Géorama - QR6
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Nous sommes ici entre des murs mais avec une belle échappée sur l’abrupt rocheux et le site étonnant de la grotte préhistorique. A côté de nous aussi, un lavoir couvert, une source et un ruisseau… du moins en dehors des périodes de sécheresse !
Comme tous les points d’eau isolés, celui-ci a retenu l’attention des hommes depuis sans doute des millénaires : ainsi les hommes préhistoriques qui se sont abrités dans la grotte il y a près de 35000 ans.
mais ce qui a marqué les esprits c’est aussi le rocher qui semble se détacher de la falaise juste à côté de la grotte, et qui se repère de loin.
Le lieu-dit où nous sommes est typique d’une toponymie liée à a géologie. Le nom n’a été conservé que par la tradition orale, bien qu’il soit incompréhensible depuis longtemps : la Coire !
Il a fallu de patientes recherches pour établir un lien entre des lieux du territoire bourguignon ou français comme Couhard (près d’Autun) ou les Coirons (vallée du Rhône) … et comme les « Coirattes », lieu-dit de Culles-les-Roches.
Les Coirattes sont évidemment des coirettes… de petites coires ! Or, à cet endroit, il y a de nombreux petits rochers ! La Coire est donc un gros rocher, le rocher de la grotte ! (A Autun on parle de la Pierre de Couhard pour désigner une ancienne pyramide romaine dégradée, et en forme de rocher) et les Coirons sont effectivement de gros rochers volcaniques qui dominent la vallée.)
C’est ainsi qu’un élément de la langue celtique nous est parvenu !
Le site-même de la grotte est intéressant : belle entrée en forme de voûte régulière, parapet et rochers de protection, exposition plein sud … et de l’eau au pied. Son accès n’est pas très aisé mais il est possible, bien qu’il soit situé sur une propriété privée.
Cette galerie, subitement suspendue dans le vide, provient d’un ancien réseau karstique formé dans les calcaires du jurassique. Quand les grandes failles se sont produites lors du soulèvement des Alpes, la galerie d’est trouvée coupée en deux : ce qui en reste est la partie nord, effondrée. En face, la galerie continuait, beaucoup plus haut ... mais elle a disparu, comme les roches qui recouvraient le dessus du village et qui ont été complètement érodées. L’érosion a même continué dans les parties les plus fragiles, là où les failles avaient le plus fracturé les roches (à à peine 50 m à l’ouest du rocher)… si bien que la grotte, primitivement effondrée, s’est retrouvée en hauteur !
Vous avez sans doute remarqué », si vous venez de l’église, que les rochers de granite sont proches.
A quelques mètres près on peut imaginer le passage de cette grande fracture qui s’est produite ici il y a 50 millions d’années ! et qui a canalisé alors les eaux vers les sources actuelles.