2-01 Bête Gévaudan

Théma

La Bête du Gévaudan

Préambule

Entre 1764 et 1767, la bête du Gévaudan tue plus de 100 personnes, uniquement des femmes et des enfants.

Le mythe de la bête du Gévaudan a donné lieu aux théories les plus fantaisistes. Aujourd’hui, grâce aux chercheurs du Muséum d’histoire Naturelle de Paris, l’identité de cette bête a été dévoilée avec certitude.

Il règne dans le Gévaudan, en cette fin d’Ancien Régime, une misère profonde. Ces meurtres atroces, attribués à une bête sauvage, mettent en péril l’image du pouvoir absolu, détenu par Louis XV.

Pendant trois ans, des meurtres ont été perpétués dans le Gévaudan, qui correspond à peu près à l’actuelle Lozère mais également en Ardèche, dans la Haute-Loire et le Cantal. Ces meurtres sont attribués à un animal mystérieux qui est rapidement baptisé « la bête du Gévaudan ». La première attaque a lieu au printemps 1764 ; une femme est attaquée près de Langogne mais ses bœufs mettent en fuite l’animal. Peu de temps après, le cadavre d’une adolescente de 14 ans est retrouvée. C’est la première victime officielle de la bête. Mais cette victime est la première d’une longue liste.

Selon les témoins, l’animal responsable de l’agression de la bergère et de l’adolescente n’est pas un loup.

La description qu’en feront tous les témoins est la suivante : « une bête avec une très grosse tête, des flancs rougeâtres, avec une bande noire tout au long du dos, une queue très touffue, des pattes larges munies de grandes griffes. » Il faut souligner que le loup est bien connu des paysans de cette époque. On peut d’ailleurs constater qu’ils ne parlent pas d’un loup. Les attaques sanglantes se succèdent. Il est plusieurs fois fait mention dans les archives nationales que les victimes étaient porteuses d’une coupure franche et précise à la base du cou.

L’animal fait preuve d’une grande mobilité. Il attaque du Gévaudan jusqu’en Auvergne. Une véritable psychose s’empare des habitants. Des battues sont menées mais sans succès. Les journaux de l’époque relatent ses attaques. L’émoi est si grand que le Roi envoi un régiment de soldats, des dragons, sur les lieux. Comme si l’animal sentait le danger, il se déplace et sème la terreur dans l’Aubrac et la Margeride. Il laisse derrière lui des cadavres décapités et déchiquetés.

Les soldats n’obtenant aucun résultat, le Roi envoie François Antoine, lieutenant de ses chasses, qui est réputé comme le meilleur fusil du royaume. Après 3 mois de traque, F.Antoine, assassine en septembre 1765, un gros loup dont le corps est empaillé et envoyé à la cour. On sait aujourd’hui, que F.Antoine a orchestré de toutes pièces cette soi-disant battue. Ayant peur de tomber en disgrâce, il lui fallait absolument une bête à exposer.

De plus, l’exhibition de cette bête empaillée a pour objectif de restaurer l’image du roi qui est devenu la risée de toute l’Europe. Le succès est d’ailleurs de courte durée. Les meurtres reprennent peu après. Ils s’arrêteront le 19 juin 1767, jour où Jean Chastel tue un nouvel animal.

Ce personnage énigmatique est omniprésent pendant toute cette histoire et nous allons y revenir.

Ours, Loup, singe ou Hyène

A cette époque, on croit en Dieu mais aussi au Diable, aux sorciers et au loup-garou. Ces croyances « païennes » font partie intégrante du catholicisme. Bien que nous soyons au Siècle des Lumières, l’étude de la faune n’en est qu’à ses balbutiements. Aujourd’hui, on sait qu’aucun animal ne peut décapiter un homme. Il y a là une preuve évidente d’une intervention humaine. Des corps ont été entièrement déshabillés et des têtes n’ont jamais été retrouvées. Mais dans un tel contexte où l’ignorance se mêle au mysticisme, la décapitation n’apparaît absolument pas étrange venant d’un animal.

Le seul apparemment à avoir eu un doute est F.Antoine qui a fait arrêter les Chastel durant son séjour en Gévaudan. Sur les gravures de l’époque, on peut voir différents animaux qui représentent la bête, notamment une hyène, un énorme loup et un ours. N’importe quel prédateur recherche la facilité quand il chasse. Il choisit de préférence des jeunes, des animaux âgés ou malades.

Mais, dans le cas de l’attaque d’un troupeau par un loup, la facilité consiste à attaquer les bovins ou brebis. L’homme constitue un danger pour lui. L’homme est bien plus dangereux aux yeux d’un loup qu’un agneau. Il est donc totalement incohérent qu’un loup, même plus gros que la moyenne, privilégie l’homme à l’animal.

A plusieurs reprises durant ces 3 ans, l’animal a été blessé. Il a été tiré soit à une certaine distance, soit à bout portant. Pourtant, il s’est toujours relevé pour s’enfuir. Ces faits ont bien sûr intensifié aux yeux de la population l’aspect démoniaque et surnaturel de la bête. Avec du recul, on se rend compte qu’à chaque fois que l’animal a été aperçu ou tiré, peu après, des décapitations ont eu lieu. Les statistiques prouvent que l’instigateur des meurtres a largement profité de la psychose générale.

Un serial killer en Languedoc

Il y a en fait deux types de meurtres. Ceux qui ont été commis par un ou des animaux. Ceux qui ont été perpétrés par un pervers sexuel qu’on appelle aujourd’hui serial killer. Le principal suspect est Jean Chastel qui occupait l’équivalent aujourd’hui du poste de garde forestier. Il est assez troublant, vous en conviendrez, qu’aucun meurtre n’ait été commis pendant son incarcération en 1765. Par contre, dès qu’il a été relâché, les crimes ont repris.

Vous me direz : « oui, mais c’est lui qui a finalement tué la bête ». C’est vrai mais dans des conditions plutôt étranges. Quand il a visé l’animal, celui-ci ne s’est pas enfui, bien au contraire, il s’est arrêté et est venu tranquillement s’asseoir devant Chastel. Pour un monstre sanguinaire, il a fait preuve d’une bien grande docilité.

L’étude des serials killer démontre qu’avant de passer à l’acte, ils tuent en rêve des milliers de personnes. Mais, leurs crimes ne sont jamais à la hauteur de leurs fantasmes. Ils ont donc l’obligation de répéter inlassablement ses meurtres. Un serial killer ne s’arrête jamais pour cette raison. Quand les meurtres s’interrompent, c’est que le serial killer est en prison ou qu’il est mort.

Pourquoi Chastel s’est-il alors arrêté ?

Autopsie de la bête : l’identité révélée

Quand J.Chastel a tué l’animal, les crimes se sont arrêtés définitivement. L’animal a été exposé au public. Les naturalistes de l’époque ont disséqué et étudié la dépouille. Voici le rapport, au vu des notes et croquis de l’époque, des spécialistes du Muséum d’histoire Naturelle de Paris qui a été réalisée recemment:

« La bête n’est ni une hyène, ni un singe, ni aucun autre animal exotique. Sa formule dentaire ne laisse aucun doute : il s’agit d’un canidé. Il n’y a que deux option : le chien ou le loup.

C’est un mâle de 109 livres, le poids normal d’un loup adulte. Son museau est plus court que celui d’un loup. Sa tête est également plus large.

L’arcade zygomatique surdimensionnée laisse deviner une mâchoire particulièrement puissante.

La crête du crâne et la taille des dents appartiennent au loup. Mais la hauteur du profil appartient au chien. L’avant du corps est proche de celui du chien et l’arrière ressemble à celui du loup. La coexistence des deux morphotypes nous permet d’être affirmatif.

La bête du Gévaudan est un hybride entre un loup et un gros chien ; probablement un chien mâtin.

Ces conclusions sont confirmées par la tâche blanche sur le poitrail de l’animal et la grande longueur des griffes trahit la domestication ».

Ce rapport est éloquent et nous livre enfin une étude scientifique fiable.

La conclusion qui s’impose est logique. Entre homme et bête

Au vu de tous les indices fournis par les différents ouvrages et par l’émission consacrée à la bête du Gévaudan diffusée sur la chaîne Planète, je vous livre ma conclusion des faits. J.Chastel a domestiqué un animal issu d’un accouplement entre un loup et un chien. Il a dressé cet animal à attaquer l’homme.

Il est d’ailleurs fort probable que ses crimes ont commencé bien avant le début de cette histoire.

Comme le dit un professionnel dans le documentaire télévisé, on peut parfaitement habituer un loup à attaquer l’homme si on lui donne de la chair humaine. En fait, il faut sacrifier à l’animal des proies faciles quand il est jeune comme des enfants. Donc, bien qu’on n’en ait aucune preuve, il est certain que Chastel a enlevé des enfants pour les donner en sacrifice à son animal. Le facteur déclenchant de sa folie a pu être une attaque de loups tout à fait banale.

Le meurtre de la fillette, avec qui il était ami, n’était pas prévu. En effet, peu après, il sombre dans le mysticisme.

Lui qui ne s’était pas montré plus croyant que la moyenne se met à fréquenter l’église d’une manière assidue.

Il multiplie les visites au confessionnal et va jusqu’à faire bénir les balles qui lui serviront à tuer la bête.

Ce dernier meurtre, non souhaité, a certainement été un véritable électrochoc. Cette dernière atrocité a révélé à cet homme déséquilibré toute l’horreur de ses exactions.

En tuant lui-même l’animal qu’il avait dressé afin de concrétiser ses fantasmes pervers, il a lavé son âme de tous ces pêchers. Jusqu’à la fin de sa vie, il se consacrera à sa paroisse et montrera beaucoup de ferveur religieuse.

La bête du Gévaudan frappe toujours ?

Toute attaque animale qui échappe aux explications rationnelles suscite rapidement des rumeurs.La bête du Gévaudan n’est pas le seul animal à avoir semé la terreur en France.

On peut citer la bête d’Evreux (1633-1634), la bête de Brive (1783), la bête du Cézailler (1946-1951). Les plus féroces semblent avoir été les bêtes de l’Auxerrois et du Vivarais.

La première est apparue en 1731 et a fait 28 victimes. Elle est décrite comme un tigre ou comme un loup .

La bête du Vivarais a sévi de 1809 à 1816 dans le Gard. Elle est décrite comme un loup mais avec la taille d’un âne, avec un pelage brun, une crinière noire et de grosses mamelles. Il s’agissait probablement d’un fauve échappé d’un cirque. Aucune de ces deux bêtes n’a été tuée ou capturée.

Les cousins dévorés et les autres ...

Répartition géographique des attaques

1764

- Juin:

Mi-juin: première attaque officiellement recensée. Une vachère de Langogne, attaquée sur une pâture non loin du bourg, défendue par ses bœufs.

"La première attaquée fut une femme, près de Langogne, une vachère. Les chiens ne voulurent pas donner. Mais ses boeufs se mettant autour d'elle, cornes basses, la défendirent. Elle s'en tira sans blessure, non pas sans coups de griffes, aux bras, à la face, par tout le corps, sa robe, son devantier mis en pièces. Elle disait que la bête qui l'avait assaillie semblait un loup, de prime vue, mais n'était pas un loup; la tête plus grosse et plus effilée, la gueule béante, une raie noire sur le dos...".

- Juillet:

1er Juillet : premier décès officiellement recensé suite à une attaque attribuée à la Bête du Gévaudan. Jeanne Boulet est retrouvée morte au hameau des Hubacs, paroisse de Saint-Etienne de Lugdarès.

BOULET Jeanne / Les Hubacs (paroisse de Saint-Etienne de Lugdarès)- Ardèche / Le 3 juillet

- Août:

30 août: premier convoi de chasseur venant de Mende, envoyé dans les environs de Langogne, sur ordre d'Etienne Lafont.

"On ne pouvait continuer le train des champs comme on le menait, dans les fermes et dans les villages. Ce que les gens firent, ce fut d'armer les bergers. On leur donna ce qu'on nommait des baïonnettes: de forts bâtons garnis d'un fer pointu: à la hampe, du mieux qu'on pouvait, avec du fil d'archal, on avait ficelé quelque couteau de Laguiole; ou, si l'on en avait un, un paradou, un couteau paroir à tailler les sabots".

Une fille / Masméjean d'Allier (paroisse de Puylaurent) - Lozère / Le 8 août

Un garçon (15 ans) / Cheylard l'Evêque (paroisse de Chaudeyrac) - Lozère / Fin août

- Septembre:

"Le 6 septembre, au bord de la nuit, comme on dit, dans le village des Estrets, près d'Arzenc de Randon, une femme s'occupait dans son pauvre jardin. C'était à côté de sa maison. Tout à coup, avant même de se rendre compte de ce qui lui arrivait, elle dut avoir la Bête sur elle. Cette bête la saisit au col; lui troua la gorge d'un coup de croc et incontinent se mit à boire son sang. Elle n'abandonna le cadavre que voyant accourir les voisins, armés de serpes, de haches et de fourches".

15 septembre: début des chasses de Jean-Baptiste-Louis-François Boulanger, aidé de ses dragons volontaires de Clermont, stationnés à Langogne et Pradelles, sur ordre de Jean-Baptiste Marin.

"A Saint-Flour de Mercoire, le seize de septembre, à la même heure d'entre chien et loup, ce fut un gamin qui revenait du pâturage. Il s'était attardé, pour son malheur, assez loin de ses vaches qui l'auraient peut-être défendu. La Bête s'élança sur lui, le rua par terre, lui ouvrit le ventre. Il mourut là, sur place, dans son sang".

"De mémoire d'homme on n'avait vu cela. Il n'y'avait plus de sécurité dans les quartiers de Langogne. A toute heure, au bord du bois, au pré, dans un chemin, au jardin même derrière la grange, près de la touffe de buis des rameaux, on pouvait être attrapé par la bête, et saigné dans l'instant".

"Dans toute la France on se mit à parler de la bête farouche et extraordinaire qui en Gévaudan dévorait les filles. Le Gévaudan devint le pays de la Bête".

"Dans ce pays-là, on ne vivait plus. Les bûcherons n'osaient aller dans la forêt, ce qui rendait le bois rare et fort cher. Tout le trafic était troublé. Les grandes foires d'arrière-saison se tinrent mal: on ne marchait plus qu'en compagnie, armé d'un bâton ferré ou d'un épieu. Beaucoup de petits bergers tremblaient d'avoir à sortir; et il fallait pourtant paître le bétail ! Les carnages avaient porté partout l'épouvante".

"Aux Cayres, le drôle allait à la fontaine, sa cruche d'une main, sa baïonnette de l'autre. La nuit venait. Comme une galipote, la Bête lui tomba sur les épaules. De ses mâchoires, elle lui emboîta le crâne, arrachant la peau, du front à la nuque. Lui, il avait lâché baïonnette et cruche, et il hurlait. Deux femmes qui revenaient du lavoir, battoir en main, se jetèrent sur la Bête. Ce fut subit. Les femmes n'eurent presque le temps de rien voir: elle se dégagea, s'enfuit".

Un garçon / Pradels (paroisse de Chaudeyrac) - Lozère / Commencement de septembre

HEBRARD Marianne / Le Cellier (paroisse de Saint-Jean la Fouillouse) - Lozère / Le 6 septembre

MAURINES Claude / Les Choisinets (paroisse de Saint-Flour de Mercoire) - Lozère / Le 16 septembre

MAURAS MAGEDELEINE / Les Thorts (paroisse de Rocles) - Lozère / Le 28 septembre

- Octobre:

Une fille (20 ans) / Apcher (paroisse de Prunières) - Lozère / Le 7 octobre

SOLINHAC Marie / Les Hermaux - Lozère / Le 11 octobre

Un enfant / Contrandès (paroisse de Sainte-Colombe de Peyre) - Lozère / Le 15 octobre

MALIGE Marguerite (19 ans) / Grazières Mages (paroisse de Saint-Alban) - Lozère / Le 22 octobre

- Novembre:

2 novembre: Jean-Baptiste-Louis-François Boulanger et ses dragons quittent Langogne pour s'installer à Saint-Chély chez l'aubergiste Grassal.

"Buffeyrettes, près d'Aumont, est un des endroits les plus froids du pays. Mais il y'avait à quatre pas du village, une sagne, un bourbier, où la neige n'avait pas dû tenir. Une vieille, qu'on nommait la Sabrande, y conduisit une vache qu'elle avait, pensant lui faire trouver là un peu de verdure. Elle y trouva la Bête, qui l'égorgea.

On profita de ce que cette Sabrande était une veuve, sans personne de proche, pour laisser le corps exposé deux ou trois jours sur la place. Des dragons s'embusquèrent derrière les murettes des jardins ou aux lucarnes des granges. D'orinaires, les loups reviennent aux cadavres. La Bête ne revint pas...".

VALY Catherine / Buffeyrettes (paroisse d'Aumont) - Lozère / Le 25 novembre

- Décembre:

"Le 15 décembre, avant de blesser dangereusement un garçon, à Chanteloube elle avait dévoré une fille, à Védrine-Saint-Loup. On avait retrouvé la tête à cent pas de distance".

31 décembre: mandement de Gabriel-Florent de Choiseul-Beaupré pour ordonner les prières publiques à l'occasion de l'animal anthropophage qui désole le Gévaudan. Ce dernier donne pour ordre que le mandement soit lu dans toutes les paroisses de son diocèse.

"Par un mandement, le dernier jour de l'année, l'évêque de Mende ordonna que le jour des Rois le Saint-Sacrement serait exposé dans toutes les églises du diocèse et que seraient récitées les prières des quarante heures. Comme au temps des calamités les plus grandes !"

CHASTANG Catherine (45 ans) / La Fage (paroisse de Védrines-Saint-Loup) - Cantal / Le 15 décembre

Une fille / Le Peuch (paroisse du Fau de Peyre) - Lozère / Le 20 décembre

Une fille / Prades d'Aubrac - Aveyron / Le 22 décembre

Un garçon Limagne / Le Falzet de Chanaleilles - Haute-Loire / Le 24 décembre

BONNET Jeanne / Boussefols (paroisse de Rieutord de Randon) - Lozère / Le 27 décembre

Cousin dévoré par la Bête, Dévoré par la bête du Gévaudan

  • Né vers 1749

  • Décédé le 1er janvier 1765 - Chanaleilles (43) Falzet , à l’âge de peut-être 16 ans

  • Dévoré par la Bête du Gévaudan

Cousin dévoré par la Bête

Jacques Gérard Yves Chanis 1 est un descendant à la 6e génération d'une cousine au 5e degré de Jacques Limagne, Cousin dévoré par la Bête

En effet,

  • Jean Taulemesse 2350 (1 lien de parenté)

  • VoirMarie Durand 2351 (1 lien de parenté)

  • VoirJean Limagne 2204 (1 lien de parenté)

  • VoirMarguerite Vincens 2205 (1 lien de parenté) Voir

sont en même temps

  • des ancêtres à la 5e génération de Jacques Limagne, Cousin dévoré par la Bête

  • des ancêtres à la 11e génération de Jacques Gérard Yves Chanis 1

1765

- Janvier:

"Un fort chasseur, racontait-on, étant arrivé sur elle dans une cour bien close, avait aussitôt appelé ses compagnons, tous bons gaillards. Mais leurs fusils s'était trouvés charmés. La poudre n'avait pas eu plus d'effet que du sable. Ils avaient alors tiré sabres et coutelas. La Bête, inexplicablement, avait évité tous les coups. Puis, sautant à leur nez une muraille infranchissable, elle avait pris les champs. Ils l'avaient poursuivie, le sabre à la main. De temps en temps, elle les attendait. Quand elle était proche à pouvoir la toucher, d'un saut elle se mettait hors d'atteinte, et elle semblait alors avoir l'intelligence de se moquer de ses chasseurs".

12 janvier: combat héroïque de Jacques-André Portefaix et de ses camarades au Villeret de Chanaleilles, au lieu-dit "La Coustasseyre".

"Le douze janvier, sept enfants du lieu du Villaret paroisse de Chanaleilles, dont cinq garçons et deux filles gardaient du bétail sur une des plus hautes montagnes du Gévaudan. Ils y furent attaqués par la Bête. Les cinq garçons étaient: Jacques André Portefaix, âgé de 12 ans, Jacques Coustou, âgé de 12 ans et demi, Jean Pic, âgé d'environ 12, Joseph Panafieu, âgé de 8 ans et demi et Jean Veyrier, âgé de 8 ans. Les deux filles étaient Madeleine Chausse, âgée de 9 ans et Jeanne Gueffier.

Ces enfants étaient armés chacun d'un bâton au bout duquel ils avaient attachés une lame de fer pointue, qu'ils avaient passés dans une gaine. Ils n'aperçurent la Bête que lorsqu'elle fut auprès d'eux. Ils se rassemblèrent au plus vite, tirèrent la gaine de leurs petites armes, firent le signe de la croix et se mirent en défense. Portefaix qui les dirigeait, se plaça sur le devant avec Jacques Couston et Jean Pic, qui étaient les plus forts. Il mit les filles au second rang; derrière les filles, Joseph Panafieu et Jean Veyrier, qui étaient les plus jeunes de la troupe. La bête vint à eux et les tourna plusieurs fois: ils tournaient eux-mêmes à côté d'elle.

Elle saisit à la gorge Joseph Panafieu, l'un des plus petits, qui était sur le derrière. Les trois plus grands fondirent sur elle, la piquèrent à diverses reprises; ils ne purent jamais lui percer la peau. Cependant en réitérant leurs efforts, ils parvinrent à lui faire lâcher prise. Elle se retira à deux pas emportant une partie de la joue droite de Joseph Panafieu, qu'elle mangea devant eux. Elle vint ensuite les attaquer de nouveau avec plus de fureur et les tournant toujours; elle renversa d'abord du museau le plus jeune de ces enfants qui était Jean Veyrier. Jacques André Portefaix, Jacques Couston et Jean Pic l'éloignèrent, elle revint sur cet enfant et le blessa d'un coup de dent aux lèvres; ils la repoussèrent encore. Elle fondit une troisième fois sur lui, le saisit avec la gueule par le bras et l'emporta. Toute la troupe courut après, excitée par Jacques André Portefaix, qui voyant qu'on ne pouvait l'atteindre, fit passer Jacques Couston d'un côté et passa lui-même de l'autre, pour que la Bête prit son chemin à travers un bourbier qui était à 50 pas d'eux, ce qui leur réussit. La bête s'engagea dans ce bourbier au point qu'elle fut arrêtée dans sa course et que les enfants eurent le temps de la joindre.

L'un d'eux qui s'était bien défendu au commencement du combat, avait perdu courage lorsqu'il avait vu le sang à la joue de Joseph Panafieu son cousin et le petit Jean Veyrier dans la gueule de la Bête qui l'emportait. Il avait d'abord proposé aux autres de s'enfuir et de lui laisser manger celui qu'elle tenait.

Mais Jacques André Portefaix courant à leur tête, leur cria de venir, qu'il fallait délivrer leur camarade ou périr avec lui. Et tous le suivirent, même celui qui avait une partie de la joue emportée.

Lorsqu'il atteignit la Bête, il leur dit qu'il ne fallait plus la piquer par derrière, ayant déjà éprouvé qu'il n'était pas possible de la percer, mais qu'ils devaient s'attacher à la tête et surtout aux yeux ou à la gueule, qu'elle avait continuellement ouverte. Ils lui portèrent plusieurs coups dans la gueule et dans la tête; ils ne purent jamais rencontrer les yeux. La Bête tenait toujours sous la patte pendant le combat l'enfant qu'elle avait saisi, mais elle n'eut jamais le temps de le mordre, étant occupée à éluder les coups qu'on cherchait à lui porter aux yeux ou à la gueule. Alors elle saisit une fois avec les dents l'arme du petit Jacques André Portefaix qui en fut faussée. Au dernier coup qu'il lui porta, elle fit un saut en arrière, laissant le petit Jean Veyrier dans le bourbier. Dès qu'elle l'eut lâché, Jacques André Portefaix se mit entre elle et lui, pour qu'elle ne put reprendre cet enfant, qui se releva derrière Jacques André Portefaix et s'accrocha au bout de son habit.

La Bête se retira sur un tertre. Ces enfants durent l'y poursuivre et la mirent en fuite".

"Ce même jour, sur le soir, la Bête dévora un drôle, le petit Châteauneuf, au Mazel de Grèzes. Le lendemain, ne vint-elle pas chez les Châteauneuf ? Elle apparut là, les pattes sur l'appui de la fenêtre... - Il n'y'avait pas de chassis, pas de vitres alors, chez les paysans: la fenêtre n'était qu'un trou dans la muraille, fermé d'un volet de bois plein. - Et elle regardait dans la maison...

Ces gens restaient pétrifiés. Dérision, ou malédiction sur eux ? Le père était un fort homme: de la Viale au Pied-de-la-table, il avait porté en un seul voyage cinq quintaux de paille, un quart de tonne, sur son échine. Il n'osa pourtant pas empoigner la Bête par les pattes. Au bout d'un moment: "Marie-Anne, parvint-il à dire à sa fille, apporte-moi la hache." Alors la Bête décampa".

COURTIOL Delphine / Saint-Juéry (paroisse de Fournels) - Lozère / Le 6 janvier

Une fille / Morsanges (paroisse de Maurines) - Cantal / Le 6 janvier

SALTEL Marie Jeanne (11 ans) / Rieutord d'Aubrac (paroisse de Marchastel) - Lozère / Le 7 janvier

CHATEAUNEUF Jean (14 ans environ) / Le Mazel de Grèzes - Haute-Loire / Le 12 janvier

MARCHET Pierre de Lescure / paroisse de la Chapelle Laurent - Cantal / Le 14 janvier

BOYER Catherine / La Bastide (paroisse de Lastic) - Cantal / Le 15 janvier ( à Saint-Flour le 27 mars )

TANAVELLE Jeanne (35 ans) / Chabanolles (paroisse de Lorcières) - Cantal / Le 22 janvier

Un enfant / Venteuges - Haute-Loire / Le 28 janvier

Une fille / Le Villaret (paroisse de Saint Chély en Rouergue) - Aveyron / en janvier

    • Né le 2 octobre 1751 - Grèzes (43) Mazel

    • Décédé le 2 janvier 1765 , à l’âge de 13 ans

- Février:

"Un surnommé Bégon, de Pontajou, s'étant réveillé et ayant cru voir qu'il faisait jour, se leva. - Bien peu nombreux étaient ceux qui avaient une horloge, alors, sans parler de montre. - Il sortit sur la porte. Là, il reconnut que c'était la Lune qui éclairait. Or, la nuit ne se passent pas les mêmes choses que le jour.

De sa porte, ce Bégon vit un homme, grand et velu, qui se trempait dans la rivière, puis qui en sortait pour se jeter à l'eau derechef; et il en sortait encore. Bégon pouvait le bien voir, car la rivière qui descend de Servières passe assez près de sa maison. Tout ébahi, il regardait...

Ne reconnut-il pas, dans l'homme bourru, Antoine Chastel, le sauvage à tout poil qui avait ses cabanes sur le Mont-Mouchet, au-dessus de ce Pontajou ? Le curé Pourcher, qui a rapporté cette histoire avec beaucoup d'autres, par discrétion ne le dit pas... Mais soudainement, l'homme s'avisa qu'il était vu. D'un bond il sortit de l'eau, et il se trouva changé en bête. Cette bête s'élança vers Bégon. Ce fut avec une telle fureur que le pauvre eut à peine le temps de rentrer et de barrer la porte. La peur l'avait chaviré à un tel point qu'il faillit ne pas en revenir".

17 février: arrivée des Denneval à Clermont-Ferrand.

19 février: arrivée des Denneval à Saint-Flour.

ROUSSET Marie-Jeanne (12 ans) / Mialannettes (paroisse du Malzieu) - Lozère / Le 9 février

Une fille / Fau de Brion - Lozère / prise le 21 février

Une femme / Les Escures (paroisse de Fournels) - Lozère / Le 28 février

Une jeune fille / Chabriès (paroisse d'Arzenc d'Apcher) - Lozère / Le 28 février

- Mars:

début Mars: arrivée des Denneval en Gévaudan.

14 mars: combat héroïque de Jeanne Jouve pour sauver ses enfants au mas de la Vessière.

"Monseigneur l’Évêque, je dois votre Grandeur le récit circonstancié du spectacle mémorable qu'une mère généreuse vient de nous donner dans la paroisse, quoique avec le regret d'être incertaine si elle aura recueilli le fruit de sa tendresse et de sa valeur. Elle a défendue peut-être une demi-heure deux de ses enfants attaqués par la trop fameuse Bête féroce.

Jeanne Chastang, femme de Pierre Jouve, est cette mère malheureuse qui mérite un meilleur sort. Mère de six enfants, elle avait trois enfants autour d'elle à l'heure d'environ midi dans un jardin au-devant de sa demeure à 10 pas. Elle faisait avec eux son petit dîner en leur faisant prendre le soleil. C'est au mas de la Veissière, sur une hauteur. Elle se retirait vers la maison et était déjà à la porte du jardin, un petit garçon de 6 ans devant elle et à ses côtés une fille de 9 ans qui portait dans ses bras un petit frère d'environ 14 mois. La mère prodiguait ses tendres et vertueuses caresses à ses enfants que déjà la Bête sanguinaire menaçait de près, et comme dans son sein elle entend tomber derrière elle une pierre de la muraille et se retournant, elle voit sa fille prise par la Bête au bras et renversée sous ses yeux avec le petit qui était entre ses mains. Cette petite fille serre d'avantage ce petit enfant dans ses bras et s'attache à le conserver. La mère s'oubliant elle-même et ne remarquant même pas le péril, se jette courageusement sur la Bête et la force à lâcher le bras de

la fille, qui se relève et s'efforce d'éloigner l'animal à coups de pied, n'ayant pas la liberté de ses bras. Le féroce animal revient à la charge contre cette fille et le dépôt, et les jette à la muraille. La mère les couvre de son corps et les garantit; mais elle n'a pas le temps de prévoir et de craindre pour ce petit garçon qui se trouvait derrière elle, occupée à défendre les deux autres.

Elle n'est appelée à lui que par le bond de l'animal, qu'elle voit se lancer sur lui. Elle se jette comme un éclair entre lui, et la Bête la prend de ses griffes par le bras, et la renverse et vole sur l'enfant, qui invoque sa mère et l'aide par ses cris à se relever. Le courage seul la dirige et lui inspire les expédients. Elle s'élance de côté sur l'animal, le serre de ses genoux et lui presse le col contre sa poitrine de ses faibles bras. L'animal tombe, et s'agite, et secoue cette femme, qui se relève et revient au combat. Le combat recommence jusqu'à huit à dix fois. La mère reçoit des coups de griffes sur sa poitrine et autour de son corps; elle est serrée violemment au bras. La coiffure lui est arrachée et elle est jetée à terre encore plusieurs fois. Et le petit garçon étant porté vers le milieu du jardin, la mère accourt pour l'arracher à l'animal et le fait lâcher. Mais il est repris, et la mère attaquée de nouveau et renversée, et l'enfant est porté au bout du jardin. La tendre mère se relève armée d'une pierre, vole sur la Bête et se mesure de nouveau avec elle en la frappant sur la tête à coups réitérés. Elle est encore renversée et son cher enfant emporté hors du jardin à travers des broussailles qui le ferment de ce côté. En un point où elles ne joignirent pas exactement, la mère attend la Bête au passage et la prend par un pied de derrière, mais elle ne peut la retenir. Elle la suit par la demi-ouverture de la haie, et saute haut de près d'une toise aux pieds de son enfant que la Bête tenait par la tête, et s'efforce de le ravir à sa fureur. Mais en vain l'animal lui souffle avec véhémence au visage et sautant encore dans un pré y transporte l'enfant

que la mère n'abandonne point. Elle saute aussi, mais l'enfant est transporté loin de 100 pas. La mère court vers son cher objet invoquant le ciel et ne pouvant faire parvenir ses cris jusqu'au domaine où est le reste de la famille.

Heureusement ses deux premiers fils se préparent dans le même moment à mener paître le troupeau. Le plus jeune, âgé d'environ 13 ans, se trouve à la porte de l'étable, son espèce d'hallebarde à la main, entend les cris de sa mère et y répond en y accourant, le chien avec lui. Le dogue le prévint, assaille la Bête à la tête et la renverse à terre. L'enfant arrive, donne par-derrière à la Bête un coup de hallebarde qui n'entre point, mais la Bête lâche l'enfant et monte en un champ.Le chien monte avec elle et l'attaque encore, mais l'animal le rejette à 4 pas et disparaît. Le petit garçon se relève couvert de son sang et courut vers sa mère qui était arrivée sur le lieu, lui demandant de le délivrer de cette Bête dans la gueule de laquelle il se croyait encore. […] Le petit garçon a le nez emporté jusqu'à la racine, assez avant dans la tête pour faire craindre qu'il ne puisse pas guérir. Il a du reste la peau extérieure du crâne emportée par-derrière, non au milieu. La mère et sa petite fille n'ont aucune plaie".

HUGON Louise / Ally - Haute-Loire / Le 4 mars

BOUSSUGE André / Le Fayet (Albaret le comtal) - Lozère / Le 8 mars

GASTAL Agnès / Ruynes - Cantal / Le 9 mars

POUNHET Marie (3 ans) / Malavieillettes (paroisse de Fontans) - Lozère / Le 11 mars

Un garçon / Le Pouget de Thoras - Haute-Loire / Le 15 mars

JOUVE Jean Pierre (6 ans) / La Vessière (paroisse de Saint-Alban) - Lozère / Le 19 mars

FONTUGNE François (9 ans) / Le Cheylaret (paroisse de Javols) - Lozère / Le 29 mars

- Avril:

8 avril: fin de la mission de Jean-Baptiste-Louis-François Boulanger en Gévaudan.

"D'autres, d'autres... Il y'eut un temps, en avril, où il lui fallut un enfant par jour. Le 7, jour de Pâques, et jour de la première Communion, à Grèzes, elle égorgea une bergère de seize ans, une petite de la Clauze, si pieuse et si jolie qu'on mit cela en complainte. Son père était resté avec elle tout le soir. Au coucher du soleil, il lui dit: "La Bête, je ne crois pas qu'elle soit dans l'endroit. Tu diras seule tes prières. Je commence de marcher, et toi, rentre bientôt."

Elle ne rentra jamais. Ses vaches durent la défendre, - presque toutes furent tachées du sang que la Bête leur souffla, - mais elle ne la sauvèrent point.

Lorsqu'on vint au pâturage, ne la voyant pas revenir, de loin on la crut endormie. Ce qui restait d'elle, -ses ossements, sa tête coupée, - était recouvert de ses habits, de son chapeau. Au milieu de la Sogne, la Bête avait arrangé cela comme aurait pu faire une personne. Dieu sait ce qui fut dit !".

"Un peu plus tard, la Bête trancha aussi le gosier, d'un coup, à une fille d'une quarantaine d'année qui gardait les bestiaux près du Pépinet. Et une quinzaine après, à une autre vieille fille, sur la même paroisse de Venteuges, au bois de Servilanges.

Celle-là était allée garder ses agneaux, et sans aucune crainte parce que c'était jour de grande battue. Mais le soir, elle ne rentra pas. On la chercha aux lanternes. Sur le pacage on ne la vit point. On entendit des sortes de gémissements, comme d'une personne qu'accable la douleur. On chercha de ce côté. On trouva le corps sans tête, recouvert de son manteau et planté contre une muraille...".

"Et voilà que dans la nuit, autour de la maison, là-bas, se firent de nouveau ouïr ces cris haut jetés, mi-gémissements, mi-glapissements, ces cris même semblait-il, qu'on entend aux enterrements, lorsqu'on descend le corps dans la fosse. C'était la Bête qui revenait faire ses dérisions, comme pour se moquer des gens et de leur deuil".

21 avril: première chasse organisée par les Denneval.

GIBELIN Jacques (10 ans) / Bergougnoux (paroisse de Fontans) - Lozère / Le 3 avril

GIRAL Agnès (12 ans) / Mézery (paroisse de Saint-Denis) - Lozère / Le 4 avril

Un enfant / Donnepau (paroisse d'Arzenc de Randon) - Lozère / Le 5 avril

PELISSIER Gabrielle (17 ans) / La Clauze de Grèzes - Haute-Loire / Le 7 avril

CHARRADE Martial (13 ans) / Le Besset (à La Besseyre Saint-Mary) - Haute-Loire / Le 18 avril

    • Né le 18 février 1753

    • Décédé le 18 avril 1765 - La Besseyre Saint Mary (43) Vachellerie , à l’âge de 12 ans

(Cliquez sur le planning des liens pour mieux visualiser)

- Mai:

1er mai: Jean-François Marlet de la Chaumette tire sur la Bête qui parvient à se relever puis à s'enfuir dans les bois voisins.

"Les messieurs de la Chaumette l'avait tirée devant eux, abattue deux fois, blessée au gros sang, et ces messieurs, hommes tout simples, tout vrais, excellents chasseurs, se disaient sûrs de leur coup. On pouvait la tenir pour morte... Le surlendemain, au Pépinet, elle avait égorgé cette fille...".

Une fille (32 ans) / Pépinet de Venteuges - Haute-Loire / Le 2 mai

femme BARLIER (45 ans) / Servillanges (paroisse de Venteuges) - Haute-Loire / Le 19 mai

VALES Marie (13 ans environ) / Mazet de Julianges - Lozère / Le 24 mai

MARTIN Marguerite (20 ans) / Saint-Privat-du-Fau - Lozère blessée le 24 mai (morte le 27 mai )

- Juin:

8 juin: François Antoine, porte arquebuse de sa Majesté et ses hommes quittent Paris pour le Gévaudan sur ordre du Roi.

20 juin: arrivée de François Antoine et de ses hommes à Saint-Flour.

22 juin: installation de François Antoine et de ses hommes au Malzieu.

HUGON Jeanne (11 ans) / Lair (paroisse de Nozeyrolles) - Haute-Loire / Le 1er juin

Un garçon de Sauzet (paroisse de Venteuges) - Haute-Loire / Le 21 juin

Une femme de Pépinet (paroisse de Venteuges) - Haute-Loire / Le 21 juin

    • Née le 17 juin 1754 - Auvers (43) Nozeyrolles

    • Décédée le 1er juin 1765 - Auvers (43) Nozeyrolles , à l’âge de 10 ans

    • Dévorée par la Bête du Gévaudan

- Juillet:

18 juillet: départ des Denneval du Gévaudan sur ordre du Roi.

OUSTALLIER Marguerite (68 ans environ) / Broussoles (paroisse de Lorcières) - Cantal / Le 4 juillet

BISCARRAT Claude (9 ans) / Auvers (paroisse de Nozeyrolles) - Haute-Loire / Le 22 juillet

    • Né le 1er octobre 1757 - Auvers (43) Nozeyrolles

    • Décédé le 22 juillet 1765 - Auvers (43) Nozeyrolles , à l’âge de 7 ans

    • Dévoré Par La Bête Du Gévaudan

(Cliquez sur le planning des liens pour mieux visualiser)

- Août:

11 août: combat de Marie-Jeanne Valet près de la Vachellerie de Paulhac en Margeride, servante du curé de Paulhac.

"La servante du curé de Paulhac eut ce jour-là à aller avec sa soeur cadette à une métairie près du village. Le sentier, palissé de feuiillages,traverse la rivière par une île couverte d'arbres, de buissons, entre deux ponts de bois. Au milieu de cette île, sortant des broussailles dans un découvert, la Bête se présenta soudain aux deux filles. L'aînée, Marie-Jeanne, qui avait vingt ans, était hardie, adroite, robuste. Elle le fit bien voir. Lorsque la Bête se cabra pour s'élancer sur elle, de la baïonette qu'elle avait en main, elle lui porta de toute sa force un coup sur le poitrail. La lame, tranchante et d'un demi-pied de long, entra à moitié, se teignit de sang. La Bête cria, porta la patte à la blessure, se frotta, puis se jeta dans la rivière, s'y roula plusieurs fois et vida le champ de bataille".

16 août: emprisonnement des Chastels à Saugues suite à une altercation entre Jean Chastel et deux de ses fils Pierre et Antoine, et deux gardes de François Antoine, Pélissier et Lachenay, lors d'une battue près de Servières.

"Les cavaliers sont devant le passage gazonné, entre les bois. Mais ils ont appris à se défier des sagnes. Ils trouvent là ces gens, Chastel le père, accompagné de ses deux fils, qu'ils connaissent comme leurs voisins de la Besseyre. Du haut de leurs montures, ils leur demandent donc s'il n'y'a pas à prendre garde à quelque fondis ?

- Et qu'est-ce que vous craindriez, si bien équipés, vous autres ? fait Chastel. Allez ! marchez, vous pouvez y aller !"

Ils y vont, ils poussent leurs bêtes... En trois pas, le premier cheval s'embourbe, faisant rejaillir pêle-mêle la vase, la verdure, l'eau noire. Il renâcle, il s'ébroue. Le cavalier doit vider les étriers; et voici qu'il s'enlise lui-même jusqu'à la ceinture. Le camarade à fort à faire pour l'aider. Au lieu d'accourir, de tendre quelque perche, les paysans, bien piétés sur l'herbe, rien à s'en tenir les côtes. Revanche de la montagne et de sa dure vérité sur la parade de Versailles ! Outrés de colère, les gardes peinent et sacrent. Ils finissent pourtant par sortir d'un si mauvais pas. Le cheval encouragé, guidé, hissé par la bride, d'un furieux effort, a repris pied, mais c'est en faisant péter la croupière et les sangles. Et soufflant fort, encore, parcouru de tressaillements, il se tient là, secouant la fange qui lui dégoutte de partout.

Le garde se secoue aussi; s'essuie d'un bouchon d'herbe. Il crie aux Chastel qu'ils sont des bougres de coquins ! Ils lui répondent par des sottises. Exaspéré, lui, brusquement va sur Antoine, le loup-garou, et l'empoigne au collet.

Aussitôt, Jean Chastel et son autre garçon, l'aîné, ont couché le garde en joue. Il ne faut pas se jouer à ces sauvages de la montagne: ils seraient capables de tirer ainsi un homme, à brûle-pourpoint. Le garde lâche donc Antoine. Et cet Antoine, sauvage entre les sauvages, incontinent aussi braque son fusil sur lui.

L'autre garde s'est jeté sur Jean Chastel, comme sur le plus animé et le plus menaçant. il le saisit, le détourne, le relâche... Mais à son tour d'être couché en joue par Jean Chastel...

Finalement, pour éviter un malheur certain, les gardes laissent le champ libre aux trois paysans et vont faire leur rapport à M. Antoine".

28 août: un garde de François Antoine, Rainchard, tire sur un gros loup près des bois de la Ténazeyre; l'animal, mort, est récupéré par des paysans de Védrines Saint-Loup.

"Dans une battue, Rinchard, un neveu d'Antoine tira de loin un grand loup qui guettait des petits bergers au pâturage. Le loup fut blessé. On lui donna les chiens. Il alla se perdre en Auvergne. Mais le corps fut retrouvé; et au pied gauche de devant, qui portait à faux à cause d'une blessure, au poil rougeâtre, à la grande taille, à la façon d'épier les bergers, on put dire que c'était la Bête féroce".

ANGLADE Jeanne (16 ans) / Pompeyrinc (à La Besseyre Saint-Mary) - Haute-Loire / Le 9 août

Dévorée par la bête du Gévaudan

    • Née le 5 avril 1751 - La Besseyre Saint Mary (43)

    • Décédée le 9 août 1765 - La Besseyre Saint Mary (43) Besset , à l’âge de 14 ans

    • Dévorée par la Bête du Gévaudan

(Cliquez sur le planning des liens pour mieux visualiser)

- Septembre:

21 septembre: François Antoine et ses hommes abattent un gros loup dans le bois des Dames de l'abbaye des Chazes, à proximité de Saint-Julien des Chazes.

"Enfin, ce même jour, 17 septembre,arrive de la louveterie du Roi le secours en chiens tant attendu. Dès le lendemain, 18, M. Antoine envoie des limiers, un valet,trois ou quatre gardes reconnaître les bois de l'abbaye Sainte-Marie des Chazes. Le 19, on revient l'avertir qu'on y a vu un gros loup, une louve, de forts louveteaux. Il part sur le champ, avec toute sa troupe, -c'est loin, et dans des quartiers sauvages, de l'autre côté de l'Allier, qu'on passe en bac. Le 20, au matin, les trois valets de limiers et le valet de chiens lui font rapport qu'ils ont détourné loup, louve et louveteaux dans le bois de Pommier.Il y va avec les gardes et quarante tireurs venus de Langeac; il le fait investir. Lui, Antoine, il se poste à vingt pas d'une plaine, sur la croisée de quatre sentiers. Puis les valets entrent dans le bois, et se mettent à le fouler -c'est leur mot, - à le battre avec leurs chiens.

Tout à coup à travers la feuille, M. Antoine croit voir venir une âme ou un muleton. A cinquante pas, il reconnaît un loup énorme, qui s'est arrêté, caché par le branchage et tourne la tête pour le regarder. Aussitôt il lui tire dessus, de sa canardière, et la charge de poudre est si forte que le recul l'envoie au sol.

Mais le loup est tombé. M. Antoine siffle sa fanfare et crie hallali. Tournoyant, -la balle, entrée par l’œil droit,est allée fracasser la nuque, -mordant et secouant les mousses, la terre, l'animal arrive à dix pas. M. Antoine n'a pu recharger sa canardière que de poudre. Il l'empoigne par le canon. Il a planté en terre près de lui son couteau de chasse. Cependant, Rinchard,à un cri d'appel, est accouru. Il tire un coup de carabine dans le derrière du loup, qui s'enfuit en plaine et à trente pas de là tombe mort".

27 septembre: départ de Clermont-Ferrand de Robert-François-Antoine de Beauterne pour Versailles, chargé du loup abattu par François Antoine et ses hommes dans le bois des Dames de l'abbaye des Chazes.

BARLIER Marie Jeanne (12 ans) / Vachellerie de Paulhac - Lozère / Le 8 septembre

Une fille DENTY (de 12 à 13 ans) / Pépinet de Venteuges - Haute-Loire / Le 13 septembre

- Novembre:

3 novembre: la Bête du Gévaudan est officiellement morte; François Antoine et le reste de ses hommes quittent le Gévaudan pour Paris.

- Décembre:

MOURGUES Agnès (11 ans) / Marcillac (paroisse de Lorcières) - Cantal / Le 21 décembre

1766

- Mars:

BERGOUGNOUX Jean (9 ans) / Montchauvet (Servières) - Haute-Loire / Le 4 mars

BOMPARD Marie (8 ans) / Le Liconès (paroisse de Saint-Privat-du-Fau) - Lozère / Le 14 mars

    • Né le 14 décembre 1757 - Paulhac en Margeride (48)

    • Décédé le 4 mars 1766 - Saugues (43) Servières , à l’âge de 8 ans

(Cliquez sur le planning des liens pour mieux visualiser)

- Avril:

LEBRE Marguerite (6 ans) / La Pauze (paroisse de Clavières) - Cantal / Le 17 avril

    • Née le 10 août 1759 - Clavières (15)

    • Décédée le 17 avril 1766 - Clavières (15) , à l’âge de 6 ans

    • Dévorée par la Bête du Gévaudan

(Cliquez sur le planning des liens pour mieux visualiser)

- Mai:

TEYSSEDRE Pierre (9 ans) / Buffat (paroisse de Pinols) - Haute-Loire / Le 31 mai

    • Né le 11 août 1757 - Desges (43) Lesbinières

    • Décédé le 31 mai 1766 - Pinols (43) Buffat , à l’âge de 8 ans

(Cliquez sur le planning des liens pour mieux visualiser)

- Août:

"Ainsi, en ces temps, de ce qui advient à une petite fille de quinze ans, partie chercher du feu chez des voisins, - quelques braises au fond d'un sabot, car il n'y'avait pas d'allumettes, alors. - La Bête diabolique non seulement la tua, coupa sa tête, mais imagina de transporter cette tête de l'autre côté de la Truyère ! On se demande comment, à travers ces buissons, ces cassures de roche, malgré les à-pic sauvages et surtout les courants tourbillonnants, les ruées d'eau rejaillissante. Oui, elle alla poser la pauvre tête à côté du rocher de Malapas, comme par dérision, la croix d'or pendant encore au cou tranché".

PASCHAL Magdelaine / Auvers (paroisse de Nozeyrolles) - Haute-Loire / Le 27 août

    • Née en 1752

    • Décédée le 27 août 1766 - Auvers (43) Nozeyrolles , à l’âge de 14 ans

- Septembre :

CELLIER Jean Pierre / Broussous (paroisse de Paulhac) - Lozère / Le 12 septembre

- Novembre :

OLLIER Jean Pierre (12 ans) / la Souchère de Besseyre Saint-Mary - Haute-Loire / Le 1er novembre

Dévoré par la bête du Gévaudan

    • Né le 1er novembre 1755 - La Besseyre Saint Mary (43) Soucheyre

    • Décédé le 2 janvier 1766 - La Besseyre Saint Mary (43) Soucheyre , à l’âge de 10 ans

(Cliquez sur le planning des liens pour mieux visualiser)

1767

- Mars :

PLANTIN Marie (7 ans) / Servières - Haute-Loire / Le 2 mars

PASCAL Marianne (9 ans) / Darnes (paroisse de La Besseyre Saint-Mary) - Haute-Loire / Le 28 mars

    • Née le 12 juillet 1760 - Saugues (43) Servières

    • Décédée le 2 mars 1767 - Saugues (43) Servières , à l’âge de 6 ans

    • Née le 17 avril 1759 - La Besseyre Saint May (43)

    • Décédée le 28 mars 1767 - La Besseyre Saint May (43) Darnes , à l’âge de 7 ans

    • Dévorée par la Bête du Gévaudan

(Cliquez sur le planning des liens pour mieux visualiser)

- Avril :

SOULIER Louise (18 ans) / Nozeyrolles - Haute-Loire / Le 6 avril

LOUBAT Etienne (9 ans) / Fraissinet (paroisse de Saint-Privat-du-Fau) - Lozère / Le 9 avril

PAULET Jeanne (15 ans) / La Besseyre Saint-Mary - Haute-Loire / Le 10 avril

BLANC Anne / Bugeac (paroisse de Grèzes) - Haute-Loire / Le 13 avril

PAULET Louise / Le Ménial de Grèzes - Haute-Loire / Le 16 avril

DUVERNY Marie Rose (de 11 à 12 ans) / Lair (paroisse de Nozeyrolles) - Haute-Loire / Le 29 avril

    • Née le 1er février 1752 - La Besseyre Saint Mary (43)

    • Décédée le 16 mai 1767 - La Besseyre Saint Mary (43) , à l’âge de 15 ans

    • Dévorée par la Bête du Gévaudan

Cousin dévoré par la Bête

Jacques Gérard Yves Chanis 1 est un descendant à la 5e génération d'un cousin issu d’issus de germains de Jeanne Paulet, Cousin dévoré par la Bête.

En effet,

    • Pierre Paulet 544-1136 (1 lien de parenté)

    • VoirJeanne Molin 545-1137 (1 lien de parenté) Voir

sont en même temps

    • des ancêtres à la 4e génération de Jeanne Paulet, Cousin dévoré par la Bête

    • des ancêtres à la 9e génération de Jacques Gérard Yves Chanis 1

    • Née le 15 avril 1751 - Grèzes (43)

    • Décédée le 13 avril 1767 - Grèzes (43) , à l’âge de 15 ans

(Cliquez sur le planning des liens pour mieux visualiser)

    • Née le 20 mai 1755 - Grèzes (43)

    • Décédée le 17 avril 1767 - Grèzes (43) Le Meynial , à l’âge de 11 ans

    • Egorgée et en partie dévorée par la Bête du Gévaudan

Cousin dévoré par la Bête

Jacques Gérard Yves Chanis 1 est un neveu à la 6e génération de Louise Paulet, Cousin dévoré par la Bête.

En effet,

    • Jean Paulet 142 (1 lien de parenté)

Voirest en même temps

    • le père de Louise Paulet, Cousin dévoré par la Bête

    • un ancêtre à la 7e génération de Jacques Gérard Yves Chanis 1

    • Née le 22 mars 1757 - Auvers (43) Nozeyrolles

    • Décédée le 29 avril 1767 - Auvers (43) Nozeyrolles , à l’âge de 10 ans

Cousin dévoré par la Bête

Jacques Gérard Yves Chanis 1 est un descendant à la 8e génération d'une cousine au 9e degré de Marie Rose Duverny, Cousin dévoré par la Bête.

En effet,

    • Antoine D'Albiat (2 liens de parenté)

    • VoirJeanne De La Bastide (2 liens de parenté) Voir

sont en même temps

    • des ancêtres à la 9e génération de Marie Rose Duverny, Cousin dévoré par la Bête

    • des ancêtres à la 17e génération de Jacques Gérard Yves Chanis 1

- Mai :

BASTIDE Marie (48 ans) / Mont de Grèzes - Haute-Loire / Le 4 mai

COUTAREL Catherine / Chanteloube (paroisse de Nozeyrolles) - Haute-Loire / Le 5 mai

DENTY Marie (12 ans) / Sept-Sols (paroisse de La Besseyre Saint-Mary) - Haute-Loire / Le 16 mai

BISCARRAT Sébastien / Les Costes (paroisse de Clavières) - Cantal / Le 20 mai

MEYRONNEINC Joseph (15 ans) / Sauzon - Haute-Loire / Le 27 mai

HUGON André (11 ans) / Chanteloube (paroisse de Nozeyrolles) - Haute-Loire / le 27 mai

    • Née vers 1719

    • Décédée le 5 mai 1767 - Venteuges (43) Sauzet , à l’âge de peut-être 48 ans

    • Dévorée par la Bête du Gévaudan

Cousin dévoré par la Bête

Jacques Gérard Yves Chanis 1 est un neveu à la 7e génération de l’époux de Marie Bastide, Cousin dévoré par la Bête.

En effet,

    • Jean Trincaud 288 (1 lien de parenté) Voir

    • Antoinette Cubizolles 289 (1 lien de parenté)

sont en même temps

    • les parents de l’époux de Marie Bastide, Cousin dévoré par la Bête

    • des ancêtres à la 8e génération de Jacques Gérard Yves Chanis 1

    • Née le 11 février 1753 - Auvers (43) Nozeyrolles

    • Décédée le 5 mai 1767 - Auvers (43) Nozeyrolles , à l’âge de 14 ans

    • Dévorée par la Bête du Gévaudan

    • Née le 8 mars 1754 - La Besseyre Saint Mary (43)

    • Décédée le 16 mai 1767 - La Besseyre Saint Mary (43) , à l’âge de 13 ans

    • Tuée par la Bête du Gévaudan

    • Né le 17 mai 1757

    • Décédé le 20 mai 1767 - Clavières (15) Costes , à l’âge de 10 ans

(Cliquez sur le planning des liens pour mieux visualiser)

    • Né le 3 septembre 1752 - Saugues (43) Servières

    • Décédé le 26 mai 1767 - Saugues (43) Servières , à l’âge de 14 ans

    • Dévoré par la Bête du Gévaudan

Cousin dévoré par la Bête

Jacques Gérard Yves Chanis 1 est un descendant à la 6e génération d'un cousin issu d’issus de germains de Joseph Meyronnenc, Cousin dévoré par la Bête.

En effet,

    • Jean Molin 1088-2274 (1 lien de parenté) Voir

    • Jeanne Tranchecoste 1089-2275 (1 lien de parenté)

sont en même temps

    • des ancêtres à la 4e génération de Joseph Meyronnenc, Cousin dévoré par la Bête

    • des ancêtres à la 10e génération de Jacques Gérard Yves Chanis 1

    • Né le 2 octobre 1754 - Auvers (43) Nozeyrolles

    • Décédé le 27 mai 1767 - Auvers (43) Nozeyrolles , à l’âge de 12 ans

    • Tué par la Bête du Gévaudan

- Juin:

"Il y'eut, - le souvenir en est resté - un grand mouvement de foi, d'espérance et d'amour. Le jour de la clôture fut jour de pèlerinage. Les paroisses allèrent en procession à la chapelle de N.D. d'Estours. Elle est assise sur une haute échine de roche, au voisinage du château de Besque, qui était celui du marquis d'Apchier. On dit que l'église de N.-D. du Puy et les chapelles de N.-D. d'Estours et de N.-D. de Beaulieu sont trois soeurs. C'est-à-dire qu'elles ont un air de famille. Rudes, gracieuses, toutes trois, tenant de la roche et de la fleur, comme la montagne, avec ses cheix de pierres sur les sommets d'herbe et ses fleurs de S. Jean, de S. Jacques, de S. Laurent, des autres saints de l'été, en rosaces rouges, roses, violettes dans le pâturage. [...]

Puis eut lieu un grand pèlerinage. Ce fut à N.-D. de Beaulieu, au pied du Mont-Chauvet et du Mont-Grand, dans ces étendues de gazon et de sagnes qui s'en vont vers le Mont-Mouchet. [...]

On vint conc au haut lieu, au bout de sa prairie. Les paroisses y étaient montées en procession encore, conduites par leurs curés. On chanta des cantiques, on fit brûler des cierges. [...]

Chanter d'une voix fausse l'Ave Maris stella, allumer ces cires de quelques liards, cela du moins les humaines le peuvent. Dieu s'attend-il beaucoup plus de ses pauvres enfants ?

On était venu demander à Notre-Dame de délivrer enfin le pays de la Bête. On chantait. On priait. A l'offrande, Jen Chastel fit bénir son fusil. Il fit bénir aussi trois balles".

19 juin: Jean Chastel abat un animal au lieu-dit "La sogne d'Auvers", au coeur des bois de la Tenazeyre, sur le mont Mouchet, lors d'une battue organisée par Jean-Joseph de Chateauneuf Randon.

"Parmi les chasseurs était le nommé Jean Chastel, dit le Masque, paysan marié au chef lieu de la paroisse de la Bessière Sainte Marie, excellent chasseur encore, quoique âgé de soixante ans.

"Ce Chastel eut l'avantage de voir passer la Bête devant lui, il la tomba d'un coup de fusil qui la blessa à l'épaule; elle ne bougea guère, et d'ailleurs fut assaillie tout de suite d'une troupe de bons chiens de chasse de M. d'Apchier.

"Dès qu'on vit l'animal hors d'état de faire des victimes, il fut chargé sur un cheval, et porté au château de Besque, paroisse de Charais, dans l'Auvergne, près des frontières du Gévaudan.

"M. d'Apchier, conducteur de la chasse, voulut s'en faire honneur; il envoya de suite chercher à Saugues Boulanger, dit la Peyranie, sans doute par dérision, car c'était un mauvais chirurgien apothicaire, et lui dit d'embaumer la Bête pour qu'elle pût se conserver saine jusqu'à Paris, où il voulait la faire présenter au roi.

"Ce chirurgien ignorant se contenta d'en sortir les entrailles et de les remplacer par de la paille. On la garda ainsi maladroitement à Besque une douzaine de jours pour contenter la curiosité d'une infinité de personnes du voisinage qui venaient la voir. Ce qui occasionna beaucoup de dépense à M. d'Apchier qui se faisait une fête d'inviter tous les gentilhommes, bourgeois et prêtres accourus pour le féliciter et le remercier d'avoir ordonné et conduit une chasse aussi heureuse.

"La curiosité des gens une fois satisfaite, la Bête fut mise dans une caisse pour être transportée à Paris par le sieur Gilbert, domestique du marquis d'Apchier et être montrée au roi; mais soit à cause des chaleurs, soit à cause de la lenteur du trajet, l'animal ne tarda pas à se putréfier; Gilbert arriva cependant à Paris, à l'hôtel de M. de la Rochefoucauld qui informa aussitôt le roi de l'heureuse destruction de l'animal.

"M. de Buffon, chargé de l’examiner, reconnut que c'était un loup énorme; mais il était arrivé à un tel point de putréfaction que Gilbert le fit enterrer".

"Cependant, depuis la grande chasse du 19 juin à la Ténazeyre, plus de carnages. Bergers ou laboureurs au bord des bois, muletiers ou soeurs quêteuses, sur les chemins, personne n'avait plus vu la Bête".

CHAUTARD Catherine (9 ans) / Les Couffours (paroisse du Malzieu) - Lozère / Le 12 juin

BASTIDE Jeanne (19 ans) / Lesbinières (paroisse de Desges) - Haute-Loire / Le 17 juin

Bilan en chiffres

Les 77 victimes répertoriées se répartissent sur 5 départements:

  • la Lozère 33 victimes

  • la Haute-Loire 32 victimes

  • le Cantal 10 victimes

  • l'Aveyron 2 victimes

  • l'Ardèche 1 victime

Les paroisses cumulant le plus grand nombre de victimes sont, par ordre décroissant:

  • Nozeyrolles (7), en Haute-Loire

  • La Besseyre Saint-Mary (6), en Haute-Loire

  • Grèzes (5), en Haute-Loire

  • Venteuges (5), en Haute-Loire

  • Lorcières (3), dans le Cantal

  • Saint-Privat-du-Fau (3), en Lozère

  • Paulhac (2), en Lozère

  • Le Malzieu (2), en Lozère

  • Fontans (2), en Lozère

  • Servières (2), en Haute-Loire

  • Clavières(2), dans le Cantal

  • Chaudeyrac (2), en Lozère

  • Saint-Alban (2), en Lozère

Il y a 34 victimes pour lesquelles l'âge n'est pas mentionné.

Pour les 43 autres restantes, l'âge moyen est de 17 ans.

Par tranches d'âge, la répartition des victimes est la suivante:

  • 1 an / 5 ans - 1 victime.

  • 5 ans / 10 ans - 12 victimes.

  • 10 ans / 15 ans -17 victimes.

  • 15 ans / 20 ans - 7 victimes.

  • 20 ans / 30 ans - 0 victimes.

  • 30 ans et plus - 6 victimes.

Il y'a 2 victimes pour lesquelles le sexe n'est pas mentionné.

Sur les 75 autres restantes, il y'en a respectivement 23 de sexe masculin, et 52 de sexe féminin.

Le décompte par année nous donne :

  • L'année 1764 (6 mois - juillet / décembre) compte 17 victimes.

  • L'année 1765 (12 mois) en compte 38.

  • L'année 1766 (12 mois) en compte 7.

  • L'année 1767 (6 mois - janvier / juin) en compte 16.

Bilan pour l'arbre de Jacques Chanis

Il existe un grand nombre de livres généralistes sur le sujet mais voici une petite sélection tout à fait partiale

La Bête du Gévaudan de François Fabre, éditions de Borée

La Bête du Gévaudan de Michel Louis, éditions Tempus

Histoire Fidèle de la Bête de Henri Pourrat, éditions Jeanne Laffite

La Bête qui mangeait le monde en Pays de Gévaudan et d'Auvergne

de Xavier Pic, éditions Albin Michel

  • Les romans adultes :

Gévaudan de Philippe Mignaval, éditions le Pré aux Clercs

  • Romans et albums jeunesse

La Bête du Gévaudan de José Féron Romano, éditions Livre de Poche

La Bête du Gévaudan de Françoise Vigneron et Laurent Miny, éditions Ouest France

Mythes et Légendes : Les Loups, éditions Hachette Jeunesse

  • Bandes Dessinées :

La Malbête de Ducoudray et Hamo, éditions Bamboo, collection Grand Angle

La Bête du Gévaudan de collectif, syndicat d'initiative de Marvejols

compteur de visite de la page