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Plume(s)
1er septembre 2015
LE BAN DES VENDANGESDans les vignes on s’affaire, le mois de septembre annonce la vendange et chaque année l’interrogation est la même : quand publiera-t-on le ban des vendanges ? Techniciens et œnologues sont là pour en déterminer le meilleur moment. Mais autrefois, seul le bon sens et les observations du vigneron présidaient à cette décision. Le Toine, le personnage de l’ouvrage « Moi, je suis vigneron » nous le rappelle sans indulgence mais avec charme… « Le Toine va faire, aujourd’hui, une tournée des vignes et calculer à peu près la récolte. Il regarde de droite et de gauche tout au long du chemin. Il constate, avec satisfaction, que la vigne se pique, sur la peau veloutée de ses feuilles, de veinules rosâtres ou blondines, qui prennent déjà un air de vin de pourpre et d’or, lui infligeant les stigmates de sa prochaine maternité.
Et le Toine poursuit silencieusement sa méditation. Comme on dit, les vignes ont varié. De leurs couleurs changées, elles appellent irrésistiblement le vigneron à la vendange. Mais pour entendre cet appel, il faut être un vrai vigneron. Malheureusement, aujourd’hui, il y a surtout des va-t-aux vignes : des Bressans, des Morvandiaux… Ca cultive la vigne comme on fait pousser des raves : ça n’a point de tradition, point de famille au pays ; ça ne sait rien. Ca se fie aux dires de l’Institut de Beaune, ou encore à la Cave coopérative. Il y a là une chambre qui ressemble à une pharmacie, avec des bocaux, des tubes, et jusqu’à des balances, ou quelque chose d’approchant. Le caviste, lui, fait des tas de calculs, des grandes pages de cahier. Alors, il proclame :
« On vendangera dans huit jours, c’est là qu’il y aura le maximum de sucre, et juste ce qu’il faut d’acidité, pour la conservation. »
« Moi, déclare le Toine à mi-voix, j’écouterai les vieux ! »
Tu as raison, Toine, décrète pour toi-même ton ban des vendanges. Laisse le soleil parachever bénévolement son œuvre.
Et le Toine, soliloque, pour se faire, comme qui dirait, une compagnie :
« Je dis pas, bien entendu, que les Instituts et la chimie, ça sert à rien. Mais y a pas besoin de mettre, sur du jus de raisin, de l’acide ou je ne sais pas trop quoi, pour connaître le moment favorable à la vendange. Mon vieux grand-père, qui avait de la remarque, en savait là-dessus plus long que les ingénieurs. Il a toujours fait du bon vin. Y suffit d’ouvrir les yeux et de s’en servir. Quand la feuille de vigne commence à prendre la rougeole ou la jaunisse, alors, il faut guère attendre…
Et pis, ya qu’à tirer sur une grappe : si les grumes viennent toutes seules en vous pissant dans les doigts, c’est qu’elles ont envie de pisser au pressoir… »
André Lagrange, in « Moi, je suis vigneron »
Lire également l'article "Le quai des vendanges" dans la rubrique Histoire-s : cliquer ici
La fleur du mois
Andrée et Pierre Karpoff nous ont bluffés lors de la fête du village avec leurs magnifiques photos d'orchidées sauvages.
Passionnés - entre autres - de botanique et de photographie, chaque mois ils nous offriront un cliché d'une plante qui pousse dans le village. Pour commencer cette série une fleur toute modeste : la linaire cymbalaire (cymbalaria muralis) qu'on trouve partout dans les murs. Encore faut-il prendre le temps d'ouvrir les yeux ! [ cliquer sur la photo pour l'agrandir ]
On peut retrouver leurs photos sur ce site Internet
Autrefois et aujourd'hui... Notre langue nous trahit !
Passionné comme il l’est, notre ami Bertrand Brocard a profité des possibilités offerte par ce site internet pour insérer quelques reliques d’arrière-garde que j’avais sauvées du désastre il y a une quarantaine d’années. Je veux dire les vestiges de notre patois cullois, emportés par l’école de Jules Ferry et les mutations de notre société [ écouter le son en cliquant ici ].
La langue s’est « francisée »... mais elle a aussi profondément changé parce que les réalités quotidiennes ne sont plus les mêmes, et j’en donne ici un exemple « édifiant ».
Émerveillé par mon travail linguistique de jadis, Bertrand me taquine gentiment en me signalant qu’il n’a pas trouvé, dans mon dictionnaire du patois cullois, le mot de « cuisinière », qui représente pourtant un outil bien commode et largement répandu...
J’en conviens : effectivement ce mot ne figure pas dans mon « dictionnaire », et spontanément je présente la défense la plus banale : je n’avais pas la prétention de reprendre tous les mots de la langue française, et il y en a sûrement beaucoup d’autres qui auraient aussi dû retenir mon attention !
Mais, peu après, cherchant comment je pourrais réparer cet oubli, j’ai pris conscience qu’il n’y avait tout simplement pas de mots patois correspondant. Et cela pour une raison bien simple : il n’y avait pas de « cuisinière » !
Songeant à nos grand-mères, nous nous rappelons pourtant quelle place tenait ce « meuble » sous la cheminée, avec ses rondelles de fer, son four, sa bouillotte intégrée, et ses décors d’émail, de cuivre ou de chrome... Nous avons peut-être même le souvenir des plats qui y étaient préparés : soupe au lard, fricassées diverses, grattons etc...
L’ennui – si je puis dire – c’est que nos grand-mères ne sont pas si vieilles que ça ! La mienne, née en 1885, avait bien sûr une cuisinière comme cela, où on préparait les repas, et près de laquelle on se chauffait. On mettait même des briques dans le four pour se chauffer les pieds ou tiédir les lits ! Elle ne fonctionnait pas toujours à plein parce qu’elle était au bois et qu’il fallait la recharger souvent. Du coup, au matin, le feu était souvent « crevé »... et il est même arrivé que l’eau gèle dans la bouillotte !
Mais à cette époque, on se souvenait fort bien que ladite cuisinière était un luxe récent. La preuve concrète en était la présence de l’ancien « poêle à trois marmites » qu’on avait remisé dans la cave à bois, pensant qu’elle pourrait toujours servir... (en fait, elle ne servira que « p’les archives », comme disait mon père, soucieux de conserver quelques traces du passé).
Donc, pas de cuisinière jadis. Seulement un « chtit poêle à trois marmites » (avec sa « platine » à l’avant pour se chauffer les pieds), poêle qui avait dû faire figure, pendant un temps, de grand progrès technologique ! Généralement il avait tout simplement remplacé l’âtre.
De nos jours, l’âtre est devenu un luxe qui réjouit les yeux les soirs d’hiver, dans les salons habituellement tempérés par un efficace chauffage central ... D’ailleurs, c’est bien connu : avec un feu dans la cheminée, on grille par devant et on gèle par derrière !
L’âtre avait généré peu à peu toute sorte d’ustensiles utiles à la confection des repas. Les marmites étaient suspendues à une crémaillère. Comme Culles est, par certains aspects, à la limite de la France du nord et de celle du midi, on trouve d’ailleurs essentiellement des crémaillères du nord, avec les crans bien connus le long d’une tige de fer, mais aussi quelques crémaillères du sud.
Celles-ci présentent une série d’anneaux de dix centimètres environ, dans lesquels on pouvait accrocher à des hauteurs variées le crochet qui retenait la marmite ... ou parfois le support de la marmite, un arceau avec un fond plat. Parfois, on se passait de la crémaillère, et la marmite pouvait reposer directement à terre ou sur les braises.
C’est l’une de ces marmites-là, munies de trois pieds, qui a laissé une empreinte brûlante sur une table de Culles, le jour où les soldats autrichiens avaient occupé le pays et s’étaient emparé avec délice des pommes de terre qui y avaient été cuites. C’était en 1815, il y a juste 200 ans, après la défaite de Napoléon.
Il y avait aussi, à proximité, les chenêts, un « feurgon » (tisonnier), des pinces ... et les ustensiles de cuisine adaptés : poêle ou gaufrier à grand manche. Donc, toujours pas de « cuisinière » ! On faisait autrement. On faisait « sans », même si cela ne nous vient pas spontanément à l’esprit, c’était comme ça.
Mais, direz-vous, à défaut de cuisinière, il fallait bien tout de même « cuisiner ». Je crains d’avoir à dire que, sauf dans les châteaux ou maisons bourgeoises, on ne « cuisinait » guère : on se contentait de « faire à marande » ou de préparer la soupe. Il y avait bien quelques recettes « de grand-mères » et quelques pâtisseries pour les jours de fête, mais on était loin du raffinement culinaire d’aujourd’hui ! Cela ne gâtait rien de savourer, mais il fallait d’abord se sustenter, et pour cela utiliser les produits du jardin, des champs ou de la nature ...
Une exception tout de même : pour les « communions » en particulier, ou pour les mariages, on avait recours à une « cuisinière » en chair et en os, femme réputée, au village ou aux alentours, pour ne pas s’effrayer de tablées nombreuses, et pour faire cuire toute chose à point ... , le « vin vieux » et la gnôle étant, eux, l’affaire du maître de maison.Pour finir, on me dira peut-être : « mais enfin, il y avait bien tout de même « la cuisine »... et cela aussi vous auriez dû l’inscrire dans votre dictionnaire ! » Eh bien, encore non. La plupart du temps, les habitants du village n’avaient qu’une pièce à vivre. C’était « la mâillon » (maison). Et là on faisait tout : travailler, se reposer, dormir, manger... et faire à marande.
La maîtresse de maison n’était pas dans un laboratoire aseptisé. Elle mettait même la soupière sous l’édredon pour maintenir la température tandis que le pain trempait ou mitonnait... Souvent, la terre battue avait été remplacée par des carreaux de terre cuite mais, même si on passait de temps en temps la « rmèche » (ramasse = balai) les sabots ou les volailles qui allaient et venaient librement, laissaient souvent des traces de leur passage.
Il y avait même la dalle de pierre – au milieu de la « carrée » - sur laquelle on fendait le bois pour le feu... Tout cela n’était pas très « cuisine moderne » !
Et voilà comment « cuisinière, cuisiner et cuisine » ont pu s’éclipser du dictionnaire où je voulais emprisonner le passé ! Pas possible de faire un simple « copier-coller » pour retrouver la vie d’autrefois.
Mais c’est justement la chance de l’affaire ! Ce qui se passe quand nous voyageons au loin se retrouve quand nous voyageons dans le temps. Il y a toujours à découvrir.
Nos horizons habituels ne sont pas les seuls au monde. Si nous n’avons pas peur de nous dépayser, partons à la rencontre, sortons de «chez nous»...
Et si les voyages sont trop onéreux ou les vols en avion trop risqués, découvrons la vie de nos aïeux.
Sans remonter à la préhistoire, elle nous enseignera bien des choses... et cela ne coûtera pas trop cher !
Bernard VEAUX - Avril 2015
Cet article a été publié dans le bulletin du S.I. Spécial 50 ans que l'on peut se procurer auprès des membres du S.I.
1er JUILLET 2015
Cette édition estivale fait la part belle à cinq contributions reçues pour être publiées sur le site.
Merci aux contributeurs et, à votre tour, n'hésitez pas à nous adresser vos textes, photos (recettes !) ou à nous contacter si vous avez une idée à nous soumettre en cliquant ici !
Des australiens à Culles-les-Roches
Culles-les-roches compte de nombreux habitants d'origine étrangère, notamment anglo-saxons. Particulièrement bien intégrés, ils passent au village une bonne partie de l'année et sont de véritables ambassadeurs de notre terroir et de notre mode de vie.
Nos amis australiens de « la Gare » expliquent ici comment ils ont découvert le village et ce qui les pousse à parcourir chaque année 17 000 km (aller) pour venir passer l'été à Culles-les-Roches.
A l'occasion de vacances en famille pour visiter la Bourgogne, c'est à Cluny, un beau jour pluvieux de mars 2003, que nous découvrîmes des annonces de maisons à vendre dans la région.
Six mois plus tard, les choses se concrétisèrent et c'est en tant que propriétaires que nous arrivâmes à la Gare dans une maison à peine habitable (selon nos critères).Notre équipe de décoration, Mariella et les filles, se mit tout de suite au travail pour transformer le solide bâtiment en une maison chaleureuse et accueillante pour notre grande famille et nos amis du monde entier.Le flot de visiteurs s'émerveillait de l'heureux choix que nous avions fait pour nos expériences estivales dans l'hémisphère nord. Certains ont apporté leur contribution aux travaux de peinture, rénovation, installation d'une cuisine, construction de terrasse...Nous n'oublions pas le chaleureux accueil que nous ont réservé nos merveilleux voisins Jacques et Marie-Odile et les soins attentifs de notre extraordinaire jardinier Bernard Piot.Nous espérons que les autres habitants de Culles ne nous prennent pas pour des fous prêts de passer 23 heures assis dans un avion pour venir en France mais qu'ils sont fiers de savoir que nous considérons ce petit coin de France et sa culture comme un merveilleux endroit pour passer nos étés.
Et nous espérons qu'ils seront assez aventureux pour, un jour, venir découvrir notre pays et notre culture.
Entre-temps, nous avions découvert grâce aux autres étrangers du village (anglais, gallois, irlandais, américains, belges) qu'il existait une communauté dynamique et artistique animée par une formidable professeure d'anglais résidant au château de Balleure. Nous fûmes bientôt invités à participer à « l'École de Nicole ». Une occasion d'améliorer nos compétences en conversation française et de retrouver un groupe nombreux de francophiles qui apprécient la qualité de vie en Bourgogne.
Pour beaucoup, les dimanches étaient consacrés aux brocantes. C'était l'occasion de découvrir Tournus, Rosey, Grange, Sercy, Bresse-sur-Grosne, Jully-les-Buxy, Chapaize, Etrigny, Saint Clément, Buffières, La Guiche, etc. Des villages trop nombreux pour être tous cités.
Ces visites ont permis l'ameublement de nos maisons mais, encore mieux, la découverte de la vie rurale en Bourgogne, les églises et l'architecture locale.
Nous avons également participé aux projets d'animation locale (dont ceux du Syndicat d'initiative) parallèlement aux fêtes, anniversaire, invitations à dîner.
Avoir été si bien accueillis nous a conduit, Mariella et moi, à réfléchir à une manière de remercier amis fidèles et bonnes volontés. C'est ainsi que depuis 2005, à l'occasion du 14 juillet, nous organisons une grande fête dans notre maison.
Jusqu'à 40 invités participent pour faire de cette soirée une réussite et profiter d'un dîner concocté par notre chef étoilé en résidence : Mariella. Des animations sont organisées et quelquefois des dégustations de vins par des viticulteurs locaux.
Depuis 12 ans, la Gare a connu de nombreux événements : séminaires professionnels, rencontres familiales (dont le mariage avec 120 invités de notre fille « adoptée » française), week-end œnologiques et beaucoup d'autres.
Nous espérons que nous pourrons continuer de vivre à la française longtemps et, avec les améliorations dans la vie du village, contribuer à la compréhension et à la paix dans le monde.
Glouglou
Après guerre et pendant de nombreuses années, des enfants parisiens ont passé leur été à la colonie de Culles-les-Roches. Il était de coutume de leur attribuer des surnoms, jamais choisis au hasard : Bucéphale, Coco Bel Œil, Béni Bouffe Tout, Glouglou…
Depuis une vingtaine d’années, certains d’entre-eux aiment se retrouver régulièrement dans notre village pour renouer avec leurs souvenirs. Ce sont les « retrouvailles de Pentecôte », toujours joyeuses avec, en filigrane, un doux parfum de nostalgie.
Voici l’histoire du surnom Glouglou, souvent évoquée à cette occasion.
Au début des années cinquante, j'ai eu le bonheur de passer des vacances joyeuses et insouciantes dans votre village et, après tant de temps, beaucoup de souvenirs restent gravés dans ma mémoire. Je garde une reconnaissance affectueuse à ceux qui m'ont ainsi accueillie et aux colons qui, comme moi, ont voulu se retrouver régulièrement dans ces lieux restés « magiques » pour nous tous.
J'ai appris récemment qu'un de ces lieux magiques, que nous appelions la piscine, n'est pas ainsi désigné dans le pays. Il s'agit du « lac bleu » ! C'est un bien plus joli nom mais, pour des gamins de cette époque, le mot « piscine » était bien plus fabuleux que lac même s'il est bleu !Les piscines étaient rares en ces temps-là et nous en avions une à notre disposition mais il fallait qu'il fasse beau et chaud. Ces jours là, ravis, nous partions à la queue leu-leu par des chemins variés où nous cueillions fraises des bois et mûres. Nous nous déshabillions sur la plage mais, attention, il pouvait y avoir des vipères, ce qui nous faisait frissonner. Je me souviens effectivement d'une morsure, vite maîtrisée par Père Loup. Et hop dans l'eau ! Il était 4 heures et la digestion était faite !
Bien sûr, ceux qui savaient nager à cet âge étaient beaucoup moins nombreux que maintenant. Les moniteurs surveillaient les débutants qui restaient où ils avaient pied.
Au milieu du bassin, il y avait comme une grande marche (je suppose qu'elle y est toujours) recouverte par l'eau. Les novices s'y asseyaient, les jambes gigotant dans un trou profond. Une des plus jeunes, Jacqueline, a sans doute glissé de cette margelle et tombé à pic dans l'eau. Comme un bouchon de la ligne d'un pêcheur, elle descendait et remontait, faisant à chaque fois « glou » quand elle reparaissait à la surface. Nageant pas très loin et alertée par ses « glou-glou» répétés , je l'ai attrapée par les bretelles de son maillot de bain et l'ai assise sur la marche qu'elle n'aurait jamais dû quitter. Plus de peur que de mal !
Réunis sur la plage pour le goûter, le récit de son aventure a bien fait rire Père Loup et les colons qui l'ont immédiatement rebaptisée « Glouglou » !
C'est en grande partie grâce à toi, Chère Glouglou que nous nous sommes retrouvés un 14 Juillet 1995.
Jacqueline nous a quittés bien trop vite mais elle reste au chaud dans nos cœurs comme tous ceux qui ont participé à cette merveilleuse aventure que fut la Colonie de la Solitude Saint Charles de Culles-les-Roches.
Françoise Bely-Dubau (Juin 2015)
Casse-têtes & Remue-méninges
Mercredi 10 juin, nous n’étions pas moins de dix réunis à la bibliothèque intercommunale à Saint-Boil pour nous casser la tête et faire fonctionner nos neurones lors d'un atelier "Atelier Casse-têtes & Remue-méninges".
La plus jeune avait 11 ans et les autres un peu plus ! De un tout petit peu plus à un peu plus…
Nous avons notamment joué au « Cadavre exquis ». Dans ce jeu, inventé par le groupe littéraire des Surréalistes, chaque participant écrit une phrase sans savoir ce que les autres ont écrit. On arrive ainsi à une courte histoire, loufoque ou sérieuse.
Voici l'une de nos productions :
« Aujourd’hui nous sommes réunis pour
Rigoler entre nous.
Ça peut-être sympa mais…
perturbant !
Mais tous les cas, il faut essayer !
Essayer c’est refuser de mourir
Car mourir c’est abandonner.
On en laisse des affaires
Dans le fond des vieux placards… »
Puis ce furent acrostiches, tautogrammes et quelques jeux de mémoire.
Pour terminer par l’apprentissage d’un exercice de relaxation des yeux, le palming.
Enfin, et puisque le cerveau pour fonctionner a besoin de sucre, nous avons achevé cet après midi par un goûter !
A la demande générale, nous renouvellerons cet atelier à l’automne.
N’hésitez pas alors à venir jouer et surtout rire avec nous. A bientôt.
Isabelle Pohl Infos : 03 85 44 05 13 / bibliosaintboil@gmail.com
Recette : Courgettes à l'aigre-douce
Le succès de cette recette qui passe de bouche à oreille... nous incite à la publier ici au moment où les jardins vont commencer à donner et qu'on ne saura bientôt plus quoi faire des courgettes. A la clef, quelques bocaux pour agrémenter délicieusement des entrées ou varier un apéritif.
Merci à Élise et Samy qui ont initié ce partage !
Ingrédients :
2 kg de courgettes
400 + 100 g de sucre
1 oignon
½ L de vinaigre de cidre
½ L d’eau
3 c. s. de curry
poivre en grain, graines de coriandre
1er jour
Éplucher les courgettes, les couper en cubes de 2cm.
Mettre à dégorger avec du sel.
2ème jour
Égoutter.
Ajouter eau + vinaigre + 400 g de sucre + oignon + curry + poivre + coriandre
Porter à ébullition.
3ème jour
Ajouter 100 g de sucre pour couvrir les courgettes.
Porter à ébullition et mettre en pots en tassant un peu.
Compléter avec le jus.
Les bocaux se conserveront pendant plusieurs mois.
Souvenir... souvenir !
Une carte ancienne, délicieusement kitsch, envoyée par Allison Herron
1er JUIN 2015
Fleur de vigne, Fleur de lys et St JeanDans notre village de la côte chalonnaise où le travail de la vigne tient encore une grande place, la floraison est toujours très attendue pour déterminer la date des vendanges.
Monique Desmartes a trouvé un texte d'André Lagrange, consacré à cette floraison,aux accents surannés, délicieusement actuel…
SOIRÉE THÉATRE DANS LA GRANGE DU THÉATRE À CRAN
Habituellement, les élèves du conservatoire de Chalon sur Saône répètent au théâtre Grain de Sel situé Grande rue au dessus de l'aquarium, mais voilà, les poissons ont un jour décidé de remonter le courant et ils ont envahi le théâtre chassant les élèves...
Il fallait pourtant continuer les cours, et c'est là que leur professeur, Jean-Jacques Parquier, par ailleurs habitant de Culles les Roches, leur a proposé de venir répéter dans la Grange, qui, un temps, abrita un festival régional d'art vivant.
Là, en dehors de quelque torrent surgissant inopinément de la colline, pas de risque d'inondation !
24 heures de répétition d'affilée ont confirmé que tout allait bien et depuis, ils reviennent régulièrement, car le plaisir de la renaissance de cette salle est très agréable.
Les élèves de troisième cycle ont entre 17 et 44 ans, ils ont une pratique amateur, et travaillent des textes des répertoires classiques et contemporains à raison de 9 heures par semaine, plus une pratique du chant et de la danse. Ils suivent aussi des stages ou des master-class avec des compagnies jouant à l'Espace des Arts de Chalon, ou au Théâtre Dijon Bourgogne.
Le 2 juillet à 20h30 ils interpréteront pour nous dans la grange-théâtre la pièce Small talk de la québécoise Carole Fréchette, une des auteures de théâtre contemporain les plus jouées au monde.
C'est l'histoire d'une jeune fille qui a du mal à communiquer et qui suit des cours sur Internet pour vaincre sa timidité "JE NE SUIS PAS TIMIDE !"
De rencontres ardues en discussions improbables, Justine observe les humains un peu comme elle se penche sur son microscope. Qu'est-ce qui émane de soi ? Qu'est-ce qui mène à l'autre dans une conversation ? Et qu'est ce qu'on construit avec l'autre?
Une pièce drôle et émouvante, avec de beaux moments de tensions, et une galerie de personnages très typés.
Entrée libre sans réservation dans la limite des places disponibles
Trente secondes de plaisir
J'avais une dizaine d'années. Nous allions aider nos parents pour les travaux de la vigne. Pendant les vacances d'été, c'était le moment "d'écouler", une façon ancienne de dire "accoler" les branches en les faufilant entre les rangées de fil de fer.
Avec mes sœurs, malgré la joie d'être tous ensemble, nous trouvions ce travail fastidieux, monotone, interminable. Heureusement, des événements inattendus ou réguliers venaient rythmer le temps. Nous découvrions un nid d'oiseau caché au milieu des feuilles. Nous tombions sur un "gisement" d'ail des ours.
Nous faisions une halte "quatre heures" avec une petite boisson gardée au frais dans une rigole.Et puis - ça c'était régulier - dans la vigne des Benchot nous attendions le premier coup de sifflet du train avant le passage à niveau des Grands Bois. Nous imaginions la locomotive tirant 3 ou 4 wagons sur la "ligne" en direction de Genouilly et s'apprêtant à lancer ses deux autres coups de sifflet : l'un à la hauteur de la gare, avant le passage à niveau de la route de Saint-Gengoux, et l'autre peu avant letunnel. Précaution prise au hasard pour le cas où des piétons circuleraient dans le tunnel ; avertis, ils auraient le temps de se garer dans les renfoncements prévus de loin en loin.Mais pour nous, ce dernier coup de sifflet était le signal d'une réjouissance peu ordinaire. Quelques instants, nous quittions notre travail pour nous approcher du lieu où nous entendrions le mieux gronder le train, en souterrain. Tels des sioux, nous plaquions une oreille sur la terre en attendant le grondement. "Ca y est ! Le voilà !". Le bruit s'intensifie puis s'éloigne comme il était venu. Trente secondes de plaisir. Le plaisir de capter l'invisible. Le plaisir d'entendre vibrer quelques instants les entrailles de la terre... le plaisir d'approcher le monstre d'acier en toute sécurité !Notre imagination d'enfants était accrue par ce que notre grand-père Jean-Louis nous racontait à propos de la construction du tunnel à une époque où lui-même avait notre âge (vers 1885).Une partie de la terre contiguë à notre vigne s'était effondrée !En perçant le tunnel, les ouvriers avaient libéré une nappe d'eau importante parmi les couches de gypse et le chantier avait été gravement endommagé. En surface, l'effondrement se voit toujours bien qu'il ait tendance à se combler peu à peu.
Pour nous, enfants, cette "doline" artificielle nous paraissait bénéfique : le grand cerisier qui avait fini par pousser au milieu offrait plus aisément ses fruits... directement à portée de la main, sans avoir besoin de grimper.
Bernard Veaux
La "doline" qui marque l'endroit de l'effondrement. Elle est située dans le champ en face du conteneur à verre sur la route de la Bruyère
En savoir plus sur la construction du tunnel : http://culles.les.roches.free.fr/H-h-La-voie-ferree2.html
Défilé de mode 2000
En avril, nous avons publié la "photo de l'an 2000". Et si l’on continuait d’effeuiller les souvenirs ?
En l’an 2000 toujours, l’association Culture et Traditions avait choisi d’offrir au public une rétrospective de la mode tout au long du XXe siècle. Après un important travail de recherche de costumes, d’essayages, de repassage, d’étiquetage… un défilé fut organisé au caveau pour la fête de Noël. Un long podium s’avançait dans la salle de part et d’autre duquel le public était attablé. Tout un siècle de robes, costumes, tenues plus « légères »… défila en musique sur un commentaire écrit par Carmen (Perrin) et lu par Nicole (Charles) et Frédy (Pernin). Lucien, couturier de métier et « expert costumier » chez Emmaüs, accompagnait les mannequins et orchestrait la présentation. Et comme chez Lagerfeld ou Saint-Laurent, l’incontournable défilé des mariées clôtura Evènement en générant une belle ovation.
Un joli projet collectif dans lesquels jeunes et moins jeunes n’ont pas hésité à s’investir ! Là encore, les reconnaissez-vous ?
Monique Desmartes
Google Street View
Google Earth permet de découvrir la terre entière comme si on la voyait de l'espace avec la possibilité de zoomer. C'et une application extraordinaire. Avec Street View, Google propose une autre approche qui consiste à filmer les rues avec une vision à 360° et la possibilité de se déplacer virtuellement. La numérisation des rues françaises a commencé en 2008 et est quasiment achevée. On peut y découvrir de tous petits villages comme Culles-les-roches et même certains habitants bien reconnaissables malgré le floutage des visages.
MESSAGE CODÉ
Étonnant non ?
1er MAI 2015
Mademoiselle, je voudrais le 4 à Culles...Si l'on en croit le denier annuaire, il y a aujourd'hui à Culles plus de 100 abonnés au téléphone.
Sans compter ceux qui ne désirent pas figurer dans l'annuaire
Savez-vous combien il y en avait en 1963 ?
Réponse plus bas, à la fin des articles de mai.
A propos d'annuaire, son éditeur vient d'annoncer que les "pages blanches" vont disparaître !
Ne resterons que "les pages jaunes". Un mal ? Un bien ? C'est vrai que cela fait beaucoup de papier imprimé pour l'usage qui en est fait et que c'est plus simple de chercher sur Internet.
Les croix de Mai
Les croix de Mai étaient autrefois une tradition vigneronne bien ancrée que Bernard Veaux nous avait rappelée le lundi de Pâques 2000, à l’occasion de l’inauguration de la Grand’Croix. Des habitants avaient confectionné quelques croix, les avaient fleuries, donnant un cachet d’autrefois à cette manifestation. J’ai toujours, chez moi, cette croix (sans les fleurs !!!) que je garde précieusement, histoire de protéger… mes plantations !
J’ai retrouvé l’histoire de ces croix dans un ouvrage d’André Lagrange, un auteur local. Maurice Veaux, cité en référence, attestait que cette tradition était encore en usage en 1958. [ Lire cet article ]
Monique Desmartes
Une porcherie industrielle à Culles les Roches !
Cette information publiée le 1er avril n'a pas suscité de protestation en mairie ou la mise sur pied d'une pétition...
Elle n'était pourtant pas fausse ! Mais la parution d'une annonce dans le Courrier et la publication d'un arrêté préfectoral qui autorise la création d'une "porcherie de première classe" sur le site du Moulin de Châtenay concernait une demande ancienne des propriétaires de la laiterie Mullot.
Une autoroute dans la vallée de Crainseny ???Jusqu'au 15 avril, bulldozers et pelleteuses étaient à l'oeuvre pour tracer une route dans la vallée de Crainseny. Elle commence à l'entrée du viaduc (côté Saint-Boil) pour permettre l'accès aux camions venant charger du bois. Un chantier "pharaonique" qui pose d'autant plus de questions que pour accéder à cette piste les semi-remorques venant charger le bois (il y en a tant que cela ???) devront arriver par le chemin qui fait la jonction avec la voie verte à Étiveau qui n'est pas vraiment destiné à ce genre de trafic.
Annuaire 1963 : la réponse
A Culles-les-roches, en 1963, il y avait alors... 7 abonnés au téléphone !
A l'époque (après avoir tourné une manivelle pour produire du courant et établir la communication) quand on décrochait on pouvait parler à une "demoiselle des Postes" à qui on indiquait le numéro à joindre : "je voudrais le 6.55 à Beaune s'il vous-plait".
Souvent il fallait un délai et c'est elle qui vous rappelait quand votre correspondant était en ligne.
Les anciens se souviennent aussi que ceux qui avait les moyens d'avoir le téléphone servaient à la fois de cabine téléphonique et de répondeur en prenant des messages pour les uns ou les autres...
Si vous avez des anecdotes sur le sujet, n'hésitez pas à les envoyer !
Merci à Elisabeth Connord d'avoir conservé ce viel annuaire téléphonique en souvenir de sa maman (née Dejussieu) et de nous l'avoir prêté.
1er AVRIL 2015
Avec un ou deux N ???
Certains ont signalé une erreur en indiquant que l'indice du jeu "Photo Mystère" comportait une erreur car Connord s'écrit avec deux N. Eh bien non !
Ou plutôt oui... jusqu'au jour où le fils du propriétaire des carrières de grès, Jean Connord, a créé sa propre entreprise de travaux publics à Chalon-sur-Saône.
C'est alors que son père a décidé de supprimer un N du nom de sa société pour matérialiser une différence...
Cette explication a été confirmée par André Connord (fils de Jean Connord) à sa cousine Elisabeth Connord qui a eu la gentillesse de mettre à notre disposition cette feuille de papier à-en-tête de la société culloise exploitée par son grand-père.
"Petite tête, gros cul"
Beaucoup d'habitants de Culles ont acheté le bac à compostage proposé par la Communauté de communes. Au moment d'utiliser le compost, certains ont découvert avec inquiétude qu'il était infesté de nombreux vers blancs...
Qu'ils se rassurent !
Il ne s'agit pas de larves de hannetons qui sont une engeance pour les jardins. Ce sont des larves de cétoine doré qui se nourrissent de déchets végétaux, c'est pourquoi on en trouve beaucoup dans un tas de compost. Elles sont donc très utiles, et une fois adulte, la cétoine dorée continue son rôle positif en participant à la pollinisation. Il ne faut donc pas se laisser abuser par l'aspect, il est vrai, peu râgoutant.
Apprenons à les reconnaître
Pour distinguer la larve de cétoine dorée et celle du hanneton, c'est assez simple :
► larve du hanneton (gauche) : grosse tête, grandes pattes et petit cul...
► larve de cétoine (droite) petite tête, petites pattes et gros cul...
Juste une petite goutte !
Il est de notoriété publique, les anciens le savent bien, qu'il y a toujours eu de la bonne "goutte" à Culles.
Mais comment la fabriquait-on ?
Chaque année, en décembre, et jusqu’en 2004 (date à vérifier), un "bouilleur ambulant" installait son alambic derrière chez Georgette Donet. L'épaisse fumée qui montait depuis le lavoir de la Coire était le signe que les derniers bouilleurs de crus utilisaient leur "privilège".
En s'approchant, la première chose qui frappait c'était l'odeur de marc fermenté et d'alcool...
Fonctionnement de l'alambic
Le principe consiste à faire passer de la vapeur d'eau dans les matières à distiller (des fruits fermentés, des marcs, des baies (poulache, églantier...) pour entraîner par évaporation l'alcool qui est très volatil. Les vapeurs, une fois chargées en alcool, sont condensées dans un serpentin baignant dans l'eau froide d'où coule, goutte à goutte, de l'alcool pur.
Quand on commence la chauffe et que l'alcool commence à sortir du serpentin on appelle cela "la tête". Elle est chargée de mauvais goûts tout comme la fin de la distillation que l'on nomme "la queue". On sépare bien sûr "la tête" et "la queue" et on les distille à nouveau pour récupérer l'alcool. On appelle cette opération "la repasse".
On ne conserve donc que "le cœur" qui peut titrer 60° et plus !
Il faut ramener l'alcool vers 50° pour que ce soit consommable. Pour ce faire on utilise de l'eau de source.
La chauffe doit s'effectuer lentement pour éviter le goût de cuit et épurer complètement les matières à distiller.
Ces alcools sont mis à vieillir en fûts pour les marcs et fines (distillation des lies des vins) et en bonbonnes pour les alcool de fruits.
Rappelons que les alcool, une fois mis en bouteilles ou bonbonnes ne vieillissent plus.
D'après un texte de Noël Perrin publié dans le n°3 de Plumes.
L'alambic qui venait à Culles avait trois vases de chacun 100 litres dans lesquels étaient déposées les matières à distiller.
Photos Janine Gressard - Novembre 1999
Géographie
Le nom du village suscite toujours de la curiosité. Dans « La Plume à Culles » (n° 19 - 1999) un article s'intéressait au sujet en suivant une route reliant des villages qui portent ce nom.
"Nous pouvons nous rendre en Belgique, à Cul des Sarts, dans la forêt de Chimay, à la frontière française près des Ardennes. Si nous poursuivons notre balade, passons par Cul de Balleux, près de Dinant, où l’on pourra visiter l’Abbaye de Leffe. Plus au nord, allons vers Mons à Cul du Q’vau.
Il est temps de rentrer et sur le chemin du retour, vers Bastogne, nous apercevons la pancarte nous indiquant Cul du Four.
En France, il y a un Cul de Bœuf à quelques kilomètres à l’est de Vienne dans l’Isère.
Mais il n’existe qu’un seul Culles orthographié de cette sorte et c’est le nôtre : Latitude 460 41,02’ Nord / Longitude 4° 43,94’ Est
Nous pouvons trouver en Europe une trentaine de noms de communes commençant par les trois lettres CUL. Il faut alors se déplacer en Écosse, Irlande, Hongrie, Roumanie, ex Yougoslavie ou Turquie. Bon voyage ! "
Il y a 15 ans... la photo du siècle !
Lors du passage à l’an 2000, la mairie de Culles-les-Roches, comme beaucoup d’autres villages, avait invité ses habitants à se réunir pour faire une « Photo du siècle ». Depuis certains nous ont quitté et les enfants ont bien grandi !!! Les reconnaissez-vous ?
[ cliquer sur l'image pour l'agrandir ]
Photo : Raphaël Coulon (merci à lui pour nous l'avoir transmise).
1er MARS 2015
Premier numéro
Depuis la création du site, il manquait une rubrique pour accueillir des contributions qui n'étaient liées ni à l'actualité ni à l'histoire.Je recherchais vainement un titre jusqu'à ce que Monique Desmartes me fasse découvrir "La plume à Culles" le journal créé en 1993 par l'association Culture et traditions. Cette publication, au départ trimestrielle, compta 28 numéros qui parurent jusqu'en novembre 2004.
Éditorialement, la démarche était la même que celle de ce site Internet à savoir favoriser l'expression, partager ses connaissances, donner des informations et surtout créer du lien entre les habitants. Les contenus étaient également ceux pour lesquels aucune rubrique n'existait encore. Celle-ci s’appellera donc Plume(s) avec un S car vous êtes invités à participer en envoyant textes, critiques, poésie, coups de cœur et, pourquoi pas dessins.
Nous aurons l'occasion de présenter plus largement cette revue et l'équipe qui se mobilisa pour la faire exister.
Entre "La plume à Culles" et le bulletin du Syndicat d'initiative dont le numéro 67 vient de paraître (50 ans d'existence !), on se dit que nous vivons décidément dans un village pas banal !
Bertrand Brocard
RIMES EN CULLES
Le nom de notre village enflamme l'imagination et prête inévitablement à de nombreux jeux de mots.
Et l'on est souvent dans l'à-peu-près.
D'où l'idée de chercher les mots qui forme une rime riche :
abacule, accul, adminicule, aedicule, animalcule, anticrépuscule, antiparticule, arbuscule, astroparticule, auricule, bacule, bascule, bécul, biomolécule, calcul, calicule, canalicule, canicule, caracul, caroncule, clavicule, conventicule, corpuscule, crépuscule, cubicule, cuculle, cuticule, denticule, dilucule, duriuscule, édicule, facule, fascicule, fécule, follicule, forficule, funicule, graticule, groupuscule, hercule, homoncule, homuncule, immatricule, impuscule, lenticule, limicule, lodicule, macromolécule, macule, majuscule, matricule, minuscule, molécule, monticule, nanoparticule, navicule, opercule, opuscule, orbicule, oscule, ossicules, ovicule, panicule, pannicule, particule, pécule, pédicule, pédoncule, pellicule, pipicule, pont-bascule, portioncule, principicule, quasiparticule, radicule, recul, renoncule, réticule, ridicule, saccule, silicule, sous-molécule, sparticule, spicule, supramolécule, tentacule, testicule, trabécule, tubercule, umbracule, utricule, utricule, véhicule, ventricule, vermicule, versicule, vésicule, vorticule.
On vous laisse chercher la définition de certains termes !
A noter que dans cette liste un seul mot s'écrit comme Culles avec deux L : cuculle (du latin cucullus).Il s'agit d'un capuchon de moine ou de vêtement moyenâgeux..
Ce mot désigne également la coiffure en forme de calotte pointue couverte d'un voile et surmontée d'une croix utilisée notamment par les religieux orthodoxes.
Cuculle a évolué en français d'aujourd'hui vers cagoule.
A noter qu'en gallois le mot "kwcwll" signifie capuchon. Est-ce que le w se prononce u en gallois ?
Il faudra demander à Ann ou David Watson !
Pour conclure, précisons à ceux qui l'aurait oublié que cul se prononce CU... sauf dans calcul, recul, accul et caracul. Caracul ??? En zoologie, ce terme désigne une race de mouton d'Asie centrale élevé pour sa fourrure et dont les agneaux à la toison bouclée fournissent l'astrakan.
En 2004, cette particule un peu ridicule avait inspiré un groupuscule venu en véhicule depuis Longvic (21).
Les membres de l'Atelier Dessin Aquarelle Peinture réalisèrent peintures et aquarelles.
En souvenir de ce passage, l'une des participantes, Mme Grandjean envoya une poésie intitulée "Culles dans toutes ses fonctions" qui fut publiée dans le n°28 de « La Plume à Culles ».
Bertrand
sources http://www.dicodesrimes.com http://fr.wiktionary.org
Chez vous, dès que l’info circule,
Du goût de notre groupuscule
A peindre, contre mini-pécule
Des villages qu’ignorent les fascicules,
En riche idée ça s’articule :
« L’expérience, on la tente à Culles ! »
Fin juillet, en pleine canicule,
On vient fixer sur pellicule
Les plus beaux coins de votre monticule
Que l’on visite à… pédicule,
Sans en omettre une particule,
Ca muscle les mollets, Culles !
Dès mon retour, au crépuscule
Face au chevalet que l’on macule
Dans une hâte ridicule,
Pinceau en main, on gesticule
A s’en démettre la clavicule.
Comme sujet, c’est pas minus, Culles !
Sans se livrer à de mesquins calculs,
Sur votre bon goût on spécule :
Vous savez prendre le bon recul
Devant ces toiles qui véhiculent
Les émotions où le cœur bascule
Quand le soleil éclabousse Culles.
Pour votre accueil, digne d’Hercule,
Recevez merci MAJUSCULE
Du plus profond de nos ventricules.
Afin que souvenir ne s’écule,
Nous ferons fleurir en panicule,
A l’atelier, ton renom, Culles.
La saint-Valentin c'était le mois dernier... l'occasion de raconter cette anecdote qui figure dans le recueil "Raconte ton village".
FLIRT À LA COLONIE
Chaque année, quand la colonie ouvrait ses portes pour l’été ou pour les vacances de Pâques, les jeunes du village se réjouissaient de pouvoir élargir l’éventail de leurs distractions. C’est que cela faisait de l’animation ! Et il était tentant d’essayer de nouer des relations avec tous ces gamins parisiens mais aussi avec les jeunes monitrices.
Cette année là (1975), les deux Bernard, bien ancrés dans leur adolescence, étaient particulièrement attirés par deux jeunes filles, Marie-Laure et Florence. Les tentatives d’approche étaient nombreuses, au hasard des jeux à la Mouille ou sur la Roche. Elles se faisaient à grand renfort de pétarades de mobylette, histoire de frimer un peu. Et un soir, ils décidèrent de passer la soirée dans la chambre des filles, située à l’arrière du bâtiment, sous les toits, au deuxième étage. Ils avaient tout prévu sauf la pluie particulièrement musclée ce soir là. Ils avaient emprunté la grande échelle métallique du maçon voisin car ils devaient grimper par l’extérieur afin de rentrer par la jacobine. Les filles les attendaient à la fenêtre. Il fallait attendre que la nuit tombe et surtout ne pas se faire repérer par la Cheftaine que tout le monde redoutait. Le moment venu, quand la maison semble endormie, ils dressent l’échelle sur la route pour prendre appui sur le mur quand une décharge électrique les oblige à lâcher prise. L’échelle retombe en grand fracas. Ils avaient oublié que les fils électriques, encore à nu à cette époque, et qui alimentaient le bâtiment, passaient à proximité du toit. La fenêtre de la chambre de la Cheftaine se rallume, elle a dû entendre du bruit. Tout le monde aux abris ! Les voilà planqués derrière le mur de la cour de l’Ecole Jeanne d’Arc, attendant que Cheftaine se glisse de nouveau dans les bras de Morphée. Et ce n’est que bien plus tard, trempés mais toujours fanfarons, qu’ils remettent l’échelle en place, avec précaution cette fois, pour accéder à la chambre des monitrices. L’amour rend inconscient et nos deux adolescents avaient le goût du risque….
Ces amours évanescentes ne duraient qu’un été mais Cupidon ne fut malgré tout pas en reste puisque deux unions furent scellées en d’autre temps grâce à une rencontre à la colonie.
Monique Desmartes
[ Indice ABC de la photo-mystère : Andouille - Bennes - Conord ]
RAMUSS (suite)
Il y a quelques mois, nous avions publié un portrait de Ramuss dans la rubrique Histoire(s).
Le texte de Monique Desmartes était illustré par la photo d'une comédienne qui avait interprété son rôle lors d'une balade contée.
Christian Derain nous a fait parvenir ce document imprimé à titre d'hommage lors du décès de Ramuss ce personnage cullois, haut en couleurs.
Il est dans la tenue qui lui était si caractéristique et dont se rappellent bien ceux qui l'ont connu sur la fin de sa vie.
Tel "le pape des escargots" cher à Henri Vincenot. [ Cliquer sur l'image pour l'agrandir ]
Culles sous la neige
Photo Monique Desmartes
Photos Andrée Karpoff
Jeux dans la neige
De tout temps, les enfants ont adoré la neige. Dans les années 60-70, il y avait toute une joyeuse bande de gamins dans le haut de Culles, qui passaient leur temps dehors à crapahuter en quête de nouvelles découvertes ou de nouvelles bêtises.
Un hiver, il y avait 80 cm de neige sur la Roche. Les enfants creusaient des igloos pour jouer aux esquimaux. Ils organisaient aussi des descentes diaboliques en luge sur le chemin de la Roche. Ils utilisaient une luge fabrication-René ( un grand !) avec des planches fixées sur deux douelles de tonneaux formant patins. Le départ se faisait devant le portail de la maison Connord et ils descendaient à toute vitesse sur la luge. Seulement, en arrivant au calvaire, il fallait négocier un beau virage, ce qui n’était pas toujours évident. Alors, bien souvent, ils sautaient le rocher et se retrouvaient en contrebas, dans la porte de la grange Revel. Il fallait ensuite remonter la luge pour une nouvelle descente. C’est le chien de René qu’on attelait au traîneau pour cette opération…. Et bien souvent, lors de la remontée, les adultes du quartier attaquaient les gamins à coups de boules de neige ( il n’y a pas que les enfants qui ont le droit de s’amuser…) Et quand tout le monde était bien rougi de froid et trempé de neige, cela se terminait autour d’un chocolat chaud dans une des familles du quartier.
Il y avait bien sûr d’autres lieux de glissade dans Culles. Le Pré d’Etelle, dans le bas du village, était particulièrement prisé, faisant de Culles-les-Roches un haut lieu des sports de glisse, n’ayant sans doute rien à envier à l’actuel Courchevel !
Monique Desmartes
Courchevel ? C'est peut être un peu exagéré ;-)