Jeudi 23 juillet 1925, le paquebot France arrive en vue de Quebec aprés 6 jours de traversée.
De la coursive Hector et Emile découvrent l'impressionnant chateau frontenac s'élevant derrière les remparts de la haute-ville.
Déjà nostalgiques de leur luxueux séjour en première classe, ils se réjouissent tout de même de pouvoir enfin poser pied à terre.
Le débarquement s’accompagne de l’inévitable scéance de contrôle des passeports et les scientifiques repèrent rapidement une pancarte à leur noms entre les mains du chauffeur de l'ambassade de france, Philippe.
Ils sont conduis à travers les rues encombrées de la basse-ville puis dans les larges avenues du quartier Montcalm jusqu'à l'hôtel Denivrot.
Ils passent la soirée à flaner dans les rues et les bars chics de la haute-ville avant de rentrer passer leur première nuit sur le nouveau continent dans leur chambre du huitième étage.
Le lendemain matin, après un rapide passage à la Royal Bank of Canada pour changer leurs devises, ils prennent leur petit déjeuner en compagnie du secrétaire de l’ambassadeur de France à Quebec, « Henri Lepoil ». C’est un sympathique bureaucrate, citadin de bonne éducation, qui accueille comme il se doit ses deux hôtes. Il s'enquiert de la qualité du voyage, sonde le moral des scientifiques, s'assure de leur motivation puis conclut en leur proposant les services de l'ambassade. Mais Emile sent un malaise chez son interlocuteur et cherche à savoir ce qu'il leur cache. Il n'y a pas besoin de batailler longtemps pour apprendre ce qui le tracasse: un câble reçu de France pendant la traversée des deux hommes demandait leur rapatriement séance tenante. Il avait été émis par Lebillu qui semblait avoir eut de nouvelles informations, suffisamment inquiétantes, pour demander l'annulation de l'expédition. Le problème c'est que l'ambassadeur lui-même, Emilien Horne, ne l'entendait pas ainsi et qu'il jeta le message au feu. Inquiet de ce que le directeur de l'université aurait pu mettre en péril le projet en informant par un autre biais l'archéologue et son collègue, le diplomate Français requerra de son assistant qu'il se propose pour les accompagner dans leur voyage. Manifestement assez peu enthousiaste à cette perspective mais convaincu qu'aucun aventurier n'envisagerait de s'encombrer de sa compagnie, Lepoil manqua de défaillir lorsqu'Emile accepta l'offre. Mais il n'avait pas le choix et, en fidèle serviteur, il se résolu a honorer la mission que lui avait confié son supérieur. Il transmit alors leur billets de train à ses deux nouveaux compagnons avant de convenir du rendez-vous le lendemain à sept heure devant la gare.
Le déjeuner fini, la matinée fut consacrée à la préparation de l'expédition avec une visite au magasin "Woodley Campers" pour acheter une tente et un tour à la bibliothèque Ste Jeffrey pour repérer les lieux avant une visite plus sérieuse prévue l'aprés-midi.
Le repas de midi, est l'occasion d'un second rendez-vous avec l'organisation locale au trés select restaurant "La verrière". Emile et Hector sont accueillis par un groom qui les oriente vers la table de Martin Savenfield le secrétaire général du ministère de la culture. Savenfield, qui manifestement a l'habitude de mener des réunions de travail à une bonne table, explique aux Français le détail du programme qui les attend et leur propose l'aide d'un trappeur sur place. Faisant fi des mises en garde de son ami le directeur de l'université, Emile accepta l'appui sans plus s'inquiéter des motivations de l'offre. Satisfait de cet accord Savenfield répondit favorablement à la demande d'Hector pour obtenir les autorisations nécessaires a l'emprunt d'ouvrage à la bibliothèque St Jeffrey. L'aprés midi des deux hommes fut donc consacrée a cette laborieuse mais nécessaire tâche. A la recherche d'informations, activité qui ne leur est pas a proprement parlé étrangère, Emile et Hector trouvèrent:- Un ouvrage intéressant sur les interprétations de la kabbale où il est dit que si les Sephirot s'avéraient être effectivement liés à des positions géographiques, de nombreux éléments permettraient d'avancer l'hypothèse qu'il s'agirait invariablement de grottes aux profondeurs insondables.
- Divers extraits citant IllCillwaet comme étant une colonie de coureurs des bois et de Langahan (indiens Haïdas "occidentalisés") fondée en 1830 pour la chasse de la peau de Castor. Dés les origines c'est une région très réputée pour la chasse, tant les animaux s'y concentrent et semblent moins méfiants qu'ailleurs..
- Une note concernant Revelstoke, petite ville fondée en 1880 sur le tracé et en prévision du futur chantier du Canadian Pacific. C'est une petite communauté entreprenante qui pose ses bagages au milieu de nul part suivant les pas du docteur Andrew Thomasson et du pasteur William Clark. Il y est fait état aussi de l'assistance des trappeurs d'Illcillwaet à l'édification de la ville. Ils trouvent aussi la carte de la ville.
- Un livre d'un certain "Andrew Scott", anthropologue qui semble avoir longuement étudié les indiens Haidas dans toutes la Colombie Britannique. Il y a un chapitre ébauché sur les "Kungahais", le clan Haïdas de la région où se rendent les Français. Il y est écrit qu'ils appellent leur territoire "Clachnam", se qui signifie littéralement "Effacé". Que ce territoire couvre
une large zone à l'est de la rivière Shuswap, depuis le Mont Revelstoke jusqu'à la chaine des Glaciers comme indiqué sur cette carte de la région. Il semble aussi que leur animal totem soit secret et/ou inconnu, ce qui les rend totalement hermétiques aux échanges avec les autres clans. C'est donc une population particulièrement farouche, susceptible d'avoir conservée des traditions ancestrales. Comme leur maîtrise de la pierre semble exceptionnellement raffinée, ils constituent indubitablement un défi à relever pour une future expédition.
-Une étude captivante sur l'exploitation de la coppe (mine de cuivre). Où l'on apprend en vrac que le travail est rendu difficile par la résistance des roches, que dans ces mines à ciel ouvert il est fréquemment fait usage d'explosifs et que le minerai brut nécessite quasiment toujours un affinage pour le séparer des nombreux corps étrangers avec lesquels il est mélangé.
Ce dernier ouvrage, celui d’Andrew Scott ainsi que celui sur la kabbale furent empruntés pour être compulsés lors du long voyage en train qui les attends.
Dans le même temps, dans la section consacrée aux archives de presse, il dégotèrent des articles stipulant:
- Que, tout proche de Revelstoke existe une exploitation minière d'extraction de cuivre qui s'appelle Fond-de-coppe. Que les premiers mineurs y sont arrivés en 1891 et que des heurts éclatèrent rapidement avec les Haïdas locaux (les Kungahaïs). Les incidents d'une violence extrème, provoqués par la localisation de la mine sur des terrains indiens sacrés, causèrent la mort de cinq mineurs et en blessèrent quatorze autres.
- Que deux ans plus tard en 1893, des accords furent conclus avec ces mêmes indiens pour permettre l'ouverture officielle de la mine.
- Que des soldats du Veme escadron des chasseurs à cheval du capitaine William Shaler ont disparus dans les montagnes de la région en 1923.
- Qu'un ethnologue américain, "Andrew Scott" spécialisé dans les Haidas a disparu en 1919 dans les forêts proches de Revelstoke.
- Qu'un naturaliste Quebequois, Jean-François D'embris a, lui aussi, disparu dans le même secteur en 1903.
Leurs études s’achevant tard, avec la fermeture des portes de la bibliothèque, les scientifiques retournent à leur hôtel pour une dernière nuit à Québec.
Le lendemain matin, ils retrouvent Henri Lepoil à la gare du palais et embarquent à bord du train Canadian Pacific pour 8 jours de voyage vers la côte ouest, à destination de Revelstoke.
Joué avec David et Arnaud le samedi 18/02/2010.