Géorama - QR2
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Nous sommes ici dans une tranchée où s’enfonçait jadis le train avant d’entrer dans le tunnel de plus d’un kilomètre que nous voyons à 50 m d’ici. La voie ferrée reliait St Gengoux à Montchanin, près du Creusot, et permettait ainsi une liaison est-ouest entre la vallée de la Saône et celle de la Loire.
Vous aurez remarqué qu’il fait plus froid ici …parce que le soleil pénètre peu et parce qu’il y a beaucoup d’humidité. Le ruisseau du village, qui porte le joli nom de « Mouille » prend sa source ici-même, dans le tunnel. Cette eau et cette fraîcheur expliquent la présence de certaines plantes comme les fougères scolopendres ou les grandes prêles. Il y a aussi beaucoup de pervenches.
Le site de ce poste d’observation est très original, et même assez exceptionnel. Ici, pas de beau panorama, mais une coupe géologique que l’on voit rarement d’une façon aussi nette. En vous tournant vers le tunnel, sur votre droite, la paroi rocheuse présente des couches légèrement inclinées vers le tunnel… des couches qui reposent directement sur le socle de granite. Ce sont, pour une bonne part, des sables compressés qui ont été arrachés aux montagnes anciennes il y a 220 millions d’années.
Pourquoi ces couches sont-elles inclinées ? Tout simplement parce qu’elles ont d’abord été plissées légèrement au moment de la formation des Alpes… et peu après, la clé de voûte du pli s’est effondrée, laissant les couches avec, si l’on peut dire, le nez en l’air face à l’est.
Assez logiquement vous vous demanderez ce qu’il est advenu des autres couches qui penchaient en sens contraire, de l’autre côté de la clé de voûte… On ne le voit pas ici à cause de la végétation, mais quand vous serez plus haut, vous verrez les collines du Tournugeois : c’est justement le versant opposé au nôtre.
Et vous vous prendrez peut-être à imaginer ce que pouvait être ce pli, cet anticlinal, c’est-à-dire cette montagne allongée NNE-SSW avant son effondrement… cet effondrement qui correspond maintenant à la plaine de la Grosne. Eh bien, si vous êtes forts en mathématiques, calculez la pente de la couche (ça s’appelle le pendage) et multipliez cela par la nombre de kilomètres jusqu’au milieu de la plaine de la Grosne… Cela devait faire plus de 500 m !
Nous vous proposons de continuer votre promenade-découverte en revenant sur vos pas pendant environ 100 m, puis en empruntant le petit sentier qui s’élève peu à peu à gauche. Arrivés au-dessus du tunnel, vous repérerez une maçonnerie carrée : elle a servi de support à un des grands mâts installés au moment du percement du tunnel, à la fin du XIX° s. , pour servir d’alignement… et rester bien droit en creusant la galerie !