Le ciel était chargé en ce début d'après-midi du mercredi 5 aout 1925. Les quatres hommes se remirent en selle, après s'être rapidement restauré, pour tenter de rallier le village Kungahaï. Suivant tout d'abord le chemin forestier qui traversait la vallée, il parvinrent en peu de temps au pied de la première montagne des deux à franchir. L'exercice, bien qu'inédit pour les Français, s'annonçait abordable. Le dénivelé était important mais étalé sur une longue distance. Le sol n'était qu'un amas de pierre mais d'une taille qui ne gênait pas la progression des chevaux. Lorsqu'ils atteignirent les premières neiges, l'atmosphère se fit plus opaque. Ils pénétraient dans le plafond nuageux et la température chuta brusquement, mais ils s'inquiétaient surtout de leur souffle qui se faisait court. Hector confirma se que chacun redoutait, l'oxygène commençait à se raréfier. Ils chevauchèrent ainsi une dizaine de minutes en silence avant que le naturaliste, qui fermait la marche, ne se sente faiblir. Il n'en dit tout d'abords rien pour ne pas déranger ses compagnons inutilement, puis il s'aperçut que du sang coulait de son nez. Sentant la fatigue prendre le dessus, il fixa un instant les traces rouges que le liquide rouge laissait dans la neige. Il tourna naturellement la tête pour suivre sa propre piste ensanglantée et fut surpris de l'étendue écarlate qui couvrait le manteau blanc sur les pas du convois. Plissant les yeux il vit alors un loup qui les suivait, les pattes baignée de son propre sang. La vision lui fit l'effet d'un électrochoc et il parvint à se ressaisir de sorte que toute l'hallucination disparu instantanément.
Il n'y avait plus de sang sur la neige, ni de loup derrière eux. Il se frotta le visage et se rendit compte que les chevaux devant lui s'étaient arrêtés. Ils étaient arrivé au sommet et s'apprêtaient à redescendre. Soulagé dans un premier temps à l'idée de retrouver un air plus riche, il se préoccupa de nouveau lorsqu'il découvrit la topographie du terrain qui les attendaient. La pente était raide et difficilement praticable pour des cavaliers tels que lui ou Emile. Dad Proposa donc de mettre pieds à terre pour éviter un accident. Cela s'avéra être une sage précaution et il atteignirent le pied de la montagne en moins d'une heure. De là, ils pouvaient observer le chemin qu'il leur restait à parcourir. Ils reprirent un peu confiance constatant que le second sommet semblait moins élevé et la végétation plus abondante. Ils pénétrèrent la forêt pour traverser la seconde vallée en suivant l'itinéraire établi le midi même. Il arrivèrent à un torrent devant lequel Dad, toujours en tête, leva le bras pour indiquer qu'il avait vu quelque chose nécessitant de s'arrêter. L'index sur la bouche, il se tourna vers eux et pointa de l'autre main un Kungahaï entrain de pêcher dans le cours d'eau.
Appliqué à sa tâche, il n'avait pas remarqué les cavaliers, que le fracas de la rivière dissimulait à son ouïe aiguisée. Se concertant brièvement, ils décidèrent de ne pas se présenter ensemble et de laisser leur monture en arrière pour ne pas effaroucher l'indien. Dadjingits s'avança en premier au devant du pêcheur suivi de prés par Emile qui brandissait l'attrape-rêve de Yagun comme un gage de pacifisme. Il lui lança un salut amicale en Haïda mais l'effraya malgré lui. Prenant la fuite, le Kungahaï laissa sur la berge sa lance et son chapelet de poissons. Dad tenta de le poursuivre en lui criant qu'ils étaient des amis de Yagun mais se fut peine perdue. Déçus par la faillite de ce second contact, les quatre hommes s'avisèrent que le fuyard était parti à travers bois, suivant le cours d'eau. Convenant qu'il était fort probable qu'il cherche à rallier son village, ils décidèrent de suivre le même itinéraire que lui vers l'ouest et non vers le sud comme ils prévoyaient de le faire initialement. Ils contournèrent ainsi la montagne et achevèrent leur périple dans d'assez bonne conditions. Le soleil se faisait bas désormais et il éclairait avantageusement la vallée de la position surélevée que Dadjingits avait pris pour l'examiner avec sa longue-vue. Il s'appliqua à déceler des traces d'activité humaine mais cela ne suffit pas est c'est finalement Firmin qui repéra, dissimulé derrière de gros rochers comme l'avait annoncé Yagun, la position du village dont on ne distinguait que la cime des totems. C'était à un quart d'heure de leur position, ils se mirent en route sans plus attendre. Échaudés par leur précédentes expériences, les Français prirent soin d'envoyer Dad en éclaireur une centaine de mètres devant eux. Cela ne les empêcha pas de se faire surprendre.
Le Wekneeg eut juste le temps d'apercevoir un guerrier Kungahaï, mais il se savait repéré. Il rejoignit les scientifiques pour les prévenir mais à peine sur place d'autres guerriers se manifestèrent de la même manière, si furtivement, qu'il disparaissait à l'instant où on les découvraient. Médusés, la petite équipe resserra les rangs lorsqu'elle entendit comme des hurlement de loup provenant de toutes parts aux alentours. Comme par réflexe, sans un mot, Emile dégaina son Luger en observant les roches en surplomb. Firmin, percevant que les jappements se rapprochaient imita l'archéologue en sortant son colt. De son côté Hector, à l'instar de Dad, essaya de conserver son sang-froid et de rester désarmé bien que l'indien n'afficha pas un visage aussi serein que lors de la libération du camps militaire. Soudainement un guerrier Kungahaï passa en courant et en criant en plein milieu du groupe. Il frappa Trotte-la-nuit, la jument de Firmin, sur la croupe de sorte qu'elle détala instantanément quelques dizaines de mètres plus loin. L'instant suivant, un second guerrier en fit autant avec Enju, le cheval de Dad, mais celui-ci resta impassible. Le guerrier poussa un dernier cris et tous se turent, ils encerclaient maintenant leur victimes. Ils étaient tous masqués, armés de couteaux et de casse-tête. Les livres ne mentaient pas, le plus petit d'entre eux devait faire deux mètres de haut. C'était aussi le plus fougueux, il s'avança et leur cria qu'il s'appelait Huados et qu'il allait les tuer. Il se tourna vers Firmin qui pointait maintenant son revolver vers lui, s'approcha et saisi le canon de l'arme en le plaquant contre sa poitrine. Dad traduisait ses paroles lorsqu'il invita l'ethnologue a ouvrir le feu, se vantant de ne pas craindre les balles. En vérité le piège était refermé. Il n'y avais plus d'issue et lorsque Huados arracha le revolver des mains de Firmin se fut pour sortir une lame qui ne s'arrêta qu'au son de la voix d'un guerrier, plus imposant encore que les autres, qui venait d'arriver.
C'était le chef de la tribu, il s'appelait Kaïganis et voulait entendre les étrangers avant de les livrer à la vindicte de ses guerriers. Il les questionna sur leurs intentions et jugea utile de les faire conduire à Skung Gwaï, car c'était ainsi qu'ils appelaient leur village. L'escorte se forma autour d'eux et les y guida pour qu'ils y rencontrent le sage.
Le camp, entouré de totems schismatiques dessinant une inquiétante clôture, était composé de baraques décorées d'une manière inconnu aux Haidas. Ici aucun animal fétiche. Toutes les représentations, sculptées ou peintes, figuraient des créatures fantasmagoriques. Le chef Kaïganis invita tout d'abords Emile à se rendre dans la maison du chamane Yagun pour y déposer l'attrape-rêve qui ne lui appartenait pas.
A l'intérieur de celle-ci, l'archéologue aperçut un jeu de seringues et d'ampoules vides qui attirèrent son attention. Souhaitant les soumettre à l'expertise d'Hector, il en déroba quelques unes avant de rejoindre son groupe qui avait été installé dans la demeure du chef en attendant l'arrivée de Naikun, le sage. Là, dans la pénombre de la nuit tombant, les prisonniers se mettaient d'accord sur la stratégie à adopter lors de l'entretien qui s'annonçait compliqué. En émettant l'idée de dénoncer la véritable nature d'Avranche aux indiens, l'ethnologue retrouva une série de préceptes liés au concept de "coeur pur". En effet, il se souvint de la locution utilisé le matin même par Yagun et fit le lien avec trois principes ancestraux retenus par nombre de tribus Amérindiennes pour reconnaitre la vertu. Le premier d'entre eux stipulait de ne jamais pratiquer la délation, le second de ne jamais vouloir se servir en premier et finalement de ne jamais désirer de bien matériel. L'idée de révéler aux indiens les manigances du propriétaire de la mine, n'était donc pas bonne. Emile déballa alors le fruit de son larcin.
A la vue du matériel médical le naturaliste ne su trop quoi dire mais il confia à ses compagnons qu'il avait diagnostiqué, dans le comportement agité des guerriers, un trouble qu'il connaissait. Il ne savait dire si c'était ses propres souvenirs, mais il savait que les blessés de la grande guerre ayant abusé de la morphine, présentaient des symptômes très similaires de nervosité, mydriase et suée lorsqu'il entraient en état de manque. Ils commencèrent donc a faire un rapprochement avec la médecine offerte par les blancs conformément aux termes du traité de paix et le docteur Thomasson, maire de Revelstoke, seul à même de se procurer un tel produit dans la région. Hector en avait d'ailleurs dérobé quelques gélules lors de leur incursion dans son cabinet. Ce qu'ils ignoraient, c'est que cette découverte, quasi fortuite, allait leur sauver la mise presque aussitôt. En effet, Huados, le plus belliqueux des guerriers Kungahaï fit irruption dans la baraque, plus énervé que jamais. Il pris soin de bien refermer la porte et proféra une menace à l'encontre des quatre hommes avant de se jeter, poignard en main, sur l'ethnologue qui lui avait miraculeusement survécu une heure auparavant. Dadjingits se fit alors l'interprète des propos du naturaliste qui lui offrit de calmer ses tourments avec la même médecine des blancs dont il semblait manquer. Le farouche guerrier s'apaisa instantanément pour écouter se qu'avait à lui proposer les étrangers. Il semblait incrédule mais son addiction pris le dessus. Il ingurgita la pilule et s'en alla en avertissant Hector qu'il avait intérêt a ne pas lui avoir menti. Sans avoir le temps de reprendre leur esprit après cet incident, les quatre hommes virent la porte s'ouvrir à nouveau. Cette fois-ci se présenta tout une délégation, composée du chef Kaïganis et du sage Naikun, mais aussi d'un érudit prénommé Howkan, de trois guerriers et d'un occidental inconnu.
Alors que tous le monde s'installait autour du feu central qu'un guerrier s'affairait à raviver, Hector dévisageait le nouveau venu à la lueur des premières flammes et il parvint a deviner à qui ils avaient à faire. Il avait dû subir de mauvais traitement ces derniers temps en compagnie des Kungahaï mais il en était certains, il s'agissait de leur guide disparu le trés British "Jarvis Ellroy Napier". Le sage observa le petit groupe et demanda, par la voix de l'érudit servant d'interprète pour l'occasion, a ce que le plus jeune des quatre hommes vienne s'asseoir prés du feu. Du haut de ses vingt-cinq ans, Firmin s'avança donc prés du feu avec une certaine appréhension. Il était toutefois heureux d'avoir été choisi car il savait que des trois scientifiques il était, de part son domaine d'étude, le plus à même de réussir cette épreuve. Et de fait, ne parvenant, comme il l'expliquait, à "lire dans les coeurs des blancs", Naikun le sage s'en remis à un jeu traditionnel Haïdas: l'Akalone. Firmin connaissait ce passe-temps tombé en désuetude depuis des lustres chez la plupart des indigènes. Il savait aussi, qu'il fonctionnait comme un jeu de carte dont on aurait remplacer les cartes par des baguettes et où les figures était devenus des animaux. La hiérarchie s'établissait sur le modèle de la chaîne alimentaire en réponse à la question de "qui mange qui ?". Naikun disposa quatre baguettes devant Firmin et Jarvis: La mouche, la grenouille, la martre et le cougar. Il les invita a choisir chacun une baguette sans préciser qui devait commencer. L'ethnologue, respectant les trois préceptes de pureté, laissa l'anglais choisir en premier. Jarvis, pensant faire le meilleurs choix, pris le cougar. Firmin tira pour sa part, la mouche car il savait que, tel un joker, la mouche nécrophage mangeait tous les autres animaux. Le choix devait être judicieux et alors que Firmin guettait les réactions des Kungahaï, Yagun fit irruption, de retour du lac. Kaïganis congédia les étrangers hors de sa maison pour pouvoir délibérer avec le sage et le chamane. Le verdict tendit naturellement en faveur des quatre hommes qui s'étaient montrés plus habiles que le trappeur. Jarvis, inconscient de son erreur, vint à la rencontre de Firmin, qu'il avait reconnu comme étant le collaborateur ethnologue de l'encadrement Canadien. Il semblait avoir perdu la raison, il divaguait en décrivant une sinistre histoire de piège tendu aux expéditionnaires Français, un piège qui aurait échoué. Il remerciait l'ethnologue en lui expliquant que lorsqu'Emile et Hector serait livré au Wendigo par les Kungahaï, il intercéderait en sa faveur pour obtenir sa libération. C'est à ce moment que deux guerriers l'apprehendèrent pour le ramener dans une cabane située à cinq-cent mètres en amont de Skung Gwaï. Elle servait de prison pour les rituels destinés à provoquer la venue de l'esprit maléfique. Poussant des cris d'effroi, se débattant comme un pauvre diable, l'Anglais retourna dans l'enfer qu'il avait cru quitter pour de bon.
Cette fois-ci tous les quatre invités à s'asseoir autour du feu, les scientifiques et Dad commencèrent donc enfin a dialoguer sereinement avec les Kungahaï. La discussion s'engagea sur le thème de l'imminence de l'attaque des militaires et l'heure qui suivie fut consacrée a l'établissement des tactiques guerrières visant à contrer l'assaut du capitaine Shaler. La mise en commun des informations des uns avec la connaissance du terrain des autres aboutie au plan suivant:
Le chef Kaïganis devait faire évacuer Skung Gwaï jusqu'à la fin de la confrontation pour mettre à l'abri femmes, enfants et vieillards. Il envoyait, en outre, douze guerriers quérir ceux qui n'était pas dans la camps pour qu'ils soient de retour avant le levé du soleil. Les Fançais, Dad et huit Kungahaï se dissimuleraient au nord à l'endroit le plus élevé de la vallée, sur une corniche où ils s'attendait à ce que Shaler fasse disposer son canon. De ce poste, en outre, il profiteraient d'une excellente vue sur le champ de bataille. Une vingtaine de guerriers se tapiraient dans les hautes herbes de la prairie en aval du village pour pouvoir intercepter les soldats qui ne manqueraient pas d'approcher le camp. Huit cavaliers, car ils ne disposaient que de huit chevaux, se tiendraient à l'ouest en haut d'une côte rocailleuse, prés à frapper là où le besoin s'en ferait sentir. Deux hommes enfin seraient chargés de faire les messagers et de transmettre aux différents groupes les éventuelles consignes.
C'est ainsi qu'a l'aube tout était en place et que comme le soleil illuminait les sommets, Dadjingits commençait à scruter le paysage à l'aide de sa longue-vue. Les hommes de Shaler ne se firent pas attendre. Une vingtaine d'entres eux avançaient péniblement dans les névés, tirant le canon de campagne vers la position de tir où les attendaient le guet-apen. Peu après ils découvrirent deux escouades traversant la vallée en direction de Skung Gwaï et Shaler en retrait avec une poignée d'homme supervisant l'attaque. Un messager descendit dans la vallée pour indiquer aux cavaliers d'attaquer l'officier. Emile tapa sur l'épaule de Dad et lui indiqua les caisses d'obus déposées à proximité du canon qui était désormais en place. L'archéologue ne put réprimer un sourire et laissa l'indien ouvrir le bal. Il épaula sa Winchester et fit feu sur les munitions mais les manqua. Emile l'imita dans la foulée, avec plus de bonheur. L'explosion fut énorme, le souffle projeta tous les soldats à terre tandis que les corps de certains d'entre eux étaient projetés dans le vide par dessus la corniche. Hector et Firmin firent eux aussi parler la poudre alors que les huit guerriers Kungahaï se ruaient sur les soldats encore hagards. Dans les hautes herbes de la prairie, les guerriers s'était élancés un peu trop tôt sur les soldats qui eurent le temps de répondre d'une salve de feu meurtrière avant de se trouver engager dans un corps à corps terrifiant avec des géants masqués, armés de casse-têtes.
De son côté le capitaine Shaler, médusé par la tournure que prenait les événements, se retrouva sans avoir le temps de réagir assailli par les huit cavaliers Kungahaïs. La bataille ne fit rage guère plus de cinq minutes durant lesquelles Hector reçut une balle au torse et Firmin un coup de baïonnette à la cuisse. Emile parvint à leur prodiguer les premiers soins nécessaires et lorsque le dernier coup de feu retentit, il ne restait plus un militaire debout.
Joué avec David, Arnaud, Louis et Gabriel le jeudi 20/05/2010.
La dernière bataille du capitaine Shaler:
Juste avant que le casse-tête du sauvage ne lui fasse exploser la cervelle Shaler se demanda comment tout cela était possible. Lui qui avait si bien planifié son attaque. Le canon en position surélevée devait pilonner le village aux premières lueurs du jour pour cueillir les indiens au saut du lit. Il savait que la panique serait générale et que la vingtaine d'homme qu'il avait fait poster en aval du village, dissimulés dans les hautes herbes, n'auraient plus qu'a les tirer les uns après les autres à la sortie du village. Il avait prévu la possibilité d'un mouvement inattendu, comme un retour de chasseurs, même si c'était peu probable, rien ne devait être laissé au hasard et il avait donc conservé une petite réserve de soldat avec lui. Ses meilleurs tireur équipés de fusils à la portée plus longue. D'ailleurs c'est dans ce même esprit de sécurité qu'il avait décidé d'affecter autant d'hommes autour du canon. Il savait que c'était la pièce maitresse de son plan. Aucun risques, il protège avec vingt hommes son meilleur atout. De toute façon il sait que les autres, disséminé dans les hautes herbes de la prairie tous en position de tir croisé seront impossible à approcher...
Il n'était pas confiant. Il avait déjà gagné, il ne pouvait pas perdre cette bataille. Alors que s'était-il passé?
A peine la manoeuvre engagée, il entendit une explosion massive en hauteur. Il blêmit... leva la tête et aperçut une énorme gerbe de flammes à l'endroit où devait se trouver son canon. Sa première pensée fut que ses hommes avaient fait une fausse manipulation avec un obus... Aprés tout, le matériel avait mal vieilli depuis tout ce temps passé en forêt, et les soldats n'était plus aussi habiles qu'avant. Mais il comprit tout de suite que le problème était ailleurs. On se battait sur la crête. Il entendait le crépitement des coups de feu et les cris des sauvages. Il vit ses deux troupes, qui progressaient vers le village, s'arrêter tout aussi surprise que lui. Il leur lança de grands gestes pour leur donner l'ordre de continuer. Il réalisait son erreur en même temps qu'il donnait son ordre... de toute évidence ils étaient attendus. Dans ces circonstances, et comme il en était encore temps, il devait ordonner à ses hommes de se replier. Il aurait perdu moins de la moitié de ses troupes et aurait pu mettre au point une nouvelle stratégie d'attaque. Il y avait tant de solutions alternatives pour éradiquer cette tribu. De plus les six soldats qui l'accompagnaient auraient pu couvrir la retraite des hommes qui lui restait. Il allait donc saisir son clairon pour sonner la retraite lorsque les cavaliers Kungahaï surgirent en aboyant... Il su tout de suite que c'était la mort qui chevauchait à sa rencontre. L'instant suivant, au prise avec un effrayant guerrier masqué, il reçut le coup en plein front qui lui offrit se qu'il désirait tant: Quitter cette maudite forêt