Cultes et cimetières

Dans une ville à la croisée des frontières, où les cultures se mêlent depuis des milliers d'année, la foi et les croyances des habitants est évidemment très diversifiée.

L'objet n'est pas de traiter le fond des convictions de chacun mais d'aborder quelque peu les lieux de culte qui émaillent la commune.



CLIQUEZ SUR LES LIENS CI-DESSUS POUR ACCÉDER AUX ARTICLES DU THÈME


Les Sœurs garde-malades :


Depuis 1899 et pendant tout le temps de leur présence sur Uckange, elles s'occupèrent, toujours à deux ou à trois, de soigner les malades et de soulager autant que possible les miséreux. En 1954, le Maire Paul JALVE leur présentera les adieux de la ville (photo ci-contre).

La Communauté Juive :

Elle s’est établie en 1733 sur le ban d’Uckange en contrepartie de quoi elle devait s’acquitter annuellement, à la fête des Rois, d’une taxe de 40 écus et une demie hotte de vin.

La synagogue était installée rue de la Moselle qui portait alors le nom de Rue des Juifs.

Cimetière Juif

Communauté datant de la deuxième moitié du 18ème siècle, mais qui ne dépassa jamais une douzaine de familles avant la Révolution.

Les premières familles à s'établir dans cette localité se nomment Fribourg et Brandin (Brandeis), vers 1733. Ces familles payent au village un droit d'établissement qui est fixé à 40 écus, somme ramenée en 1749 à dix. Cette petite communauté est caractérisée par une forte démographie puisqu'en 1794, sur trente-et-une naissances, huit sont juives. Par contrat notarié en date du 19 octobre 1780, elle se rend acquéreur de deux petites chambres dans une maison et y établit sa synagogue.

En 1841, la communauté atteint cent dix âmes et encore cent en 1857 Mais déjà, la proximité de Thionville incite certains à aller habiter dans cette dernière ville. L'annexion de 1871 accélère alors le mouvement d'émigration vers l'intérieur de la France.

L'immeuble abritant la synagogue avait été vendu en 1861 pour 200 francs par le consistoire. On construisit alors un nouveau bâtiment qui sera désaffecté en 1947, plus aucune famille n'habitant la localité. A l'époque, il devient d'abord un dépôt de planches appartenant à un commerçant, M. Mangin, qui se montrera désireux de l'acquérir définitivement. L'ancienne synagogue sera finalement vendue le 5 mars 1961 à la Communauté Apostolique.

Il existe aussi un cimetière, qui fut préservé durant l'Occupation. Il ne date que de 1876, le conseil municipal ayant enfin accordé l'autorisation nécessaire aux quelque vingt familles alors résidentes. En effet, les relations entre la municipalité et la communauté juive furent toujours entachées de méfiance, la commune se refusant à voter la moindre subvention en leur faveur, par peur d'établir un précédent fâcheux.

Adrien Printz

Parmi les officiants du culte israélite, aux environs de 1868, on notera le nom de Moïse ABRAHAM, père de Bertha WORMS que vous retrouverez dans le chapitre qui lui est dédié sous PORTRAITS.

La Mosquée :

La ville est pourvue d’une mosquée installée route de Vitry, sous la gestion de l’association Entente Socioculturelle Islamique. Elle se voit agrandie en 2013-2014, à la suite de travaux importants.

Parmi les Imams, nous noterons en 2002, la disparition de Chafik Benrékia.

Un émouvant témoignage lui sera rendu dans le Républicain Lorrain :

Un millier de personnes est venu hier rendre un dernier hommage à l’imam Chafik Benrékia, domicilié à Borny, décédé vendredi 27 septembre 2002 à la suite d’un accident de la route, alors même qu’il se rendait au prêche.. Communautés musulmane et chrétienne se sont unies dans la peine pour saluer cet homme de 43 ans, symbole d’ouverture et de tolérance.

La voix de l’imam guidait vers la tolérance.

UCKANGE. - Une poignée de main, une accolade, une bise. Devant la mosquée d’Uckange en ce début d’après-midi, l’atmosphère est aussi chaude que chargée de tristesse. Celui qui guidait les prêches du vendredi est mort, et toute la communauté musulmane de la ville et ses environs est abattue par la nouvelle : un accident de la route a coûté la vie à l’imam, Chafik Benrékia. Le costume noir, les yeux encore embués de larmes, Lantré avance à pas lourds vers la mosquée. « On ne trouvera plus jamais un homme comme celui-là », se contente-t-il de dire. Trop d’émotions et pas assez de mots pour exprimer autant la douleur que l’admiration. "Il savait nous entraîner vers le bien, dans la vie comme dans notre religion", poursuit le pratiquant avant de retirer ses chaussures.

A l’intérieur de la mosquée, l’assistance habituelle a doublé, triplé, quadruplé. On arrive de toute la région pour saluer, à l’heure de la prière du Dohr, la famille du défunt. A la hâte, des fidèles se chargent d’ajouter des tapis de prière en dehors de l’édifice qui, si souvent, a résonné des paroles de l’imam de 43 ans. Ici comme à Borny d’ailleurs.

Face aux fidèles, l’imam de la mosquée de Dunkerque parle lui aussi avec émotion de son « frère disparu ». Les deux hommes se sont croisés alors que Chafik Benrékia entamait ses premiers sermons, "il était déjà un parfait connaisseur de l’Islam mais était toujours ouvert, sur les autres hommes et femmes qui l’entouraient", se souvient le président de la Ligue des associations musulmanes de la région Nord Pas-de-Calais. Assis en tailleur, près de trois cents fidèles, hommes et femmes, l’écoutent psalmodier et prier.

Parmi la foule qui se presse pour cette prière, Chafik Benrékia aurait été heureux d’apprendre que l’on croise des pratiquants de toute foi, des citoyens de tous horizons. L’élu côtoie le déshérité, le juif partage sa peine avec le catholique, le protestant s’inclinant sur la mémoire de l’imam arrivé en France au début des années 70 pour entamer des études à l’Institut de Sciences politiques de Bordeaux. De confession israélite, le Thionvillois Henri Najman ("ou Shahim") a tenu à être présent à la mosquée. "Par respect pour ce grand monsieur", assure-t-il. Gorge nouée, il laisse parler son cœur : "J’ai croisé l’imam Benrékia à des rencontres oecuméniques et j’y ai découvert un homme bon, profondément ouvert aux questions de rapprochements entre les religions monothéistes (...) Je peux même dire que j’étais surpris que jeunesse et sagesse se marient aussi bien chez cet être profondément tolérant et religieux". Et de saluer la mémoire de celui qui prêchait "d’abord l’éducation" et "luttait contre la violence".

Archiprêtre de Cattenom, tout juste sorti d’une cérémonie de baptême, Denis Velfert a lui aussi tenu à se rendre à Uckange en ce triste et si beau dimanche. Le 24 janvier dernier, le catholique et le musulman s’étaient retrouvés à la même table pour une soirée inter-religieuse. "Aux quatre cents personnes présentes, au rabbin de Thionville, au pasteur de Hagondange ou à moi-même, il a su présenter le Coran et sa communauté avec l’angle juste de la tolérance. Ma présence ici doit être entendue comme un signe d’amitié entre nos églises."

Déjà, la foule se disperse au dehors. Il est temps de rejoindre Metz où "Salat Génaza" (la prière au défunt) doit être dite devant un parterre de fidèles encore plus vaste. Un proche de Chafik Benrékia s’approche et se laisse aller à la confidence : "au nom des musulmans d’ici, d’Uckange et ailleurs, j’espère qu’on va trouver un remplaçant à notre imam qui communique aussi bien avec les gens. Lui savait comprendre les vieux, mais calmait aussi les jeunes qui faisaient la misère. Le prochain imam devra être à sa hauteur". Inch Allah...

Octobre 2002

Le Temple Protestant :

Le Temple d’une centaine de places que nous connaissons aujourd’hui, construit à la fin des années 1950, donnera son nom à la rue où il a été bâti et à l’ancienne école maternelle qui le jouxtait (aujourd'hui devenue la médiathèque).

Il fait suite à un premier temple édifié par les Frères STUMM à la fin du XIXème siècle, à côté des Grands Bureaux de leur usine sidérurgique.

plan du Temple Prostestant des frères STUMM

rue du Temple

Eglise Néo Apostolique :

Cet édifice a perdu sa vocation religieuse. Auparavant site de la synagogue, aujourd'hui il a été transformé en logements.



Rue de la Moselle


Les cimetières :

Tout d’abord situé autour de l’église catholique, il sera transféré de l’autre côté de la voix ferrée pour s’implanter à l’emplacement que nous lui connaissons aujourd’hui.

Seuls les catholiques y étaient ensevelis. Une fosse commune servait de sépulture aux autres confessions et aux enfants morts avant le baptême. Malgré nos recherches, nous n'avons pas encore réussi à localiser cet emplacement.

Ce « nouveau » cimetière deviendra insuffisant pour accueillir tous les défunts de la commune, aussi fut-il décidé d’en implanter un second, route de Vitry.

Nous les connaissons sous les noms de Ancien et Nouveau Cimetières

l'ancien et le nouveau cimetière

L'ancien cimetière est découpé en 4 parties distinctes :

  • le cimetière catholique entre la rue des Vergers et la rue des Alliés. On y trouve un espace dédié aux enfants, quelques mausolées, des tombes remarquables d'anciens notables locaux et la tombe commune des prêtres. Une première implantation trop exigüe donnera lieu à une extension, formant ainsi les 2 premières parties.
  • le cimetière protestant, situé à côté du temple de l'autre côté de la rue des Vergers.
  • le cimetière juif, situé entre la partie la plus ancienne de l'espace catholique et le Foyer des Personnes âgées.

Le nouveau cimetière propose également différents espaces avec, en particulier, le carré Musulman, le columbarium et le Jardin du Souvenir

RETROUVEZ CI-DESSOUS LA LISTE DE PLUS DE 2.700 DÉFUNTS ET L'EMPLACEMENT DE LA CONCESSION :

(source Mairie Uckange 2011)