INSTINCTOTHÉRAPIE : SUR UNE MÉTHODE ALIMENTAIRE RÉVOLUTIONNAIRE
Longtemps, j’ai vécu dans l’illusion d’une civilisation du bonheur. Études brillantes, à l’horizon double carrière de physicien et de violoncelliste, lorsqu’un cancer du pharynx vint radicalement changer la donne. Des années d’efforts, d’autodiscipline, de plans d’avenir étaient réduites à néant par un stupide sarcome lymphoblastique apparu derrière ma luette, qui ne me laissait que peu de chances de survie, même après opération et irradiation. À peu près le score du couloir de la mort, compte tenu des grâces présidentielles…
Peut-être le choc fut-il salutaire. Il m’apprit que les valeurs dites sûres, comme les diplômes, la considération sociale, l’argent ne sont que du vent face aux problèmes de santé. La vie ne tient qu’à un fil, mais à quoi tenait donc ce fil pour qu’il se rompe si tôt ? J’avais vingt-six ans, une femme adorable, bientôt un premier enfant, tout qui nous souriait, puis soudainement le gouffre…
Après une nuit blanche à broyer du noir, nous décidions de miser gagnant. Voir son organisme succomber à ses propres cellules nous paraissait contre nature. N’avais-je pas plutôt commis des erreurs quelque part, désobéi à certaines lois naturelles pour que si brutalement les promesses de vie basculent en promesse de mort ?
Nous options bientôt pour un retour intégral à la terre. Une vieille ferme en rase campagne, sans chauffage, sans eau courante, sans électricité, sans téléphone, sans journaux… Au rancart tous les artifices de la civilisation, même le bon vieux fourneau à bois et le chaudron à crémaillère. Tout cela dans l’espoir fou de découvrir quelque part la cause du mal : quel désordre organique ou psychique avait bien pu faire dégénérer et proliférer ces cellules mortifères...
Parmi les différents facteurs possibles, le plus critique nous sembla l’alimentation. Mes médecins m’avaient assuré qu’il n’existait « aucune espèce de lien entre le régime alimentaire et le cancer ». C’est pourtant à partir de l’alimentation que toutes sortes de molécules passent chaque jour dans le sang. Or, tous nos mécanismes vitaux fonctionnent sur la base de molécules. Il faut donc impérativement prendre en compte les molécules entrantes et leurs caractéristiques.
Les préparations culinaires transforment deux choses à l’échelle infinitésimale : d’une part les structures biochimiques des molécules fragiles présentes dans les aliments, avec pour conséquence que les enzymes digestives et autres ne peuvent plus les transformer correctement ; d’autre part les propriétés gustatives, déterminées par des associations de molécules aromatiques, modifications qui risquent de faire absorber des aliments qu’on n’absorberait pas à l’état naturel.
Sachant qu’une toxine n’est autre chose qu’une molécule qui ne se dégrade pas correctement et reste coincée dans certains cycles de transformation, il y avait lieu de craindre que la nourriture traditionnelle ait pour effet l’accumulation larvée de substances nocives. Les modifications de saveur pouvaient produire quant à elles des désordres au niveau des appétences, donc des surcharges ou des carences.
La question était finalement de savoir si l’homme moderne est encore adapté génétiquement aux aliments d’avant l’art culinaire, ou s’il s’est adapté aux différentes innovations gastronomiques mises en place par nos ancêtres et venues peu à peu constituer notre alimentation traditionnelle. Fallait-il considérer le lait animal comme un produit naturel, et qu’en était-il des céréales, introduites il y a seulement dix mille ans dans l’alimentation humaine ? Et de l’assaisonnement, et du sel, et des épices, et des fritures… Une adaptation génétique incomplète à toutes ces nouveautés, à la foison de molécules improvisées qu’elles représentent, pouvait-elle expliquer la foison de dysfonctionnements constituant la pathologie humaine…
Aucune étude scientifique n’ayant apparemment traité la question, nous n’avions d’autre choix que d’observer empiriquement quels pouvaient être les effets de ces dénaturations en tous genres. D’abord sur nous–mêmes : allions-nous survivre en retournant à une alimentation « originelle », sans aucun des artifices culinaires qui font les délices des gourmands ? On dit que l’homme a survécu grâce à la cuisson : nos enfants allaient-ils grandir normalement en ne mangeant que des aliments crus ? Comment feraient-ils leurs maladies d’enfants ?
Également sur les animaux : des mulots sauvages, par exemple, allaient-ils présenter les mêmes troubles que les hommes s’ils recevaient la nourriture humaine ? Et les cochons, seraient-ils aussi obèses et malodorants avec une nourriture crue que les cochons d’élevage avec leurs granulés ? Auraient-ils plus de parasites que les autres avec leur nourriture stérilisée ? Et les poules, les animaux de basse-cour, les chiens, les chats ? Qu’en serait-il des maladies virales, bactériennes ?
Les résultats de toutes ces observations empiriques, complétées par celles de milliers de personnes pratiquant l’expérience sur elles-mêmes, m’ont permis à long terme de formuler une théorie cohérente plaçant l’inadaptation génétique au centre de l’étiologie. Les désordres génétiques restent évidemment d’actualité, mais imposer des molécules à un système d’assimilation qui ne leur est pas adapté est en soi l’équivalent d’un désordre génétique (car les gènes ne font que régler des échanges et des transformations moléculaires). A noter que j’ai été aidé dans cette tâche par de nombreux assistants, biologistes, médecins, nutritionnistes etc.
Si vous voulez vous en faire une idée plus précise, tentez l’expérience et observez vos propres résultats, ou allez voir dans la page "Effets bénéfiques" quels sont les résultats déjà observés.