Les investigateurs avaient décidés de se lever au plus tôt pour mettre le cap sur Fond-de-Coppe. Toutefois cela eut été un vœu pieu sans l’intervention de l’ethnologue. La fatigue étant telle qu’aucun des quatre hommes, plongés dans un profond sommeil, ne semblaient en mesure d’en sortir de son propre chef. Firmin les réveilla donc doucement et c’est à pas feutrés, avant même que le soleil n’ait franchi l’horizon, qu’ils quittèrent un Skung Gwaï assoupi. L’équipe des rippers éprouva quelques difficultés à se mettre en branle mais au final la caravane parvint à quitter la vallée avec l’arrivée des premières lueurs du jour. Par mesure de précaution l’archéologue précéda le convoi tout le long du trajet. Il se fit seconder par Fimin mais ni l’un ni l’autre n’eurent à inquiéter le cortège. Tout se passa sans encombre, la route s’avéra praticable pour les chevaux et le matériel. Ils parvinrent en vue de l’exploitation minière en milieu de matinée. Ils décidèrent d’établir le campement en amont de manière à rester hors de vue des mineurs, à l’écart des curieux. Tandis que les rippers montaient le barnum, les Français partirent explorer la mine accompagnés de Sig. Depuis l’épisode des chevaux de Revelstoke, le vieil homme était resté dans les bonnes grâces des Français. Il se montra toutefois moins coopératif qu’à l’accoutumée car lui et ses camarade avaient abusés de leur réserve d’alcool la veille au soir. Il semble que les ouvriers en aient éprouvé le besoin pour conjurer leur angoisse de camper si prés d’un village de « sauvages ».
Traversant donc prudemment les premières parcelles à flanc de montagne, les quatre hommes découvraient un paysage désolé d’arbre abattus, de roches éventrées et de monticules de roches calcinées. L’usage de la dynamite pour mettre à jour les gisements de chalcopyrite laissait ses stigmates un peu partout. Les parcelles étaient séparées par de modestes barrières, parfois un simple fil. Ce décor paraissait d’autant plus sinistre qu’ils n’y croisaient personne, ni mineurs, ni gardes. Ils montèrent donc en hauteur pour dominer la vallée et scruter les environs avec la longue-vue. Les baraquements de Fond-de-Coppe semblaient tout aussi déserts et c’est finalement sur une parcelle au nord qu’ils découvrir un attroupement de mineurs s’affairant autour d’un filon.
Ne souhaitant prendre aucun risque inutile, les Français envoyèrent Sig à la rencontre des ouvriers pour obtenir des informations sur les hommes de mains d’Avranche. Il revint un quart d’heure plus tard, annonçant qu’au dire des employés il ne restait à Fond-de-Coppe que deux gardes et le contremaitre, un certain Mr Quentin, et qu’on pouvait les trouver au « Foreman Office ». Sig ajouta qu’il avait été surpris par l’aspect pitoyable des mineurs, et ce n’était pas une remarque anodine venant d’un homme ayant tant vécu. Décidés à prendre l’avantage et à profité de leur supériorité numérique, les investigateur se rendirent aux baraquements de l’exploitation. Cela ressemblait à une ville fantôme. Le saloon semblait fermé, les bâtiments étaient vétustes et même le quartier du contremaitre donnait l’impression d’être abandonné. Les vitres en étaient si sales qu’elles laissaient à peine filtrer la lumière et c’est donc sans pouvoir vérifier si les mineur avait dit vrai que les quatre hommes franchir le seuil du Foreman Office. Stupéfait par cette visite impromptue, les deux surveillants et leur patron, tentèrent malhabilement de donner le change en accueillant les étrangers comme s’ils les dérangeaient dans un improbable et fastidieux travail. Emile profita de la confusion et se lança à corps perdu dans une esbroufe surprenante. Il fit les présentations, se faisant passer lui et ses compagnons pour un mercenaire à la solde d’Avranche fraichement débarqué de Revelstoke. Le mensonge fonctionna un instant, le temps pour le groupe de s’installer dans le bureau du contremaitre et d’obtenir des infos sur l’évasion de l’avant-veille. Manifestement les hommes qui travaillaient ici étaient des esclaves et il était nécessaire, pour maintenir l’ordre, de réserver un sort des plus funeste à quiconque osaient fausser compagnie aux impitoyable gardes. Se faisant, toutefois, l’équipe de surveillance de la mine s’était vue réduite à sa portion la plus congrue et c’était là une chance que les investigateurs avaient très judicieusement pressentie et dont il allait être temps de profiter. En effet, recouvrant tout son bon sens, Quentin fit part de son étonnement eu égard à l’accent étrangement Francophone des mercenaires prétendument arrivés de Vancouver. Le malaise qui s’en suivi se mua soudainement en vive tension alors qu’Emile tentait de justifier de son mieux l’aberration. L’instant suivant, tout le monde avait sorti son arme. Sept armes à feu, trois contre quatre, Sig profita de l’avantage et, usant de son bagout, il assomma les hommes d’Avranche sous un flot de paroles qui parvint à les convaincre de ne pas commettre l’irréparable. Quentin lâcha un soupir, fit part du fait qu’il savait à qui il se rendait et conclu, comme pour confronter les Français à la précarité de leur avantage, en leur demandant se qu’il comptait faire ensuite. Emile tempéra en commençant par demandé à récupérer les armes. Lorsque ce fut fait, c’est dans un grand éclat de rire, que le ripper accepta, comme le lui demandait l’ethnologue, d’enfermer dans leurs propres geôles les trois derniers acolytes du propriétaire des lieux.
En fouillant les lieux, les investigateurs découvrirent notamment une carte de l’exploitation détaillant les parcelles, 970 dollars en liquide et divers documents afférents aux Claims récupérés chez Avranche. L’argent devait être celui de la paie des mineurs et il fut décidé de le redistribuer quasi intégralement. Tandis que chacun détaillaient les découvertes, l’œil aiguisé de l’archéologue remarqua un détail troublant sur la carte : une parcelle ne portait pas de numéro. C’est alors qu’en croisant leurs informations, les Français relevèrent l’existence d’un Claims numéros 39 n’ayant pas de correspondance sur la carte. De plus, ce document avait été scrupuleusement griffonné de manière à dissimuler le nom de son propriétaire. Comme il se faisait midi et que les mineurs commençaient à affluer des montagnes, les scientifiques s’attelèrent à la délicate tâche d’annoncer aux travailleurs qu’ils étaient désormais libre. Comme ils semblaient tous converger vers le saloon, Hector alla à leur rencontre en compagnie du ripper tandis qu’Emile et Firmin partaient inspecter la mystérieuse parcelle 39.
Malgré les mises en garde de Sig, le naturaliste fut frappé par l’apparence des mineurs qui n’était pas sans lui rappeler celle des hommes du capitaine Shaler. Il les regardait s’installer pour une certain dans le saloon sur un rebord de table pour d’autre à l’extérieur à même le sol. Il mangeait tous en silence avec pour seul récipient une boite de conserve défraichie. Sig indiqua à Hector l’homme qui semblait propriétaire de la parcelle où il les avait tous vu un peu plus tôt. Ils firent donc connaissance avec Mitchell à qui ils exposèrent la situation et leur proposition. L’homme s’avéra très méfiant et réticent mais finit par se laisser convaincre de la bonne foi des étrangers. Il faut dire que le Français ne ménagea pas ses efforts et pris même le fils du mineur, le petit Brad, à témoin pour étayer son discours. Peu après Firmin et Emile passèrent en trombe récupérer la lampe électrique de leur ami et repartir avec Sig pour leur prêter main forte. Ils semblaient extatiques, ils disaient avoir trouvé un passage sous-terrain sur la parcelle 39. Ils laissèrent donc Hector seul aux prisent avec une cinquantaine de pauvre hère et cela fut compliqué. Comme l’avait expliqué Mitchell, les hommes de la mine n’avaient même plus les moyens de se réjouir de leur liberté retrouvée. Ils n’avaient nulle part où aller, ils croyaient que les montagnes étaient hantées et qu’elles leur avaient ôté la mémoire. Selon Mitchell, ce qu’il restait de ces hommes n’avait plus la moindre volonté d’échapper à son sort. Passablement déçu, Hector tenta tout de même de prendre la parole en public et d’expliquer à tous la situation mais comme le lui avait prédit Mitchell, il ne provoqua que peu de réaction. Certains mineurs semblaient même penser que le naturaliste travaillait pour Avranche et qu’il leur tendait un piège...
Devant une telle déconvenue, et voyant ses amis revenir de leur expédition, Hector décida de remettre à plus tard la distribution des claims et de l’argent. Il était surpris en fait de voir avec quelle rapidité Emile et Firmin semblait dévaler la côte menant à Fond-de-Coppe. Il comprit lorsqu’ils furent arrivés, qu’ils venaient de faire une fort désagréable rencontre dans la grotte et que leur course était en fait une fuite. L’archéologue lui raconta à bout de souffle, qu’ils avaient trouvé deux squelettes dans le passage souterrain, qu’ils avaient remarqué d’étranges traces de griffure sur les parois et qu’ils avaient dû rebrousser chemin avant d’avoir pu tout visiter. Firmin expliqua que tandis qu’ils examinaient le second cadavre, ils eurent l’impression d’entendre des murmures, comme émanant du mort et qu’à ce moment ils sentirent l’infâme odeur du Wendigo.
Ni l’un ni l’autre n’avait pensé à s’équiper d’un masque à gaz. La terreur les submergea et ils n’eurent d’autre alternative que de s’extraire de plus vite qu’ils le purent du piège. Alors qu’Hector écoutait attentivement leur récit et essayait de les calmer, les mineurs qui avaient terminé leur pause déjeuné s’apprêtaient à repartir au travail. Ils prenaient les chevaux et un chariot chargé d’un container plein de Coppe pour le descendre jusqu’à l’embarcadère sur la Shuswap. S’inquiétant du projet, les Français apprirent que sur la rivière, le bac en provenance de Revelstoke viendrait à leur rencontre avec probablement quelques gardes de renfort pour l’équipe en place. Se refusant à perdre leur longueur d’avance, les scientifiques demandèrent aux mineurs de les attendre. Ils réunirent leurs affaires tandis que Firmin retournait au prés des rippers quérir des volontaires pour une opération musclée. Sur place l’ethnologue obtint quatre hommes du fils Fletcher sans avoir à dépenser le moindre cents. Ce dernier avait dû se résoudre faire preuve de bonne volonté pour faire oublier l’affreuse bourde qu’il avait commise le matin même. En effet, alors que les investigateurs opéraient à fond-de-Coppe, les rippers avaient reçu la visite d’un étranger se disant « collègue » des scientifiques et qui nourrissait, semble-t’il, une insatiable curiosité pour l’emploi du temps des Français. Une description rapide du mystérieux personnage permit à Firmin de reconnaître « Finger ». Martin refusa de s’excuser arguant du fait que personne ne l’avait avertit d’un quelconque danger. Comme il était trop tard, que le mal était fait et que le temps lui manquait, le Français accepta d’en rester là et se contenta de demander à Martin de lever le camp pour s’installer lui et ses hommes au saloon de Fond-de-Coppe. Le chef des rippers accepta tout en souhaitant bon courage à l’ethnologue qui repartait avec son escorte armée.
Le convoi de coppe quitta donc la mine avec une bonne heure de retard mais le voyage se déroula sans encombre. En chemin, les investigateurs mirent à profit l’heure et demi dont ils disposaient pour échafauder leur embûche. En arrivant en vue des berges de la Shuswap, ils distinguèrent quatre hommes armés à bord du navire qui les attendait.
Ils mirent donc à exécution leur plan et commencèrent par se mêler aux mineurs pour s’approcher au plus prés des gardes. Redoublant de vigilance pour ne pas éveiller les soupçons, les trois Français, Sig et les cinq rippers se cherchaient du regard tout en gardant la tête baissée et en prêtant main fortes pour fixer le container à la poulie de l’embarcadère. C’est finalement l’archéologue qui donna le signal. Chacun dégaina son arme et mis en joue le garde le plus proche de lui. Comme prévu l’effet de surprise joua totalement en faveur des investigateurs et instantanément trois des hommes de mains d’Avranche se rendirent. Le dernier, curieusement celui que l’archéologue avait pris l’initiative de menacer, avait eu suffisamment de sang-froid pour lever son fusil en direction d’Emile. Les deux hommes se fixaient retenant leur souffle. Le garde lança un rapide coup d’œil autour de lui. Le Français vit l’expression de l’homme passer de la détermination au désespoir. Il en profita, avant qu’il ne commette une erreur, pour lui porter l’estoque en lui faisant remarquer combien il était seul. Sa détermination vacilla et il baissa le canon de son arme. Les quatre hommes s’étant livrés sans résistance, le capitaine du navire et son second, le mécanicien, en firent autant sans aucun complexe. Soucieux de conserver l’atout que constituait leur prise, les investigateurs demandèrent même au machiniste d’intervenir pour immobiliser le bateau. Il consenti bien volontiers et retira une courroie du moteur sans laquelle le navire était, selon ses dires, inutilisable. Sur le retour, les scientifiques, qui faisaient maintenant l’admiration des mineurs, convinrent de s’occuper au plus vite de leur rendre leur liberté. Mais le plus important à leurs yeux était de retourner dans la mystérieuse grotte de la parcelle 39. Convaincus que ce passage recelait la réponse à de nombreuses questions, ils interrogèrent Mitchell à son sujet. L’homme resta évasif mais il leur fit part du fait que l’endroit était proscrit par les gens de Fond-de-Coppe. Ils l’appelaient la parcelle de Sam, du nom du dernier et probablement unique ouvrier à l’avoir jamais exploité… avant de disparaître dans des conditions pour le moins sujettes à caution. Firmin interrompit soudainement la conversation en avertissant ses amis d’un mouvement suspect aperçut dans l’ombre des grands Tsugas bordant le chemin. Les investigateurs se dissimulèrent dans les fourrés avoisinant, laissant le convoi s’éloigner, pour scruter la frondaison. Ils ne trouvèrent rien et durent se contenter de consacrer la fin de leur trajet à regarder les arbres en silence. Ce fut le seul incident de l’excursion mais il perturba les investigateurs. Si la vision de Firmin n’était pas le fruit de son imagination, s’il ne s’agissait pas non plus d’un animal, cela pouvait signifier qu’ils étaient surveillés. Auquel cas il allait falloir redoubler de ruse pour sortir indemne de la souricière qu’Avranche était en train de leur préparer. Ils décidèrent donc de ne plus perdre un instant. Emile et Firmin ayant été traumatisés par leur première visite ne se sentaient pas la force de retourner dans la grotte. L’ethnologue, avec l’aide de Sig, prépara donc Hector du mieux qu’ils le pu tandis que l’archéologue se chargeait, secondé par Mitchell, de distribuer aux travailleurs leurs claims et vingt dollars chacun. L’opération achevée, il rejoignit ses amis sur la parcelle 39. Hector, harnaché comme un spéléologue, relié à une corde d’une centaine de mètres, équipé de son masque Kungahaï et d’un masque à gaz s’apprêtait à investir l’antre. Amenant sa touche personnelle aux préparatifs, l’archéologue pris le temps d’ajouter son couteau de survie à l’équipement du naturaliste et de disposer une charge de TNT à l’embouchure de la cavité.
Hector s’arcbouta pour pénétrer dans l’obscur passage. Il alluma sa lampe torche et en fit courir le faisceau sur les parois aussi loin que possible. La pierre avait cette texture rugueuse et ses formes anguleuses caractéristiques de la zone. Dans la matière très mate on distinguait facilement les fragments brillants de chalcopyrite. Le naturaliste progressa prudemment quelques mètres jusqu’à découvrir les premiers ossements, très détériorés, dont lui avait parlé ses confrères. Une étude minutieuse de l’ensemble et notamment de la taille remarquable d’un fémur lui révéla qu’il s’agissait probablement d’un squelette Kungahaï. Il remarqua les traces de griffures sur les parois qu’Emile avait déjà remarqué le matin. Sans précipitation, il continua sa progression. Il pouvait à présent se tenir debout et comme le passage s’élargissait, il remarquait que la structure de la roche se faisait légèrement poisseuse. Il s’approchait du second squelette, moins ancien que le précédent et qui n’appartenait pas, cette fois-ci, à un géant. Il releva à nouveau des traces de griffures, plus visibles et plus nombreuses, à proximité. Il savait que ses amis n’étaient pas allés plus loin. Aussi c’est avec une certaine appréhension, malgré le fait qu’il ne percevait toujours pas d’odeur menaçante, qu’il continua d’évoluer dans le boyau qui semblait à nouveau se rétrécir. La roche était maintenant suintante et le sol légèrement boueux, dans l’ensemble les formes se faisait de plus en plus arrondies. Quelques mètres plus loin il observa d’étranges concrétions sur les murs. Le contour qu’elles dessinaient permettait d’imaginer que de l’eau stagnait souvent à ce niveau dans la galerie. Il la suivi néanmoins, s’enfonçant de plus en plus dans les entrailles de la montagne. Il passa à quatre pattes et s’arrêta un instant pour reprendre son souffle. C’est à ce moment qu’il tressailli. L’effluve inquiétant était parvenue jusqu’à ses narines. Il pensa bien à faire demi-tour, mais sa curiosité de scientifique eu le dessus. Il revêtit son masque Kungahaï et repartit de plus belle. Malheureusement, au bout d’à peine cinq mètres, il tomba sur un boyau lisse et glissant plongeant encore plus loin sous terre. La force de la pente et la profondeur difficilement évaluable lui rappelèrent son cauchemar au fond du puits. Il ne savait s’il devait continuer, puis il se souvint qu’il était relié à la surface par une corde. Il comprit que plus il réfléchirait moins il aurait le cran de se jeter du haut de cet étrange toboggan naturel. Au dehors, Firmin et Emile virent la corde se dévider brusquement de cinq bons mètres. Ils firent l’un comme l’autre minent de ne pas s’inquiéter… après tout ce n’était pas le code convenue en cas de problème. Hector avait finit sa chute dans une minuscule cavité puante et boueuse. Il fit à nouveau jouer sa lampe autour de lui pour découvrir un nouveau cadavre.
Ou du moins se qu’il en restait noyé sous une épaisse couche de limon. Celui-ci était très différent des deux autres. Il était tout à la fois plus récent et plus dégradé. On eut dit que les os avaient été prématurément érodés d’une manière que le naturaliste n’avait encore jamais vu. Les conditions très défavorables ne l’empêchèrent pas d’exprimer ses talents et il ne lui fallut guère plus de cinq minutes pour extraire de ce salmigondis un œil de verre ne laissant que peut de doute quand à l’identité du cadavre. Espérant ne pas avoir fait tout ce chemin pour rien, Hector récupéra un maximum de dents sur la mâchoire de manière a pouvoir apporter la preuve de son décès et récupérer sa mallette à la banque de Revelstoke. Maintenant le Français savait qu’il fallait sortir au plus vite. Il jeta un dernier coup d’œil devant lui. Un étroit goulot semblait continuer plus en avant mais il n’était même pas certains de pouvoir le franchir. Alors qu’il allait se retourné, il aperçut tout de même quelque chose de brillant et lisse, comme un objet métallique, affleurant du sol à trois mètre devant lui. L’idée le répugnait mais il savait qu’il ne reviendrait plus jamais ici et qu’il s’en voudrait indéfiniment de ne pas avoir découvert de quoi il s’agissait. Il rampa donc dans la boue jusqu’au mystérieux objet. Il fit à nouveau preuve d’une dextérité remarquable et parvint en quelque seconde a récupérer ce qui ressemblait à un étui hermétique comme ceux vu chez Avranche. Sauf que celui-ci semblait équipé de tout un attirail pneumatique jamais vu auparavant. Contemplant fièrement sa trouvaille, Hector n’entendit quasiment pas le bruit d’eau qui montait dans la grotte. Ce n’est que lorsque les premiers flux de liquide saumâtre l’attinrent qu’il s’agita. Il commença a reculer pour s’extraire du conduit dans lequel il était engoncé mais ce trouva bloqué à hauteur des hanches. De panique, il tira vivement à deux reprises sur la corde pour signifier sa détresse à ses confrères restés en haut. Le niveau montait dangereusement et il sentait qu’il allait boire la tasse quant, d’un grand coup d’épaule, Emile tirant sur la corde, parvint à l’extraire du piège. La violence du choc fit tomber son masque Kungahaï dans les boues. De panique, il ne pu se résoudre à perdre du temps à le récupérer, il enfila son masque à gaz. Entre temps il perçut combien l’odeur effrayante du Wendigo était forte et mélangée à une puanteur inhabituelle émanant du liquide. Il percevait partout sur son coprs, à la surface de sa peau de léger picotement et commença à craindre que l’eau de cette grotte ne fut acide. Cette idée lui traversant l’esprit lui donna un violent coup de fouet et il remonta le toboggan, aidé par ses amis qui le tirait et en faisant preuve d’une incroyable agilité. Une fois remonté, il courut comme un dératé vers la sortie. Il fut victime, en passant à proximité du second squelette, d’une étrange hallucination.
A la place des ossements humains il vit ceux d’un ours. La vision capta son attention et il senti qu’elle aurait pu le happer. Fort heureusement l’instinct de survie fut le plus fort et il ne s’arrêta pas. Sig et les deux Français le virent sortir dégoulinant de boue. Il geignait de douleur. Les picotements s’étaient transformés en brûlure et sa plaie encore vive à l’épaule lançait de vifs signaux de douleur dans tout son bras et son buste. Il demanda à Emile de faire sauter la TNT puis se ravisa en expliquant qu’il avait besoin d’aide. Firmin parti avec Sig vers Fond-de-Coppe chercher un seau d’eau et du savon pour le nettoyer. Emile resta avec lui, l’aidant à se dévêtir et le frictionnant comme il pouvait pour essayé de le sécher sans écorcher l’épiderme manifestement à vif. L’ethnologue revint avec des renforts. Ils nettoyèrent de leur mieux l’Ethnologue qui semblait souffrir le martyr. Il perdit brièvement connaissance alors qu’ils le ramenaient en ville. Là ils le jetèrent dans l’abreuvoir et reprirent les abutions avant de l’envelopper dans des linges propres et de le coucher à l’endroit où Dad avait passé la journée. Sur un lit de camps sous le barnum des rippers remonté juste pour la circonstance. Le soleil était maintenant couché et Dad, qui semblait impatient de se rendre de nouveau utile, proposa à ses amis d’aller en éclaireur à Skung Gwaï pendant la nuit pour découvrir qui de Kaïganis ou de Huados dirigeait maintenant la tribu. Les Français exprimèrent leur désapprobation mais ils cédèrent lorsque Mitchell accepta que son fils Brad accompagne l’indien. Pendant la soirée, Ted, un des hommes de Martin Fletcher, jeta un œil à l’étrange objet remonté par Hector. C’était selon lui un conteneur hermétique équipé d’un système de pompe destiné a effectué des prélèvements dans l’atmosphère. Il remarqua un filetage à l’embase de l’étui qui lui fit penser que l’objet devait être conçu pour être vissé quelque part.
Joué avec David,Arnaud, Louis et Gabriel les jeudi 3, 10 et 17 décembre 2010.