Géorama - QR1
Cliquer ici pour écouter le commentaire n°1
Retour Menu Géorama - Commentaire suivant
Ce poste d’observation a été placé ici parce qu’il offre une très belle vue sur l’ensemble du village.
On est frappé par l’étagement de maisons jusqu’au bas du village, et par la barre rocheuse qui domine les vignes.
Nous sommes ici sur le rebord oriental du Massif Central : c’est la Côte Chalonnaise qui, depuis Rully jusqu’à St Gengoux fait face à la plaine de la Saône.
Simplement, comme à Mercurey, nous avons ici une reculée dans ce rebord, une sorte d’échancrure qui change complétement l’orientation. Au lieu d’être face au soleil levant, le village de Culles-les-Roches est orienté plein sud. De ce fait il correspond à la disposition bien connue des montagnes, avec un versant ensoleillé, l’adret, où s’étalent les maisons, les vignes et cultures, et un versant au revers (là derrière nous) qu’on appelle l’ubac… plus propice aux prairies et à la forêt.
On peut se demander, en regardant le paysage, pourquoi la falaise s’interrompt brusquement. C’est là que nous commençons à faire un peu de géologie. Quand vous passez près de l’église (au bord de la vallée qui s’ouvre à l’ouest), vous vous apercevez que les rochers sont très différents de ceux qui dominent le vignoble : il s’agit de granite, qui est ici de couleur rose (on le voit bien dans l’ancienne carrière à côté des dernières maisons, chemin de la Mouille).
Ce granite représente le socle sur lequel toutes les autres roches sont venues se déposer depuis plus de 200 millions d’années. Des mers ont recouvert ce socle. Elles y ont déposé des sédiments mêlés parfois à des fossiles, et, plus récemment, quand les terres ont émergé, l’érosion a sculpté le relief, mettant en saillie les parties les plus résistantes, comme la falaise que l’on voit.
Mais la croûte terrestre subit des pressions considérables et elle craque par endroit, ce qui explique les tremblements de terre. Culles-les-Roches est situé sur l’un de ces grands craquements que l’on appelle faille, et qui a notamment fait effondrer tout le bloc où on voit actuellement les rochers.
La partie haute du village ne s’est pas effondrée, mais, comme elle se trouvait très en relief (imaginez-la avec sa couverture de près de 200 m de sédiments) elle a été violemment rabotée… jusqu’à se retrouver pratiquement à la même altitude que le bloc effondré. Pour bien comprendre cela, il faut regarder toute la ligne d’horizon : on voit une sorte de continuité entre le haut du village et le haut des roches.
Le reste, c’est-à-dire la vallée qui est devant nous, résulte de l’érosion des terrains plus tendres. Le poste d’observation indique où passe la grande faille : la carte géologique fait bien apparaitre les terrains plus anciens à gauche (à l’ouest) et les plus récentes à droite (l’est).
Vous pouvez rejoindre le poste d’observation numéro 2 par l’ancienne voie ferrée sur laquelle vous êtes actuellement. Il est situé à 50 m avant le tunnel de Champagne. Le long de la voie, vous verrez beaucoup d’acacias ou robiniers qui ont été plantés partout en France au moment de la construction des voies ferrées.
C’est un régal pour les yeux et le nez fin avril début mai quand tous ces arbres sont en fleurs.