En France, les bergeries témoignent d’un patrimoine rural riche et varié, allant des constructions traditionnelles en montagne aux fermes pédagogiques en milieu urbain. Si les bergeries ancestrales en pierre, comme celles des Alpes ou des Landes de Gascogne, ont longtemps abrité les troupeaux pendant la transhumance ou l’hiver, leur rôle évolue aujourd’hui dans un contexte à la fois patrimonial, éducatif et écologique.
La Bergerie nationale de Rambouillet, fondée en 1786, est un exemple emblématique : elle a introduit la race Mérinos et joue aujourd’hui un rôle clé dans la formation et la sensibilisation à l’élevage. De la même manière, des structures modernes comme Les Bergeries d’Issy ou la Bergerie de Straiture proposent des activités éducatives, des ateliers autour de la laine, et rapprochent les citadins du monde agricole.
Cette dimension éducative a aussi été mise en valeur lors de la visite de notre groupe à la ferme « Cățean » à Rotbav. À travers la découverte des races de moutons, des méthodes de tonte, de valorisation de la laine ou encore de la fabrication de fromages (comme la télémea, le fromage fumé ou l’urdă), nous avons compris l’importance de l’élevage ovin, tant du point de vue alimentaire qu’environnemental.
Aujourd’hui, les initiatives d’éco-pâturage et de « bergeries municipales » montrent un renouveau de l’intérêt pour l’élevage durable. Dans les villes, des troupeaux remplacent les tondeuses mécaniques, créant un lien concret entre citoyens et nature. En zone rurale, des terres sont offertes à de jeunes bergers, revitalisant des paysages abandonnés.
En conclusion, la bergerie française se réinvente entre héritage et innovation. Elle ne se limite plus à un simple abri pour les animaux, mais devient un lieu d’éducation, de transmission et de développement durable.