleraient de formation réactionnelle...Toujours est-il que les animaux dans la nature présentent une grande régularité des formes entre les différents individus, alors que les animaux domestiques, dont l'homme lui-même, affichent un variabilité plutôt inquiétante. D'autant plus que l'on sait grâce aux statistiques, que l'obésité est un facteur favorisant des maladies cardiovasculaires (autour de 40% de la mortalité dans les pays développés). Une paradoxale épidémie de surpoids et d'obésité envahit depuis peu la planète, plus étendue que les épidémies de pestes du moyen-âge. Une formule mathématique permet d'évaluer l'équilibre staturo-pondéral, c'est-à-dire le rapport entre le poids et la taille. L'indice de masse corporel, puisqu'il faut l'appeler par son nom, se calcule en divisant le poids en kilogrammes, par la taille en mètre élevée au carré : IMC = P(kg) / T(m)²L'IMC, pour l'appeler par ses initiales peut donc nous donner une bonne représentations des effets de l'alimentation sur la ligne, soit d'une alimentation dite normale, soit d'une alimentation instincto, qui n'est autres que l'alimentation normale au sens de la nature. Voici donc les résultats d'une petite étude portant sur une quarantaine de cas d'instinctos au long cours et publié dans le fil "Instinctothérapie : fumisterie ou trait de génie ?" sur le forum du site de l'Observatoire zététique, lieu de haute contradiction...
J’ai enfin quelques chiffres à vous soumettre. J’ai demandé à l’un de mes anciens collaborateurs de rééditer le protocole que nous avions suivi dans la première période, cette fois sur toutes les personnes qu’il lui a été possible d’atteindre pratiquant l’instinctonutrition en France depuis plus de cinq ans afin de calculer leur Indice de Masse Corporelle (IMC, ou BMI).
L’IMC donne pour mesure de l’équilibre staturo-pondéral le quotient de la masse du corps en kg par le carré de la taille en mètres. Il est un bon indicateur du fonctionnement métabolique et de l’équilibre nutritionnel à long terme, toute carence conduisant à des troubles s’exprimant le plus souvent par un déficit pondéral, alors que l’excès calorique favorise le surpoids voire l’obésité.
L’IMC est répartie par l’OMS en 3 catégories plus des sous-catégories :
(Source : International Classification of adult underweight, overweight and obesity according to BMI)
Hypothèse de départ : l’instinctonutrition n’aurait pas d’influence sur l’équilibre staturo-pondéral, de sorte que les valeurs moyennes et les écarts-types devraient être les mêmes.
Hypothèses secondaires : la transformation des propriétés organoleptiques des aliments ne modifierait pas l’équilibration alimentaire ; les modifications biochimiques des nutriments et molécules complexes ne provoqueraient pas de déséquilibre pondéral.
Notre protocole comprenait les étapes suivantes :
I°) rechercher une quarantaine de personnes pratiquant l’instinctonutrition depuis au moins 5 ans.
2°) enregistrer leur âge, la durée de pratique, le poids et la taille (le sexe n’a pas été pris en compte dans cette étude car il n’a pas d’influence significative sur l’IMC).
3°) calculer l´IMC de chaque sujet.
4°) calculer la moyenne des IMC.
5°) calculer l’écart-type des valeurs individuelles.
6°) comparer la moyenne obtenue à cette d´une population générale (1), constituant le groupe de contrôle.
7°) comparer l’écart-type obtenu à l’écart-type dans la population générale.
8°) interpréter les résultats en fonction de l’hypothèse de départ.
9°) interpréter les résultats en fonction des hypothèses secondaires.
10°) formuler des hypothèses alternatives.
RESULTATS
La corpulence considérée comme normale correspond à un IMC compris entre 18,5 et 25 kg/m2. La moyenne des IMC sous instinctonutrition est de 20,98 kg/m2, soit légèrement plus basse que la médiane (21,75 kg/m2). Elle est en revanche nettement plus basse que la moyenne effective mesurée sous alimentation traditionnelle qui est de 25 kg/m2.
Indice de Masse Corporelle après 5 à 45 ans d’instinctonutrition
La corpulence considérée comme normale correspond à un IMC compris entre 18,5 et 25 kg/m², la moyenne idéale serait donc de 21,75.
La moyenne de la population sous alimentation traditionnelle est de 25kg/m² (une grande partie de la population est touchée par le surpoids ou par l’obésité). L'écart-type (dispersion) correspond à un écart-type de 4 kg/m², ce qui signifie que 32% des individus sont au-dessus de 29 kg/m² ou en dessous de 21 kg/m².C'est-à-dire que l'équilibre staturopondéral est très irrégulier avec l'alimentation traditionnelle.
Sous instinctnutrition, la moyenne est de 20, 98 kg/m² et l’écart-type de 1,5 kg/m². Donc 32 % des individus sont au-dessus de 22,5 kg/m² ou en dessous de 19,5 kg/m², ou encore seulement un individue sur 10000 environ à plus de 4 kg au-dessus ou 4 kg en dessous de la la moyenne.
l’hypothèse d’une meilleure régulation nutritionnelle et d’un métabolisme moins perturbé.
Un test de t non apparié sur l´IMC des 2 populations montre qu’ils sont statistiquement très significativement différents :
t= -6.594, df= 541493, p<0.001
DISCUSSION
La moyenne des IMC dans la population sous alimentation traditionnelle est de 25kg/m², soit égal à la borne supérieure de la corpulence normale. Cela traduit bien le fait qu’une grande partie de la population est touchée par le surpoids ou par l’obésité. L’écart-type de 4 kg/m² correspond effectivement à une distribution s’étalant jusque dans les zones supérieures de l’excédent de poids.
En revanche, la moyenne de 20, 98 kg/m² obtenue sous instinctonutrition est proche de la moyenne entre les bornes supérieure et inférieure de la corpulence normale. La distribution des sujets peut donc s’inscrire entre les deux extrêmes. L’écart-type de 1,5 kg/m² montre en effet que la grande majorité des sujets pourra se situer dans la plage de corpulence normale.
Les écarts-types (respectivement 1,5 et 4 kg/m²) sont quasiment dans un rapport de 1 à 3. Cette forte différence peut s’interpréter comme une régulation de la masse corporelle nettement plus favorable dans le cas de l’instinctonutrition ou, réciproquement, comme une perturbation de l’équilibration nutritionnelle et/ou du métabolisme sous l’effet des altérations culinaires des aliments.
L’équilibre staturo-pondéral des animaux sauvages est légendaire. Il pourrait dès lors s’expliquer à partir de facteurs alimentaires plutôt que par une sélection naturelle plus importante. En d’autres termes, on pourrait dire que l’alimentation primitive serait en mesure d’assurer une régularité staturopondérale aussi bien à l’être humain qu’à l’animal. Ou encore, par voie de réciproque, que l’alimentation transformée explique les disparités pondérales observables chez l’être humain, et que le renoncement à l’art culinaire pourrait suffire à régler la plupart des problèmes de surpoids et d’obésité qui touchent notre société.
Sachant que le surpoids et l’obésité constituent des facteurs de risque importants de maladies cardiovasculaires et de cancer, les résultats obtenus dans cette étude laissent présager que la pratique d’une alimentation préculinaire telle l’instinctonutrition pourrait contribuer à protéger l’individu à l’abri contre ces deux fléaux de notre civilisation.
CONCLUSION
1/ Les résultats de cette étude semblent montrer que l’instinctonutrition est en mesure d’assurer un IMC parfaitement normal.
2/ Ils font également apparaître que la population générale est à la limite du surpoids très probablement sous l’effet des caractéristiques de l’alimentation traditionnelle.
3/ L'absence de dénutrition et de surpoids (16 < IMC < 25) laisse penser que la régulation nutritionnelle spontanée caractéristique de l'instinctonutrition évite aussi bien les carences que les surcharges.
4/ La différence entre les IMC mesurés en présence ou en absence d’artifices culinaires est statistiquement très significative et témoigne d'un impact majeur de ces derniers sur l'équilibre biologique.
5/ La régulation pondérale s’avérant significativement différente entre les deux populations, les causes devraient être cherchées dans les différences organoleptiques et/ou biochimiques entre aliments primitifs et aliments transformés.
6/ Le surpoids et l'obésite favorisant les maladies cardiovasculaires et cancéreuses, il semble qu'une hygiène alimentaire de type paléolithique et une meilleure écoute du corps constitueraient un facteur essentiel de prévention.
(1) Body-mass index and cause-specific mortality in 900 000 adults: collaborative analyses of 57 prospective studies. The Lancet. 2009; 373(9669): 1083-1096.