Les investigateurs occupèrent leur temps libre de l’aprés-midi a divers travaux tels que le détaillage de l’or ou bien le montage du laboratoire. L’heure du rendez-vous approchant, ils se concertèrent sur la marche à suivre. Partagés entre la curiosité et la méfiance, ils décidèrent, malgré les mises en garde d’Hector, que le risque en valait la peine pour peu qu’ils fassent preuve de prudence. Il statuèrent donc qu’Emile accompagné de Dad honoreraient le rendez-vous tandis que Jin resterait en embuscade armés du fusil de précision Withworth. Hector et Firmin, qui avaient encore fort à faire pour aménager le sous-sol de la maison, ne participeraient pas à la partie de chasse pour éviter d’engager toutes l’équipe dans une opération aussi hasardeuse. A l’heure dites, l’archéologue et son ami pisteur se présentèrent donc tout sourire au manoir du garde forestier. Ce dernier, en compagnie des trois chasseurs de Mortcerf que les investigateurs avaient déjà entrevus, semblait les attendre avec impatience. Il n’essaya pas de dissimuler sa déception de ne voir arriver que deux des cinq invités et questionna Emile à ce sujet. Celui-ci excusa ses amis en invoquant l’importance des travaux en cours et une indisposition gastrique d’Hector. L’excuse, trop triviale pour être inventée, contenta Mr Frangié qui passa rapidement au briefing. En tout premier lieu, il invita le scientifique et l’indien à le suivre dans son manoir pour qu’ils puissent s’y changer. Il leur fit en effet part de l’excellent odorat des sangliers et de la nécessité de revêtir des vêtements permétant, tant que possible, de camoufler leur odeur. En outre, cela devait leur permettre d’éviter de salir leurs affaires personnels. Il les amena donc dans une pièce au fond de la cours spécifiquement consacré à la chasse. On y trouvait un étal consacré au dépeçage, des séchoirs a viande, de la saumure et tout une gamme d’outillage du même acabit. Il revint d’une pièce attenante avec les habits de chasse et une paire de carabines calibre trente. Les deux hommes se changèrent de pied en cape et l’archéologue, confiant la Winchester à l’indien opta pour une des armes du maître de maison. Toujours très méfiant, il s’assura tout de même que le fusil ne présenta pas d’anomalie susceptible d’en rendre l’usage nuisible. Une fois ses formalités accomplie, Thierry leur présenta une carte de la forêt en leur spécifiant les modalités de la traque.
Trois équipe de deux personnes seraient formées. Deux chasseurs officieraient en tant que rabatteurs, de même que l’archéologue et lui-même. De leurs côté, Dad et le troisième chasseur iraient se poster à l’affût sur l’itinéraire prévus de l’animal pour le tirer à son passage. Comme les duos prenaient tous un chemin différents, Jin décida de couvrir les arrières d’Emile. Le scientifique et le fonctionnaire profitèrent de la balade pour discuter en aparté. S’étonnant de ce qu’un homme d’âge mur tel que lui puisse être l’élève d’un quadragénaire comme Hector, Thierry appris d’Emile qu’ils n’étaient, tout deux, pas spécialisés dans les mêmes domaines. Il le regretta quelques secondes après l’avoir révélé mais Emile commis l’imprudence d’informer Monsieur Frangié de sa qualification d’archéologue. Lorsque Thierry s’aventura à lui en demander un peu plus sur son passé, il tenta de brouiller les cartes en prétendant avoir étudier en Angleterre mais cela ne sembla pas émouvoir son interlocuteur qui en revint au registre du métier de son hôte. Il expliqua qu’il était lui même féru d’antiquité et qu’il avait chez lui une bibliothèque qu’il aimerait soumettre à son opinion experte. Emile, prit de cours par cette proposition inattendue, ne su refuser. Il était toutefois loin d’imaginer la surprise que lui réservait encore l’étrange personnage. S’inquiétant de se que l’équipe puisse travailler dans les meilleurs conditions, Monsieur Frangié se proposa en effet de leur financer personnellement la rénovation de la maison de Mortcerf. Estomaqué, Emile s’enquit instantanément de ce qui pouvait leur valoir tant de considération de la part d’un quasi inconnu. Le fonctionnaire répondit qu’il ne fallait pas considérer cela comme une si grande faveur, compte tenu du fait qu’il bénéficiait, d’une part, de confortables ressources financières et qu’il avait, d’autre part, déjà prévu de faire restaurer cette bâtisse avant leur arrivée. Il souhaitait que l’archéologue comprenne qu’il ne faisait que précipiter une dépense qu’il avait déjà planifiée. Circonspect, le scientifique le remercia mais lui expliqua qu’il devait faire part de ce projet à ses collègue avant de donner son accord. Ils approchaient maintenant de la souille du solitaire et Thierry lui fit signe de ne plus faire de bruit.
Les trois équipes étaient en place à l’heure prévue. Dad s’était trouvé un déplorable poste de tir, mais il n’avait plus le temps d’en changer maintenant que la traque avait commencée et que la proie pouvait surgir d’un instant à l’autre. Les deux équipes de rabatteurs resseraient progressaient leur étau autour de la bauge. Avançant dans un silence quasi parfait, ils étaient toujours talonnés par un Jin encore plus discret et qui ne perdait pas un instant Emile de vue. C’est finalement le premier groupe de rabatteurs qui leva l’animal. La bête, un mâle de deux-cents kilos détalla brutalement de son rafraîchissant repère. Aussitôt la course s’engagea. Les deux équipes couraient en convergeant autour de la proie pour l’orienter vers les tireurs. L’archéologue, peu habitué à ce genre de pratique, conserva la tête froide et ne se laissa pas prendre par l’action. Il se contenta de suivre tant bien que mal le garde forestier qui ponctuait sa course d’exclamation sonore pour effrayer la bête et prévenir les tireurs de sa position. La poursuite s’acheva lorsque les rabatteurs croisèrent le chemin qui bordait la parcelle où l’animal devait être abattu. A bout de souffle, les quatre hommes tendaient l’oreille. Ils ne tardèrent pas à entendre les coups de feu.
Malheureusement, sur quatre tirs, seul un toucha au but. C’était Dad qui avait fait mouche. Mais pas assez juste pour abattre le gros mâle qui avait bien accusé le coup à l’impact mais dont la blessure avait à peine suffit a ralentir la course. Il fallait maintenant organiser une battue sur les traces de l’animal blessé dont la piste ensanglantée, malgré la tombée de la nuit, allait devoir rester visible encore une bonne heure. Et c’est précisément le temps qu’ils leurs fallu pour rattraper l’animal blessé qui se reposait aux abords d’une clairière. Les six hommes, conscients de ne pouvoir s’approcher plus du sanglier sans provoquer une nouvelle fuite, épaulèrent leurs fusils et firent feu de loin. Jouant de malchance, seuls deux d’entre eux atteignirent la cible mais cette salve ci ne parvint pas non plus à en venir à bout. Le monstre vacilla comme pour s’effondrer mais, pris d’un sursaut vital, il se redressa et s’élança de nouveau dans les fourrés. Découragés par la fabuleuse résistance de leur proie, les chasseurs réalisaient que la pénombre allait désormais les empêcher de suivre la piste et qu’ils allaient probablement rentrer bredouille. Tout de même poussés par l’orgueil, ils s’aventurèrent au jugé poursuivant d’indécelables traces de sang du mâle blessé. Alors qu’ils s’apprêtaient à abdiquer, la bête surgit de nul part et les chargea. L’indien, qui avait déceler le danger avant les français, poussa un cri d’avertissement tout en se jetant de côté. Tous l’imitèrent à l’exception de Jean, le tireur qui l’avait accompagné à l’affût plus tôt. Téméraire, presque inconscient, le chasseur mis en joue le monstre qui le chargeait et appuya sur la détente sans prendre le temps d’ajuster. Le projectile percuta l’animal en pleine hure, l’interrompant dans sa course. La carcasse sans vie de la bête s’affala aux pieds de Jean qui poussa un immense cri de joie et de soulagement devant l’imposante créature qu’il venait d’abattre. Une fois remis de leurs émotions, tous bénirent Dad pour sa remarquable sagacité sensorielle sans laquelle la partie de chasse aurait tournée au drame. L’archéologue et le pisteur donnèrent un dernier coup de main aux chasseurs pour charger l’emcombrant trophée à bord d’une camionnette en direction du manoir. Là-bas, ils les accompagnèrent finalement autour d’un verre de cognac rapidement expédié avant de les laisser au dépeçage auquel ils ne souhaitaient pas participer. Avant de leur rendre leur liberté, le garde forestier tint tout de même a présenter sa bibliothèque à Emile. Il en profita pour lui en prêter un ouvrage. Il s’agissait d’un remarquable recueil d’études sur le thème de la Palestine pré-christique et notamment les Philistins.
Les investigateurs rentrèrent chez eux et partagèrent leur aventures autour d’un frugal repas avant de s’abandonner à un repos bien mérité. Le lendemain matin, jour du seigneur, ils se mirent en tête de faire un tour au cimetière de Mortcerf. Ils souhaitaient confirmer leur soupçons quant au mystérieux message du vieux prêtre défroqué. Comme l’endroit était relativement petit, il ne leur fallut pas bien longtemps pour retrouver les deux tombes portant les dates inscris dans la notes. Cependant, seules les années correspondaient au document. Ils ne parvenaient pas a retrouver la trace des jours et des mois. Comme tout bons scientifiques à qui échappe une solution, ils ne purent se résouder à remettre à plus tard l’étude de ce problème. Et de fait, bien que ceci les occupa une bonne partie de la matinée, et qu’ils en oublièrent qu’ils étaient dans un cimetière, ils résolurent cette énigme. Le père Sonnet avait voulu leur transmettre l’identitées des deux personnes qu’il avait reçu en confession et qui lui avait révélé une vérité prompt à le faire quitter le village. Il avait désigné les noms de familles par les années correspondant aux sépultures qu’il connaissait pour en avoir célébré les funérailles. Puis il s’était servis des saint du calendrier pour désigné par les dates de la célébration de leur patronymes, le prénoms des deux hommes. Il s’agissait donc de Ferdinand Mars et de Gaston Maubert. Malheureusement pour eux, le village était pratiquement désert en cette matinée dominicale et aucun établissement, à l’exception du café, n’était ouvert. Ils se résignèrent donc à aller y prendre un petit remontant pour fêter leur découverte et en apprendre un peu plus sur les deux inconnus. Ils apprirent que la famille Mars avait déménagée depuis environ deux ans dans le sud de la France. Concernant les Maubert, le patron leur indiqua qu’ils pourraient les trouver dans leur maison au carrefour de la croix Sainte-Marthe sur la route en direction de l’usine. Et c’est donc là qu’ils poursuivirent leur enquête.
Joué avec David, Arnaud, Louis et Jules le jeudi 27 octobre 2011.