les cloches

Déposées à la fin de la seconde guerre mondiale,

les « nouvelles » cloches,

qui égrainent encore aujourd'hui les cérémonies et les heures,

ont été bénies le 17 décembre 1922.

C’est le 18 juillet 1723 qu’eut lieu la bénédiction de la première « petite cloche sur le clocher » d’Uckange, parmi les parrains et marraines on trouvera Jacques BONJEAN, Maire Royal d’Uckange.

Le 1er octobre 1730, la seconde cloche est bénie, la veuve du sieur BONJEAN précité sera l’une des marraines. Cette cloche pèse 645 livres et sera nommée Catherine Marguerite, elle a été fabriquée par la fonderie Charles JACLARD, résidant Place St Louis à Metz pour 1391,50 francs.

Pendant plus de 150 ans, ces deux cloches rythmeront la vie des paroissiens en sonnant les Offices. Toutefois, à partir du 1er février 1853, par un accord entre le Préfet de la Moselle et l’Evêque de Metz, la sonnerie pourra annoncer aussi «les cas d’incendie, d’inondation, d’invasion ou tout autre danger de même nature … et surtout pour sonner l’ouverture des écoles ».

En 1883, par séance du 15 février, il est étudié le projet de déposer les deux cloches. Il est demandé qu’elles puissent être fondues et que leur métal serve à l’édification de trois nouvelles cloches afin d’en réduire le coût de réalisation. La Commune donnera son accord à condition que soit respecté son droit de sonner comme je l’ai indiqué un peu plus haut. Les trois nouvelles cloches seront inaugurées le 20 mai 1883 par les Curés HILT, Guénange, PERRIN, Uckange, KREMER, Richemont, et ceux de Fameck, Trémery, Bertrange, Bousse et Florange.

Seule l’économie réalisée sur le bronze et la participation des Uckangeois pour 4.000 francs permirent leur réalisation, en effet, l’église sort de ses travaux et le Conseil de Fabrique présente encore des comptes négatifs (dette de 4.099,16 Marks).

La grosse cloche pesait 1580 kilogrammes et donnait le DO # Fort, elle a été baptisée « la Très Sainte Vierge », Ernest BECKER, Maire d’Uckange en était le parrain. La moyenne, « Archange Gabriel », 1093 Kg, donnait le RE # Fort. Et enfin la petite, 793 Kg, sonnait le FA Fort.

Conçues pour résister au siècle, il faudra dès août 1910, procéder à de premières réparations, peut être est-ce du à l’« installation d’une machine actionnée à l’électricité pour sonner les cloches », facture du 17 juin 1910 des Ets DOMBRET de Metz.

10 octobre 1917, « on a commencé la descente des cloches lundi, on les a brisées pour y arriver sans détériorer le clocher» (leur métal devant servir pour l’armement).

Sur cette date, une seconde version d’Uckangeois établit que les cloches ont été brisées en août par les Allemands. En fait cette seconde date n’est pas la bonne et n’a été reprise que pour la rédaction d’un rapport en vue d’obtenir la réparation du dommage de guerre.

C’est la société Andreas Hamm Sohn de Frankenthal qui a proposé d’acheter les deux plus grosses cloches au poids en offrant 15 pfennig par kilogramme. Ce ne fut pas de gaieté de cœur que des Uckangeois, armés de masse, les détruisirent. Mais la Grande Guerre fait rage depuis maintenant 3 ans, les batailles sont gourmandes en métal et par décision de la Kommandantur de Thionville du 8 mai de la même année les cloches du secteur seront réquisitionnées en vue de les fondre pour en faire des canons. Les morceaux des deux cloches, finalement, partiront à la « Bleihutte de Call dans la Eifel » par train a la mi-novembre de la même année. Les 8.800 marks tirés de la vente du bronze auront du être transformés en emprunt d’état allemand, spoliant ainsi la paroisse pour servir au feu.

Le conseil de Fabrique réclamera au titre des dommages de guerre, la somme de 8.700 marks. Le dossier, instruit par l’Office de Compensation et de Vérification d’Alsace et de Loraine dès le 10 novembre 1917, puis par le commissariat de la République de Metz, ne donnera pas satisfaction à la paroisse, en effet, il est proposé, pour tous les demandeurs, une réduction de 30% sur le prix du métal sur les premiers 500 Kg commandés, au-delà le prix normal de 2,80 francs le kilo sera facturé.

La troisième et petite cloche sonnera donc seule les Offices et les évènements jusqu’en 1922, date à laquelle elle sera déposée et remplacée.

La Maison Georges FARNIER, Fonderie Jeanne d’Arc de Robécourt dans les Vosges, a fourni les trois cloches neuves que le clocher a accueillies en 1922 pour la somme de presque 35.000 francs. Arrivées par le train le 4 décembre, la plus grosse, « sacré cœur de Jésus, saint cœur de Marie », pèse 1.721 Kg et donne le DO #, les 1.201 Kg de la moyenne, « Sainte Barbe, Saint Jean-Baptiste », donnent le RE#, et les 859 Kg de la petite dernière « Sainte Jeanne d’Arc » donnent le FA.









1922

Ces cloches, qui égrainent encore aujourd’hui les cérémonies et les heures, ont été bénies le 17 décembre 1922. Elles ne se sont tues que pour les célébrations d’avant Pâques de chaque année et pendant les quatre ans de la Seconde Guerre Mondiale. Non pas qu’il fut interdit de les sonner, mais le métal en temps de guerre est précieux aux forces armées, une tentative de réquisition a avorté grâce au Curé, Pierre Halé, après avoir passablement enivré à grand coups de « schnaps » (eau-de-vie) les personnels chargé de la saisie, il leur fit signer un ordre de récupération empêchant ainsi leur transfert vers les forges allemandes.

Sur la plus grosse, on peut encore lire les noms des parrains et marraines. Parmis ces derniers on notera les noms de l’Abbé HINSCHBERGER, Curé de la paroisse, et de Monsieur le Maire, A. TABARY.

Jusqu’en 1930, le moteur, qui n’avait pas été réquisitionné en 14-18, continuait son office, il fut remplacé pour la première fois cette année là.