Saint Hubert

LE DEPOT DE MUNITIONS

RICHEMONT - GANDRANGE - UCKANGE

Au début de la Seconde Guerre mondiale, un important dépôt de munitions se trouvait à Richemont, dans le bois de Saint-Hubert. Quatre cents hommes de la 3e compagnie du 221e bataillon du 15e génie, sous les ordres du capitaine De Briançon, étaient chargés de son exploitation. Les munitions amenées des usines d’armement par un raccordement SNCF étaient, soit transbordées de quai à quai par la voie normale au cœur du dépôt, soit transbordées en gare militaire de Florange et acheminées sur des wagons à voies étroites rejoignant le dépôt.

Peu de temps avant l’offensive allemande, on construisit une autre voie ferrée de 60, desservant l’ Antenne de Reinange (dans le bois de Guénange) où se trouvait un autre dépôt destiné à réapprovisionner les ouvrages voisins, dont celui du Hackenberg. Ces voies franchissaient la route de Metz-Thionville par un passage à niveau, et bifurquaient en deux voies à sens uniques (aller et retour). L’une utilisait le tracé actuel de la route Richemont-Guénange, et traversait la Moselle sur le pont actuel (reconstruit après guerre) ; l’autre pont enjambait la rivière plus au sud.

Le 15 juin 1940, à 4 heures du matin, les soldats français firent sauter ces deux ponts.

Des vestiges de piles avec bouts de rails ont subsisté jusqu’à l’aménagement de la véloroute Charles-le-Téméraire (env 2005).

SOURCE : Vie et culture hors série - Le dépôt de munitions de Saint Hubert :

CONSTRUCTION, Description

Les installations de Saint Hubert font partie des infrastructure arrières de la ligne Maginot. Elles regroupent un dépôt de munitions, une gare de transbordement et les installations de la tête d'antenne du réseau Ouest de la Moselle (ouvrages de Rochonvillers, Molvange, Soetrich et du Kobenbusch).

Elles sont le pendant du dépôt de Reinange pour la partie Ouest de la Moselle.

Le dépôt était raccordé au réseau ferroviaire privé de la sidérurgie (De Wendel et Cie) par un embranchement de voie normale construit par l'autorité militaire ainsi qu'au réseau routier national. A partir de 1940 un tronçon de voie de 60 se dédoublant pour passer la Moselle au niveau des ponts de Lampen (Uckange) le relie au dépôt de Reinange situé sur la rive droite de la Moselle. Une voie de 60 double le relie aussi à un quai de transbordement installé au niveau du triage de Woippy. Cette voie mise en service en mai 1940 sera bombardée le jour de son inauguration.

Il dessert par voie de 60 le dépôt de Marspich situé dans les bois de Florange et le dépôt de Reinange ainsi que, grâce à une première antenne, le gros ouvrage d'artillerie du Kobenbuch dans la forêt de Cattenom près de Hettange-Grande et par une seconde antenne, ceux de Molvange et Rochonvillers près d'Angevillers.

Un dépôt de machines était situé à l'ouest juste à prés le triangle d'entrée. Celui ci était constitué de quatre bâtiments :

-Un de 5m x 5m réservé au combustible liquide en cuve enterrée. Les huiles étaient entreposées en fût de 200l.

-Un bâtiment pour les locaux de service et d'exploitation.

-Un hangar de stockage des engins moteur pouvant en en contenir 8.

-Un hangar-atelier pourvu d'une fosse d'entretien.

Le grill du dépôt, d'une longueur utile de 190m environ était composé de voies de 60 distantes l'une de l'autre de 3,20m. Ces voies étaient affectées comme suit :

- Voie 1: circulation.

- Voie 2 : garage pour les matériels divers (bogies, wagons-citerne, wagons pour l'entretien de la voie type plats Decauvilles.

- Voies 3 & 4 : plateformes Péchot vides.

- Voies 5 & 6 : voies de formation des trains.

- Voie 8 : voie de garage des plate-formes chargées. Cette voie permet de garer 9 x 3 soit 27 plate-formes correspondant à la plus forte des deux séries quotidiennes de départs de trains prévues par l'avant projet d'exploitation.

- Voie 9 : voie de circulation.

Les voies 3 et 4 sont prévues pour contenir les 2/3 du matériel vide, le reste étant garé sur les voies 5, 6 ou 7. Il était admis que dès la mise en exploitation ces dernières voies seraient dégagées du fait de la mise en service des plate-formes qui y sont stationnées.

Un quai situé en bout de tronçon de voie normale permet le débarquement de matériel roulant monté sur des wagons directement sur un tronçon de voie de 60.

DENOMINATION, Indicatifs et n° d'abonné

Le numéro d'abonné du dépôt de Saint Hubert au réseau téléphonique de la fortification Maginot était le 2282

HISTORIQUE, Construction

Le dépôt de munitions de Saint Hubert a été construit de 1932 à 1935 pour le plus gros, des travaux complémentaires ont été effectuées jusqu'en 1940.

Les installations du dépôt seront détruites par les sapeurs le 13 juin 1940 lors de leur retraite.

Sous l'occupation, les allemands procéderont à la récupération d'une grande partie des voies de 60 et du matériel en ne conservant que les tronçons nécessaires à assurer la continuité du réseau.

En 1946, il ne subsiste plus selon les photos aériennes qu'une toute partie des voies, quelques bâtiments le long de celles-ci et trois plates-formes Péchot abandonnées sur le site.




photo IGN 1951