Alfieri

Vittorio Amedeo

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Poète et Dramaturge Italien

Cousin à la 17ème génération


Robert De Balzac, Seigneur D'entraygues ca 1440-1503

& 1474 Antoinette De Castelnau Caylus 1445-1494


Descendant d'une famille noble et fortunée, Alfieri fait ses études à l'Académie militaire de Turin, l'un des meilleurs collèges d'Europe. Lorsqu'il quitte l'université, en 1766, il manifeste son dédain pour la culture française et classique qu'on lui a inculquée. Sa vocation n'est pas encore éveillée mais ses attitudes, ainsi que ses actes et la frénésie qui le pousse à voyager à travers l'Italie, puis en France, en Prusse, en Russie, à découvrir la Suède et l'Espagne, qu'il déteste également, annoncent la fièvre romantique. Il se comporte, comme plus tard Lord Byron, en jeune aristocrate errant et apatride, qui partage les idées politiques les plus avancées de son temps, hait la tyrannie tout en méprisant le peuple des «esclaves».

Ses passions amoureuses sont multiples, parfois dramatiques. Lorsqu'il revient à Turin en 1773, il se remet à l'étude des classiques tout en poursuivant sa vie mondaine. Bien que son travail littéraire commence effectivement à cette époque, avec la rédaction de sa première tragédie, Cléopâtre, c'est à une date bien ultérieure qu'Alfieri situe sa véritable initiation à la culture. À quarante et un ans, il fait imprimer ses 19 tragédies dont Sal, 1782 ; Myrrha, 1787, qui marquent sa volonté de ramener le théâtre italien à la noble simplicité du théâtre grec, tout en dotant sa patrie de grandes tragédies qui rivaliseraient avec celles de la littérature française classique. En 1790, il entreprend la rédaction de sa Vie, singulière tentative de reconstruction autobiographique suivant un plan préétabli.

Parallèlement à son oeuvre tragique, qui le rend célèbre, il écrit des traités politiques, inspirés de Machiavel et de Plutarque, notamment De la tyrannie (1777). Lorsqu'éclate la Révolution française, il se trouve à Paris. Alfieri, apôtre de la liberté, n'en est pas moins écoeuré par les manifestations populaires. Il se fixe à Florence avec la comtesse d'Albany, veuve du dernier Stuart, qu'il a épousée en 1788. Vivant dans l'isolement, il multiplie ses activités littéraires, écrit un drame, Abel, de nombreuses Satires et six comédies. En même temps, mécontent de sa culture, qu'il juge hâtive et superficielle, il se plonge dans l'étude du latin et du grec, traduisant les classiques de ces deux langues, surtout Euripide, dont il adapte l'Alceste. Son oeuvre compte également des odes sur les révolutions d'Amérique, des poèmes politiques, telle l'Étrurie vengée et il laisse, à sa mort, survenue le 8 octobre 1803, une version enrichie de sa Vie.

Révolté et romantique de tempérament, Alfieri, homme de mouvement et de plaisir, se pénétra peu à peu de l'esprit classique et son oeuvre, caractéristique du préromantisme, se ressent de cette double tendance. Remarquable styliste et érudit, il fut cependant critiqué, notamment par Stendhal, qui lui reprochait sa timidité devant les classiques, et voyait en lui un successeur anachronique de Racine et de Corneille, un simple imitateur des Anciens. C'était méconnaître l'importance, sur le plan national, de cet écrivain illustre qui voulut renouer avec la grandeur passée de sa patrie, celle de Dante, de Pétrarque, tout en fondant une littérature italienne spécifique. Sa Vie demeure, parmi les premières autobiographies, une des plus intéressantes tentatives de ce genre, en même temps qu'un témoignage original sur l'esprit d'une époque.

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