les Seigneurs

Il est des temps oubliés où la démocratie n'avait pas encore sa place en Europe ...

Seigneurs et Vassaux se côtoyaient quotidiennement, loin des cours des Rois.

Musée de la Cour d'Or - Metz - Pietà en bois polychrome Fin XVe - origine : Eglise d'Uckange

La période du Moyen-Âge est très pauvre en renseignements et souvenirs

et ils ne concernent presque qu’exclusivement les Seigneuries :

Au 11ème siècle, Uckange appartenait à la famille de VALCOURT puis le territoire, en 1303, passa sous dépendance Luxembourgeoise jusqu’en 1689 où il retourne à la France.

La frontière du Luxembourg s’arrêtait au croisement de La Moselle et de l’Orne à Richemont. Les Uckangeois devaient alors allégeance aux Seigneurs de ROUSSY puis au Seigneur Gilles de RODEMACK, suivi par Jean l’Aveugle de 1324 à 1326, qui cédera la place à Nicolas de FRANCEQUIN dit « le Riche » de 1326 à 1340, pour revenir à nouveau aux Seigneurs de Rodemack.

Le petit village appartenait en même temps à des sociétés religieuses comme les Cisterciens de Villers-Bettnach (commune de Saint-Hubert, Moselle) qui ont acquis de Jean d’ASPE des privilèges en 1269, ou encore comme l’Ordre de Malt, bailleur en 1303.

Les guerres féodales, les revers de fortunes familiales, les successions, les ventes foncières ont amené alors leur lot de perturbations.

Le village passa entre autres sous la coulpe, en 1485, de la Famille BOERS, puis des Marquis de BADE de 1492 à 1612, qui confièrent en 1595 la charge d’Uckange à Nicolas LENTZ (WUERTH-PAQUET, les chartes de la famille REINACH).

Le 22 mai 1612, Nicolas WEYSS, conseiller de SA de Lorraine, procureur de la Lorraine allemande, échevin de Sierck-les-Bains fit l’acquisition de Richemont et de ses dépendances (dont Uckange) pour la somme de 24.330 écus (REINACH n°3694).

Sa veuve, Anne NEW (ou NEWE selon les sources), dès le 02 octobre 1615, en confiera la gestion à son fils, Jean. Gestion qui s’avèrera peu fructueuse, aussi la famille devra-t-elle céder la Seigneurie de Richemont-Uckange dès 1627 à Paul Théodore MOHR de WALD pour finalement tomber avec d’autres fiefs dans le patrimoine de la famille des MOREL et des De LA VALLEE DE PIMODAN (que l'on retrouve également sous le nom de RARÉCOURT), contre la somme de 60.400 livres.

Vers 1705, le Seigneur de Bertrange, GESTAS de L’ESPEROUX, fit des acquisitions foncières et juridiques sur le ban d’Uckange (18 maisons et 1 ferme) venant s’ajouter à la maison qu’il y possédait déjà, la trace de cette opération est conservée dans les registres de l’église d’Uckange et tenus alors par l’abbé DUBOURG-DUMESNIL, Curé de la paroisse.

Dans les archives départementales de la Moselle, on peut retrouver un document du 10 juin 1734 dans lequel Antoine François MOREL, écuyer et conseiller au Parlement de Metz atteste « tenir en fief du Roy, notre Sire et Souverain Seigneur », Pépinville, Richemont, Haute et Basse-Bévange, Haute et Basse-Guénange et Uckange. On y apprend également que les Uckangeois devaient lui verser « au jour de la Saint Martin » une rente foncière et seigneuriale « savoir en blés, vingt-sept bichets, en avoine, vingt-trois bichets, en chapons vifs et en plumes, vingt-quatre, en poules, une et demie, en œufs, trois douzaine. En argent, cinquante-sept sols, cinq deniers, suivant que le tout se perçoit au convenu des recettes faites en justice ».

Ce document recense également toutes les taxes qui sont dues au Seigneur MOREL depuis la « rente annuelle de six chapons … que le sergent est obligé de lever le lendemain de Noël … sur les biens de Kircherhoff … » en passant par les 35 sols de rente annuelle à verser par tous commerçants installés et pour finir sur la taxe toute particulière des cabaretiers qui devaient en plus des autres redevances s’acquitter d’ « un pot, une pinte, une chopine ou demi-chopine, du meilleur de leur vin ». Toutes les sommes dues devaient être versées en Herengulden (monnaie luxembourgeoise d’alors).

Le 18ème siècle est un peu plus riche pour aborder la vie des Uckangeois plutôt que celle de leurs « Maîtres ». Les documents existants abordent pour beaucoup des activités d’échanges fonciers ou successorales dont le développement pourrait être fastidieux.


Offert aux Musée de Metz par un Uckangeois dans les années 1930, cette statue fera une réapparition dans la ville en septembre 2019 grâce au travail d'André BERRINGUE, Président du Conseil de Fabrique, à l'occasion d'une exposition pour les Journées Européennes du Patrimoine.

extrait de la Carte de Cassini - 18ème siècle


CHARLES HERVE DE LA VALLEE DE PIMODAN

né le 14 février 1671 de Charles-Christophe, grand bailly de Toul, et de Jeanne-Catherine MIDOL

Seigneur de Richemont et Uckange, président à mortier au parlement, puis grand bailly de de Toul

décédé en 1736.

Il épousera Jeanne JEOFFROY en 1699, veuve de Jean MOREL.

son fils, Charles Joseph, portait le nom de : DE LA VALLEE DE PIMODAN DE RARÉCOURT.

Il cèdera le titre de Seigneur au fils de Jean et Jeanne MOREL.


Les anciens écrits mentionnent Jean-Nicolas-Étienne de Bock,

Seigneur de Fürst, Folschwiller, Lelling, Halling, Hesser, Luttange, Buy et autres lieux,

membre de la noblesse immédiate de l'Empire,

lieutenant de Messieurs les Maréchaux de France,

Il a des possessions à Uckange, sur les terres de :

DANIEL-JEAN-ANTOINE-FRANCOIS MOREL,

né le 30 janvier 1694 de Jean MOREL et Jeanne JEOFFROY,

chevalier, Seigneur de Richemont, Pépinville, Guénange, Uckange et autres lieux,

décédé à Paris en juin 1778.

Il avait épousé, le 28 mai 1723, Françoise-Nicole-Cécile des Rioux de Messimy, décédée en août 1766

De leur mariage étaient nés :

  • Nicolas-Antoine, avr.1724 - août 1724
  • Charlotte-Elisabeth, juil. 1725 - déc. 1728
  • Marie-Madeleine, août 1726 - août 1726
  • Marie-Françoise, oct. 1727-mariée à Eugène Larreategny de Vignolles.
  • Marthe-Jacquette, janv. 1729 - mariée à Antoine-Louis Dutertre.
  • Antoine-François, avr 1730 - Metz 1745
  • Marie-Anne, mai 1731 mariée à Mie de Pémolier de St-Martin
  • Jean, oct. 1732 - déc 1732
  • Marie-Thérèse, févr. 1734 - juil. 1734
  • Jean-Nicolas, nov. 1735 - 28 juil. 1735

L’histoire des Possessions des Seigneurs s’arrête en 1789 avec l’avènement de la République. Mais les changements ne sont pas encore terminés, en effet, le conflit de 1870 contre les Prussiens (Allemagne) jusqu’en 1918 et enfin l’occupation de 1940-1944 ont amené presque tout le département de la Moselle, ainsi que l’Alsace, à être alternativement sous gouvernance de la France et de l’Allemagne. De même la Révolution industrielle du milieu des années 1800 contribue grandement à façonner la ville.

Le blason communal rappelle ces temps anciens : cf 01- Héraldique