les Guerres et Batailles anciennes

Situé historiquement à la croisée des frontières, le village a souffert de presque toutes les invasions (barbares et romaine), des guerres seigneuriales, de la Révolution Française, de la guerre de 1870 et des deux guerres mondiales.

Au gré des victoires des belligérants, les Uckangeois ont été tantôt Celtes, Belges, Gaulois, Gallo-Romains, Francs, Germains, Espagnols, Luxembourgeois, Allemands, français.

l'an 450 : Metz est rasée par ATTILA.

Si les livres d'Histoire ne parlent que de la cité messine, sa campagne subira toutefois le même sort et cèdera devant l'invasion des Huns.


1106

Le tout premier document qui était consigné dans les archives communales et qui a aujourd’hui disparu, probablement emporté avec tant d’autres lors des inondations de 1983, faisait état d’une bataille. Dans les plaines entre Ebange et Uckange, en 1106, une « terrible bataille » a opposé THIERRY, Baron de Joinville, neveu de GODEFROY de BOUILLON, HENRI, Comte de Luxembourg, et GODEFROY-le-Barbu, Comte de Louvain et de Brabant, gendre de l’Empereur HENRI V.

" La bataille entre Lorrains et Luxembourgeois, était tellement violente qu’on verra les eaux de la Moselle se rougir du sang des combattants jusqu’à Thionville."

On ne peut que supposer que les Uckangeois ont eu à en souffrir dans leur chair.

1325

Jean de Luxembourg

Jean Ier de Luxembourg dit l'Aveugle, né le 10 août 1296, roi de Bohême en 1310 par son premier mariage, comte de Luxembourg en 1313, roi titulaire de Pologne.

Jean de Luxembourg et l'archevêque de Mayence

Devenu aveugle en 1340 à la suite d'une opération manquée aux yeux, il meurt au cours de la bataille de Crécy le 26 août 1346.

L’ouvrage VERKOOREN (inventaire des archives de Belgique, Chartes et Cartulaires du Luxembourg) donne :

20 février 1325, les messins, menacés d’une invasion lors de « la Guerre des Quatre Rois » (JEAN L’AVEUGLE, Comte de Luxembourg et Roi de Bohême, BAUDOUIN, son oncle, Archevêque de Trêves, FERRY IV, Duc de Lorraine, et EDOUARD Ier, Comte de Bar), attaquèrent les troupes ennemies et tentèrent de prendre les châteaux de Florange et Richemont, aujourd’hui complètement disparus. L’armée de Metz remonta jusque Hettange en ravageant par les armes et le feu pas moins de cinquante villages dont Uckange.

On peut raisonnablement penser que les différentes guerres entre Seigneurs, les soulèvements paysans de 1363, les croisades et autres faits marquants de cette période ont prélevé un lourd tribut aux Uckangeois, à leurs maisons et à leurs récoltes, mais il s’agit de souvenirs dont les témoignages sont extrêmement rares ou oubliés à tout jamais.

1528, le district de Thionville ou Luxembourg Français, est repris par la force aux espagnols par les armées françaises.

Bien que le traité de Cateau-Cambrésis (2 et 3 avril 1559) rendît la province aux ibères, le royaume de France en redevint propriétaire par les armes en 1643 avec les troupes du Prince de Condé, avant qu'un traité en fixe définitivement la propriété à la France en 1659.

1618

Guerre de 30 ans

Les Misères de la guerre,

gravure de Jacques Callot

WIKIPEDIA

Seules quelques bribes, tout du moins pour Uckange, nous restent sur la guerre de 30 ans. A n’en pas douter, de 1618 à 1648, le conflit fera des victimes parmi les Uckangeois, surtout lors du siège de Thionville, par ordre de Richelieu, du 15 mai au 7 juin 1639, par une armée de 7 à 8.000 hommes, commandée par le Marquis de Feuquières.

Toutefois un recensement des victimes n’est pas possible, d’une part par l’insuffisance des documents et d’autre part par la confusion quI pourrait être faite avec les malheureuses et nombreuses victimes de la peste qui fit des ravages dans la contrée à cette époque.


1755 ... temps de paix relative,

Richemont fut le camp de base pour des manœuvres de très grande envergure de l’Infanterie contre la Cavalerie. Uckange dut alors supporter d’être encerclée par les troupes du Roi et endurera une manœuvre le 13 septembre de cette même année, elle comptera plus de 1.500 fantassins d’infanterie et près de 2.000 cavaliers (dont 2 troupes de Dragons).

Bien que ne s’agissant que d’un exercice, on peut imaginer le climat sur Uckange à cette date quand les divisions prirent place au Sud de la vile, aux environs de l’échangeur de l'autoroute sur Richemont, au Nord, approximativement à la place du parc à fonte de l’Usine, et à l’Ouest, sur le secteur du lotissement LE NID, route de Vitry.

Afin d'éviter tous troubles lié à cette "invasion", l'armée renforce la prévauté avec la première compagnie des grenadiers de Champagne placée pour la police dans les villages de Richemont et Uckange.

De même, un poste de garde sera installé au niveau du bac du passeur (il était composé d'un lieutenant et de 30 hommes.

L'armée dispose ainsi plusieurs postes de garde dans les environs, y affectant 900 hommes :

Cette garde n'étant placée que pour la tranquillité et la police, le commandant prendra toutes les précautions nécessaires pour l'assurer tant le jour que la nuit.

Il fera faire des patrouilles fréquentes qui dans leur tournée auront soin de voir et d'empêcher que les soldats ne commettent aucun désordre, ne fassent aucun bruit, n'établissent aucun jeu public et n'entrent dans aucun jardin.

Il fera arrêter tous les contrevenants, et suivant l'exigence des cas les enverra au prévôt au village d'Uckange [...].

Il fera arrêter les filles de mauvaise vie et les enverra au prévôt.

Il contiendra ensemble, et à son corps de garde, tous les grenadiers qui ne seront pas employés ailleurs ils seront alertes pour courir où l'on entendra du bruit et où on les appellera.

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sur ces manœuvres de 1755, on lit dans :

LA NOUVELLE REVUE

paru en 1892

M. de Chevert, dit « la Conscience », mît en œuvre ces manœuvres pour d'une part rendre une discipline dans un camp de réforme (En ce temps, les camps militaires sont parasités par une cohorte les accompagnant en tous lieux : marchands, cafetiers, vivandiers, bateleurs, filles de joie ... auprès desquels les soldats allaient vider leur bourse et perdre le respect de la discipline), mais aussi mettre en pratique les stratégies militaires suggérées par M. de Gisors après son étude des tactiques prussiennes.

On devait également pratiquer la formation de légions, et s'exercer aux manœuvres spéciales à cette formation.

Huit manoeuvres principales

  • 1° Attaque en plaine en ordre, mi-partie de choc et de mousqueterie.
  • 2° Attaque en plaine dans un ordre de pénétration, protégé par un mélange de mousqueterie.
  • 3° Manoeuvre pour dérober à l'ennemi le mouvement par lequel on débordera son front et on attaquera ses flancs avec avantage.
  • 4° Disposition pour une attaque de retranchements, laquelle peut servir à leur défense.
  • 5° Retraite en colonnes.
  • 6° Dispositions pour faire une retraite lente en plaine, si la légion n'a qu'un espace très court pour gagner un délilé.
  • 7° Formation rapide de la légion en ordre de défense et d'attaque si elle est menacée sur un de ses flancs.
  • 8° Disposition pour une attaque de camp.

Ces mouvements et manœuvres devaient occuper la seconde période du séjour au camp, sans préjudice des autres exercices, formation du camp, construction des ponts et des ouvrages de défense. Le maréchal de Belle-Isle, très disposé à faire cette tentative de légion et à s'y employer, s'opposait toutefois à ce que l'on décomposât toute l'infanterie, et surtout les dragons, pour former les légions chères à Maurice de Saxe, qui leur attribuait

dans ses ouvrages toute la fortune militaire des Romains.

D'après le plan, ce camp fut établi sur deux lignes l'infanterie au centre, la cavalerie sur les ailes, la droite au village de Richemont, la gauche à celui d' Uckange, le front de bandière couvert par la Moselle.

Campement sous la tente. Pour les hussards et dragons, chevaux au piquet, couchage sur la paille. Ils étaient placés en potence derrière les villages, appuyant les deux pointes droite et gauche du camp.

Quartier général au château de Pepinville.

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M. le comte d'Argenson à M. de Chevert

JOURNAL DU CAMP DE RICHEMONT.

A Crécy, le 11 juin 1755 :

J'ai l'honneur de vous envoyer, Monsieur, l'état de la composition du camp que vous devez commander pendant le mois de septembre prochain, et de vous assurer du très parfait attachement avec lequel je suis.

Monsieur le maréchal de Belle-Isle, commandant en chef.

  • OFFICIERS GÉNÉRAUX :
      • M. de Chevert, lieutenant général, commandant le camp.
      • M. le marquis de Poyanne, maréchal de camp.
      • M. de Saint-Martin, lieutenant-colonel de Poly, brigadier commandant la cavalerie.
  • ÉTAT-MAJOR ET SUITE DE L'ARMÉE :
      • M. de Neucard, major du régiment de Champagne, major général de l'infanterie.
      • M. de Réalle, major du régiment d'Archiac, maréchal général des logis de la cavalerie.
  • EFFECTIF.
      • Infanterie. 15 bataillons formant 4brigades.
      • Cavalerie. 25 escadrons formant 4 brigades, 1 brigade de hussards et 1 de dragons.
          • INFANTERIE :
            • 1ère brigade.
                • Champagne, 4 bataillons.
            • 2e brigade.
                • Orléans, 2 bataillons;
                • Royal-Pologne, 1 bataillon.
            • 3e brigade.
                • Rouergue, 2 bataillons;
                • Lochmann, 3 bataillons.
            • 4e brigade.
                • Planta, 3 bataillons.
        • BRIGADIERS :
            • 1ère brigade. M. du Deschaux, lieutenant-colonel du régiment de Champagne.
            • 2e brigade. M. le marquis de Balleroy, colonel du régiment d'Orléans.
            • 3e brigade. M. de Rouffiac, colonel du régiment de Rouergue.
            • 4e brigade. M. de l'Épine, colonel du régiment de Planta.
        • CAVALERIE :
            • 1ère brigade.
                • Royal-Piémont, 2 escadrons;
                • La Rochefoucauld, 2 escadron s.
            • 2e brigade.
                • Royal-Allemand, 2 escadrons;
                • Schomberg, 3 escadrons.
            • 3e.brigade.
                • Dauphiné, 2 escadrons;
                • d'Escars, 2 escadrons.
            • 4e brigade. D'Archiac,
                • Poly, 2 escadrons.
        • BRIGADIERS :
            • 1ère brigade. M. le marquis de La Rochefoucauld.
            • 2e brigade. M. de Hobenheim, lieutenant-colonel de Royal-Allemand.
            • 3e brigade. M. le marquis d'Escars.
            • 4e brigade. M. de l'Étang, lieutenant-colonel d'Archiac.
        • HUSSARDS :
            • 1 brigade composée de
                  • Linden, 1 escadron;
                  • Berchiny, 2 escadrons;
                  • Turpin, 1 escadron ;
                    • brigadier, M. le comte de Turpin.
        • DRAGONS :
            • 1 brigade composée de
                  • Orléans, 2 escadrons ;
                  • Beauffremont, 2 escadrons;
                    • brigadier, M. de Marmier, colonel du régiment de Beauffremont.

1785


"d'après un marché passé pour la fourniture de 3,788 chevaux destinés à la remonte de la cavalerie (grosse cavalerie), des dragons et chasseurs, le concessionnaire s'engage à fournir des chevaux ou juments tirés, autant que possible, des trois contrées déjà désignées, et le reste des autres pays de l'Allemagne où l'on élève de bons chevaux, tel que le pays d'Anspach. La réception se fit à Uckange et à Vic. Leur prix était de 4o3 livres pour la grosse cavalerie, et de 3o3 livres pour les dragons et les chasseurs. S'il ne se trouvait pas suffisamment de chevaux en Allemagne, on pouvait en acheter en France ; ceux-ci donnaient droit à une prime de 10 francs, qui n'était payée que sur certificat authentique."

Rapport sur les travaux de la session de 1850 - Général de la Moricière - source gallica.bnf.fr

Quelques Uckangeois qui épouseront

la carrière militaire au fil des siècles :

- François LEJEUNE, né en 1779, nommé le 5 octobre 1813 au 12ème Hussards,

- Gabriel CHARY, qui, né le 17 août 1808, devint Fusilier dans le 13ème Régiment de Ligne le 27 mai 1834 sous le matricule 6684, il rallia l’Afrique du Nord en 1837,

- Jean BACH, engagé le 3 décembre 1818,

- Gabriel ARCHEN, le 29 décembre 1818,

- Jean Joseph CUISINIER, le 19 février 1831 dans le 2ème Régiment de Génie,

- Georges HYLAIRE, le 27 mars 1832, …

Beaucoup d’autres partirent sous les drapeaux au fil des siècles jusqu’aujourd’hui pour participer aux diverses campagnes que ce soit pour les Rois, l’Empereur, les Colonies ou les opérations plus récentes en Algérie et Indochine (où Monsieur PERIQUET perdit la vie) ou encore la mission de maintient de la paix des Casques Bleus en ex-Yougoslavie.

artilleur français 1763

Quai d'artillerie du port de Brest vers 1780

artilleur français 1775

Guerre d'indépendance des États-Unis

1775 - 1783

Au moins 1 uckangeois prit part à ce conflit qui mena à la naissance des USA :

Jean La Taille, né à Uckange en 1745,


entré en service le 4 octobre 1767, Rengagé pour 8 ans le 6 novembre 1776

ARMEE DE TERRE - REGIMENT D'ARTILLERIE D'AUXONNE -

2e BATAILLON - Compagnie Bonnay de la Rouvrelle

Le régiment d'Auxonne, formé de la brigade d'Invilliers du corps royal en vertu de l'ordonnance du 13 août 1765, eut pour premier colonel Philippe-Louis de VERTON de RICHEVAL et le dernier fut François BRAIVE, devenu général de brigade.

Au commencement de la guerre d'Amérique, le 2e bataillon s'embarqua à Brest avec la petite armée de Rochambeau. Le bataillon revint en France en 1783.

Ce régiment deviendra le 3e en garnison à Nice puis le 6e régiment d’artillerie


blocus de Thionville en 1814,

et de Thionville, Sierck et Rodemack en 1815


Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de Franceextraits du Journal historique de 1819 par M. A.- AN. ALMà cette époque, le nom de la ville s'écrivait Huckange

"Le 11 janvier 1814, le général passa une partie de la matinée en conférences avec MM. les commandants du génie et de l'artillerie. Il ordonna au premier (le capitaine Prudhomme) de réunir les ouvriers, tant de la ville que des villages de haute et basse Yutz, dont celui-ci forma de suite une compagnie à ses ordres ; il enjoignit ensuite de transporter en ville tous les bois de marine qui existaient tant sous notre canon qu'au village de Huckange ; et n'ayant au cune palissade en magasin, que très peu de bois pour en faire, il fit prévenir les habitans qu'il allait leur reprendre celles qu'on leur avait autrefois vendues, mais avec promesse de les leur faire rendre ou payer à la fin du siège."

21 janvier 1814 "Les eaux se maintinrent à quatre mètres et demi au dessus de leur niveau ordinaire. Il n'y avait presque personne à Trêves ni dans les environs de Luxembourg. L'ennemi n'occupait que faiblement la route de cette place à Thionville, par trois postes de cavalerie, un à Espérange , un à Frisange et un à Roussi, à Rodemack il n'y avait que cent dix hommes, mais Huckange , Ebange , Hayange et Florange étaient fortement occupés par des lanciers."

27 juin 1815 "Les troupes prirent les armes pendant la nuit pour des coups de fusils tirés des ruines de Haute-Yutz, sur les sentinelles du fort. Cette alerte n'eut point de suites. Les russes, sur l'indication qui leur fut donnée, passèrent la Moselle au gué entre Huckange et Richemont. Alors plusieurs militaires qui croyaient encore sûre la communication entre Metz, et Thionville , furent faits prisonniers et conduits en Russie."

17 septembre 1815 "Le commandant des prussiens à Huckange prit notre convention tout à contresens. Le général réclama de suite, et les communications se rouvrirent."

20 septembre 1815 "Le général ne concevait rien à ce qui se passait autour de nous. Tantôt en vertu de sa convention avec les troupes aux ordres de M. le général de Warbourg , la route de Metz se trouvait libre, tantôt par suite d'ordres supérieurs elle se trouvait interceptée et quand on demandait des explications, les prussiens s'excusaient, comme si les nouveaux obstacles étaient produits par de nouveaux mal-entendus. Dans la matinée encore l'ordre fut donné au poste de Huckange d'interrompre la communication. Les diligences et les voyageurs furent forcés de rebrousser chemin. M. l'inspecteur d'Eu, qui revenait de Metz fut arrêté, conduit à Hayange, et relâché par suite de ses réclamations, fondées sur la foi de la convention conclue.

Plan de Thionville du XVIIIème siècle© Mairie de Thionville


Convention d'armistice (blocus de Thionville 1814)

Fait double, le 27 avril 1814, à Thionville. Pour M. le comte de la Salle absent , Signé HUGO et Louis DE DORNRERG. - Ratifié par moi général commandant supérieur, Thionville le 17 avril 1814, Signé HUGO.

" [...] Nous, Charles, baron de Haynau, commandant la première brigade au service de S. A. S. l'électeur de Hesse, et le blocus de la forteresse de Thionville, chevalier de l'ordre militaire Max.-Joseph, de S. M. le roi de Bavière, et Joseph-Léopold-Sigisbert Hugo, membre de la légion d'honneur, chevalier et commandeur des ordres royaux d'Espagne , Naples et Deux- Siciles , général de brigade , commandant supérieur de la place et du fort de Thionville, Egalement animés du désir de mettre fin aux hostilités, et de concourir à la pacification générale par tous les moyens en notre pouvoir [...]

Avons nommé pour nous représenter dans les conférences nécessaires au but que nous nous proposons, savoir : Pour la Hesse et puissances alliées , M. Louis de Dornberg, major et commandant du régiment des chasseurs volontaires à cheval ; Pour la France, M. Louis-Eugène-Georges, Comte de la Salle, sous-préfet de Prum, chef, de cohorte et de l'état-major de la place, lesquels ont régie, d'après nos ordres, les conditions suivantes :

ARTICLE 1ER.

Le conseil de défense de la ville et du fort de Thionville, ayant accédé à tout ce qui a été fait par le sénat conservateur, depuis le 31 mars dernier, les hostilités cesseront dès aujourd'hui entre la garnison de cette place et les troupes hessoises et autres, en formant actuellement le blocus, l'acte d'adhésion ayant été notifié le 14 avril au chef qui les commande.

ART. II.

Les troupes hessoises lèveront le blocus, retireront leurs piquets, feront démolir tous les retranchemens élevés contre la forteresse et ne mettront aucun obstacle à la libre communication de la place de Thionville avec toutes les autres de l'intérieur de la France.

ART. III.

Tous les prisonniers des troupes hessoises et alliées qui se trouvent dans la place de Thionville, comme aussi ceux des troupes françaises faisant partie de la garnison de cette place seront rendus le plus tôt possible.

ART. IV.

La garnison aura pour ligne de démarcation entre elle et les alliés, savoir; à l'ouest tout le terrain compris à la droite de la route d'Huckange (non compris) jusqu'à la hauteur où le ruisseau de Marspich a son confluent dans la Fench ; et de ce point tout ce qui est compris sur la rive gauche dudit ruisseau de Marspich depuis sa source, et depuis cette source la droite d'une ligne prenant par Volkrange ( non compris) et allant se joindre à la source du ruisseau de Garsch, dont le cours longeant Oeutrange et Hettange formera au nord la limite jusqu'à son confluent dans la Moselle ; et de ce point au nord, la droite d'une ligne passant par Haute-Ham (compris) jusqu'au moulin de Grisberg ; toute la rive gauche de la Kaner, depuis ce point jusqu'à la hauteur de Hombourg, et de ce point toute la droite d'une ligne droite traversant le bois de Luttange et descendant par Rurange et Landrevange (l'un et l'autre non compris) jusqu'au bac vis-à-vis Huckange sur la Moselle, Haute-Guénange ne restant pas à la disposition de la garnison de Thionville.

ART. V.

Les détachements sortis de la garnison de Thionville avec M. le général Durutte y rentreront aussitôt que S. Exc. en sera tombée d'accord avec S. A. S. le prince électoral de Hesse.

ART. VI.

Le présent aura son exécution aussitôt qu'il aura été ratifié par M. le baron de Haynau, sauf l'autorisation de S. A. Elect. le prince de Hesse et M. le général Hugo, chacun en la qualité qui le concerne.

le texte original a été ici repris, avec l'orthographe de l'époque des lieux

LE CONFLIT DE 1815 EST CONNU SOUS LE NOM "LES CENT JOURS"



HUGO Joseph Léopold Sigisbert,

Général Comte

(1773-1828)