2021 01 09 : PDF de la neuvaine à l'Esprit est enfin téléchargeable sur le site / 2021 01 11 : nouvelle édition de la neuvaine à mon Ange Gardien
Jésus à Luisa :
« Sais-tu l’âme attire vers elle un ‘‘Je t’aime’’ de ma part ? Quand, se fondant en moi, elle prend l’attitude divine et fait tout ce que je fais. »
Luisa :
« Mon Amour, il est difficile de toujours avoir cette attitude divine. »
Jésus poursuivit :
« Ma fille, si l’âme ne peut pas toujours agir ainsi dans sa vie quotidienne, elle peut en avoir l’intention. Alors, je suis tellement content d’elle que je me fais sentinelle vigilante de toutes ses pensées, de tous ses mots, de tous ses battements de cœur, etc., les plaçant à l’intérieur et à l’extérieur de moi comme escorte, les regardant avec amour comme des fruits de sa bonne volonté.
« Quand, se fondant en moi, l’âme accomplit les actions de sa vie quotidienne en union avec moi, je me sens si attiré vers elle que je fais avec elle tout ce qu’elle fait, changeant ses actions en actions divines. Je tiens compte de tout et récompense tout, même les plus petites choses. Aucun de ses actes de bonne volonté ne reste sans récompense. »
Voir aussi : Ceux qui aiment Jésus
Jésus dit à Luisa :
« Souviens-toi que Je suis généreux et que je verse des torrents de grâces sur les âmes qui reconnaissent leur néant, qui n’usurpent rien pour elles-mêmes, et qui comprennent que tout s’accomplit par le moyen de ma grâce. Ainsi en voyant ce qui se passe en elles, ces âmes me sont non seulement reconnaissantes, mais elles vivent dans la peur de perdre mes grâces, mes dons et mes faveurs si elles ne me plaisent plus.
« Je ne peux pas entrer dans les cœurs qui sont enfumés par l’orgueil et qui sont si boursoufflés d’eux-mêmes qu’ils n’ont pas de place pour moi. Ils ne font pas crédit à mes grâces et de chute en chute, ils vont à leur ruine. C’est pourquoi je veux que très souvent – voire continuellement – tu fasses des actes d’humilité. Tu dois être comme un bébé dans les langes qui incapable de bouger ou de marcher dans la maison lui-même, doit se fier à sa mère pour tout. Je veux qu’ainsi tu restes près de moi comme un nouveau-né, demandant toujours mon aide et mon assistance, reconnaissant ton néant, attendant tout de moi. »
Luisa :
Par la suite, la voix à l’intérieur de moi ne m’a jamais laissée. Comme je continuais à tomber, la voix me réprimandait après chacune de mes fautes coutumières. Elle me corrigeait et m’enseignait que je devais tout faire très bien. Elle me donnait un nouveau courage quand je tombais et me faisait promettre d’être plus vigilante dans le futur.
À présent, Notre-Seigneur continue d’agir avec moi comme un bon père envers son enfant, de toujours ramener l’enfant égarée dans le chemin de la vertu, de toujours user d’efforts paternels pour la garder à son devoir, afin qu’elle produise pour Dieu honneur et gloire, et qu’elle recherche toujours la couronne enviable de la vertu. Mais hélas, pour ma honte ma confusion, je dois m’exclamer : « Ô Jésus, comme j’ai été ingrate envers Toi. »
Je pensais à Lui constamment. Quand Il m’arrivait de me laisser distraire par des conversations avec ma famille ou des paroles sans importance ou non nécessaires, j’entendais rapidement sa Voix me dire : « Ces conversations ne me plaisent pas. Elles remplissent ta pensée avec des choses qui ne m’intéressent pas. Elles entourent ton cœur de sentiments nuisibles, qui rendent inefficaces les grâces dont je t’inonde, toi si faible et sans vie. Oh ! essaie de m’imiter comme quand j’étais dans la maison de Nazareth : ma pensée était occupée seulement par ce qui concernait la Gloire de mon Père et le salut des âmes. Ma Bouche s’ouvrait seulement pour dire des choses saintes et pour persuader d’autres personnes de réparer pour les offenses commises contre mon Père. Ainsi, les cœurs brisés par le chagrin étaient attirés ; et, adoucis par la grâce, ils étaient amenés à mon Amour. Devrais-je te parler des conférences spirituelles que j’avais avec ma Mère et mon père putatif ? Tout ce qui était dit rappelait Dieu, et tout ce qui était fait était pour Dieu et se rapportait à Lui. Ne peux-tu pas en faire autant ? »
Ainsi je devenais muette intérieurement et toute confuse, et je désirais être seule dans la mesure du possible. Je confessais à Jésus mes faiblesses et demandais son aide et ses grâces pour être ponctuelle à exécuter ce qu’Il me demandait. Je confessais aussi que, par moi-même, je ne pouvais rien faire, si ce n’est le mal. […]
Un matin après avoir reçu la Sainte Communion, il me donna une claire vision du grand Amour qu’Il avait pour moi ainsi qu’une vision de l’amour inconstant et volage que les créatures ont pour Lui. Mon cœur fut totalement saisi et, à partir de ce moment, j’étais incapable d’aimer qui que ce soit, si ce n’est Lui seul.
Il m’enseignait aussi comment aimer les créatures sans me séparer de Lui, en voyant chaque personne comme une image de Dieu. Par exemple, si quelque bonne chose venait à moi, je devrais reconnaître que Lui, le moteur premier est l’auteur de ce bien et qu’Il se sert de créatures pour me prodiguer son Amour.
Si, d’autre part, il m’arrivait d’être affectée par quelque mal, je devrais penser que Dieu le permettait pour mon bien spirituel ou corporel. Ainsi, mon cœur se sentirait attiré vers Dieu et attaché à Lui. En voyant Dieu dans les créatures, mon estime pour celles-ci en serait rehaussée. Si elles me contrariaient, je me sentirais obligée de les aimer à travers Dieu et de croire qu’elles m’apportent des mérites pour mon âme. Si les créatures m’approchaient avec des louanges et des applaudissements, je les recevrais avec dédain et me dirais : « Aujourd’hui elles m’aiment ; demain elles pourraient me haïr. Les créatures sont volages. » Ainsi mon cœur acquit une liberté que je ne peux exprimer par des mots.
Je lui répondis : « Seigneur, j’ai besoin de tout, car je n’ai rien. » Et Jésus poursuivit : « Très bien, n’aies pas peur, car petit à petit nous ferons tout. Je sais comment tu es faible. C’est de moi que tu recevras la force, la persévérance et la bonne volonté. Fais ce que je t’ai dit. Je veux que tes efforts soient honnêtes. Tu dois garder un œil sur moi et l’autre sur ce que tu fais. Je veux que tu fasses comme si la demande venait directement de moi. Les yeux fixés sur moi, ne juge personne. Ne regarde pas pour voir si la tâche est douloureuse, dégoûtante, facile ou difficile. Tu fermeras tes yeux à tout cela et tu les ouvriras sur moi, sachant que je suis en toi et que je surveille ton travail. »
Il me donnait de nouvelles idées en ce qui concerne l’anéantissement de soi-même. Il me disait : « Tu n’est pas, et tu ne dois pas te considérer plus qu’une ombre qui passe rapidement et qui t’échappe quand tu essaies de l’attraper. Si tu veux voir en toi-même quelque chose qui soit digne de moi, considère que tu n’es rien ; et alors moi, heureux de ton véritable abaissement, je verserai mon Tout en toi. »
En me disant cela, mon bon Jésus imprimait dans ma pensée et mon cœur un tel anéantissement que j’aurais voulu me cacher dans le gouffre le plus profond. Sachant qu’il m’était impossible de lui cacher ma honte, et pendant que je poursuivais dans la destruction de mon estime personnelle, il me dit : « approche-toi de moi, appuie-toi sur mon bras : je te soutiendrai et te donnerai la force de toujours travailler pour moi, de tout faire pour moi. »
Si le Seigneur est près de moi et veut que je m’appuie sur son Bras, et si, par sa seule attirance, il me presse de me jeter dans ses Bras paternels, et si, de plus, il veut que je prenne tout ma force en Lui afin de bien faire toutes choses, ne suis-je pas une idiote si je refuse cette grâce et que je ne me soumette pas à sa Divine Volonté ? C’est pourquoi, moi, plus que toutes autre créature, je crois qu’il est de mon devoir de toujours suivre mon adorable Jésus, Lui qui me dit :
« Par toi-même, tu es aveugle, mais n’ai pas peur. Ma Lumière, maintenant plus que jamais, sera ton guide. Je serai en toi et avec toi pour faire des choses merveilleuses. Suis-moi en toute chose et tu verras. Pour un temps, je me placerai devant toi comme un miroir et tout ce que tu auras à faire sera de me regarder, de m’imiter et de ne pas me perdre de vue.
« La première chose que tu dois faire c’est de mortifier ta volonté et de détruire ton égo qui désire tout, sauf le bien. Ta volonté doit être sacrifiée devant moi, pour ma Volonté et la tienne ne fassent qu’un. Es-tu satisfaite de cela ? Alors prépare-toi à des interdit de ma part, tout particulièrement par rapport aux créatures. »
Luisa écrit :
« Poursuivant dans mon état habituel, j’implorais mon aimable Jésus de venir en moi pour aimer, prier et réparer à ma place, étant donné mon incapacité de faire quoi que ce soit par moi-même. Ému de compassion à cause de mon néant, mon doux Jésus vint en moi pour aimer, prier et réparer avec moi. Il me dit :
‘‘ Ma fille, plus l’âme se dépouille d’elle-même, plus je la revêts de Moi. Plus elle croit qu’elle ne peut rien faire par elle-même, plus je travaille et fais tout en elle. Je ressens que mon Amour, mes prières et mes réparations sont mis à contribution par elle. Et, pour mon honneur, je regarde ce qu’elle veut faire : Veut-elle aimer ? Je viens et J’aime avec elle. Veut-elle prier ? Je prie avec elle. En somme, son anéantissement et son amour, qui sont miens, m’attachent à elle et m’obligent à faire avec elle ce qu’elle veut ; et je lui donne le mérite de mon Amour de mes prières et de mes réparations. Avec un immense contentement, je sens ma vie se répéter et je fais descendre les fruits de mes actes pour le bien de tous, parce qu’il ne s’agit pas de choses de la créature (cachée en moi), mais des miennes. ’’ »
Comme le vent fait bouger les pétales de la fleur, qui laisse ainsi voir le fruit minuscule qui se développe, ainsi est notre volonté départie de son expression personnelle, comme me l’a dit Jésus. Et quand viennent les mises en garde, je dois me conformer. Par exemple, si je ne me levais pas immédiatement à mon réveil le matin, j’entendais intérieurement sa Voix me dire :
« Tu te reposais confortablement pendant que je n’avais pas de lit, mais plutôt ma Croix. Vite, vite, Lève-toi ! Ne sois pas si complaisante ! » Et si je portais mon regard trop loin quand je marchais, il me grondait en disant : « Je ne veux pas que ton regard s’étende au-delà du nécessaire, afin que tu ne trébuches pas. »
Si je me trouvais dans la campagne, entourée de plantes, d’arbres et de fleurs variées, il me disait : « J’ai tout créé par Amour pour toi, et toi, par Amour pour moi, refuse-toi ce plaisir. » Si, à l’église, je fixais mon regard sur des décorations sacrées, il me réprimandait en disant : « Quelles délices y a-t-il pour toi, à part moi ? » Si en travaillant, j’étais assise confortablement, il me disait : « Tu es trop confortable. Tu ne considères pas que ma Vie en fut une de souffrances continuelles ! » Et, vivement, pour le satisfaire, je m’assoyais seulement sur la moitié de la chaise. Si je travaillais lentement et paresseusement, il me disait : « Dépêche-toi et viens vite demeurer avec moi en prière… »
Occasionnellement, il m’assignait un travail à faire dans un temps donné et je me mettais à l’œuvre pour lui plaire. Quand je ne venais pas à bout de ma besogne, je lui demandais de l’aide. Plusieurs fois il m’aidait en faisant le travail avec moi afin que je sois libre plus tôt, généralement pas pour me divertir, mais pour avoir plus de temps pour la prière. Il arrivait parfois que, par moi-même ou avec lui, le travail qui devait m’occuper toute la journée était terminé en peu de temps. Il m’attirait alors vers la prière et me tenait complètement absorbée par la contemplation des nombreuses grâces accordées par lui aux créatures.
Après un certain temps, je commençai à me sentir plus impliquée et j’aurais aimé rester en prière indéfiniment ; je n’expérimentais jamais la fatigue ou l’ennui, et je me sentais si bien, qu’il me semblait n’avoir besoin d’aucune autre nourriture que celle qui me venait de la prière. Mais Jésus me corrigeait en disant : « Dépêche-toi, ne tarde pas ! Je veux que tu manges par amour pour moi. Prends la nourriture qui sera absorbée par ton corps. Demande que mon Amour s’unisse au tien, afin que mon Esprit s’unisse à ton âme et que ton être tout entier soit sanctifié par mon Amour. »
Occasionnellement, pendant que je mangeais, j’aimais un aliment et je continuais de le manger. Et Jésus me disait : « As-tu oublié que je n’avais pas d’autre désir que de me mortifier par Amour pour toi ? Arrête de manger cela et tourne-toi vers quelque chose pour lequel tu n’as aucun désir. »
De cette manière, Jésus essayait de tuer ma volonté, même dans les plus petites choses, pour que je vive seulement en Lui. Ainsi, Il me permettait de faire l’expérience des paradoxes de l’amour, de l’amour entièrement saint et tourné vers Lui.